“Nostra Ætate”
À cause des
progrès réalisés dans les différents moyens de communication, quels
qu’ils soient, il semble que notre planète devienne de plus en plus
petite, et les relations entre les divers peuples se multiplient. Aussi
l’Église est-elle très attentive à examiner “ce que les hommes ont en
commun qui les pousse à vivre ensemble leur destinée. Tous les peuples
forment une seule communauté; ils ont une seule origine, puisque Dieu a
fait habiter toute la race humaine sur la terre; ils ont aussi une seule
fin dernière...
Les hommes
attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la
condition humaine... Qu’est-ce que l’homme? Quel est le sens et le but
de la vie? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché? Quels sont
l’origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir
au vrai bonheur? Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution
après la mort? Qu’est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui
entoure notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel
nous tendons?”
(1)
Depuis les temps
les plus reculés jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont possédé
naturellement un profond sens religieux et ont eu l’intuition d’une
divinité suprême:
― dans
l’hindouïsme, ils cherchent la libération des angoisses de notre
condition humaine.
― dans
le bouddhisme, ils pensent atteindre l’illumination.
― d’autres
religions proposent des voies pour guérir les inquiétudes du cœur
humain.
― les
musulmans adorent Dieu un, vivant, miséricordieux et tout puissant, Dieu
d’Abraham leur Père, auxquels ils doivent être soumis de toute leur âme.
(3)
L’Église
catholique respecte ces rites et ces doctrines, mais elle est tenue,
quant à elle, “d’annoncer sans cesse le Christ qui est la voie, la
vérité et la vie, le Christ dans lequel les hommes doivent trouver la
plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié
toutes choses.” Pour cela elle doit établir des dialogues prudents
avec les hommes qui suivent d’autres religions. (2)
À propos de la
religion juive, le Concile “rappelle le lien qui relie
spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec” le peuple juif
de “la lignée, d’Abraham. L’Église du Christ... confesse que tous les
fidèles du Christ, fils d’Abraham selon la foi, sont inclus dans la
vocation de ce patriarche et que le salut de l’Église est
mystérieusement figuré dans la sortie du peuple élu hors de la terre de
servitude.
L’Église croit que
le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa
Croix et en lui-même des deux a fait un seul... Elle rappelle... que les
apôtres, fondements et colonnes de l’Église, sont nés du peuple juif...
Du fait d’un si
grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux juifs, le
Concile recommande entre eux la connaissance et l’estime mutuelle, qui
naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un
dialogue fraternel.”
Aussi les juifs ne
seront-ils plus présentés comme réprouvés et maudits par Dieu. L’Église
réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, et, ”par la
charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions
et toutes les manifestations d’antisémitisme.” (4)
Nous invoquons
Dieu, Père de tous les hommes; l’Église ne peut donc que condamner, car
contraires à l’Esprit du Christ, toutes les discriminations opérées
envers des hommes en raison de leur race, de leur couleur ou de leur
religion. (5)
|