“Gravissimum Educationis”
Compte tenu de
l’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme, la formation
des jeunes et même la formation continue des adultes revêt une véritable
urgence. Partout l’on s’efforce de favoriser les tâches de l’éducation:
déclarations et textes officiels sont nombreux qui affirment les droits
de l’homme et de l’enfant. Pour s’acquitter de la mission qui lui a été
confiée par le Christ, “notre Sainte Mère l’Église doit se soucier de
la vie humaine dans son intégralité, et même de la vie terrestre en tant
qu’elle est liée à la vocation céleste; aussi a-t-elle un rôle à jouer
dans le progrès et le développement de l’éducation. C’est pourquoi le
Concile proclame quelques principes fondamentaux sur l’éducation
chrétienne, surtout dans les écoles.” (Préambule)
Tous les hommes
jouissant de la dignité de personnes, ont un droit inaliénable à une
éducation. “Le but que poursuit la véritable éducation est de former
la personne humaine dans la perspective de sa fin suprême, en même temps
que du bien des sociétés dont l’homme est membre... Il faut donc aider
les enfants et les jeunes gens... à développer harmonieusement leurs
aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement
un sens plus aigu de leur responsabilité, tant dans l’effort soutenu
pour mener droit leur vie personnelle que dans la poursuite de la vraie
liberté... Qu’ils reçoivent une éducation sexuelle positive, prudente,
qui progressera au fur et à mesure qu’ils grandiront. Qu’ils reçoivent
en outre, une formation à la vie en société... qui les rende capables de
s’insérer de façon active dans les différents groupes de la communauté
humaine...”
Le Concile déclare
que “c’est un droit pour les enfants et les jeunes gens...à connaître
et aimer Dieu de façon plus parfaite. Aussi demande-t-il instamment à
tous ceux qui gouvernent les peuples ou dirigent l’éducation, de prendre
garde que jamais la jeunesse ne soit frustrée de ce droit sacré.”
(1)
L’éducation
chrétienne
Tous les baptisés
ont droit à une éducation chrétienne afin d’être introduits dans la
connaissance du mystère du salut, et de “mener leur vie selon l’homme
nouveau dans une justice et une sainteté véritables... C’est pourquoi le
Concile rappelle aux pasteurs d’âmes le très grave devoir qu’ils ont de
tout faire pour que tous les fidèles bénéficient de cette éducation
chrétienne, surtout les jeunes qui sont l’espérance de l’Église.”
(2)
Les parents sont
les premiers et principaux éducateurs... C’est surtout dans la famille
chrétienne que les enfants doivent apprendre à découvrir Dieu et à
l’honorer, ainsi qu’à aimer son prochain. “C’est par la famille
qu’ils sont peu à peu insérés dans la vie de la société civile ainsi que
dans le peuple de Dieu.” Par ailleurs, la responsabilité de
l’éducation concerne l’Église à un titre tout particulier: “comme
Mère, elle est tenue d’assurer l’éducation qui imprégnera toute leur vie
de l’Esprit de Dieu.” (3)
Le premier moyen
au service de l’éducation chrétienne est la formation catéchétique qui
éclaire et fortifie la foi. L’Église estime aussi beaucoup les autres
moyens, notamment les mouvements de jeunesse, mais surtout l’école qui a
une importance particulière, promeut les valeurs et prépare à la
formation professionnelle. (4 et 5)
“Le devoir et le
droit premiers et inaliénables des parents est celui d’éduquer leurs
enfants; ils doivent donc jouir d’une liberté véritable dans le choix de
l’école... conformément à leur conscience... L’État doit donc assurer le
droit des enfants à une éducation scolaire adéquate... en excluant tout
monopole scolaire...”
(6)
“En outre, dans la
conscience qu’elle a du très grave devoir de veiller assidûment à
l’éducation morale et religieuse de tous ses enfants, l’Église se doit
d’être présente, avec une affection et une aide toute particulières, à
ceux, très nombreux qui ne sont pas élevés dans des écoles catholiques.”
(7)
“La présence de
l’Église dans le domaine scolaire se manifeste à un titre particulier
par l’école catholique... qui, en s’ouvrant comme il convient aux
progrès des temps, forme ses élèves pour qu’ils travaillent efficacement
au bien de la cité terrestre, et, en même temps, les prépare à...
devenir comme un levain de salut pour la communauté des hommes.”
Les maîtres dont
dépend la valeur de l’éducation donnée, doivent être préparés avec
grande sollicitude. Il leur est demandé de travailler “en communion
avec les parents et, en union avec ceux-ci, de savoir tenir compte, dans
toute éducation, de la différence des sexes et du but particulier
attribué à chacun par la providence divine, dans la famille et dans la
société.” (8)
“Ce saint Concile
exhorte avec force les pasteurs et tous les fidèles à n’épargner aucun
sacrifice pour aider les écoles catholiques à remplir chaque jour plus
fidèlement leur tâche.”
(9)
Le Concile donne
ensuite un certain nombre de recommandations concernant les facultés
catholiques et les centres universitaires catholiques “où des
prêtres, des religieux et des laïcs soigneusement choisis et préparés
offrent à la jeunesse universitaire une assistance permanente,
spirituelle et intellectuelle.” (10)
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