699. Une fois j’étais
très fatiguée et souffrante. J’ai été le dire à la Mère Supérieure,
et je reçus la réponse que je devais me familiariser avec la
souffrance. J’ai écouté tout ce que la Mère me disait, et après un
instant je suis sortie. Notre Mère Supérieure a tant d’amour du
prochain, surtout envers les Sœurs qui sont malades que tous le
savent.. C’est donc étrange que le Seigneur Jésus ait permis qu’elle
ne me comprenne pas et qu’elle m’ait beaucoup éprouvée sous ce
rapport.
700. Ce jour-là, quand
je me sentis si mal et que je suis allée au travail, à tout moment
je me sentais mal et la chaleur était si grande que même sans
travailler, on se sentait mal à l’aise.
Que dire quand on
travaille et que l’on est souffrant. Aussi, avant midi, je me suis
arrêtée de travailler, j’ai regardé le ciel avec grande confiance et
j’ai dit au Seigneur : " Jésus, couvrez le soleil, car je ne peux
supporter plus longtemps cette chaleur. " Chose étrange, à ce moment
un petit nuage blanc couvrit le soleil et dès lors il n’y eut plus
de si grande chaleur. Après un moment, je me fis des reproches de ne
pouvoir supporter la chaleur et d’avoir demandé un répit, mais Jésus
Lui-même me tranquillisa.
701. 13 août 1936. Ce
soir, je suis pénétrée de la présence de Dieu. En un instant je
reconnais Sa grande sainteté. Oh ! Comme je suis écrasée par la
grande sainteté de Dieu ! Alors je reconnais tout l’abîme de ma
nullité. C’est une grande souffrance, car la connaissance est suivie
de l’amour. L’âme s’élance violemment vers Dieu et les deux amours
se trouvent face à face : le Créateur et la créature, une goutte
d’eau face à l’océan. Au premier moment, la goutte d’eau voudrait
enfermer en soi tout cet océan inconcevable. Mais à ce même moment
elle reconnaît qu’elle n’est qu’une goutte d’eau et alors, elle est
vaincue et passe entièrement en Dieu comme une goutte d’eau dans
l’océan… Ce moment au début est une souffrance, mais tellement douce
que l’âme en l’éprouvant est heureuse.
702. Maintenant je fais
l’examen détaillé de mon union avec le Christ Miséricordieux. Cet
exercice me donne une force singulière. Mon cœur est toujours uni à
Celui qu’il désire, et ses actes sont réglés par la miséricorde qui
découle de l’amour.
703. Je passe chaque
moment libre aux pieds de Dieu caché. Il est mon Maître. Je Lui
demande tout. Je Lui parle de tout. En Lui je puise force et
lumière. Au pied du tabernacle, j’apprends tout. Ici me viennent des
lumières sur la façon d’agir avec le prochain.
Depuis que j’ai quitté
le noviciat, je me suis enfermée dans le tabernacle avec Jésus, mon
Maître. Lui-même m’a attirée dans ce foyer de l’amour vivant autour
duquel tout se rassemble.
704. 25.IX. J’éprouve
de grandes souffrances aux mains, aux pieds, dans le côté, là où
Jésus a été transpercé. J’éprouve ces souffrances surtout quand je
rencontre une âme qui n’est pas en état de grâce. Alors je prie
ardemment pour que la miséricorde de Dieu s’empare de cette âme.
705. 29.IX. Fête de
Saint Michel Archange. Je vis ce chef près de moi qui me dit ces
paroles : " Le Seigneur m’a recommandé d’avoir particulièrement soin
de toi. Sache que tu es haïe du Mal, mais n’aie pas peur. Qui est
comme Dieu ? " et il disparut. Cependant je sens sa présence et son
aide.
706. 2.X. 1936. Premier
vendredi du mois. Après la Sainte Communion, soudain je vis le
Seigneur Jésus qui me dit ces paroles : " Maintenant je sais que
tu ne M’aime ni pour la grâce, ni pour les dons. Mais Ma volonté
t’est plus précieuse que la vie. C’est pourquoi Je m’unis à toi plus
étroitement qu’avec aucune autre créature. "
707. A ce moment Jésus
disparut. Mon âme fut inondée de la présence de Dieu. Je sais que je
suis sous le regard de ce puissant Souverain. Je me plongeais toute
dans la joie, qui vient de Dieu. Toute la journée, je vécus abîmée
en Dieu sans interruption. Le soir je suis entrée pour ainsi dire
dans une étrange agonie. Mon amour désire égaler l’amour de ce
puissant Souverain. Il est si violemment attiré vers Lui que sans
une grâce spéciale de Dieu, il est impossible de supporter cette
quantité de grâces. Mais je vois clairement que Jésus Lui-même, me
soutient, me fortifie et me rend capable de me maintenir en Sa
présence. L’âme est particulièrement active en tout cela.
708. 3.X.1936.
Aujourd’hui, durant le rosaire, je vis soudain un ciboire avec le
Saint Sacrement. Le ciboire était découvert et plein d’hosties. Du
ciboire sortit une voix : " Ces hosties ont été consommées par
des âmes converties par ta prière et tes souffrances. " Ici je
sentis la présence de Dieu à la façon d’un enfant – je me sentais
étrangement enfant..
709. Un jour je sentis
que je ne serais pas en état de sortir jusque neuf heures. J’ai prié
Sœur N. de me donner un peu à manger, car je devais me coucher plus
tôt. Sœur N. me répondit : " Ma Sœur vous n’êtes pas malade,
seulement on voulait se donner du repos et on a prétexté une
maladie. " O mon Jésus, la maladie est tellement avancée que le
médecin m’a isolée des Sœurs, pour quelle ne se communique pas aux
autres. Et malgré cela on est jugé de cette façon ! Mais c’est bien,
c’est tout pour Vous, mon Jésus. Je ne veux pas beaucoup écrire sur
les événements extérieurs, car ce n’est pas mon intention.
Je veux spécialement
noter les grâces, que le Seigneur m’accorde, car elles ne sont pas
pour moi seulement mais aussi pour beaucoup d’âmes.
710. 5.X. 1936.
Aujourd’hui j’ai reçu une lettre de l’Abbé Sopocko, par laquelle
j’appris qu’il avait l’intention de publier une petite image du
Christ Miséricordieux. Et il me demandait de lui envoyer une prière
qu’il voudrait imprimer au verso, si l’Archevêque l’y autorise.
Quelle grande joie emplit mon cœur, Dieu m’a permis de voir cette
œuvre de Sa Miséricorde. Qu’elle est grande cette œuvre de Dieu. Je
suis seulement Son instrument. Et combien je désire ardemment voir
instaurer cette solennité de la Miséricorde Divine, que Dieu exige
par mon intermédiaire. Même si la volonté de Dieu est qu’elle ne
soit fêtée solennellement qu’après ma mort, dès maintenant je m’en
réjouis et intérieurement avec la permission de mon confesseur je la
fête déjà.
711. Aujourd’hui j’ai
vu le Père Andrasz agenouillé plongé en prière. Et soudain Jésus se
trouva à côté de lui et étendant les deux mains au-dessus de sa
tête, Il me dit : " Il te mènera à bonne fin, n’aie pas peur. "
712. 11 octobre. Ce
soir, tandis que j’écrivais sur cette grande Miséricorde Divine et
sur sa grande utilité pour les âmes, Satan fit irruption dans ma
cellule et avec une grande fureur il a saisi le paravent qu’il a
commencé à casser. Au premier instant, je me suis un peu effrayée,
mais tout de suite je fis le signe de la croix avec une petite croix
et le monstre s’est immédiatement calmé et a disparu. Aujourd’hui je
n’ai pas vu cette monstrueuse figure, mais seulement sa colère. La
colère de Satan est terrible. Cependant ce paravent n’était pas
cassé et je continué à écrire en toute tranquillité. Je sais bien
que sans la permission de Dieu, ce misérable ne me touchera pas,
mais que ne fait-il ?
Il commence à
m’attaquer ouvertement et cela avec une grande colère et une grande
haine. Mais il n’ébranle pas ma paix un seul instant et mon
équilibre le met en rage.
713. Aujourd’hui le
Seigneur m’a dit : " Va chez la Supérieure et dis-lui que Je
désire que toutes les Sœurs et toutes les enfants récitent ce
chapelet que Je t’ai enseigné. Elles doivent le dire durant neuf
jours dans la chapelle, dans le but de fléchir par cette prière Mon
Père, et de supplier la Miséricorde Divine pour la Pologne. " J’ai
répondu au Seigneur que j’en parlerai. Mais je dois auparavant en
parler au Père Andrasz. Et j’ai résolu, dès que le Père arrivera, de
lui en parler. Quand le Père arriva, les circonstances firent que je
ne pus le voir, cependant j’aurais du passer outre et aller chez le
Père pour arranger cette affaire.
714. J’ai pensé que ce
serait pour une autre fois… quand le Père reviendrait. Cela n’a pas
plu du tout au Seigneur. En un moment la présence de Dieu m’a
quittée, cette présence qui, d’une façon même sensible, est sans
cesse en moi. De ce moment, elle m’a complètement quittée. Certaines
ténèbres ont dominé dans mon âme, à un tel degré, que je ne sais pas
si je suis en état de grâce ou non. Par conséquent je ne suis pas
allée communier pendant quatre jours. Après quoi j’ai vu le Père et
je lui ai tout dit. Le Père m’a consolée disant, que je n’avais pas
perdu la grâce. Mais en même temps il m’a dit de Lui être fidèle. Au
moment où j’ai quitté le confessionnal, la présence de Dieu m’a de
nouveau enveloppée comme auparavant. J’ai compris qu’il faut
accepter la grâce de Dieu, telle qu’Il l’envoie, comme Il le veut et
sous la forme qu’Il désire.
715. O mon Jésus, Je
prends en cet instant une ferme résolution de fidélité à Vos
moindres grâces.
716. Toute la nuit, je
me préparai à la réception de la Sainte Communion, car je ne pouvais
pas dormir à cause des souffrances physiques. Mon âme était pleine
d’amour et de repentir.
717. Après la Sainte
Communion, j’entendis ces paroles : " Vois ce que tu es par
toi-même, mais ne t’en effraie pas. Si je te découvrais toute ta
misère, tu mourrais de peur. Mais sache que, parce que tu es
tellement misérable, J’ai découvert devant toi tout l’océan de Ma
miséricorde. Je cherche et désire des âmes comme la tienne, mais il
y en a peu. Ta grande confiance envers Moi, me force à t’accorder
continuellement des grâces. Tu as de grands droits sur Mon Cœur, car
tu as pleine confiance. Tu ne supporterais pas l’immensité de Mon
amour si ici, sur la terre, Je te le découvrais dans toute sa
plénitude. Souvent Je soulève pour toi un petit coin de voile, mais
sache que c’est de Ma part une grâce exceptionnelle. Mon Amour et Ma
miséricorde ne connaissent pas de bornes. "
718. Aujourd’hui j’ai
entendu ces paroles : " Sache Mon enfant, qu’à cause de toi,
J’accorde des grâces à tous ces environs. Mais tu dois me remercier
pour eux car Je ne reçois pas de remerciements pour les bienfaits
que Je leur accorde. A cause de ta gratitude, Je vais continuer à
les bénir. "
719. O mon Jésus, Vous
savez comme la vie en commun est dure, combien il y a de malentendus
et d’incompréhensions, même avec la meilleure volonté de part et
d’autre. Mais c’est Votre mystère, O Seigneur, nous le connaîtrons
dans l’éternité. En attendant, nos jugements doivent toujours être
bienveillants.
720. C’est une grande
grâce de Dieu que d’avoir un directeur spirituel, je sens que
maintenant je ne saurais plus progresser dans la vie spirituelle
sans son aide. La force d’un prêtre est grande. Je remercie sans
cesse Dieu de m’avoir donné un directeur spirituel.
721. Aujourd’hui j’ai
entendu ces paroles : " Tu vois comme tu es faible. Quand
pourrais-Je compter sur toi ? " J’ai répondu : " Jésus, soyez
toujours avec moi, car je suis Votre enfant. Jésus, Vous savez
comment sont les enfants. "
722. Aujourd’hui, j’ai
entendu ces paroles : " Les grâces que Je t’accorde ne sont pas
seulement pour toi, mais pour un grand nombre d’âmes… et ton cœur et
Ma demeure ! Malgré ta misère, Je m’unis à toi. Je prends ta misère
et Je te donne Ma miséricorde. En chaque âme, J’accomplis l’acte de
Ma miséricorde et plus le pécheur est grand, plus il a droit à Ma
miséricorde. Sur chaque œuvre de Mes mains est gravée Ma
miséricorde. Qui a confiance en elle ne périra pas, car toutes ses
affaires sont à Moi et ses ennemis se briseront à Mes pieds.
723. La veille de la
retraite, j’ai commencé à prier pour que Jésus me donne un peu de
santé afin que je puisse prendre part à cette retraite. Car je me
sens si mal que peut-être elle sera pour moi la dernière. Cependant,
quand j’ai commencé à prier, j’ai senti tout de suite une sorte
d’étrange mécontentement. J’ai donc interrompu ma prière de
supplication et je me suis mise à remercier Dieu pour tout ce qu’il
m’envoie, me soumettant tout-à-fait à Sa Sainte volonté, et tout à
coup j’ai senti une paix profonde dans mon âme.
La fidèle soumission à
la volonté divine toujours et partout, dans tout les cas et
circonstances de la vie rend une grande gloire à Dieu. Une telle
soumission à la volonté de Dieu, a une plus grande valeur à Ses yeux
que de longs jeûnes et que les plus sévères mortifications. Oh ! Que
la récompense d’un seul acte se soumission à la volonté de Dieu est
grande. En écrivant ceci, mon âme est ravie à la pensée que Dieu
l’aime tant et que l’âme jouit déjà de la paix dès ici-bas.
724. J.M.J. Cracovie
1936
O Volonté de Dieu, sois
mon amour !
20. X.1936. Retraite de
8 jours.
O mon Jésus, je vais
aujourd’hui au désert pour m’entretenir avec Vous, mon Maître et
Seigneur. Que la terre fasse silence et Vous seul, Jésus,
parlez-moi. Vous savez que je ne comprends pas d’autre voix que la
Vôtre, bon Pasteur. Il y a un désert dans mon cœur, où aucune
créature n’a accès, Vous seul y êtes Roi.
725. Quand je suis
rentrée à la chapelle pour cinq minutes d’adoration, j’ai demandé au
seigneur Jésus comment je devais faire cette retraite. Alors j’ai
entendu cette voix dans mon âme : " Je désire que tu te
transformes toute entière en amour et que tu brûles d’ardeur comme
une pure victime d’amour… "
726. Vérité éternelle,
donnez-moi un rayon de Votre lumière pour que je Vous connaisse,
Seigneur, et pour que je loue dignement Votre infinie miséricorde.
Et en même temps, accordez-moi de connaître moi-même tout le gouffre
de misère que je suis.
727. J’ai choisi comme
patrons de cette retraite, Saint Claude de la Colombière et Sainte
Gertrude. Qu’ils intercèdent sans cesse pour moi auprès de la Mère
de Dieu, et du Sauveur miséricordieux.
728. Pendant la
méditation sur la créature, mon âme s’est unie avec son Créateur et
Seigneur. Alors j’ai découvert mon but et ma destinée. Mon but c’est
de m’unir intimement à Dieu par l’amour. Et ma destinée est d’adorer
et de glorifier la miséricorde divine. Le Seigneur me l’a fait
connaître clairement et m’a permis de le vivre d’une façon même
physiquement sensible. Je n’en reviens pas, quand je reconnais et
que j’éprouve cet inconcevable amour de Dieu, avec lequel Dieu
m’aime. Qui est Dieu et qui sui-je moi ?
Je ne peux méditer plus
longtemps. L’amour seul comprend cette rencontre et cette union de
deux esprits : c’est Dieu-Esprit, et l’âme-créature. Plus je Le
connais, plus je me plonge en Lui de toute la force de mon être.
729. " Tout au long
de cette retraite, Je vais te tenir près de Mon cœur pour que tu
connaisses mieux la miséricorde que J’éprouve envers les hommes, et
surtout envers les pauvres pécheurs. "
730. Le premier jour de
la retraite, une des Sœurs qui est venue ici pour des vœux
perpétuels vint chez moi et confessa qu’elle n’avait aucune
confiance en Dieu et qu’un rien la décourageait. Je lui ai répondu :
" C’est bien de m’avoir dit cela, je vais prier pour vous. " Et je
lui ai dit combien le Seigneur souffre du manque de confiance,
surtout de la part d’une âme choisie. Elle m’a dit qu’a partir de
ses vœux perpétuels, elle allait s’exercer à la confiance.
Je sais maintenant que
même les âmes élues et avancées dans la vie religieuse ou
sacerdotales, n’ont pas le courage de s’abandonner complètement à
Dieu. Et c’est parce que peu d’âmes connaissent la grande,
l’inépuisable miséricorde de ce Dieu.
731. La grande majesté
de Dieu qui aujourd’hui me pénétrait et me pénètre encore, a éveillé
en moi une grande peur. Mais une peur pleine de respect, et non pas
une peur d’esclave, très différente de la peur de respect. La peur
de respect, naissait aujourd’hui dans mon cœur de l’amour et de la
connaissance de la grandeur de Dieu. Et c’est une grande joie pour
l’âme. L’âme tremble devant la moindre offense faite à Dieu, mais
cela ne la trouble pas et n’assombrit pas son bonheur. Car où
l’amour préside, là, tout est bien.
732. Il m’arrive
parfois en écoutant la méditation qu’un mot m’introduise dans une
union plus étroite avec Dieu et alors je ne sais plus ce que dit le
Père. Je sais que je suis auprès du Cœur miséricordieux de Jésus,
mon esprit plonge tout entier en Lui. Et j’apprends plus en un
moment que par de longues heures de recherches savantes et de
méditations. Ce sont des lueurs soudaines, qui permettent de
connaître les choses comme Dieu les voit, tant dans le domaine
intérieur, que dans le domaine extérieur.
733. Je vois que Jésus
seul agit dans mon âme pendant cette retraite. Et moi je m’efforce
seulement d’être fidèle à Sa grâce. J’ai soumis mon âme entière à
l’influence divine, ce puissant Souverain céleste en a pris
complètement possession. Je sens que je suis élevée au dessus de la
terre et du ciel dans la vie intime de Dieu, où j’en arrive à
connaître le Père, le Fils et le Saint-Esprit, mais toujours dans
l’unité de la Majesté.
734. Je m’enfermerai
dans le calice du Christ pour le consoler continuellement. Je vais
faire tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver les âmes. Je le
ferai par la prière et la souffrance.
Je tâche toujours
d’être pour Jésus une Béthanie pour qu’il puisse s’y reposer après
toutes Ses fatigues. Au moment de la Sainte Communion, mon union
avec Jésus est tellement étroite et inconcevable, que je ne puis la
décrire, les paroles me manquent.
735. Le soir, j’ai vu
le Seigneur Jésus comme pendant Sa Passion. Il avait les yeux levés
vers Son Père et priait pour nous.
736. Quoique je sois
malade, j’ai décidé aujourd’hui de faire les méditations de l’Heure
Sainte comme toujours. Durant cette heure j’ai vu le Seigneur
flagellé, près du poteau. Pendant ce terrible supplice Jésus priait.
Puis Il me dit : " Il y a peu d’âmes qui méditent avec une
véritable compassion. J’accorde de grandes grâces aux âmes, qui
méditent pieusement Ma Passion. "
737. " Tu n’es même
pas capable d’accepter Mes grâces sans Mon aide particulière.
Tu sais ce que tu es. "
Aujourd’hui, après la
Sainte Communion, j’ai beaucoup parlé au Seigneur Jésus des
personnes qui me tiennent à cœur ? Tout à coup, j’entendis ces
paroles : " Ma fille, ne te mets pas en peine. J’aime aussi
particulièrement ceux que tu aimes particulièrement. Et par égard
pour toi, Je déverse aussi ma grâce sur eux. Il M’est agréable que
tu M’en parles, mais ne le fais pas avec tant d’efforts. "
739. O Sauveur du
monde, je m’unis à Votre miséricorde. Mon Jésus, je joins toutes mes
souffrances aux Vôtres et je les dépose dans le trésor de l’Eglise
pour le profit des âmes.
740. Aujourd’hui, j’ai
été introduite par un Ange dans les gouffres de l’Enfer. C’est un
lieu de grands supplices. Et son étendue est terriblement grande.
Genres de souffrances que j’ai vues :
- La première
souffrance qui fait l’enfer est la perte de Dieu.
- La seconde : les
perpétuels remords de conscience.
- La troisième : le
sort des damnés ne changera jamais.
- La quatrième : c’est
le feu qui va pénétrer l’âme sans la détruire. C’est une terrible
souffrance, car c’est un feu purement spirituel, allumé par la
colère de Dieu.
-La cinquième
souffrance, ce sont les ténèbres continuelles, une odeur terrible,
étouffante. Et malgré les ténèbres, les démons et les âmes damnées
se voient mutuellement et voient tout le mal des autres et le leur.
-La sixième souffrance,
c’est la continuelle compagnie de Satan.
- La septième
souffrance : un désespoir terrible, la haine de Dieu, les
malédictions, les blasphèmes.
Ce sont des souffrances
que tous les damnés souffrent ensemble, mais ce n’est pas la fin des
souffrances. Il y a des souffrances, qui sont destinées aux âmes en
particulier : ce sont les souffrances des sens. Chaque âme est
tourmentée d’une façon terrible selon ses péchés. Il y a de
terribles caveaux, des gouffres de tortures où chaque supplice
diffère de l’autre. Je serais morte à la vue de ces terribles
souffrances, si la Toute-Puissance de Dieu ne m’avait soutenue.
Que chaque pécheur
sache qu’il sera torturé durant toute l’éternité par les sens qu’il
a employés pour pécher.
J’écris cela sur ordre
de Dieu pour qu’aucune âme ne puisse s’excuser disant qu’il n’y a
pas d’enfer, ou, que personne n’y a été et ne sait comment c’est.
Moi, Sœur Faustine, par ordre de Dieu, j’ai pénétré dans les abîmes
de l’enfer, pour en parler aux âmes et témoigner que l’enfer existe.
Je ne peux pas en parler maintenant. J’ai l’ordre de Dieu de le
laisser par écrit. Les démons ressentaient une grande haine envers
moi. Mais l’ordre de Dieu les obligeait à m’être obéissants. Ce que
j’ai écrit est un faible reflet des choses que j’ai vues. Une chose
que j’ai remarquée c’est qu’il y avait là beaucoup d’âmes qui
doutaient que l’enfer existât.. Quand je suis revenue à moi, je ne
pouvais pas apaiser ma terreur de ce que les âmes y souffrent si
terriblement. Aussi je prie encore plus ardemment pour le salut des
pécheurs. Sans cesse j’appelle la miséricorde divine sur eux. O mon
Jésus, je préfère agoniser jusqu'à la fin du monde dans les plus
grands supplices que de Vous offenser par le moindre péché.
741 J.M.J.
" Ma fille, si par
toi, J’exige des gens le culte de Ma miséricorde, toi la première,
tu dois te distinguer par cette confiance en Ma miséricorde. J’exige
de toi des actes de miséricorde qui doivent découler de ton amour
pour Moi. Tu dois témoigner aux autres la miséricorde, toujours et
partout. Tu ne peux pas t’en écarter, ni t’excuser, ni te justifier.
Je te suggère trois moyens pour exercer la miséricorde envers le
prochain :
Le premier c’est
l’action.
Le second, la
Parole.
Le troisième, la
prière.
Ces trois degrés
renferment la plénitude de la miséricorde. Voilà la preuve
irréfutable de l’amour envers Moi. De cette manière, l’âme glorifie
et honore Ma miséricorde. Oui, le premier dimanche après Pâques, est
la fête de la Miséricorde, mais il doit y avoir aussi l’action. Et
j’exige le culte de Ma miséricorde en célébrant solennellement cette
fête, et en honorant l’image que J’ai fait peindre. Par cette image,
Je donnerai beaucoup de grâces aux âmes, et on doit leur rappeler
les exigences de Ma miséricorde. Car la foi la plus solide ne sera
rien sans l’action. "
O mon Jésus, Vous seul
pouvez m’aider en tout, car Vous voyez combien je suis petite. Je
compte uniquement sur Votre bonté, mon Dieu.
Examen particulier :
L’union avec le Christ
miséricordieux. J’embrasse dans mon cœur le monde entier et surtout
les pays sauvages et les pays où sévissent les persécutions. Pour
eux je demande la miséricorde.
742. Deux résolutions
générales.
Premièrement :
m’efforcer de garder le silence intérieur et observer strictement la
règle du silence.
Deuxièmement : la
fidélité intérieure aux inspirations. Les mettre en pratique dans la
vie et passer à l’action selon l’avis du directeur spirituel.
Pendant cette maladie,
je désire adorer la volonté Divine autant que cela me sera possible,
tacher de prendre part à tus les exercices communs. Pour chaque
ennui, chaque souffrance je remercierai vivement le Seigneur Dieu.
743. Souvent je sens
que, en dehors de Jésus, je n’ai aucune aide de nulle part, quoique,
plus d’une fois, j’ai eu grand besoin d’éclaircissements sur les
désirs du Seigneur
Ce soir, soudainement
j’ai reçu la lumière divine quant à une certaine affaire. Durant
douze ans j’y avais réfléchi et je ne pouvais rien comprendre.
Aujourd’hui Jésus M’a fait savoir que cela Lui a beaucoup plu.
744. 25.X.1936. La fête
du Christ-Roi.
Pendant la Sainte
Messe, j’ai été animée d’une telle ferveur d’amour de Dieu et du
désir du salut des âmes, que je ne saurais l’expliquer. Je sens, que
je suis toute entière un feu. Je vais lutter contre le mal avec les
armes de la miséricorde. Je suis consumée du désir de sauver les
âmes. Parcourant le monde entier en long et en large, je vais
jusqu’aux lieux les plus sauvages pour sauver les âmes. Je le fais
par la prière et le sacrifice. Je désire que chaque âme glorifie la
miséricorde divine, car chacun en éprouve les bienfaits. Les saints
au ciel adorent cette miséricorde du Seigneur. Je veux l’adorer déjà
ici sur terre et répandre Sa gloire, comme Dieu l’exige de moi.
745. J’ai compris qu’à
certains moments, je serai seule, délaissée de tous et que je dois
traverser tous les orages et lutter de toute mon âme même contre
ceux dont je m’attendais à recevoir de l’aide. Mais je ne suis pas
seule, car Jésus est avec moi. Avec Lui je n’ai peur de rien. Je me
rends bien compte de tout et je sais ce que Dieu exige de moi. La
souffrance, le dédain, la risée, la persécution, l’humiliation
seront continuellement ma part, je ne connais pas d’autre chemin.
L’amour sincère recevra l’ingratitude en retour. Tel est le chemin
que l’on doit fouler sur les traces de Jésus.
Mon Jésus, ma force et
mon unique espoir, en Vous seul est tout mon espoir, et ma confiance
ne sera pas déçue.
746. Le jour du
renouvellement des vœux. La présence de Dieu pénétra mon âme d’une
façon spirituelle et même physique.
747. 2 novembre 1936.
Le soir après les vêpres je suis allée au cimetière. Après une brève
prière, soudain je vis une de nos Sœurs qui me dit : " Nous sommes à
la chapelle. " J’ai compris que je devais aller à la chapelle pour y
prier, et gagner des indulgences. Le lendemain, après la Sainte
Messe, je vis comme trois colombes blanches, qui s’élevèrent de
l’autel vers le ciel. Je compris que, non seulement ces trois âmes
que j’avais vues étaient montées au ciel, mais encore beaucoup
d’autres ayant expiré en dehors de notre maison. Oh ! Comme le
Seigneur est bon et adorable.
748. Conversation avec
le Père Andrasz à l fin de la retraite. J’ai été fort étonnée d’une
chose que j’ai remarquée pendant chaque conversation, durant
laquelle je cherchais conseils et indices auprès du père. Et c’est
ceci : j’ai remarqué qu’à toutes les questions que je lui
présentais, (que le Seigneur exige que je lui soumette), le Père
Andrasz me répondait avec une telle clarté et une telle décision
qu’il semblait avoir passé tout cela.. O mon Jésus, s’il y avait
plus de directeurs spirituels de cette qualité, le âmes sous une
telle direction atteindraient rapidement les sommets de la sainteté
et ne gâcheraient pas de si grandes grâces. Je remercie Dieu à
chaque instant pour cette si grande grâce : qu’Il ait daigné dans Sa
grande bonté, mettre sur le chemin de ma vie spirituelle ces
colonnes lumineuses, qui éclairent mon chemin, pour que je n’erre
pas sur de fausses routes, ni ne me retarde dans la poursuite d’une
étroite union avec le Seigneur. J’ai un grand amour pour l’Eglise,
qui fait notre éducation et mène les âmes vers Dieu.
749. 31.X.1936.
Conversation avec la Mère Générale.
Quand je parlais avec
la Mère Générale à propos de ma sortie, j’ai reçu cette réponse : "
Si le Seigneur Jésus exige que vous quittiez cette Congrégation,
qu’Il me donne un signe de Sa Volonté. Priez pour cela, ma Sœur, car
j’ai peur que vous ne tombiez dans quelque illusion, quoique d’autre
part, je ne veuille pas m’opposer à la Volonté de Dieu. Car moi
aussi je veux faire la Volonté de Dieu. " Nous avons donc décidé que
je reste comme je suis, jusqu’au moment où le Seigneur fera
connaître à la Mère Générale qu’Il exige que je quitte la
Congrégation. Donc l’affaire a été encore remise à plus tard.
750. Vous voyez Jésus,
c’est de Vous que tout dépend. Je suis tout à fait tranquille,
malgré de grandes pressions. Moi, pour ma part, j’ai tout fait.
Maintenant c’est Votre tour, mon Jésus, et de cette façon il sera
évident que cette cause est Vôtre. Je suis tout-à-fait d’accord avec
Votre volonté. Faites de moi ce que Vous voulez, Seigneur.
Accordez-moi seulement la grâce de Vous aimer de plus en plus
ardemment. Je ne veux rien d’autre que Vous, Amour Eternel. Peu
importe que les chemins par lesquels Vous me mènerez, soient
douloureux ou joyeux. Je désire vous aimer à chaque moment de ma
vie. Jésus, si Vous m’ordonnez, d’aller accomplir Votre volonté :
j’irai. Si vous m’ordonnez de rester, je resterai. Peu importe, ce
que je souffrirai dans l’un ou l’autre cas. O mon Jésus, je sais ce
que j’aurai à endurer et à supporter. En toute connaissance de
cause, j’y consens et par un acte de volonté, d’avance, j’ai tout
accepté. Qu’importe ce qui est contenu dans ce calice pour moi. Il
me suffit qu’il me soit servi par la main aimante de Dieu.
Et si vous m’ordonnez
de rester, je reste malgré toutes les pressions intérieures. De
même, si Vous les entretenez encore, toujours, dans mon âme et me
laissez dans cette agonie intérieure, même jusqu’à la fin de ma vie,
je l’accepte en toute connaissance de cause, et avec une soumission
pleine d’amour, ô mon Dieu. Si je reste, je me cacherai dans Votre
miséricorde, mon Dieu, si profondément qu’aucun œil ne me verra. Je
désire être dans ma vie comme un encensoir où de la braise cachée
s’élève la fumée vers Vous, Vivante Hostie. Qu’elle Vous soit
d’agréable odeur. Je sens dans mon propre cœur que chaque sacrifice
provoque une flambée de mon amour pour Vous, quoique d’une façon si
tranquille et si cachée, que personne ne le remarquera. |