adveniat regnum tuum

     

Sainte
Marie Faustine Kowalska
(1905-1938)

– LE PETIT JOURNAL –

646. A partir de là j’ai compris une chose, que je dois beaucoup prier pour chaque confesseur, afin qu’il obtienne la lumière du  Saint-Esprit. Car quand je m’approchais du confessionnal, autrefois je ne priais pas ardemment et le confesseur ne comprenait pas beaucoup. Le Père m’encouragea à une ardente prière, pour que Dieu fasse mieux connaître et comprendre ces choses qu’Il exige de moi. – « Ma Sœur, faites neuvaine après neuvaine, et Dieu ne vous refusera pas cette grâce. »

647. Vendredi Saint. A trois heures, je vis le Seigneur Jésus crucifié, qui me regarda et dit : « J’ai soif ». Soudain je vis sortir de son côté deux rayons, tels qu’ils sont sur cette image. Alors je sentis dans mon âme le désir du salut des âmes, et du sacrifice de moi-même au profit des pauvres pécheurs. Je m’offris avec Jésus agonisant au Père Eternel pour le salut du monde. Avec Jésus, par Jésus et en Jésus, telle est mon union avec Vous, Père Eternel. Le  Vendredi Saint, Jésus souffrait en Son âme autrement que le Jeudi Saint.

648. 12. IV.1936. La  Résurrection.  Quand je suis entrée à la chapelle, mon esprit se perdit en Dieu, mon unique trésor. Sa présence absorba mon âme.

649. O Jésus mon maître, et mon directeur, fortifiez-moi, illuminez-moi dans ces moments difficiles de ma vie ! Je n’attends pas d’aide de la part des hommes. En Vous est tout mon espoir. Je sens que je suis seule face à Vos exigences, Seigneur. Malgré les peurs et les aversions de ma nature, je veux réaliser Votre Sainte volonté et je désire le faire le plus fidèlement possible durant toute la vie et à ma mort. Jésus, avec Vous je puis tout, faites de moi ce qu’il Vous plaira. Donnez-moi seulement Votre Cœur miséricordieux  et cela me suffit. 
O mon Jésus, mon Seigneur, aidez-moi. Qu’advienne ce que Vous avez décidé avant les siècles ! Je suis prête à chaque signe de Votre Sainte volonté. Donnez-moi la lumière pour que je puisse connaître Votre volonté. O Dieu qui pénétrez mon âme, Vous savez que je ne veux rien d’autre que Votre gloire.
 
O volonté divine, Vous êtes le délice de mon cœur, la nourriture de mon âme, la lumière de mon esprit, la force toute-puissante de ma volonté. Car, quand je m’unis à Votre volonté, Seigneur, Votre force agit par  moi et prend la place de ma faible volonté. Chaque jour je tâche d’accomplir les désirs divins.

650. O Dieu inconcevable, comme Votre miséricorde est grande ! Elle dépasse toute la compréhension des hommes et des anges réunis. 
Tous les anges et tous les hommes sont sortis des entrailles de Votre miséricorde. La miséricorde est la fleur de l’amour. Dieu est amour, et la miséricorde est Son acte. La miséricorde se conçoit dans l’amour. L’amour apparaît dans la miséricorde. Tout ce que je vois me parle de la miséricorde. Même la justice de Dieu me parle de Son insondable miséricorde,  car la justice dérive de l’amour.

651. Je fais attention à une chose, elle m’est tout. Je vis d’elle et avec elle je meurs, et c’est la Sainte volonté de Dieu. Elle est pour moi une nourriture quotidienne. Toute mon âme prête attention aux désirs de Dieu, quoique plus d’une fois ma nature tremble et sente que leur grandeur dépasse mes forces. Je fais toujours ce que Dieu veut de moi. Je sais ce que je suis de moi-même, mais je sais bien ce qu’est la grâce de Dieu qui me porte.

652. 25.IV.1936. Valendov. La souffrance de mon âme était plus lourde que jamais, ce jour là. Dès le matin je sentais comme une séparation de mon corps et de mon âme. Je sens la pénétration de Dieu tout au travers de moi, je sens toute la justice divine en moi. Je sens que je suis seule vis-à-vis de Dieu. Je sens qu’un mot de mon directeur me tranquilliserait tout à fait. Mais que faire ?  Il n’est pas ici. Cependant j’ai décidé de chercher la lumière dans la Sainte Confession.

Quand je lui ai découvert mon âme, ce prêtre eut peur d’écouter plus longtemps ma confession et cela me conduisit à des souffrances plus grandes encore. En voyant la crainte de quelques prêtres alors que je n’éprouve aucune tranquillité intérieure, aussi j’ai pris la décision de ne découvrir mon âme qu’à mon directeur, en tout depuis la plus grande jusqu’à la plus petite chose, et d’observer strictement ses indications.

653. Maintenant je comprends que la confession n’est que la confession des péchés et que la direction est tout autre chose. Mais ce n’est pas ce que je veux dire. Je veux dire une chose étrange qui m’est arrivée la première fois : quand le confesseur a commencé à me parler, je ne comprenais pas un seul mot. Puis soudain je vis le Seigneur Jésus crucifié qui me dit : « Dans Ma Passion, cherche la force et la lumière. »  Après la confession je méditais la terrible Passion de Jésus et je compris que ce que je souffre n’est rien en comparaison de la Passion du Sauveur, et que même la plus petite imperfection était la cause de cette terrible souffrance. Alors mon âme fut saisie d’un si grand repentir que je compris que j’étais plongée dans l’insondable miséricorde de Dieu. Oh ! Que j’ai peu de mots pour exprimer ce que j’endure. Je sens que je suis comme une goutte d’eau engloutie dans les profondeurs d’un océan de miséricorde sans fond.

654. Le 11 mai 1936. Je suis venue à Cracovie. Je m’en réjouis car maintenant, je pourrai faire tout ce que le Seigneur Jésus désire.

A un certain moment, quand je parlais avec le Père A… et qu j’avais déjà tout dit, je reçu la réponse suivante : « Ma Sœur, priez jusqu’au jour de la fête du Sacré-Cœur et joignez-y quelques mortifications. Et le jour du Sacré-Cœur je vous donnerai une réponse. » Cependant un certain jour j’entendis dans l’âme cette voix : « N’aie peur de rien, Je suis avec toi.» Et après ces mots il me vint dans l’âme, une impulsion si grande que sans attendre la fête du Sacré-Cœur, je déclarai pendant la confession que je quittais la Congrégation. Le Père me répondit : « Ma Sœur, si vous décidez de vous-même, et si vous en prenez la responsabilité pour vous-même : allez. » Je me réjouis de partir.

Le lendemain matin, tout à coup la présence de Dieu me quitta et de grandes ténèbres s’emparèrent de mon âme. Je ne pouvais plus prier, par suite de cette soudaine absence de Dieu. J’ai décidé de remettre encore un peu la chose jusqu’à ce que j’en parle encore au Père. Le Père A… me répondit que de tels changements arrivent souvent dans l’âme, et que ce n’est pas un empêchement pour agir.

655. Quand je lui ai parlé de tout ce qui m’est arrivé, la Mère Générale répondit : « Ma Sœur, je vous enferme dans le tabernacle avec le Seigneur Jésus : où que vous alliez, ce sera la volonté de Dieu. »

656. 19 juin. Nous sommes allées chez les Jésuites pour participer à la procession du Sacré-Cœur. Au cours des vêpres, je vis ces mêmes rayons sortant de la Sainte Hostie, tels qu’ils sont peints sur l’image. Un grand désir de Dieu s’est emparé de mon âme.

657. Juin 1936. Conversation avec le Père A. « Sachez que ces choses sont difficiles et compliquées. Votre principal directeur est le Saint-Esprit. Nous pouvons seulement diriger Ses inspirations. Mais votre véritable directeur c’est le Saint-Esprit. Si vous avez décidé vous-même, ma Sœur, votre sortie, alors moi,  je ne défends ni n’ordonne. Ici vous en prenez vous-même la responsabilité. Je vous dis, ma Sœur, que vous pouvez commencer à agir. Vous en avez la force, donc vous le pouvez. Ce sont des choses probables. Tout ce que vous m’avez dit maintenant et auparavant parle en faveur de l’action. Mais maintenant il faut être très circonspect et beaucoup prier et demander la lumière pour moi. »

658. Pendant la Messe célébrée par le Père Andrasz, je vis le petit Enfant Jésus  qui me dit que tout va dépendre de lui : « Aucune action personnelle, même si tu y mettais beaucoup d’efforts, ne Me plait. » Je compris cette dépendance.

659. O mon Jésus, ô juste juge, mais aussi mon Epoux, au jour du Jugement Dernier Vous exigerez que je Vous rende compte de cette œuvre de miséricorde. Aidez-moi à faire Votre sainte volonté, ô divine vertu de Miséricorde. 
O Cœur très miséricordieux de Jésus, mon Epoux, rendez mon cœur semblable au Vôtre.

660. 16 juillet. J’ai passé toute cette nuit en prière. Je méditais la Passion et mon âme était écrasée par la justice divine. La main du Seigneur était sur moi.

661. 17 juillet. O mon Jésus, Vous savez qu’elles grandes contrariétés je rencontre en cette matière, que de reproches je dois supporter, combien de sourires ironiques je dois recevoir avec égalité d’humeur. Seule, je ne le pourrais pas, mais avec Vous je peux tout, mon Maître. Oh ! Qu’un sourire ironique blesse douloureusement quand on parle en toute sincérité.

662. 22 juillet. Je sais que c’est l’acte et non la parole, ni le sentiment qui témoigne de la grandeur de l’homme. Ce sont les œuvres qui proviennent de nous, qui parleront pour nous. Mon Jésus, ne me permettez pas de rêver, mais donnez-moi le courage et la force de réaliser Votre sainte volonté. 
Jésus, si Vous voulez me laisser dans l’incertitude, même jusqu’à la fin de ma vie, qu’en cela Votre nom soit béni.
 
 
 
 

663. O mon Jésus, comme je me réjouis quand Vous me faites comprendre que cette Congrégation existera. De cela je n’ai même pas l’ombre d’un doute. Et je vois qu’elle grande gloire elle rendra à Dieu. Elle réfléchira sur le monde le plus grand attribut qu’il y ait en Dieu, c'est-à-dire la Miséricorde Divine. Sans cesse je vais implorer la Miséricorde Divine pour moi et pour le monde entier. Chaque acte de miséricorde va découler de l’amour divin dont ces religieuses seront emplies à déborder. Elles vont s’efforcer de faire leur ce grand attribut de Dieu, d’en vivre et tâcher de faire connaître la bonté divine aux autres. Cette Congrégation de la Miséricorde Divine sera dans l’Eglise de Dieu, comme une ruche, dans un magnifique jardin. Cachées, silencieuses, les Sœurs, à l’instar des abeilles, vont travailler pour nourrir de miel les âmes du prochain, et la cire brûlera pour la gloire de Dieu..

664. 29 juin 1937. 
Le Père Andrasz m’a demandé de faire une neuvaine pour mieux connaître la volonté Divine. Je priai ardemment, y joignant certaines mortifications corporelles. Vers la fin de la neuvaine, je reçus une lumière intérieure et l’assurance que la Congrégation existera et qu’elle est agréable à Dieu.
 
Malgré les difficultés et les contrariétés, une paix totale entra dans mon âme, ainsi qu’une force d’en haut. Je compris que rien ne résistera à la volonté de Dieu ni ne l’annulera. J’ai compris que je devais accomplir la volonté de Dieu malgré les contrariétés, les persécutions et les souffrances de toutes sortes, malgré les répugnances et les peurs de ma nature.

665. J’ai compris que toute tendance à la perfection, et toute sainteté consistent à accomplir la volonté de Dieu. Le parfait accomplissement de la volonté divine c’est la maturité dans la sainteté, ici il n’y a place pour aucun doute. Recevoir la lumière de Dieu, savoir ce que Dieu veut de nous et ne pas le faire, est un grand outrage envers la Majesté Divine. L’âme qui fait cela mérite que Dieu l’abandonne complètement. Elle ressemble à Lucifer, qui avait une grande lumière mais ne faisait pas la volonté de Dieu. Une étrange paix entra dans mon âme, quand je constatai que, malgré de grandes difficultés, je suis toujours restée fidèle à la volonté de Dieu 
O Jésus, donnez-moi la grâce de transformer en actes ce que j’ai connu de Votre volonté.

666. 14 juillet. A trois heures j’ai reçu une lettre. O Jésus, Vous seul savez ce que je souffre. Mais je veux me taire, je n’en dirai rien à aucune créature, car je sais que rien ne me consolera. Vous êtes tout pour moi, ô Dieu, et Votre sainte volonté est pour moi une nourriture. Je vis maintenant de ce dont je vivrai dans l’éternité. 
J’ai un grand culte pour l’Archange Saint Michel. Il n’avait pas d’exemple pour accomplir la volonté de Dieu. Cependant il a fidèlement rempli les désirs divins.

667. 15 juillet. Pendant la Sainte Messe, je me suis offerte au Père céleste par le très doux Cœur de Jésus. Qu’Il fasse de moi tout ce qu’Il Lui plaît. De moi-même je ne suis rien, et dans ma misère je n’ai rien qui soit digne. Je me jette donc dans l’océan de Votre miséricorde, ô Seigneur.

668. 16 juillet. J’apprends à être bonne comme Jésus, qui est la bonté même, pour pouvoir être appelée fille du Père Céleste. Aujourd‘hui, ce matin, j’éprouvais une forte contrariété. Dans cette souffrance, je tâchais d’unir ma volonté à la Volonté Divine, et j’adorais Dieu par mon silence. L’après-midi, j’ai été faire cinq minutes d’adoration, quand tout à coup, je vis le petit crucifix que je portais, vivant. Jésus me dit : « Ma fille, la souffrance sera pour toi un signe que Je suis avec toi. » Après ces mots une grande émotion remplit mon âme.

669. O Jésus, mon Maître et mon Directeur, avec Vous seul je sais parler. Avec personne la conversation n’est aussi facile qu’avec Vous, mon Dieu.

670. Dans la vie spirituelle je vais toujours tenir la main du prêtre. Je parlerai de la vie de mon âme et de ses besoins seulement avec le confesseur.

671. 4 août 1936. Plus de deux heures d’agonie de souffrances intérieure. Soudain la présence de Dieu me pénètre : je sens que je passe sous le pouvoir du Dieu juste. Cette justice me pénètre jusqu’à la moelle. Extérieurement je perds forces et connaissance. Tout à coup, je reconnais la grande sainteté de Dieu, et ma grande misère. Dans mon âme se forme une terrible souffrance. L’âme voit toutes ses actions non sans défauts. Mais soudain dans mon âme s’éveille la force de l’espoir. De toute ma force je m’élance vers Dieu et vis-à-vis d’une telle sainteté, ô pauvre âme ! Je vois combien je suis misérable et combien tout ce qui m’entoure est vain.

672. 13 août. Pendant toute la journée, j’ai été tourmentée par de terribles tentations. Les blasphèmes se pressaient sur mes lèvres et j’éprouvais une aversion envers tout ce qui est saint et divin. Cependant je luttai toute la journée et le soir mon esprit était accablé. En parlerai-je au confesseur ? 
Il en rira. Aversion et découragement étreignirent mon âme et il me sembla que dans ces conditions je ne pourrais en aucune façon aller communier. A la pensée que je ne devais pas aller communier, une telle douleur étreignit mon âme  que j’ai failli crier dans la chapelle. Cependant, je me suis aperçue qu’il y avait des Sœurs et j’ai décidé d’aller me cacher au jardin pour pouvoir  au moins y pleurer tout haut.

673. Soudain Jésus m’apparut et me dit : « Où as-tu l’intention d’aller ? » Je ne Lui répondis rien, mais j’ai déversé devant Lui toute ma douleur, et toutes les tentations de Satan prirent la fuite. Jésus me dit : « La paix intérieure qu tu as est une grâce. » Et soudain Il disparut. Vraiment Jésus seul peut obtenir qu’une telle paix puisse m’envahir en un instant.

674. 7 août 1936. Quand je reçus cet article sur la Miséricorde Divine, avec cette image, je fus étrangement pénétrée de la présence Divine. Je me plongeai dans la prière d’action de grâce et soudain je vis Jésus dans une grande clarté, comme Il est peint et, à Ses pieds, je vis le Père Andrasz et l’abbé Sopocko. Tous deux tenaient une plume en main et du bout de chaque plume sortaient des étincelles et des éclairs de feu qui frappaient une grande foule de gens courant je ne sais où. Quand ils étaient touchés de ces rayons les gens se détournaient de la foule et tendaient leurs mains vers Jésus. Les uns revenaient avec grande joie, d’autres avec une grande douleur et à regret. Jésus les regardait tous très gracieusement. Après un instant je restai seule avec Jésus et dis : « Jésus, prenez-moi, car Votre volonté est déjà accomplie. » Jésus me répondit : « Ma volonté n’est pas encore tout à fait accomplie en toi. Tu vas encore beaucoup souffrir. Mais Je suis avec toi, n’aie pas peur. »

675. Je parlais beaucoup avec le Seigneur du Père Andrasz et de l’abbé Sopocko et je sais que le Seigneur ne me refusera pas ce que je demande.. Il leur donnera ce pourquoi je prie. J’ai senti et je sais combien le Seigneur les aime. Je ne le décris pas en détail, mais je le sais et j’en suis profondément heureuse.

676. 15 août 1936. Pendant la Sainte Messe que disait le Père Andrasz, un moment avant l’élévation, la présence de Dieu pénétra mon âme qui fut attirée vers l’autel. Je vis alors la Très Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus qui tenait Sa Mère par la main. En un instant l’Enfant Jésus courut avec joie vers le milieu de l’autel et la Vierge me dit: « Vois avec quelle assurance je remets Jésus en ses mains. Ainsi dois-tu lui confier ton âme et être comme un enfant envers lui. » Après ces paroles, mon âme fut remplie d’une étrange confiance. La Sainte Vierge était habillée d’une robe blanche, translucide. Elle portait sur ses épaules un manteau bleu, limpide comme le ciel, la tête découverte, les cheveux libres, inexprimablement belle. Elle regardait le Père très gracieusement. Mais après un instant le Père cassa ce ravissant Enfant et il en sortit de sang vivant. Le Père se pencha et reçut en lui ce Jésus vivant et véritable. Est ce qu’il  L’a mangé ?  Je ne sais comment cela se passe. Jésus, Jésus, je ne peux pas Vous suivre car en un moment Vous me devenez incompréhensible !

677. La substance des vertus est la volonté Divine. Celui qui accomplit fidèlement la volonté Divine s’exerce à toutes les vertus. Dans tous les cas et dans toutes les circonstances de la vie, j’adore et je bénis la Sainte Volonté de Dieu qui est l’objet de mon amour.

Dans les plus secrètes profondeurs de mon âme, je vis de Sa volonté et j’agis à l’extérieur selon ce que je reconnais intérieurement être la volonté Divine. Je préfère les tourments de la souffrance, les persécutions et les contrariétés de toutes sortes, provenant de la volonté Divine aux succès, louanges et estime provenant de ma propre volonté.

678. Mon Jésus, bonne nuit. La cloche m’appelle au sommeil. Mon Jésus, Vous voyez que je meurs du désir de sauver les âmes. Bonne nuit, mon Epoux je me réjouis d’être plus proche de l’éternité. Si Vous me permettez de m’éveiller demain, je commencerai un nouvel hymne à Votre gloire.

679. 13 juillet.. Aujourd’hui au cours de la méditation, l’intuition m’est venue de ne jamais parler de mes propres épreuves intérieures, mais de n’en rien cacher à mon directeur. 
Je dois demander à Dieu la lumière pour mon directeur et attacher plus d’importance à ses paroles qu’à toutes les illuminations que je reçois de l’intérieur.

680. Dans les plus cruels tourments, je fixe le regard de mon âme sur Jésus crucifié. Je n’attends pas l’aide des hommes, mais j’ai confiance en mon Dieu et en Sa miséricorde inépuisable.

681. Plus je sens que Dieu me transsubstantie plus je désire me plonger dans le silence. L’amour de Dieu accomplit son œuvre dans la profondeur de mon âme, je vois que la mission que Dieu m’a confiée commence.

682. Un jour, je priais ardemment les Saints Jésuites. Tout à coup, je vis mon Ange Gardien qui me conduisit devant le trône de Dieu. Je passai à travers de nombreuses légions de saints. J’en reconnus beaucoup que je connaissais par leurs tableaux. Je vis beaucoup de Jésuites qui me demandèrent à quelle Congrégation j’appartenais.. Quand ils me demandèrent: « Qui est votre directeur ? Je répondis : « Le Père A… » Ils voulaient parler davantage, mon Ange Gardien me fit signe de me taire et je passai devant le trône Divin. Je vis une grande clarté inaccessible. Je vis la place qui m’était réservée, proche de Dieu. Mais comment est-elle ? Je ne sais pas car une nuée la couvrait. Mais mon Ange Gardien me dit : « Voici ton trône pour ta fidélité dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. »

683. Jeudi. Heure Sainte. En cette heure de prière Jésus me permit d’entrer dans le Cénacle et j’assistai à ce qui s’y passait. Je fus très émue quand, avant la consécration, Jésus leva les yeux au ciel et entra dans une mystérieuse conversation avec Son Père. Ce n’est que dans l’éternité que nous comprendrons ce moment-là.. Ses yeux étaient comme deux flammes, Son visage rayonnant, blanc comme la neige,  toute Sa personne empreinte de majesté. Son âme pleine de lassitude, se reposa au moment de la consécration : l’amour était assouvi, le sacrifice pleinement accompli. Maintenant il ne restait plus que la cérémonie extérieure de la mort à accomplir, la destruction extérieure. L’essence est au Cénacle. De toute ma vie je n’ai jamais éprouvé une si profonde connaissance de ce mystère, comme durant cette heure d’adoration. Oh ! que je désire ardemment que le monde entier connaisse cet insondable mystère !

684. L’heure finie, j’allai dans ma cellule, et soudain j’ai compris combien Dieu était offensé par une personne proche de mon cœur. A cette vue la douleur me transperça l’âme et je me jetai dans la poussière devant le Seigneur et j’implorai Sa miséricorde. Deux heures durant, par mes larmes, ma prière et la flagellation, je m’opposai au péché et je reconnus que la miséricorde divine s’était emparée de cette âme. Oh ! ce que coûte un seul péché !

685. Septembre. Premier Vendredi. Le soir je vis la Sainte Vierge, le cœur apparent, transpercé par un glaive. Elle pleurait à chaudes larmes et nous protégeait  de la terrible punition divine. Dieu veut nous punir, mais il ne le peut pas, car Sa Mère nous protège. Une frayeur terrible s’empara de mon âme. Je priai pour la Pologne, ma chère Pologne, qui est si peu reconnaissante à la Sainte Vierge. Sans Elle, nos efforts ne serviraient pas à grand-chose. Je multipliai mes efforts en prières et en sacrifices pour ma chère Patrie. Mais qu’est-ce qu’une goutte d’eau face à la vague du mal ?  Comment une goutte d’eau peut-elle arrêter une vague ? Mais si ! Une goutte n’est rien en elle-même, mais avec Vous Jésus, je m’opposerai hardiment à toute  la vague du mal et même à l’enfer entier. Votre puissance peut tout.

686. A un certain moment, passant par le corridor conduisant à la cuisine, j’entendis dans l’âme ces paroles : «  Dis constamment ce chapelet que Je t’ai enseigné. Celui qui le dira sera l’objet d’une grande miséricorde à l’heure de sa mort, fût-il le pécheur le plus endurci. S’il dit une seule fois ce chapelet, il recevra la grâce de Mon infinie miséricorde. Je désire que le monde entier connaisse Ma miséricorde. Je veux répandre Mes grâces sur les âmes, qui ont confiance en Ma miséricorde. »

687. Jésus, Vie et Vérité, mon Maître, dirigez chaque pas de ma vie pour que j’agisse selon Votre Sainte Volonté.

688. A un certain moment j’ai vu le Siège de l’Agneau de Dieu et devant Son trône trois Saints : Stanislas Kosta, André Bobola et le prince Casimir, qui intercédaient pour la Pologne. Je vis aussi un grand livre placé devant le Siège et on me le donna pour que je lise. Ce livre était écrit de sang. Cependant je ne pouvais rien lire, sauf le nom de Jésus. Tout à coup, j’entendis une voix, qui me dit :: « Ton heure n’est pas encore venue. »  On me prit le livre et j’entendis ces mots : « Tu vas témoigner de mon infinie miséricorde. Dans ce livre sont  inscrites les âmes qui ont adoré Ma miséricorde. » Une grande joie s’empara de moi devant une si grande bonté de Dieu.

689. Une autre fois, je connus l’état de deux Sœurs religieuses qui murmuraient intérieurement contre un ordre qu’elles avaient reçu de leur Supérieure. Et à cause de cela Dieu leur avait retiré beaucoup de grâces particulières. 
Une douleur me serra le cœur  à cette vue. Si nous sommes nous-mêmes cause de la perte de grâces, comme c’est triste !

690. Jeudi. Aujourd’hui, quoique je sois très fatiguée, j’ai résolu d’aller à l’Heure Sainte. Je ne pouvais pas prier, je ne pouvais pas non plus rester agenouillée. Mais je suis restée en prière une heure entière et je me joignis en esprit aux âmes, qui adorent déjà Dieu d’une façon parfaite. Cependant vers la fin de l’heure je vis soudain Jésus, qui m’a regardée profondément et avec une ineffable douceur. Il m’a dit : « Ta prière m’est extrêmement agréable. » Et à ces mots une étrange force et une joie spirituelle entrèrent dans mon âme. La présence de Dieu la pénétra. Aucune plume n’a exprimé ni n’exprimera jamais ce qui se passe dans l’âme qui se rencontre face à face avec le Seigneur…

691. O Jésus, je comprends que Votre miséricorde est inconcevable! Je Vous en prie rendez mon cœur assez grand pour pouvoir embrasser les nécessités de toutes les âmes qui vivent sur le globe terrestre. O Jésus, mon amour s’étend au-delà du monde jusqu’au âmes qui souffrent dans le Purgatoire, et envers elles je veux pratiquer la Miséricorde à l’aide de prières indulgenciées. La miséricorde divine est aussi insondable et inépuisable que Dieu est insondable. Quoique j’emploie les mots les plus forts pour exprimer cette miséricorde de Dieu, cela n’est rien à côté de la réalité qu’elle est. O Jésus, rendez mon cœur sensible à toutes les souffrances du corps et de l’âme de mon prochain. O mon Jésus, je sais que Vous agissez avec nous de la même manière que nous agissons avec le prochain. 
Mon Jésus, rendez mon cœur semblable à Votre cœur miséricordieux.. Jésus, aidez-moi à passer ma vie à faire du bien à chacun.

692. 14 septembre 1936. Notre Archevêque de Wilno est venu chez nous, et quoiqu’il soit resté si peu de temps, j’ai pu lui parler de l’œuvre de miséricorde. Il a montré beaucoup de bienveillance pour cette cause de la miséricorde : « Ma Sœur, soyez tout à fait tranquille. Si c’est le dessein de la Providence Divine cela sera. En attendant, priez pour que nous ayons un signe extérieur plus visible. Que le Seigneur Jésus le fasse connaître plus nettement. Je vous prie d’attendre encore un peu. Le Seigneur Jésus arrangera les circonstances, et tout ira bien. »

693. 19 septembre 1936. Quand nous sommes sorties de chez le médecin et que nous sommes entrées dans la petite chapelle de ce sanatorium, j’entendis ces paroles : « Mon enfant, encore quelques gouttes dans le calice. » 
La joie inonda mon âme, voici le premier appel de mon Epoux et Maître. Mon cœur s’attendrit et il y eut un moment où mon âme plongea toute dans l’océan de la miséricorde divine. J’ai ressentit que ma mission commençait en plénitude. La mort ne détruit rien de ce qui est bon. Je prie surtout pour les âmes qui ressentent des souffrances intérieures.

694. A un certain moment, je reçus une lumière au sujet de deux Sœurs. J’ai compris qu’on ne peut pas agir avec tout le monde de la même façon.  C’est étrange comme il y a des personnes qui savent entrer en amitié. Et sous prétexte d’aide, en tant qu’amies, elles vous font parler. Et par la suite elles emploieront vos propres paroles pour vous causer du désagrément. Mon Jésus, que la faiblesse humaine est étrange ! Votre amour, Jésus, donne à l’âme cette grande prudence dans ses rapports avec les autres.

695. 24 septembre 1936. La Mère Supérieure m’a recommandé de ne méditer qu’un seul mystère du rosaire à la place de tous les autres exercices et d’aller tout de suite me coucher. Quand je me suis couchée, je m’endormis tout de suite car j’étais très fatiguée. Cependant, après un instant, la souffrance me réveilla. C’était une si grande souffrance qu’elle ne me permettait pas de faire le moindre mouvement, ni même d’avaler ma salive. Cela dura trois heures environ. Je pensais éveiller la Sœur novice avec laquelle j’habite, mais je réfléchis qu’elle ne m’apporterait aucune aide. Il valait donc mieux qu’elle dorme, c’était dommage de l’éveiller. Je me suis complètement abandonnée à la volonté de Dieu et je pensais que déjà venait pour moi le jour de la mort, ce jour que le désire. J’avais la possibilité de m’unir à Jésus souffrant sur la Croix, à part cela, je ne pouvais prier.

Quand la souffrance s’éloigna, je me suis mise à transpirer, cependant je ne pouvais faire aucun mouvement comme auparavant. Le matin je me sentis très fatiguée, mai je ne souffrais plus physiquement. Cependant je ne pus me lever pour la Messe. Je pensais que, si après de telles souffrances la mort ne venait pas, combien les souffrances mortelles devaient être grandes.

696. Jésus, vous savez que j’aime la souffrance et que je désire boire le calice des souffrances jusqu’à la dernière goutte ; cependant ma nature éprouve un léger frisson et une certaine peur. Mais tout de suite ma confiance dans l’infinie miséricorde divine se réveilla dans toute sa force. Et tout du céder devant elle, comme l’ombre se la nuit devant les rayons du soleil. O Jésus, que votre bonté est grande, cette infinie bonté que je connais bien, qui me permet de regarder hardiment en face la elle-même ! Je sais que rien ne m’arrivera sans la permission de Dieu. Je désire louer Votre infinie miséricorde durant ma vie, à l’heure de ma mort, à la Résurrection et dans l’éternité.

Mon Jésus, ma force, ma paix et mon repos, mon âme baigne chaque jour dans les rayons de Votre miséricorde. Je ne connais pas de moment dans ma vie, dans lequel je n’ai pas éprouvé Votre miséricorde. O Dieu, je ne compte sur rien dans toute ma vie, seulement sur Votre infinie miséricorde, Seigneur. Elle dirige ma vie, mon âme est pleine de la miséricorde de Dieu.

697. O comme Jésus est blessé par l’ingratitude de l’âme choisie ! Son indicible miséricorde en subit le martyre. Dieu nous aime de tout Son Etre infini, et voici qu’une misérable poussière dédaigne Son amour. Mon cœur se fend de douleur quand j’en arrive à penser à cette ingratitude.

698. A un certain moment, j’entendis ces paroles : « Ma fille, parle au monde entier de Mon inconcevable miséricorde. Je désire que la Sainte Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les écluses de Ma miséricorde sont ouvertes. Je déverse tout un océan de grâces sur les âmes, qui s’approcheront de la source de Ma miséricorde. Toute âme qui s’approchera de la confession et de la Sainte Communion recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition. En ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoule la grâce. Qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de Moi, même si ses péchés sont comme l ‘écarlate. Ma miséricorde est si grande que, pendant toute l’éternité, aucun esprit, ni humain ni angélique ne saurait approfondir tout ce qui est sorti des profondeurs de Ma miséricorde. Chaque âme en relation avec Moi, méditera Mon amour et Ma miséricorde durant toute l’éternité. La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles. 
Je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de Ma Miséricorde. »
 

   

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