646. A
partir de là j’ai compris une chose, que je dois beaucoup prier pour
chaque confesseur, afin qu’il obtienne la lumière du Saint-Esprit.
Car quand je m’approchais du confessionnal, autrefois je ne priais
pas ardemment et le confesseur ne comprenait pas beaucoup. Le Père
m’encouragea à une ardente prière, pour que Dieu fasse mieux
connaître et comprendre ces choses qu’Il exige de moi. – « Ma Sœur,
faites neuvaine après neuvaine, et Dieu ne vous refusera pas cette
grâce. »
647.
Vendredi Saint. A trois heures, je vis le Seigneur Jésus crucifié,
qui me regarda et dit : « J’ai soif ». Soudain je vis sortir de son
côté deux rayons, tels qu’ils sont sur cette image. Alors je sentis
dans mon âme le désir du salut des âmes, et du sacrifice de moi-même
au profit des pauvres pécheurs. Je m’offris avec Jésus agonisant au
Père Eternel pour le salut du monde. Avec Jésus, par Jésus et en
Jésus, telle est mon union avec Vous, Père Eternel. Le Vendredi
Saint, Jésus souffrait en Son âme autrement que le Jeudi Saint.
648.
12. IV.1936. La Résurrection. Quand je suis entrée à la chapelle,
mon esprit se perdit en Dieu, mon unique trésor. Sa présence absorba
mon âme.
649. O
Jésus mon maître, et mon directeur, fortifiez-moi, illuminez-moi
dans ces moments difficiles de ma vie ! Je n’attends pas d’aide de
la part des hommes. En Vous est tout mon espoir. Je sens que je suis
seule face à Vos exigences, Seigneur. Malgré les peurs et les
aversions de ma nature, je veux réaliser Votre Sainte volonté et je
désire le faire le plus fidèlement possible durant toute la vie et à
ma mort. Jésus, avec Vous je puis tout, faites de moi ce qu’il Vous
plaira. Donnez-moi seulement Votre Cœur miséricordieux et cela me
suffit.
O mon Jésus, mon Seigneur, aidez-moi. Qu’advienne ce que Vous avez
décidé avant les siècles ! Je suis prête à chaque signe de Votre
Sainte volonté. Donnez-moi la lumière pour que je puisse connaître
Votre volonté. O Dieu qui pénétrez mon âme, Vous savez que je ne
veux rien d’autre que Votre gloire.
O volonté divine, Vous êtes le délice de mon cœur, la nourriture de
mon âme, la lumière de mon esprit, la force toute-puissante de ma
volonté. Car, quand je m’unis à Votre volonté, Seigneur, Votre force
agit par moi et prend la place de ma faible volonté. Chaque jour je
tâche d’accomplir les désirs divins.
650. O
Dieu inconcevable, comme Votre miséricorde est grande ! Elle dépasse
toute la compréhension des hommes et des anges réunis.
Tous les anges et tous les hommes sont sortis des entrailles de
Votre miséricorde. La miséricorde est la fleur de l’amour. Dieu est
amour, et la miséricorde est Son acte. La miséricorde se conçoit
dans l’amour. L’amour apparaît dans la miséricorde. Tout ce que je
vois me parle de la miséricorde. Même la justice de Dieu me parle de
Son insondable miséricorde, car la justice dérive de l’amour.
651. Je
fais attention à une chose, elle m’est tout. Je vis d’elle et avec
elle je meurs, et c’est la Sainte volonté de Dieu. Elle est pour moi
une nourriture quotidienne. Toute mon âme prête attention aux désirs
de Dieu, quoique plus d’une fois ma nature tremble et sente que leur
grandeur dépasse mes forces. Je fais toujours ce que Dieu veut de
moi. Je sais ce que je suis de moi-même, mais je sais bien ce qu’est
la grâce de Dieu qui me porte.
652.
25.IV.1936. Valendov. La souffrance de mon âme était plus lourde que
jamais, ce jour là. Dès le matin je sentais comme une séparation de
mon corps et de mon âme. Je sens la pénétration de Dieu tout au
travers de moi, je sens toute la justice divine en moi. Je sens que
je suis seule vis-à-vis de Dieu. Je sens qu’un mot de mon directeur
me tranquilliserait tout à fait. Mais que faire ? Il n’est pas ici.
Cependant j’ai décidé de chercher la lumière dans la Sainte
Confession.
Quand
je lui ai découvert mon âme, ce prêtre eut peur d’écouter plus
longtemps ma confession et cela me conduisit à des souffrances plus
grandes encore. En voyant la crainte de quelques prêtres alors que
je n’éprouve aucune tranquillité intérieure, aussi j’ai pris la
décision de ne découvrir mon âme qu’à mon directeur, en tout depuis
la plus grande jusqu’à la plus petite chose, et d’observer
strictement ses indications.
653.
Maintenant je comprends que la confession n’est que la confession
des péchés et que la direction est tout autre chose. Mais ce n’est
pas ce que je veux dire. Je veux dire une chose étrange qui m’est
arrivée la première fois : quand le confesseur a commencé à me
parler, je ne comprenais pas un seul mot. Puis soudain je vis le
Seigneur Jésus crucifié qui me dit : « Dans Ma Passion, cherche la
force et la lumière. » Après la confession je méditais la terrible
Passion de Jésus et je compris que ce que je souffre n’est rien en
comparaison de la Passion du Sauveur, et que même la plus petite
imperfection était la cause de cette terrible souffrance. Alors mon
âme fut saisie d’un si grand repentir que je compris que j’étais
plongée dans l’insondable miséricorde de Dieu. Oh ! Que j’ai peu de
mots pour exprimer ce que j’endure. Je sens que je suis comme une
goutte d’eau engloutie dans les profondeurs d’un océan de
miséricorde sans fond.
654. Le
11 mai 1936. Je suis venue à Cracovie. Je m’en réjouis car
maintenant, je pourrai faire tout ce que le Seigneur Jésus désire.
A un
certain moment, quand je parlais avec le Père A… et qu j’avais déjà
tout dit, je reçu la réponse suivante : « Ma Sœur, priez jusqu’au
jour de la fête du Sacré-Cœur et joignez-y quelques mortifications.
Et le jour du Sacré-Cœur je vous donnerai une réponse. » Cependant
un certain jour j’entendis dans l’âme cette voix : « N’aie peur de
rien, Je suis avec toi.» Et après ces mots il me vint dans l’âme,
une impulsion si grande que sans attendre la fête du Sacré-Cœur, je
déclarai pendant la confession que je quittais la Congrégation. Le
Père me répondit : « Ma Sœur, si vous décidez de vous-même, et si
vous en prenez la responsabilité pour vous-même : allez. » Je me
réjouis de partir.
Le
lendemain matin, tout à coup la présence de Dieu me quitta et de
grandes ténèbres s’emparèrent de mon âme. Je ne pouvais plus prier,
par suite de cette soudaine absence de Dieu. J’ai décidé de remettre
encore un peu la chose jusqu’à ce que j’en parle encore au Père. Le
Père A… me répondit que de tels changements arrivent souvent dans
l’âme, et que ce n’est pas un empêchement pour agir.
655.
Quand je lui ai parlé de tout ce qui m’est arrivé, la Mère Générale
répondit : « Ma Sœur, je vous enferme dans le tabernacle avec le
Seigneur Jésus : où que vous alliez, ce sera la volonté de Dieu. »
656. 19
juin. Nous sommes allées chez les Jésuites pour participer à la
procession du Sacré-Cœur. Au cours des vêpres, je vis ces mêmes
rayons sortant de la Sainte Hostie, tels qu’ils sont peints sur
l’image. Un grand désir de Dieu s’est emparé de mon âme.
657.
Juin 1936. Conversation avec le Père A. « Sachez que ces choses sont
difficiles et compliquées. Votre principal directeur est le
Saint-Esprit. Nous pouvons seulement diriger Ses inspirations. Mais
votre véritable directeur c’est le Saint-Esprit. Si vous avez décidé
vous-même, ma Sœur, votre sortie, alors moi, je ne défends ni
n’ordonne. Ici vous en prenez vous-même la responsabilité. Je vous
dis, ma Sœur, que vous pouvez commencer à agir. Vous en avez la
force, donc vous le pouvez. Ce sont des choses probables. Tout ce
que vous m’avez dit maintenant et auparavant parle en faveur de
l’action. Mais maintenant il faut être très circonspect et beaucoup
prier et demander la lumière pour moi. »
658.
Pendant la Messe célébrée par le Père Andrasz, je vis le petit
Enfant Jésus qui me dit que tout va dépendre de lui : « Aucune
action personnelle, même si tu y mettais beaucoup d’efforts, ne Me
plait. » Je compris cette dépendance.
659. O
mon Jésus, ô juste juge, mais aussi mon Epoux, au jour du Jugement
Dernier Vous exigerez que je Vous rende compte de cette œuvre de
miséricorde. Aidez-moi à faire Votre sainte volonté, ô divine vertu
de Miséricorde.
O Cœur très miséricordieux de Jésus, mon Epoux, rendez mon cœur
semblable au Vôtre.
660. 16
juillet. J’ai passé toute cette nuit en prière. Je méditais la
Passion et mon âme était écrasée par la justice divine. La main du
Seigneur était sur moi.
661. 17
juillet. O mon Jésus, Vous savez qu’elles grandes contrariétés je
rencontre en cette matière, que de reproches je dois supporter,
combien de sourires ironiques je dois recevoir avec égalité
d’humeur. Seule, je ne le pourrais pas, mais avec Vous je peux tout,
mon Maître. Oh ! Qu’un sourire ironique blesse douloureusement quand
on parle en toute sincérité.
662. 22
juillet. Je sais que c’est l’acte et non la parole, ni le sentiment
qui témoigne de la grandeur de l’homme. Ce sont les œuvres qui
proviennent de nous, qui parleront pour nous. Mon Jésus, ne me
permettez pas de rêver, mais donnez-moi le courage et la force de
réaliser Votre sainte volonté.
Jésus, si Vous voulez me laisser dans l’incertitude, même jusqu’à la
fin de ma vie, qu’en cela Votre nom soit béni.
663. O
mon Jésus, comme je me réjouis quand Vous me faites comprendre que
cette Congrégation existera. De cela je n’ai même pas l’ombre d’un
doute. Et je vois qu’elle grande gloire elle rendra à Dieu. Elle
réfléchira sur le monde le plus grand attribut qu’il y ait en Dieu,
c'est-à-dire la Miséricorde Divine. Sans cesse je vais implorer la
Miséricorde Divine pour moi et pour le monde entier. Chaque acte de
miséricorde va découler de l’amour divin dont ces religieuses seront
emplies à déborder. Elles vont s’efforcer de faire leur ce grand
attribut de Dieu, d’en vivre et tâcher de faire connaître la bonté
divine aux autres. Cette Congrégation de la Miséricorde Divine sera
dans l’Eglise de Dieu, comme une ruche, dans un magnifique jardin.
Cachées, silencieuses, les Sœurs, à l’instar des abeilles, vont
travailler pour nourrir de miel les âmes du prochain, et la cire
brûlera pour la gloire de Dieu..
664. 29
juin 1937.
Le Père Andrasz m’a demandé de faire une neuvaine pour mieux
connaître la volonté Divine. Je priai ardemment, y joignant
certaines mortifications corporelles. Vers la fin de la neuvaine, je
reçus une lumière intérieure et l’assurance que la Congrégation
existera et qu’elle est agréable à Dieu.
Malgré les difficultés et les contrariétés, une paix totale entra
dans mon âme, ainsi qu’une force d’en haut. Je compris que rien ne
résistera à la volonté de Dieu ni ne l’annulera. J’ai compris que je
devais accomplir la volonté de Dieu malgré les contrariétés, les
persécutions et les souffrances de toutes sortes, malgré les
répugnances et les peurs de ma nature.
665.
J’ai compris que toute tendance à la perfection, et toute sainteté
consistent à accomplir la volonté de Dieu. Le parfait
accomplissement de la volonté divine c’est la maturité dans la
sainteté, ici il n’y a place pour aucun doute. Recevoir la lumière
de Dieu, savoir ce que Dieu veut de nous et ne pas le faire, est un
grand outrage envers la Majesté Divine. L’âme qui fait cela mérite
que Dieu l’abandonne complètement. Elle ressemble à Lucifer, qui
avait une grande lumière mais ne faisait pas la volonté de Dieu. Une
étrange paix entra dans mon âme, quand je constatai que, malgré de
grandes difficultés, je suis toujours restée fidèle à la volonté de
Dieu
O Jésus, donnez-moi la grâce de transformer en actes ce que j’ai
connu de Votre volonté.
666. 14
juillet. A trois heures j’ai reçu une lettre. O Jésus, Vous seul
savez ce que je souffre. Mais je veux me taire, je n’en dirai rien à
aucune créature, car je sais que rien ne me consolera. Vous êtes
tout pour moi, ô Dieu, et Votre sainte volonté est pour moi une
nourriture. Je vis maintenant de ce dont je vivrai dans l’éternité.
J’ai un grand culte pour l’Archange Saint Michel. Il n’avait pas
d’exemple pour accomplir la volonté de Dieu. Cependant il a
fidèlement rempli les désirs divins.
667. 15
juillet. Pendant la Sainte Messe, je me suis offerte au Père céleste
par le très doux Cœur de Jésus. Qu’Il fasse de moi tout ce qu’Il Lui
plaît. De moi-même je ne suis rien, et dans ma misère je n’ai rien
qui soit digne. Je me jette donc dans l’océan de Votre miséricorde,
ô Seigneur.
668. 16
juillet. J’apprends à être bonne comme Jésus, qui est la bonté même,
pour pouvoir être appelée fille du Père Céleste. Aujourd‘hui, ce
matin, j’éprouvais une forte contrariété. Dans cette souffrance, je
tâchais d’unir ma volonté à la Volonté Divine, et j’adorais Dieu par
mon silence. L’après-midi, j’ai été faire cinq minutes d’adoration,
quand tout à coup, je vis le petit crucifix que je portais, vivant.
Jésus me dit : « Ma fille, la souffrance sera pour toi un signe que
Je suis avec toi. » Après ces mots une grande émotion remplit mon
âme.
669. O
Jésus, mon Maître et mon Directeur, avec Vous seul je sais parler.
Avec personne la conversation n’est aussi facile qu’avec Vous, mon
Dieu.
670.
Dans la vie spirituelle je vais toujours tenir la main du prêtre. Je
parlerai de la vie de mon âme et de ses besoins seulement avec le
confesseur.
671. 4
août 1936. Plus de deux heures d’agonie de souffrances intérieure.
Soudain la présence de Dieu me pénètre : je sens que je passe sous
le pouvoir du Dieu juste. Cette justice me pénètre jusqu’à la
moelle. Extérieurement je perds forces et connaissance. Tout à coup,
je reconnais la grande sainteté de Dieu, et ma grande misère. Dans
mon âme se forme une terrible souffrance. L’âme voit toutes ses
actions non sans défauts. Mais soudain dans mon âme s’éveille la
force de l’espoir. De toute ma force je m’élance vers Dieu et
vis-à-vis d’une telle sainteté, ô pauvre âme ! Je vois combien je
suis misérable et combien tout ce qui m’entoure est vain.
672. 13
août. Pendant toute la journée, j’ai été tourmentée par de terribles
tentations. Les blasphèmes se pressaient sur mes lèvres et
j’éprouvais une aversion envers tout ce qui est saint et divin.
Cependant je luttai toute la journée et le soir mon esprit était
accablé. En parlerai-je au confesseur ?
Il en rira. Aversion et découragement étreignirent mon âme et il me
sembla que dans ces conditions je ne pourrais en aucune façon aller
communier. A la pensée que je ne devais pas aller communier, une
telle douleur étreignit mon âme que j’ai failli crier dans la
chapelle. Cependant, je me suis aperçue qu’il y avait des Sœurs et
j’ai décidé d’aller me cacher au jardin pour pouvoir au moins y
pleurer tout haut.
673.
Soudain Jésus m’apparut et me dit : « Où as-tu l’intention d’aller ?
» Je ne Lui répondis rien, mais j’ai déversé devant Lui toute ma
douleur, et toutes les tentations de Satan prirent la fuite. Jésus
me dit : « La paix intérieure qu tu as est une grâce. » Et soudain
Il disparut. Vraiment Jésus seul peut obtenir qu’une telle paix
puisse m’envahir en un instant.
674. 7
août 1936. Quand je reçus cet article sur la Miséricorde Divine,
avec cette image, je fus étrangement pénétrée de la présence Divine.
Je me plongeai dans la prière d’action de grâce et soudain je vis
Jésus dans une grande clarté, comme Il est peint et, à Ses pieds, je
vis le Père Andrasz et l’abbé Sopocko. Tous deux tenaient une plume
en main et du bout de chaque plume sortaient des étincelles et des
éclairs de feu qui frappaient une grande foule de gens courant je ne
sais où. Quand ils étaient touchés de ces rayons les gens se
détournaient de la foule et tendaient leurs mains vers Jésus. Les
uns revenaient avec grande joie, d’autres avec une grande douleur et
à regret. Jésus les regardait tous très gracieusement. Après un
instant je restai seule avec Jésus et dis : « Jésus, prenez-moi, car
Votre volonté est déjà accomplie. » Jésus me répondit : « Ma volonté
n’est pas encore tout à fait accomplie en toi. Tu vas encore
beaucoup souffrir. Mais Je suis avec toi, n’aie pas peur. »
675. Je
parlais beaucoup avec le Seigneur du Père Andrasz et de l’abbé
Sopocko et je sais que le Seigneur ne me refusera pas ce que je
demande.. Il leur donnera ce pourquoi je prie. J’ai senti et je sais
combien le Seigneur les aime. Je ne le décris pas en détail, mais je
le sais et j’en suis profondément heureuse.
676. 15
août 1936. Pendant la Sainte Messe que disait le Père Andrasz, un
moment avant l’élévation, la présence de Dieu pénétra mon âme qui
fut attirée vers l’autel. Je vis alors la Très Sainte Vierge avec
l’Enfant Jésus qui tenait Sa Mère par la main. En un instant
l’Enfant Jésus courut avec joie vers le milieu de l’autel et la
Vierge me dit: « Vois avec quelle assurance je remets Jésus en ses
mains. Ainsi dois-tu lui confier ton âme et être comme un enfant
envers lui. » Après ces paroles, mon âme fut remplie d’une étrange
confiance. La Sainte Vierge était habillée d’une robe blanche,
translucide. Elle portait sur ses épaules un manteau bleu, limpide
comme le ciel, la tête découverte, les cheveux libres,
inexprimablement belle. Elle regardait le Père très gracieusement.
Mais après un instant le Père cassa ce ravissant Enfant et il en
sortit de sang vivant. Le Père se pencha et reçut en lui ce Jésus
vivant et véritable. Est ce qu’il L’a mangé ? Je ne sais comment
cela se passe. Jésus, Jésus, je ne peux pas Vous suivre car en un
moment Vous me devenez incompréhensible !
677. La
substance des vertus est la volonté Divine. Celui qui accomplit
fidèlement la volonté Divine s’exerce à toutes les vertus. Dans tous
les cas et dans toutes les circonstances de la vie, j’adore et je
bénis la Sainte Volonté de Dieu qui est l’objet de mon amour.
Dans
les plus secrètes profondeurs de mon âme, je vis de Sa volonté et
j’agis à l’extérieur selon ce que je reconnais intérieurement être
la volonté Divine. Je préfère les tourments de la souffrance, les
persécutions et les contrariétés de toutes sortes, provenant de la
volonté Divine aux succès, louanges et estime provenant de ma propre
volonté.
678.
Mon Jésus, bonne nuit. La cloche m’appelle au sommeil. Mon Jésus,
Vous voyez que je meurs du désir de sauver les âmes. Bonne nuit, mon
Epoux je me réjouis d’être plus proche de l’éternité. Si Vous me
permettez de m’éveiller demain, je commencerai un nouvel hymne à
Votre gloire.
679. 13
juillet.. Aujourd’hui au cours de la méditation, l’intuition m’est
venue de ne jamais parler de mes propres épreuves intérieures, mais
de n’en rien cacher à mon directeur.
Je dois demander à Dieu la lumière pour mon directeur et attacher
plus d’importance à ses paroles qu’à toutes les illuminations que je
reçois de l’intérieur.
680.
Dans les plus cruels tourments, je fixe le regard de mon âme sur
Jésus crucifié. Je n’attends pas l’aide des hommes, mais j’ai
confiance en mon Dieu et en Sa miséricorde inépuisable.
681.
Plus je sens que Dieu me transsubstantie plus je désire me plonger
dans le silence. L’amour de Dieu accomplit son œuvre dans la
profondeur de mon âme, je vois que la mission que Dieu m’a confiée
commence.
682. Un
jour, je priais ardemment les Saints Jésuites. Tout à coup, je vis
mon Ange Gardien qui me conduisit devant le trône de Dieu. Je passai
à travers de nombreuses légions de saints. J’en reconnus beaucoup
que je connaissais par leurs tableaux. Je vis beaucoup de Jésuites
qui me demandèrent à quelle Congrégation j’appartenais.. Quand ils
me demandèrent: « Qui est votre directeur ? Je répondis : « Le Père
A… » Ils voulaient parler davantage, mon Ange Gardien me fit signe
de me taire et je passai devant le trône Divin. Je vis une grande
clarté inaccessible. Je vis la place qui m’était réservée, proche de
Dieu. Mais comment est-elle ? Je ne sais pas car une nuée la
couvrait. Mais mon Ange Gardien me dit : « Voici ton trône pour ta
fidélité dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. »
683.
Jeudi. Heure Sainte. En cette heure de prière Jésus me permit
d’entrer dans le Cénacle et j’assistai à ce qui s’y passait. Je fus
très émue quand, avant la consécration, Jésus leva les yeux au ciel
et entra dans une mystérieuse conversation avec Son Père. Ce n’est
que dans l’éternité que nous comprendrons ce moment-là.. Ses yeux
étaient comme deux flammes, Son visage rayonnant, blanc comme la
neige, toute Sa personne empreinte de majesté. Son âme pleine de
lassitude, se reposa au moment de la consécration : l’amour était
assouvi, le sacrifice pleinement accompli. Maintenant il ne restait
plus que la cérémonie extérieure de la mort à accomplir, la
destruction extérieure. L’essence est au Cénacle. De toute ma vie je
n’ai jamais éprouvé une si profonde connaissance de ce mystère,
comme durant cette heure d’adoration. Oh ! que je désire ardemment
que le monde entier connaisse cet insondable mystère !
684.
L’heure finie, j’allai dans ma cellule, et soudain j’ai compris
combien Dieu était offensé par une personne proche de mon cœur. A
cette vue la douleur me transperça l’âme et je me jetai dans la
poussière devant le Seigneur et j’implorai Sa miséricorde. Deux
heures durant, par mes larmes, ma prière et la flagellation, je
m’opposai au péché et je reconnus que la miséricorde divine s’était
emparée de cette âme. Oh ! ce que coûte un seul péché !
685.
Septembre. Premier Vendredi. Le soir je vis la Sainte Vierge, le
cœur apparent, transpercé par un glaive. Elle pleurait à chaudes
larmes et nous protégeait de la terrible punition divine. Dieu veut
nous punir, mais il ne le peut pas, car Sa Mère nous protège. Une
frayeur terrible s’empara de mon âme. Je priai pour la Pologne, ma
chère Pologne, qui est si peu reconnaissante à la Sainte Vierge.
Sans Elle, nos efforts ne serviraient pas à grand-chose. Je
multipliai mes efforts en prières et en sacrifices pour ma chère
Patrie. Mais qu’est-ce qu’une goutte d’eau face à la vague du mal ?
Comment une goutte d’eau peut-elle arrêter une vague ? Mais si ! Une
goutte n’est rien en elle-même, mais avec Vous Jésus, je m’opposerai
hardiment à toute la vague du mal et même à l’enfer entier. Votre
puissance peut tout.
686. A
un certain moment, passant par le corridor conduisant à la cuisine,
j’entendis dans l’âme ces paroles : « Dis constamment ce chapelet
que Je t’ai enseigné. Celui qui le dira sera l’objet d’une grande
miséricorde à l’heure de sa mort, fût-il le pécheur le plus endurci.
S’il dit une seule fois ce chapelet, il recevra la grâce de Mon
infinie miséricorde. Je désire que le monde entier connaisse Ma
miséricorde. Je veux répandre Mes grâces sur les âmes, qui ont
confiance en Ma miséricorde. »
687.
Jésus, Vie et Vérité, mon Maître, dirigez chaque pas de ma vie pour
que j’agisse selon Votre Sainte Volonté.
688. A
un certain moment j’ai vu le Siège de l’Agneau de Dieu et devant Son
trône trois Saints : Stanislas Kosta, André Bobola et le prince
Casimir, qui intercédaient pour la Pologne. Je vis aussi un grand
livre placé devant le Siège et on me le donna pour que je lise. Ce
livre était écrit de sang. Cependant je ne pouvais rien lire, sauf
le nom de Jésus. Tout à coup, j’entendis une voix, qui me dit :: «
Ton heure n’est pas encore venue. » On me prit le livre et
j’entendis ces mots : « Tu vas témoigner de mon infinie miséricorde.
Dans ce livre sont inscrites les âmes qui ont adoré Ma miséricorde.
» Une grande joie s’empara de moi devant une si grande bonté de
Dieu.
689.
Une autre fois, je connus l’état de deux Sœurs religieuses qui
murmuraient intérieurement contre un ordre qu’elles avaient reçu de
leur Supérieure. Et à cause de cela Dieu leur avait retiré beaucoup
de grâces particulières.
Une douleur me serra le cœur à cette vue. Si nous sommes nous-mêmes
cause de la perte de grâces, comme c’est triste !
690.
Jeudi. Aujourd’hui, quoique je sois très fatiguée, j’ai résolu
d’aller à l’Heure Sainte. Je ne pouvais pas prier, je ne pouvais pas
non plus rester agenouillée. Mais je suis restée en prière une heure
entière et je me joignis en esprit aux âmes, qui adorent déjà Dieu
d’une façon parfaite. Cependant vers la fin de l’heure je vis
soudain Jésus, qui m’a regardée profondément et avec une ineffable
douceur. Il m’a dit : « Ta prière m’est extrêmement agréable. » Et à
ces mots une étrange force et une joie spirituelle entrèrent dans
mon âme. La présence de Dieu la pénétra. Aucune plume n’a exprimé ni
n’exprimera jamais ce qui se passe dans l’âme qui se rencontre face
à face avec le Seigneur…
691. O
Jésus, je comprends que Votre miséricorde est inconcevable! Je Vous
en prie rendez mon cœur assez grand pour pouvoir embrasser les
nécessités de toutes les âmes qui vivent sur le globe terrestre. O
Jésus, mon amour s’étend au-delà du monde jusqu’au âmes qui
souffrent dans le Purgatoire, et envers elles je veux pratiquer la
Miséricorde à l’aide de prières indulgenciées. La miséricorde divine
est aussi insondable et inépuisable que Dieu est insondable. Quoique
j’emploie les mots les plus forts pour exprimer cette miséricorde de
Dieu, cela n’est rien à côté de la réalité qu’elle est. O Jésus,
rendez mon cœur sensible à toutes les souffrances du corps et de
l’âme de mon prochain. O mon Jésus, je sais que Vous agissez avec
nous de la même manière que nous agissons avec le prochain.
Mon Jésus, rendez mon cœur semblable à Votre cœur miséricordieux..
Jésus, aidez-moi à passer ma vie à faire du bien à chacun.
692. 14
septembre 1936. Notre Archevêque de Wilno est venu chez nous, et
quoiqu’il soit resté si peu de temps, j’ai pu lui parler de l’œuvre
de miséricorde. Il a montré beaucoup de bienveillance pour cette
cause de la miséricorde : « Ma Sœur, soyez tout à fait tranquille.
Si c’est le dessein de la Providence Divine cela sera. En attendant,
priez pour que nous ayons un signe extérieur plus visible. Que le
Seigneur Jésus le fasse connaître plus nettement. Je vous prie
d’attendre encore un peu. Le Seigneur Jésus arrangera les
circonstances, et tout ira bien. »
693. 19
septembre 1936. Quand nous sommes sorties de chez le médecin et que
nous sommes entrées dans la petite chapelle de ce sanatorium,
j’entendis ces paroles : « Mon enfant, encore quelques gouttes dans
le calice. »
La joie inonda mon âme, voici le premier appel de mon Epoux et
Maître. Mon cœur s’attendrit et il y eut un moment où mon âme
plongea toute dans l’océan de la miséricorde divine. J’ai ressentit
que ma mission commençait en plénitude. La mort ne détruit rien de
ce qui est bon. Je prie surtout pour les âmes qui ressentent des
souffrances intérieures.
694. A
un certain moment, je reçus une lumière au sujet de deux Sœurs. J’ai
compris qu’on ne peut pas agir avec tout le monde de la même façon.
C’est étrange comme il y a des personnes qui savent entrer en
amitié. Et sous prétexte d’aide, en tant qu’amies, elles vous font
parler. Et par la suite elles emploieront vos propres paroles pour
vous causer du désagrément. Mon Jésus, que la faiblesse humaine est
étrange ! Votre amour, Jésus, donne à l’âme cette grande prudence
dans ses rapports avec les autres.
695. 24
septembre 1936. La Mère Supérieure m’a recommandé de ne méditer
qu’un seul mystère du rosaire à la place de tous les autres
exercices et d’aller tout de suite me coucher. Quand je me suis
couchée, je m’endormis tout de suite car j’étais très fatiguée.
Cependant, après un instant, la souffrance me réveilla. C’était une
si grande souffrance qu’elle ne me permettait pas de faire le
moindre mouvement, ni même d’avaler ma salive. Cela dura trois
heures environ. Je pensais éveiller la Sœur novice avec laquelle
j’habite, mais je réfléchis qu’elle ne m’apporterait aucune aide. Il
valait donc mieux qu’elle dorme, c’était dommage de l’éveiller. Je
me suis complètement abandonnée à la volonté de Dieu et je pensais
que déjà venait pour moi le jour de la mort, ce jour que le désire.
J’avais la possibilité de m’unir à Jésus souffrant sur la Croix, à
part cela, je ne pouvais prier.
Quand
la souffrance s’éloigna, je me suis mise à transpirer, cependant je
ne pouvais faire aucun mouvement comme auparavant. Le matin je me
sentis très fatiguée, mai je ne souffrais plus physiquement.
Cependant je ne pus me lever pour la Messe. Je pensais que, si après
de telles souffrances la mort ne venait pas, combien les souffrances
mortelles devaient être grandes.
696.
Jésus, vous savez que j’aime la souffrance et que je désire boire le
calice des souffrances jusqu’à la dernière goutte ; cependant ma
nature éprouve un léger frisson et une certaine peur. Mais tout de
suite ma confiance dans l’infinie miséricorde divine se réveilla
dans toute sa force. Et tout du céder devant elle, comme l’ombre se
la nuit devant les rayons du soleil. O Jésus, que votre bonté est
grande, cette infinie bonté que je connais bien, qui me permet de
regarder hardiment en face la elle-même ! Je sais que rien ne
m’arrivera sans la permission de Dieu. Je désire louer Votre infinie
miséricorde durant ma vie, à l’heure de ma mort, à la Résurrection
et dans l’éternité.
Mon
Jésus, ma force, ma paix et mon repos, mon âme baigne chaque jour
dans les rayons de Votre miséricorde. Je ne connais pas de moment
dans ma vie, dans lequel je n’ai pas éprouvé Votre miséricorde. O
Dieu, je ne compte sur rien dans toute ma vie, seulement sur Votre
infinie miséricorde, Seigneur. Elle dirige ma vie, mon âme est
pleine de la miséricorde de Dieu.
697. O
comme Jésus est blessé par l’ingratitude de l’âme choisie ! Son
indicible miséricorde en subit le martyre. Dieu nous aime de tout
Son Etre infini, et voici qu’une misérable poussière dédaigne Son
amour. Mon cœur se fend de douleur quand j’en arrive à penser à
cette ingratitude.
698. A
un certain moment, j’entendis ces paroles : « Ma fille, parle au
monde entier de Mon inconcevable miséricorde. Je désire que la
Sainte Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les
âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les écluses
de Ma miséricorde sont ouvertes. Je déverse tout un océan de grâces
sur les âmes, qui s’approcheront de la source de Ma miséricorde.
Toute âme qui s’approchera de la confession et de la Sainte
Communion recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de
leur punition. En ce jour sont ouvertes toutes les sources divines
par lesquelles s’écoule la grâce. Qu’aucune âme n’ait peur de
s’approcher de Moi, même si ses péchés sont comme l ‘écarlate. Ma
miséricorde est si grande que, pendant toute l’éternité, aucun
esprit, ni humain ni angélique ne saurait approfondir tout ce qui
est sorti des profondeurs de Ma miséricorde. Chaque âme en relation
avec Moi, méditera Mon amour et Ma miséricorde durant toute
l’éternité. La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles.
Je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche
après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne
se tournera pas vers la source de Ma Miséricorde. » |