CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de MARIE
selon
Maria de AGREDA

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Du crucifiement à la mort de Jésus

 

Ses dernières paroles

Après les scènes bien connues où Jésus pardonne à ses bourreaux “qui ne savent pas ce qu’ils font” et la conversion de Dismas, le bon Larron,  arrive l’épisode pendant lequel Jésus confia sa Mère à l’apôtre Jean” qui la reçut pour sienne, et fut favorisé de nouvelles lumières pour mieux connaître et estimer davantage la plus parfaite créature que la Divinité eût créée après l’humanité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Marie prit Jean pour fils, avec une humble obéissance, et lui promit dès lors une sollicitude toute maternelle.”” (1394) C’était environ la neuvième heure du jour; la confusion régnait partout en raison de l’obscurité quand Jésus cria d’une voix forte: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous délaissé?”  (1395)

Le délaissement de Jésus

Il fut expliqué à Marie d’Agreda que le délaissement de Jésus ne consista pas en ce que la Divinité s’éloigna de son humanité par la dissolution de l’union hypostatique, ni par la suspension de la vision béatifique. Par contre l’humanité de Jésus fut abandonnée de la divinité en ce qu’elle ne la préserva ni des souffrances de la Passion, ni de la mort. Il y eut aussi un autre délaissement que Jésus dut subir, c’est celui qui naissait de son immense charité pour les hommes”et ce délaissement fut celui des réprouvés. Il se plaignit de ceux-ci à la dernière heure de sa vie, comme dans la prière qu’II fit au  jardin où son âme fut saisie d’une tristesse mortelle: parce qu’offrant une rédemption si abondante pour le genre humain, elle ne devait pas être efficace pour les réprouvés,  (1395) et qu’Il s’en trouverait privé au sein du bonheur éternel pour lequel Il les avait créés et rachetés... Comme témoignage de ces sentiments, le Seigneur Jésus ajouta la cinquième parole: “J’ai soif!”  c’est-à-dire, soif des enfants d’Adam. C’était cela la soif de Jésus, “mais il n’y eut que la bienheureuse Marie qui la comprit parfaitement. C’est pour cette raison qu’elle appela intérieurement avec la charité la plus vive, les pauvres, les humbles, les êtres affligés, méprisés et persécutés, afin qu’ils s’approchassent du Seigneur, et qu’ils apaisassent en partie cette soif, puisqu’il n’était pas possible de l’apaiser entièrement.”  (1396)

Ensuite Jésus prononça le “Consummatum est”. La dette d’Adam était payée. Jésus, ayant réalisé, dans sa plénitude, l’oeuvre de la Rédemption du genre humain, pouvait remettre son âme entre les mains du Père. (1397 et 1398) Il fut révélé à Marie d’Agreda que Jésus, avant de mourir fit en quelque sorte son testament, s’entretenant avec le Père de ceux qui devaient être ses héritiers légitimes et de ceux qu’il déshéritait. “Les secrets de la prédestination des saints et la réprobation des réprouvés étaient renfermés dans ce Testament qui fut scellé et cacheté pour les hommes.” Marie, seule, eut connaissance de ce testament car, Coadjutrice de la Rédemption, elle devait être aussi l’exécutrice testamentaire. (1398 et 1399) “Seule Marie eut le privilège d’entendre le Testament de Jésus, parce que, non seulement elle pénétrait toutes les opérations de l’âme très sainte de Jésus-Christ, mais elle était encore son héritière universelle, constituée maîtresse de tout ce qui est créé.” En cette qualité elle devait être chargée de distribuer les trésors acquis par son Fils, et lui appartenant... afin que les pécheurs recourent à elle comme à la dépositaire des richesses... de notre Rédempteur... car tous nos secours doivent être tirés du dépôt de la très pure Marie, et c’est elle qui doit les distribuer de ses mains charitables et libérales. “ (1400)

Points du Testament de Jésus sur la Croix,  concernant la Vierge Marie

Établi Justificateur, Rédempteur et Glorificateur universel de tout le genre humain, Jésus demanda au Père que sa Croix soit le tribunal de “notre justice et de notre miséricorde.”  Jésus dit au Père, entre autres choses:

“Je veux en premier lieu nommer ma très pure Mère et la constituer mon héritière unique et universelle de tous les biens de la nature, de la grâce et de la gloire qui m’appartiennent, afin qu’elle en soit la maîtresse avec un plein pouvoir... Je veux qu’elle soit la maîtresse des anges et des hommes; qu’elle ait sur eux un empire absolu, que tous lui obéissent et la servent, que les démons  la craignent et lui soient assujettis, et que toutes les créatures privées de raison et de sentiment lui soient soumises, les cieux, les étoiles, les planètes, les éléments et tous les êtres vivants, oiseaux, poissons et animaux que l’univers contient; je la rends maîtresse de tout, et veux que tous la sanctifient et l’exaltent avec Moi. Je veux encore qu’elle soit la dépositaire et la dispensatrice de tous les biens que la terre et les cieux renferment.  (1403)

“Je déclare que le suprême ciel appartient aux anges qui ont obéi à votre sainte et juste volonté, afin qu’il soit leur demeure propre et éternelle. Et que leur appartiennent la jouissance et la claire vision de notre divinité... Je leur prescris de reconnaître ma Mère pour leur Reine et leur maîtresse légitime, de la servir, de l’accompagner, de l’assister en tout lieu et en tout  temps, et de lui obéir en tout ce qu’elle voudra leur commander.  (1404)

Instructions données par Marie

Marie, la Sainte Vierge, s’adressant à Marie d’Agreda, lui dit: “Je veux.. que vous n’oubliiez jamais les douleurs que Jésus ressentit sur la Croix, et la doctrine qu’Il y enseigna et qu’Il y pratiqua. C’est avec ce miroir que vous devez perfectionner la beauté de votre âme... et que vous régniez en qualité d’épouse du souverain Roi... Je veux que dès maintenant vous viviez crucifiée avec Jésus-Christ, et que vous vous rendiez semblable à cet adorable exemplaire en mourant à la vie terrestre... (1409) Personne ne doit s’imaginer arriver au bonheur éternel par des voies plus spacieuses et proportionnées aux inclinations d’une chair pervertie.”  Il n’y a point d’autres voies que celles suivies par Jésus. “Le danger est plus grand pour les ecclésiastiques et les religieux, qui par leur état doivent suivre leur divin Maître et se conformer à sa vie et à sa  pauvreté...”   (1410)

S’adressant à une religieuse, en l’occurence Marie d’Agreda, Marie dit: “... Je veux, ma fille... que vous ne puissiez  vous séparer de la Croix, ni vous tourner d’un côté ou de l’autre, comme y étant clouée avec Jésus-Christ... Il faut, ma fille que votre main droite soit clouée par l’obéissance... Vous avez cloué votre main par le voeu d’obéissance, et par cet acte vous vous êtes dépouillée de votre liberté et du droit de dire: je veux ou je ne veux point. Votre main gauche sera clouée par le voeu de pauvreté, et vous ne conserverez aucune inclination, aucune affection pour aucune des choses qui flattent d’ordinaire les yeux... Vos pieds doivent être cloués par le troisième voeu de chasteté, afin que vous soyiez pure, chaste et belle dans toutes vos démarches et dans toutes vos voies... Afin que cette doctrine vous paraisse plus douce... mettez-vous à considérer en vous-même l’image de mon adorable Fils tout couvert de plaies, accablé d’outrages, cloué sur la Croix...” (1411)

 C’est en portant la Croix sur les traces de Jésus-Christ que l’on acquiert la félicité éternelle.

   

 

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