CHEMIN DE SAINTETÉ
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La PASSION de MARIE
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Jésus chez Anne et Caïphe - Jésus est mené chez Pilate A l’aube, on détacha Jésus et on le mena de nouveau devant le Conseil qui décida “qu’Il était digne de mort.” (1299) Comme seuls les Romains avaient le droit de mettre à mort, Jésus fut conduit devant Pilate. Le soleil était déjà levé pendant que tout ceci se passait. “La Mère des douleurs qui observait toute chose résolut de sortir de sa retraite pour suivre son très saint Fils à la maison de Pilate et L’accompagner jusqu’à la croix” C’est à ce moment que Jean arriva au Cénacle pour lui donner des nouvelles. “La très prudente Mère écouta ce récit avec autant d’attention que si elle eût ignoré les mauvais traitement que l’on faisait subir à notre Rédempteur, mais elle fondait en larmes, et était abreuvée d’amertume et de douleur... La Reine du ciel ordonna à Saint Jean de la suivre avec les dévotes femmes... et s’en alla par les rues de Jérusalem. .. (1302) Plusieurs de ceux qui la rencontraient dans les rues reconnaissaient la Mère de Jésus de Nazareth, et lui disaient, émus de compassion naturelle: “ô Mère affligée! quel malheur est le vôtre! Comme votre cœur doit être brisé, déchiré!” D’autres lui disaient avec impiété: “Que vous avez mal élevé votre fils! Pourquoi permettiez-vous qu’Il introduisît tant de nouveautés parmi le peuple, Vous auriez mieux fait de les avoir empêchées; mais cet exemple servira pour les autres mères qui apprendront par votre infortune à instruire leurs enfants. La très innocente colombe entendait ces discours et d’autres semblables, encore plus injurieux.” Ne s’étonnant point des réflexions des ingrats, Marie priait aussi le Très-Haut pour eux. (1303) “Les saints anges conduisirent le Reine de l’univers à travers la cohL’adora avec la plus haute et la plus fervente vénération... Le Fils et la Mère se regardèrent avec une tendresse ineffable; ils se parlèrent intérieurement, le cœur navré de douleur. Puis la très prudente Dame se retira un peu en arrière, et suivit notre Seigneur... (1304) Notre Auguste Princesse garda durant toute sa vie, au fond de son âme, l’image de son très Saint Fils ainsi maltraité, défiguré, enchaîné et lié...” (1305) Marie, Jean et les saintes femmes suivirent toutes les procédures qui se déroulèrent devant Pilate. “Couverte de son voile, Marie versait des larmes de sang par la violence de la douleur qui brisait son cœur virginal. Elle était, quant aux actes de toutes les vertus, un miroir très clair, dans lequel se réfléchissait l’âme de son très Saint Fils, et elle ressentait dans son corps le contre-coup de ses douleurs et de ses peines. Elle pria le Père Éternel de lui accorder la grâce de ne point perdre de vue son adorable Fils jusqu’à sa mort.” (1306) Marie pénétrait les mystères cachés dans tous ces évènements “et les grandes eaux de tant de douleurs n’éteignaient point le feu de son cœur enflammé de l’amour divin.” (1310) Origine du Chemin de Croix Dès lors Marie ne quitta pratiquement plus son Fils, Le suivant presque pas à pas sur son chemin douloureux. Elle inaugura ainsi ce que nous appellerons plus tard le Chemin de Croix. Marie profite des récits qu’elle confie à Marie d’Agreda pour lui donner quelques instructions concernant ce Chemin de la Croix et les méditations qu’il comporte. Elle dit, entre autres: “Ma fille, les mortels sont fort négligents à considérer les oeuvres de mon très Saint Fils et à pénétrer avec une humble vénération les mystères qu’Il y a enfermés pour le remède et le salut de tous...” (1311) Jésus a accompli ces oeuvres en qualité de Rédempteur et de Maître des hommes. Et chacune de ces oeuvres renferme un enseignement précieux que nous devrions méditer et mettre en oeuvre. Par exemple, la patience de Jésus, et son silence, durant toute sa Passion , le fait qu’Il accepta qu’on Le fît passer pour un perturbateur et pour un insensé, sont pour nous comme un remède: “Généralement tous les hommes recherchent les honneurs et la vaine gloire, tous veulent être estimés... Ceux qui se croient savants veulent être vantés... les ignorants veulent paraître savants. Les riches se glorifient de leurs richesses et veulent être honorés. Les pauvres aspirent à devenir riches... On excuse ses vices, on cherche à faire briller ses qualités et ressortir ses avantages... Tous les hommes en général sont enflés du venin mortel de l’antique serpent... mais, le chemin de la Croix est désert, parce que fort peu de personnes y marchent et suivent Jésus Christ dans les voies de l’humilité et de la sincérité chrétienne.” (1312) Jésus est ramené d’Hérode à Pilate Comme on allait conduire Jésus chez Hérode, “Marie sortit également, avec sa compagnie, de la maison de Pilate, pour suivre son très doux Fils et lLaccompagner dans le chemin qui Lui restait à parcourir jusqu’à la Croix... S’attachant aux traces du Seigneur, elle entendait les injures que les bourreaux Lui adressaient, les coups qu’ils Lui donnaient, le murmure du peuple, et les divers sentiments que chacun exprimait ou rapportait.” (1315) “La Mère de douleurs ne se trouva point corporellement présente aux opprobres et aux accusations dont les prêtres chargèrent l’Auteur de la vie devant Hérode, ni à l’interrogatoire que ce malheureux prince Lui fit subir, parce qu’elle resta hors de la salle où l’on fit entrer le Seigneur; elle sut néanmoins, par une vision intérieure, tout ce qui s’y passa. Mais quand le Sauveur sortit de cette salle où était le tribunal d’Hérode, Il la rencontra, et alors ils se regardèrent tous deux avec une intime douleur et avec une compassion réciproque qui répondait à l’amour d’un tel fils et d’une telle mère.” (1319) Marie comprit la signification de la robe blanche qu’on Lui avait mise, la robe des fous. Elle adora Jésus sous cette robe mystérieuse et Le suivit jusque chez Pilate où on Le ramenait, au milieu des pires moqueries et des mauvais traitements. “La compassion et la douleur de la plus tendre des mères augmentèrent à la vue d’une pareille férocité...” (1320) Jean et les autres Marie suivirent aussi avec beaucoup de larmes. (1321) Marie se trouvait dans la maison de Pilate lorsque la foule des juifs préféra Barabbas à Jésus. “Les vociférations des juifs ne laissaient pas de pénétrer dans son cœur affligé comme une épée à deux tranchants... mais Marie ne demandait aucune vengeance; elle sollicitait le pardon des ennemis qui lui ravissaient le Fils unique du Père Éternel et le sien. Elle imitait tous les actes de l’âme très sainte de Jésus-Christ, et agissait avec tant de sainteté qu’il était impossible à l’affliction de troubler ses puissances, à la douleur d’affaiblir sa charité, à la tristesse de diminuer sa ferveur.” (1330) La flagellation de Jésus Marie pendant la flagellation de Jésus Pendant la durée de la flagellation, Marie s’était retirée avec Jean et les autres femmes dans un coin du parvis. Quoiqu’elle ne vît point par les yeux du corps ce qui se passait, elle en avait cependant une connaissance très précise. “Elle souffrit une douleur semblable dans toutes les parties de son corps à mesure que celui de notre Seigneur était frappé des coups de fouets des bourreaux...” Tout ceci sans cependant répandre d’autre sang “que celui qu’elle versa avec ses larmes.” (1341) Et bien qu’elle n’eût pas de plaies visibles, son visage était devenu méconnaissable au point que ses amis la reconnaissaient à peine. Ecce Homo - Jésus est condamné à la mort de la Croix Pensant apitoyer les juifs, Pilate présenta Jésus flagellé et couronné d’épines en disant: “Ecce homo!” Marie vit son Fils, se prosterna et L’adora, Le reconnaissant Dieu-Homme, malgré son état si outragé et si méprisé. (1347) Pilate, pris de pitié, cherchait à faire libérer Jésus malgré les menaces bien connues proférées par les juifs. (1349) Finalement Pilate condamna l’homme qu’il savait innocent. (1349) “La Mère de douleur, qui était restée dehors, connut tout ce qui se passa par une vision particulière. Et lorsque les pontifes, et les pharisiens sortirent en annonçant que son très Saint Fils avait été condamné à mourir sur la croix, son affliction redoubla, et son cœur fut impitoyablement percé du glaive...” (1350) Partout dans la ville régnaient un grand tumulte et une extrême confusion. “Saint Jean fut le seul des apôtres qui se trouvât présent à ce spectacle, car, se tenant auprès de la bienheureuse Vierge et des Marie, il fut témoin de tout ce qui se passa... Lorsqu’il vit sortir son divin Maître, Jean fut saisi d’une si vive douleur qu’il s’évanouit. Il en arriva autant aux trois Marie. “ La sainte Vierge n’eut pas ces défaillances et ce fut elle qui leur vint en aide et les consola. (1356) Portrait de Marie pendant la Passion On peut ici faire un portrait rapide de Marie, telle que l’a vue Marie d’Agreda. “Marie fut en tout très prudente, très forte, et admirable; elle sut garder tant de mesure dans ses actions extérieures que, sans faire éclater la moindre plainte, elle consola les Marie et Saint Jean, et pria le Seigneur de les fortifier, afin qu’ils pussent lui faire compagnie jusqu’à la fin de la Passion. En vertu de cette prière ils revinrent en leur premier état et parlèrent à notre auguste Dame qui ne montra aucun trouble parmi tant de confusion et d’amertume, et conserva une sérénité et une dignité vraiment royales, quoiqu’elle ne cessât de répandre des larmes. Elle considérait son Fils et son Dieu véritable; elle priait le Père Éternel et Lui offrait les douleurs de la Passion, à l’exemple de notre Sauveur.” (1356) “...La bienheureuse Vierge pénétrait tous ces mystères avec une plus haute intelligence que les esprits célestes; ce qu’elle ne pouvait pas voir, elle le connaissait par une révélation particulière qui le lui découvrait avec beaucoup de clarté, et lui manifestait en même temps les opérations intérieures de son très Saint Fils.” ( 1362) “Elle ne fut pas seulement témoin oculaire de ce qu’Il souffrit, mais elle le connut par sa propre expérience, et c’est ce qui doit exciter une sainte émulation.” (1363) Remarque: Dans le chapitre consacré à la Passion de Jésus, il a été rapporté qu’Anne-Catherine Émmerick avait prévenu ceux qui auraient connaissance de ses révélations qu’il pouvait y avoir des différences entre ce qu’elle voyait et ce que d’autres voyants pouvaient voir ou entendre, ou comprendre, selon son état ou son degré d’élévation spirituels. Cet avertissement s’applique particulièrement à Marie d’Agreda dont les déclarations présentent parfois des différences notables avec ce que d’autres mystiques ont connu de la Passion de Jésus. Ainsi, curieusement Maria d’Agreda relate que Saint Jean et les saintes femmes se trouvèrent mal en voyant Jésus et qu’ils furent réconfortés par Marie. Chez les autres mystiques c’est le contraire qui se produit: Marie, parfois défaillante est soutenue par Jean et par ses compagnes. En fait, on peut parfaitement imaginer, que, dans la réalité de la Passion, les deux circonstances se sont probablement présentées.
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