CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de MARIE
selon
Maria de AGREDA

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Au Jardin des Oliviers

 

Arrestation de Jésus et premiers interrogatoires

Pendant l’agonie de Jésus

Les Évangélistes nous ont rapporté les grandes lignes de l’agonie de Jésus.  Les mystiques ont souvent expliqué que ce qui fut le plus dur pour Jésus, ce qui d’ailleurs était l’une des tentations principales que Satan Lui imposa, ce fut la représentation de l’inutilité de sa Passion pour le plus grand nombre des hommes qui ne sauraient pas en profiter.

C’est alors que Jésus, remettant toute sa volonté entre les mains du Père, s’écria: “Père, si cela est possible, que ce calice s’éloigne de Moi. Mais toutefois, pas ma volonté, mais la tienne.”  Un ange fut envoyé au Seigneur pour Le fortifier: “Ce que Saint Michel dit au Sauveur de la part du Père éternel, en s’adressant à sa raison humaine, consista à Lui représenter qu’il n’était pas possible que ceux qui ne voudraient pas se sauver fussent sauvés; mais qu’au gré divin le nombre des prédestinés était inestimable... que parmi eux  se trouvait au premier rang sa très sainte Mère.”  (1216)

Pendant que Jésus souffrait à Gethsémani, Marie, au Cénacle où elle se trouvait, voyait tous les mystères que Jésus opérait dans le jardin. Elle priait et ressentait, dans une certaine mesure, les douleurs endurées par son Fils. Marie aussi pleura “la perte des réprouvés... Et, pour imiter en tout le Rédempteur du monde, et coopérer avec Lui, elle eut une sueur de sang semblable à celle du Seigneur... Il y avait de la conformité entre leurs actes et entre leurs visions bien entendu avec les différences convenables... Ainsi, la très prudente Dame avait-elle préparé quelques linges, prévoyant ce qui devait arriver en la Passion de son bien-aimé Fils...”  (1220)

L’Arrestation de Jésus

Marie n’était pas présente lors de l’arrestation de Jésus. Toutefois, lorsque Jésus, répondant  aux soldats qui cherchaient Jésus de Nazareth, eut répondu: “C’est Mo!i" Marie fut éclairée sur le sens de cette parole. Ce fut comme si “le Seigneur lui  eut dit: “Je suis Celui qui suis”,  et Je l’ai déclaré par mon prophète Moïse.”

Marie fut très attentive à tout ce qui se passa durant l’arrestation de Jésus. “Elle pénétrait par l’intelligence tous les mystères que renfermaient les paroles et les oeuvres de son très saint Fils.” Elle vit les soldats et les ministres partant de la maison du pontife et les outrages qui seraient infligés à Jésus. A mesure que les évènements ignobles se déroulaient, elle réparait les impiétés commises par des louanges et  par son adoration. Elle priait sans cesse, même pour Judas... (1234) Et, “lorsqu’on attacha notre Sauveur, la très pure Mère sentit aussitôt les douleurs que les cordes et les chaînes lui causèrent, comme si elle-même en eût été attachée; elle ressentit aussi tous les coups et tous les mauvais traitements que le Seigneur recevait... Ces tourments qu’elle subissait en son corps adoucissaient, en quelque sorte, les déchirements que l’amour causait en son âme.”  (1236)

La Vierge Marie conclut les instructions données à Marie d’Agreda par cette recommandation: “C’est en méditant sur la Passion, en vous en pénétrant , que vous parviendrez au sommet de la perfection, et que vous acquerrez l’amour d’une véritable épouse.” (1239)

La fuite des apôtres

Quand les apôtres virent qu’on se saisissait de Jésus, ils passèrent de la tristesse à un grand trouble, et s’enfuirent... Mais la lutte intérieure qui se passait en eux les incitait à retourner près de Jésus. “A cela se joignait la pensée de sa très sainte mère; ils considéraient sa douleur... et le besoin qu’elle aurait d’être consolée, et ils désiraient aller la chercher pour l’assister dans toutes ses peines...”  Mais retenus par leur lâcheté, “ils ne savaient se décider à se présenter devant la Mère de douleurs, malgré leur affliction et leur trouble...”  (1243) Marie, restée au Cénacle connaissait tout ce qui se passait dans l’esprit et le cœur des  apôtres. “Ainsi, outre les douleurs qu’elle ressentait en son corps et en son âme à cause des injures et des affronts auxquels était en butte la personne adorable de son divin Fils...  elle fut consternée de la chute des apôtres, que, seule parmi les créatures, elle pouvait mesurer. Elle considérait leur fragilité et l’oubli qu’ils avaient témoigné des faveurs, de la doctrine et des instructions de leur Maître... Elle connaissait aussi le danger où ils étaient de tomber dans de plus grands péchés par les embûches que Lucifer et ses ministres des ténèbres leur dressaient...”  Aussi ne s’indigna-t-elle pas,  et redoubla-t-elle ses prières pour eux.  A ce moment-là, Marie était toute  l’Église. (1244 et 1245) “Marie connut aussi toutes les particularités de la fin malheureuse de Judas.” (1252)

Le reniement de Pierre

Il est inutile de revenir sur ce qui se passa chez Anne et Caïphe le soir du Jeudi Saint après l’arrestation de Jésus.  Il est également inutile de s’attarder sur le reniement de Saint Pierre. Par contre, il faut savoir que “Marie en souffrit beaucoup et pria avec beaucoup de larmes en représentant à Dieu sa fragilité ainsi que les mérites de son adorable Fils.“ (1279) Car Marie voyait tout, de son oratoire...”Cette tendre mère sentit, dans son corps virginal toutes les douleurs et toutes les blessures de son Fils, et  aux mêmes endroits que Lui... Comme à ses souffrances corporelles se joignait la douleur qui déchirait son âme à la vue des tourments qu’endurait Notre Seigneur Jésus-Christ, elle finit par verser dans cet amoureux martyre des larmes de sang, prodige qu’opéra le bras du Seigneur. Elle sentit aussi le soufflet qui fut donné à son très saint Fils, comme si la même main sacrilège eût frappé en même temps et le Fils, et la Mère. “  (1264) De même, Marie s’associait aux bénédictions que Jésus donnait aux justes, et se constitua leur mère, leur avocate et leur protectrice. (1277)

Marie ressentait tout ce que souffrait le Seigneur. Il y avait cependant une différence: “C’est qu’en Notre Seigneur les douleurs étaient causées par les coups que les juifs lui portaient, tandis que la main du Très-Haut les causait en sa très-pure Mère, suivant ses propres désirs.”  Et la vertu divine la fortifiait. (1274)

On sait relativement peu de choses sur ce qui se passa durant le temps où Jésus se trouva dans le cachot, en attendant le jugement qui ne pouvait être rendu que le lendemain matin.  Marie d’Agreda dit en effet que “les mystères de la vie et de la Passion de notre Rédempteur ne seront entièrement manifestés aux hommes qu’au jour du jugement.”  (1284) Toutefois  la voyante signale que les bourreaux s’acharnèrent sur Jésus avec des raffinements de cruauté,  et, quand ils furent fatigués de leurs jeux, placèrent Jésus dans une posture extrêmement inconfortable. Et Marie vit cette nouvelle cruauté imposée à l’Agneau de Dieu,“et la posture si  pénible de son très saint Corps.  Elle sentit la même douleur... car toutes les douleurs de l’auteur de la vie se répercutaient, comme un écho miraculeux, dans le corps virginal de cette innocente colombe; le même glaive de douleur transperçait et le Fils et la Mère, avec cette différence pourtant, que Jésus souffrait comme Homme-Dieu et l’unique Rédempteur des hommes, et la bienheureuse Marie comme simple créature et la coadjutrice  de son très saint Fils.”  (1287)

Quand Jésus fut laissé seul dans son cachot, Il pria longuement le Père. Il pria aussi pour Pierre qui pleurait déjà  son péché. “Jésus pria aussi pour ceux qui L’avaient outragé, et Il appliqua plus particulièrement sa prière à sa très sainte Mère et à ceux qui, à son imitation, seraient affligés et méprisés du monde... Au même moment la Mère des douleurs faisait la même prière pour les enfants de l’Église et pour les ennemis de son Fils et les siens.”  (1292)

Marie donne encore des instructions à Marie d’Agreda. “Je veux que vous m’imitiez aussi en cette douleur (la perte de tant d’âmes) et que vous vous affligiez de ce malheur déplorable...  Mais mon Fils et moi  regardons avec une complaisance particulière ceux qui nous imitent en cette douleur, et qui s’affligent de la perte de tant d’âmes.”   (1296)

   

 

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