CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de MARIE
selon
Maria de AGREDA

1
La Cène

 

Quelques jours avant la Cène  

La veille du triomphe de Jésus, qui deviendra la fête des Rameaux, Jésus s’offrit de nouveau au Père Éternel, acceptant les affronts et les ignominies de sa Passion (1116). Le Père accepta le sacrifice de Jésus-Christ et consentit, pour pardonner au monde, à ce que la rigueur de sa justice fût exercée sur lui. Le Père demanda aussi à Marie de livrer de nouveau son Fils pour la Rédemption du monde. Et Marie accepta: “Je L’offre, et moi avec Lui, à votre divine volonté. Je Vous supplie, Seigneur, de me recevoir, afin que je souffre conjointement avec votre Fils et le mien.” (1117)

Avant la Cène. Les adieux à Marie

Marie resta à Béthanie avec son Fils durant les trois jours qui s’écoulèrent du dimanche des Rameaux jusqu’au jeudi et Notre Sauveur communiqua à sa Mère de nombreux mystères concernant la Rédemption, la glorification des élus, et l’exaltation de son saint Nom. “Notre divin Maître prescrivit à sa Mère tout ce qu’elle devait faire durant le temps de la Passion et de la mort qu’Il allait souffrir.”  (1142) Le jeudi, avant le lever du soleil, Jésus alla trouver Marie et lui dit:  “Ma Mère, voici le temps fixé par la sagesse éternelle de mon Père, où Je dois opérer la rédemption du genre humain... permettez-Moi d’aller souffrir et mourir pour les hommes, et consentez, en qualité de mère véritable à ce que Je Me livre à mes ennemis pour obéir à mon Père éternel. Concourez avec Moi, par cette obéissance à l’oeuvre du salut éternel...”  (1143)  

Ces paroles brisèrent le cœur de Marie, mais, comme elle l’avait toujours fait, elle se déclara encore la servante du Seigneur, disant que son plus grand sacrifice serait de ne point mourir avec Lui. “O mon Fils et le bien infini de mon âme, fortifiez votre Mère affligée, et recevez-la pour votre disciple et votre compagne, afin que je participe à votre Passion et à votre Croix, et que le Père éternel, recevant votre sacrifice, reçoive aussi le mien, comme celui de votre Mère... (1145)Marie s’offrit à différentes reprises à participer à sa Passion et à L’imiter en toutes ses souffrances, comme coopératrice et coadjutrice de notre Rédemption.”   (1146)

Jésus donna quelques instructions à Marie. Il lui ordonna notamment de Le suivre dès qu’Il partirait pour Jérusalem , à quelque distance, avec les saintes femmes qui étaient venues avec elles de Galilée, et lui recommanda de les instruire et de les encourager pendant les heures difficiles de la Passion. Ensuite  Jésus la bénit, et prit congé d’elle. (1148) A partir de ce moment Marie s’associa à la prière et à l’offrande de son Fils et Sauveur. (1150)

La Cène du Seigneur 

Les préparatifs de la Pâque

Pierre et Jean furent chargés de préparer la salle où Jésus avait l’intention de célébrrer la Pâque de l’agneau. Quand tout fut prêt, Notre Seigneur entra avec les douze apôtres et célébra avec eux la Cène de l’agneau en observant toutes les cérémonies de la Loi, sans rien omettre, tout en enseignant ses disciples. (1159) Il avait auparavant demandé à sa Mère de se retirer, avec les femmes qui l’accompagnaient, dans une pièce voisine et “d’y observer ce que la divine Providence avait déterminé de faire dans cette nuit, de fortifier les femmes qui étaient en sa compagnie, et de leur donner les instructions nécessaires.”  (1158)

Célébration de la Pâque

Jésus célébra  la cène de l’agneau avec ses apôtres et d’autres disciples, observant toutes les cérémonies de la Loi, sans rien omettre, et en les instruisant sur le sens de ces cérémonies. (1159)  La cène légale étant achevée et les apôtres bien instruits, Jésus procéda au lavement des pieds tout en expliquant que l’humilité doit d’abord être obéissante, sinon ce n’est pas une véritable humilité. Puis Il donna la signification de ce qu’Il venait de faire. (1168 à 1175)

“Pendant que tout cela se passait dans le Cénacle, Marie était élevée à une très haute contemplation dans laquelle elle voyait ces merveilles aussi clairement et aussi distinctement que si elle y eût été présente...” Remplie des divines lumières, elle savait que les cérémonies et les figures légales étaient accomplies en son très saint Fils, et qu’Il les terminait en instituant la nouvelle Loi et des sacrements plus nobles et plus efficaces...” (1164)  “Elle considérait aussi que toutes ces oeuvres merveilleuses devaient coûter à son propre Fils les douleurs, les ignominies, les affronts et les tourments de sa Passion, et enfin la cruelle mort de la Croix...”  (1165) Cette prévision remplissait son cœur d’amertume. Cependant, elle continuait à instruire et à consoler les saintes femmes qui étaient avec elle.

La cène légale avait été célébrée sur une table basse, les convives étant à demi étendus. “Après qu’Il eût achevé le lavement des pieds, Jésus fit apporter une autre table de la hauteur de celles dont nous nous servons pour prendre nos repas... iI fit apporter du pain sans levain qu’Il mit dans un plat, et du vin pur qu’Il versa dans un calice... A ses apôtres Il recommanda la paix et l’union de la charité qu’Il devait leur laisser dans ce sacré mystère qu’Il allait opérer. Il leur promit que s’ils s’aimaient les uns les autres, son Père éternel les aimerait de l’amour dont Il l’aimait Lui-même... Il leur fit comprendre qu’Il les avait choisis pour fonder la nouvelle Église et la loi de la grâce. (1182)

 Mais la bienheureuse Mère, qui de sa retraite Le voyait et L’imitait, se prosterna et offrit comme Mère, au Père éternel les demandes de son Fils.” (1189)

Institution de la Sainte Eucharistie

C’est ensuite l’institution de l’Eucharistie. Les apôtres crurent à ce grand mystère, sauf Judas. Maria d’Agreda note que Marie, (en esprit), Hénoch et Élie assistaient à cette première messe. (1192) Suit une étonnante théologie de l’Eucharistie. (1192 à1195) Marie, “qui était dans sa retraite, se prosterna et adora son Fils dans l’Eucharistie avec un respect infini.”  (1191) Elle connut aussi “par une vision spéciale de quelle manière le Corps sacré de Notre Seigneur Jésus-Christ était  caché sous les accidents du pain et du   vin. “  (1193) Marie d’Agreda décrit ensuite la première communion de la Sainte Vierge: “Notre Sauveur Jésus-Christ... s’offrit Lui-même dans l’Eucharistie pour le salut du genre humain; ensuite Il divisa une autre particule du pain consacré, et la remit à l’archange Saint Gabriel, afin qu’il la portât à la bienheureuse Marie et qu’il la communiât...”

Selon Marie d’Agreda, le corps du Seigneur fut ainsi mis en dépôt dans le sein de Marie afin qu’il y demeurât jusqu’au moment où Saint Pierre célébrerait sa première messe. (1197) La Vierge Marie rappelle alors à Marie d’Agreda la grandeur de l’Eucharistie et le respect que nous devons avoir pour ce Saint Sacrement. (1203 et 1203)

Lorsque Jésus sortit de la salle du Cénacle pour se rendre au Jardin des Oliviers, Ïl rencontra Marie “et aussitôt leurs cœurs furent vivement transpercés d’un glaive de douleur.”  Jésus lui dit: “Ma Mère, Je serai avec vous dans les tribulations; accomplissons la volonté de mon Père Éternel et le salut des hommes.” Marie accepta le sacrifice et demanda à son fils sa bénédiction.  “Marie  s’en retourna alors dans sa retraite où le Seigneur lui permit de rester, sans perdre de vue rien de ce qui Lui arriverait et de ce qu’Il opérerait, afin qu’elle L’imitât et coopérât en toutes choses, selon qu’elles la regarderaient.”  C’est ainsi que Marie connut toutes les pensées cachées de Judas et ce qu’il avait tramé.

Il convient de remarquer que “Saint Jean reçut des faveurs singulières pendant qu’il était penché sur le sein du Sauveur... Ce fut dans cette occasion que le Seigneur lui recommanda sa Mère. Car Il ne lui dit pas sur la Croix qu’elle serait sa mère, ni à elle que le Saint  Évangéliste serait son fils, mais, “voilà votre mère”, parce qu’Il ne le déterminait pas alors, mais Il manifestait seulement en public ce qu’Il lui avait recommandé en particulier.” (1175) Jésus renouvela, pour ses apôtres, les lumières qu’ils avaient déjà concernant la suprême dignité, l’excellence et les prérogatives de Marie. (1182) Car, “pour vaincre Lucifer, le bras du Tout-Puissant arma la très pure Marie d’une nouvelle vertu, à laquelle ni lui, ni les autres démons ne purent résister.”  (1190)

Il faut noter ici quelque chose d’assez troublant: A.C. Emmerich et Maria Valtorta ont bien indiqué que Jésus ne communia pas à son propre corps ni à son propre sang. Or, curieusement, Maria d’Agreda décrit “Jésus se communiant Lui-même comme le premier et le souverain prêtre.”   En ce qui concerne Marie, les deux premières voyantes citées la voient communier des mains de Jésus lui-même qui s’absente un moment de la salle du Cénacle, tandis que pour Maria d’Agreda c’est l’archange Gabriel qui lui apporte le corps de Jésus sous les espèces du pain et du vin. (1197) “Après que la Reine des anges eût reçu la communion, notre Sauveur donna le pain consacré aux apôtres, et leur ordonna de le répartir entre eux et de le recevoir; il leur conféra par ces paroles la dignité sacerdotale.”  (1198) La bienheureuse vierge Marie donne ensuite, par l’intermédiaire de Maria d’Agreda, des instructions fort détaillées sur le respect qu’il faut avoir envers la Sainte Eucharistie. (1200 à 1203)

   

 

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