VOIE VERS DIEU

adveniat regnum tuum

     
 

 

Mieux connaître Marie

   
   
   
 

Paulette Leblanc

22

Arrivée à Bethléem
 

Après une nuit passée à la belle étoile, avec quelques compagnons de voyage, Marie et Joseph sont presque arrivés à Bethléem. Ils chantent : “Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles; par son bras très saint, par sa main puissante, il s'est assuré la victoire.” (du Psaume 98 (97)) Ils chantent au milieu d'une foule de plus en plus nombreuse car des caravanes arrivent de partout qui s'ajoutent aux nombreux voyageurs venant se faire inscrire sur les listes de l'Empereur : “Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations; il s'est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d'Israël.

La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez...”

La première chose que Marie et Joseph voient en arrivant près de la petite bourgade, c'est une hôtellerie, en fait, un caravansérail, où les commerçants avec leurs chameaux, leurs dromadaires, leurs chevaux et leurs ânes, s'arrêtent habituellement pour se nourrir, dormir et nourrir leurs animaux. Ceux qui fréquentent ces caravansérails ne sont pas de mauvaises personnes, mais leur langage, leurs cris et leurs gestes sont toujours vulgaires. Joseph va pourtant se renseigner au sujet des places éventuelles, pour sa femme et lui. Tout est complet et Joseph en est bien content, car cet endroit n'est vraiment pas ce qu'il faut à la douce et pure Marie. Et encore moins à une maman qui va mettre au monde un petit enfant, et quel Enfant !

Joseph ne s'inquiète pas car il a de la famille à Bethléem. On pourra peut-être les recevoir. Mais non: rien à faire; les quelques pièces souvent non occupées ont déjà toutes été attribuées. Après s'être fait inscrire sur les listes de recensement et après avoir parcouru tout Bethléem en vain, Marie et Joseph s'éloignent vers la campagne. Un jeune homme leur a dit que, là-bas, dans les collines, il y a des grottes presque toujours vides. Oh! ce n'est pas la richesse, mais au moins ils trouveront de l'eau facilement et du bois pour faire du feu. C'est vers ce lieu que Marie et Joseph se dirigent tout en fredonnant le psaume 27 (26) : “J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche: habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m'attacher à son temple. J'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage; espère le Seigneur.”

Marie et Joseph arrivent enfin là où on leur a dit qu'il y avait des grottes habitables. Ils entrent dans la première qu'ils voient ; non, c'est trop sale, et il y a encore les restes d'un copieux repas... Ils avancent encore et bientôt, voici ce qui leur conviendra: c'est une sorte d'étable assez soignée malgré la présence d'un bœuf qui à leur arrivée se réfugie tout au fond de la grotte. En voulant le suivre, Joseph découvre d'abord une source puis un tas de bois. Vraiment, ce lieu semblait les attendre. Joseph s'écrie :

— Marie, nous resterons ici: il y a tout ce dont nous aurons besoin, et les animaux (le bœuf et l'âne de Joseph) mettront un peu de chaleur.

Marie descend de son âne et avance :

— Oui, Joseph, tout est parfait. Et regarde là-bas, sur la droite, il y a comme une sorte de pièce. Je pourrai m'y installer avec l'Enfant, s'il doit naître ici, pendant que toi tu seras plus à l'aise dans la grande pièce d'entrée. Nous allons vite tout nettoyer et nous installer. Et si le propriétaire venait, nous pourrions négocier avec lui.

En un clin d'œil Joseph a attrapé les bagages. Avec quelques brindilles, Marie a confectionné une sorte de balai et elle chasse les plus grosses saletés, devant le regard étonné du bœuf qui n'a probablement jamais vu faire un tel ménage... Joseph a ramassé, à l'extérieur, de la paille fraîche et a confectionné une sorte de lit pour Marie. De plus, comme il vient de découvrir une mangeoire, il la nettoie et l'emplit aussi de paille. Cela pourra servir, dit-il, quand l'Enfant sera né...

Marie a soigneusement rangé le linge et la layette dont elle se servira pour l'Enfant ; puis elle sort d'un sac le repas de ce soir. Tous les deux, Marie et Joseph, mangent avec appétit et Marie bénit le Seigneur qui leur a donné une eau fraîche et délicieuse en abondance. Tous les deux se regardent pendant un instant, puis déclarent ensemble : “Comme le cerf soupire après les sources d'eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?” (Psaume 42, 2 et3) Ils éclatent de rire : vraiment ils ont pensé la même chose en même temps! Quand le frugal repas est achevé, Marie va nettoyer le plat et mettre en ordre les quelques couverts; puis elle se retire dans sa petite grotte, tandis que Joseph, après avoir pendu devant l'entrée de la grotte, la couverture qui était placée sur le dos de l'âne, s'allonge près de son âne.

La nuit fut très bonne et reposante pour Marie et Joseph. Après un petit déjeuner pris avec les restes du pain d'hier trempé dans un peu d'eau chaude aromatisée de miel, Marie et Joseph décident: Marie restera là, à se reposer, car l'Enfant ne tardera à se manifester. Quant à Joseph, il ira faire quelques courses, pour le cas où ils devraient rester quelques jours dans leur grotte. L'Évangile ne nous dit rien de Marie et de Joseph attendant la naissance de Jésus. Luc (Luc, 2, 6 et 7) rappelle seulement que "pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait enfanter s'accomplit, et elle mit au monde son fils premier-né, l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie."

   

 

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