CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Lettre IV
Il faut progresser dans le bien.
Motifs et moyens de ce progrès

Monsieur le Curé,

Le Sauveur Jésus m'a ainsi parlé, ou bien si ce n'est point lui, c'est quelqu'un que je ne connais pas et que je ne puis faire connaître; je ne puis dire autre chose, si ce n'est qu'il a toujours la même voix, toujours les mêmes traits et qu'il m’entretient depuis l’époque que j’ai fixée.

Voici les paroles qu’il m'a adressées : " Ma fille, votre vie doit être une vie de progrès dans le bien et l'amour de Dieu. Il faut qu'elle ressemble à une lumière dont la clarté augmente de plus en plus. Voilà pourquoi je recommandais, quand j’étais sur la terre, de ne point regarder en arrière, mais d’aller toujours en avant.

« Je veux vous montrer la nécessité de ce progrès. Vous vous êtes donnée à moi, vous m’avez consacré votre cœur, votre esprit, votre âme, tout ce qui est en vous, tout ce qui vous appartient. Vous m’avez promis de m’aimer tous les jours de votre vie, et de faire tous vos efforts pour accroître et augmenter votre amour pour moi. Ce que vous m’avez promis hier vous lie aujourd'hui, vous liera demain et toujours. Une promesse comme celle que vous m’avez faite ne peut et ne doit être résiliée.

Je vous ai comblée de mes grâces les plus insignes; je m’entretiens avec vous dans la familiarité d’un père avec son enfant, je fais briller la lumière dans votre âme, je vous console dans vos peines et vos afflictions, je vous soutiens dans votre faiblesse, je me découvre à vos regards, je vous laisse voir une partie de ma gloire du ciel, je verse chaque jour sur votre tête mes plus paternelles bénédictions, et je ne vous demande qu'une seule chose, que vous avanciez dans la pratique du bien et l'amour de Dieu. Pourriez-vous refuser ce que je vous demande, quand je ne vous refuse rien, quand je préviens même vos désirs, quand je vous accorde ce que vous n’auriez même jamais pu espérer d’obtenir, parce que vous en êtes indigne?

Je vous ai donné le premier l’exemple, ma fille, afin que vous fassiez comme moi, quand j’étais sur la terre; vous devez donc vivre de telle manière qu'on puisse vous rendre un jour ce témoignage : elle croissait en sagesse, en âge et en vertus devant Dieu et devant les hommes; elle a passé en faisant le bien.

D’ailleurs, ma fille, une âme ne peut rester dans le même état, il faut qu'elle avance dans le bien ou qu'elle décline par le péché; car celui qui n’amasse point avec moi dissipe, et dissiper est une injure qu’on me fait, qui arrête mes grâces et qui attire le courroux et la vengeance de ma justice.

Vous devez avancer enfin et progresser dans le bien et l’amour de Dieu, parce que je vous en ai fait un ordre. Je vous ai dit à vous-même ce que j’ai dit à mes apôtres : soyez parfaite comme mon Père céleste est parfait. Or, pour cela, il faut nécessairement que vous progressiez toujours, parce que vous ne trouverez jamais sur la terre un terme à votre perfection, et qu'il vous restera toujours un long chemin à parcourir. Ne vous arrêtez donc jamais, marchez toujours; ne craignez point la fatigue, vous trouverez le repos à votre peine et à vos labeurs.

Or, pour cela, ma fille, vous devez chaque jour vous considérer comme si vous étiez au commencement et n’aviez rien fait encore; vous devez oublier ce que vous avez corrigé de défectueux pour ne penser qu'à ce que vous devez corriger encore, ce que vous devez faire encore, les marques d’amour que vous avez données à Dieu pour chercher de quelle manière vous pourrez l’aimer davantage.

Pour progresser dans le bien et l'amour de Dieu, vous devez correspondre à toutes les grâces qu'il vous donne, vous devez de plus en plus vous détacher du monde et de vous-même et vous donner plus entièrement à Dieu.

Pour progresser dans le bien et l’amour de Dieu, vous devez vous défier de vous-même, avoir toujours sous les yeux votre faiblesse et votre impuissance, pour ne compter que sur Dieu et le secours de son bras.

Pour progresser dans le bien et l’amour de Dieu, il faut enfin le vouloir; si vous le voulez, vous progresserez parce que Dieu le veut aussi. Si Dieu le veut, il vous en donnera les moyens; si vous le voulez, vous ne rejetterez aucun de ces moyens et votre vie sera véritablement une vie de progrès.
 »

Telles sont les paroles que j’ai entendues, je vous les rapporte le plus fidèlement que je le puis, et je vous prie, Monsieur le Curé, d’agréer les sentiments de ma sincère vénération et de mon plus profond respect.

Je ne saurais trop, Monsieur le Curé, me recommander à vos prières, afin que Dieu veuille avoir pitié de moi et ne permette jamais que je me sépare de lui et de l'amour que je lui dois.

Je suis, avec le plus entier dévouement, Monsieur le Curé,
Votre très humble servante,
Marie.

Mimbaste, 26 mai 1842.

SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/

   

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