CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Lettre II
Manière d’agi vis-à-vis d’un directeur

Monsieur le Curé,

Voici le second entretien du Sauveur Jésus. Il m'a appris dans cet entretien de quelle manière je devrais me conduire vis-à-vis de mon directeur.

« Ma fille, me dit-il, je veux vous apprendre comment vous devez vous conduire vis-à-vis de votre directeur. Il y a en vous deux manières d’agir, l’une intérieure, l’autre extérieure : la première consiste dans les sentiments intimes de votre âme, la seconde dans vos actes ou relations extérieures.

Quelle doit être votre conduite intérieure par rapport à votre directeur? Par quoi doit-elle être réglée? Ma fille, c'est par des sentiments de foi et de religion.

Votre directeur est revêtu de mon sacerdoce, c'est-à-dire de la dignité la plus grande qu’il soit possible de communiquer à un homme. Il est prêtre, il tient ma place, il agit comme j’agirais moi-même, il a tous mes pouvoirs. Vous devez par conséquent me regarder comme vivant en sa personne; vous devez m’honorer en l’honorant, me respecter en le respectant; écouter ma voix en écoutant sa voix, m’être soumise en lui donnant votre soumission; vous devez enfin avoir pour lui les sentiments de la plus grande et de la plus sincère reconnaissance : vous devez l’aimer comme le père spirituel de votre âme, comme votre guide, votre conseiller et votre sauveur, car il continue près de vous le rôle de sauveur que je lui ai communiqué, comme je le communique à tous mes prêtres.

Ces sentiments seront aussi la règle de votre conduite extérieure.

Si vous agissez avec foi et religion, vous vous ferez connaître à votre directeur avec simplicité, lui disant tout ce que vous savez, ne lui cachant rien, lui communiquant vos secrets et vos peines les plus intimes, vous lui parlerez comme à Dieu, que vous ne voudriez point tromper, parce qu'il connaît tout, même les plus secrètes pensées; vous lui parlerez comme à Dieu, c'est-à-dire comme à votre père, avec confiance et abandon, espérant tout de lui, et vous abandonnant à lui avec cette persuasion qu'il agira le mieux possible pour vous éclairer, pour vous secourir et vous aider dans les combats ou les épreuves de votre vie.

Vous vous soumettrez à sa volonté comme à ma propre volonté. Vous ne discuterez point avec lui. Vous vous en rapporterez à sa sagesse. Vous serez entre ses mains comme un instrument plein d’intelligence pour accomplir ce qui lui aura été prescrit.

Il vous est permis, néanmoins, en certains cas, d’exposer humblement avec déférence une observation, mais il fait le faire toujours avec l’intention de ne point vous obstiner, et d’agir ensuite selon la volonté de votre directeur quand il aura reçu votre observation.
En agissant ainsi, ma fille, votre conduite sera irréprochable, votre conduite sera pleine de mérites, et vous obtiendrez la récompense que j’ai promise à ceux qui écoutent ma parole. Je viendrai en vous et je ferai en vous ma demeure.
 »

C’est ainsi que le Sauveur Jésus m'a dit d’agir vis-à-vis de mon directeur.

Je ne sais si en toute circonstance j’ai agi ainsi; mais mon désir le plus vrai est de me conformer toujours à cet enseignement.

Oui, Monsieur, je veux me soumettre en toutes choses à ce qu'il vous plaira de me conseiller ou de m’ordonner. Je veux n’avoir point d’autre volonté que la vôtre.

Pour ce qui concerne la franchise ou la simplicité avec laquelle je vous découvrirai tout ce qui se passe en moi, je vous assure que mon intention bien formelle est de ne vous rien cacher, et si je ne vous dis pas tout, c'est que je l’aurai oublié.

Permettez-moi, Monsieur le Curé et très vénéré Père en Notre-Seigneur Jésus-Christ, de vous offrir tous les sentiments de respect et de piété filiale que le Sauveur m'a recommandé d’avoir pour vous.

Votre très humble et très obéissante servante,
Marie.

Mimbaste, 5 mai 1842.

SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/
 

   

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