Chapitre VII
La
Sainte Vierge Marie,
Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ
2
Jésus présente sa Mère à Marie Lataste
(Livre 3, chapitre 2)
C'était un dimanche matin avant la
sainte messe. Le Sauveur Jésus demanda à Marie Lataste si elle
désirait voir sa Mère.
-"Seigneur,
répondit-elle, je ne veux avoir d’autre volonté que votre
volonté." Jésus leva les yeux au ciel et aussitôt Marie
Lataste aperçut, "des yeux de l’âme", la Vierge Marie
devant l'autel. Elle raconte: "Je la considérai
attentivement. Son visage était resplendissant comme le soleil;
ses mains brillaient comme des rayons de soleil; sa robe était
blanche et parsemée d’étoiles, un large manteau de couleur de
feu enveloppait ses épaules; il était aussi parsemé d’étoiles.
Sa chevelure retombait en arrière, couverte d'un voile en
dentelle magnifiquement travaillé; enfin une couronne de
diamants, plus beaux et plus éclatants que tous les astres des
cieux, ceignait son front.
Cette lumière qui était en Marie
n'est comparable à aucune autre lumière, celle du Sauveur Jésus
exceptée... Mes yeux ne peuvent regarder en face le soleil; mais
je regardais Marie dont l'éclat ne m’éblouissait pas... Sa vue
donnait à mon âme la félicité. Après que je l'eus longtemps
considérée, Marie prit mes deux mains et je m’élevai sans savoir
où j’allais; mais je ne craignais point... Je me regardais comme
un enfant entre les bras de sa mère, où nul danger ne peut
l'atteindre. Nous arrivâmes dans un temple magnifique... dont
l’intérieur était éclairé par des milliers de lampes allumées en
l’honneur de la sainte Vierge... Elle me conduisit devant un
trône d’or d'une grandeur immense... 'C'est là, ma fille, me
dit-elle, le trône de la divinité. C'est de là que partent tous
les effets de la justice de Dieu.'... Des vierges sans nombre,
vêtues de blanc, vinrent se ranger autour d’elle. Elles étaient
d'une beauté ravissante, de beaucoup néanmoins inférieure à
celle de Marie. Combien je me sentis pauvre, dénuée, en
comparaison de tout ce que je voyais! Ma misère pénétra jusqu’au
plus intime de moi-même, et je me mis à pleurer. La sainte
vierge me cacha alors dans son manteau; mes pleurs cessèrent, et
je vis la lumière de Marie passer en moi comme la lumière du
jour à travers un cristal. Je ne me possédais pas de joie.
Les yeux de mon corps s’ouvrirent
alors; je vis le prêtre à l’autel. J’entendis sa voix dire
distinctement ces paroles: 'Sanctus, sanctus, sanctus', et je
fus comme toute pénétrée par la sainteté de Dieu; mes yeux se
fermèrent, mes oreilles n’entendirent plus rien, je me trouvai
encore sous le manteau de Marie.
La sainte Vierge se leva, retira son
manteau qui me couvrait, s’approcha du trône de la divinité, et
me remit entre les mains de Dieu... Je sentis mon âme tout
embrasée d’amour s’unir à Dieu en unité de la sainte Trinité.
Dieu le Père me bénit, le Verbe de Dieu mit sa main sur mon
cœur, et le Saint-Esprit se reposa sur ma tête comme une rosée
pleine de fraîcheur qui me faisait à la fois vivre et mourir...
Ô moment de félicité, de joie, de transports inexprimables!...
Marie vint me retirer de ce repos que je goûtais en Dieu... et
me dit: 'Ma fille, vivez sur la terre en pensant au ciel;
vivez sur la terre en pensant à Jésus; vivez sur la terre en
pensant à moi.' À ce moment Jésus descendit du ciel en terre;
c'était le moment de la consécration... Je remerciai le
Sauveur Jésus de tant de grâces et de bontés à mon égard; je
remerciai aussi Marie."
(Livre 3, chapitre 2) |