L’Église
est la Face du corps mystique
« Avant la
communion, une lumière intérieure m’avait fait comprendre que
l’Église est la Face du corps mystique de Jésus-Christ et
qu’elle est maintenant couverte de plaies par les impies !...
Alors une inspiration me fit offrir à Notre-Seigneur le lait
virginal de sa sainte Mère comme une précieuse et suave liqueur
pour adoucir les plaies de sa très Sainte-Face : mon âme
éprouvait une grande joie en faisant cet exercice de simplicité
et d’amour.
Après la communion,
ce divin Sauveur a bien voulu, dans son infinie bonté, me faire
connaître qu’il avait eu pour très agréable cet exercice et
qu’il fallait le continuer; mais il m’a dit qu’il voulait à son
tour me faire goûter le lait de ses divines consolations afin
d’adoucir mes peines. Alors il me sembla voir ce tendre Sauveur
rayonnant de gloire, et tous mes sens étaient ravis de joie.
Bientôt il m’a fait entendre ces douces et consolantes paroles:
— Votre
pèlerinage s’avance !... La fin du combat approche !... Vous
verrez bientôt ma Face dans le ciel !...
A ces mots, je me
suis prosternée le visage contre terre, en disant :
— Seigneur, je
ne mérite que l’enfer !
Le bon Maître m’a
dit :
— Je vous ai
appliqué la vertu de ma Face pour rétablir en vous l’image de
Dieu. Ceux qui contempleront les plaies de ma Face sur la terre,
la contempleront un jour rayonnante de gloire dans le ciel !
A ce moment, ma
Révérende Mère, j’étais sur le Thabor, et j’aurais dit
volontiers comme l’apôtre saint Pierre : “Seigneur, il fait bon
ici ; faisons-y trois tentes pour les trois puissances de mon
âme afin qu’elle jouisse toujours de ce doux repos qui surpasse
infiniment tous les plaisirs de la terre.” Mais notre divin
Sauveur m’a fait entendre que ses véritables épouses devaient
préférer la chaleur du combat au repos de la contemplation, et
qu’il ne fallait pas craindre de se jeter dans la mêlée pour
défendre sa gloire. Je lui ai dit que j’allais combattre les
ennemis de son Église avec les instruments de sa Passion, et
j’ai vu que mon dessein lui était agréable.
Voilà à peu près ce
qui s’est passé dans cette communion, je dis à peu près, parce
qu’il n’est guère possible de dire textuellement ces paroles
intérieures et encore bien moins d’exprimer ce que l’âme
ressent. Combien les créatures semblent méprisables et indignes
de fixer notre cœur!
Père éternel, je
vous offre la très Sainte-Face de Jésus pour apaiser votre
colère ! Regardez ses plaies, voyez ses humiliations! Elle est
la digne réparatrice de nos crimes et la gloire de votre saint
Nom ! Père éternel, je vous offre la très Sainte-Face de Jésus
pour acquitter nos dettes ! Elle est le denier infiniment
précieux marqué à l’effigie du Roi des rois. »
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