« Notre-Seigneur
m’a entièrement détachée, dépouillée du désir de voir l’œuvre
réparatrice s’établir dans le diocèse de Tours. Ne faudrait-il
qu’un seul mot de ma part pour la réaliser ou du moins pour
l’ériger, je ne le dirais pas, et cela par obéissance à
l’autorité ecclésiastique, que je respecterai toujours. Mais, si
j’ai été un peu peinée de ces derniers refus, Notre-Seigneur a
bien su me consoler, malgré mon indignité : car il m’a fait
entendre que son œuvre deviendrait florissante, qu’elle
s’affermirait au milieu des orages, et que, si elle était refusé
à un port, elle aborderait heureusement à un autre port. Cette
dernière promesse s’est réalisée deux jours après, puisque nous
avons appris qu’elle allait s’établir à Lyon et qu’on y
travaillait avec un grand zèle. »
« Rien, n’est plus
propre à désarmer sa justice irritée que de lui offrir cette
très Sainte-Face, qui a mis sur sa tête les épines de nos péchés
et qui s’est affermie comme un rocher
sous
les coups de cette même justice. Elle a payé nos dettes. Elle
est notre caution ; c’est pourquoi notre aimable Sauveur m’a
commandé de me tenir sans cesse devant le trône de son Père,
malgré mon indignité, et de lui offrir cette divine Face, objet
de ses complaisances; et ce tendre sauveur m’a fait cette
consolante promesse :
— A chaque
fois que vous offrirez ma face à mon Père, ma bouche demandera
miséricorde.
Ce bon Jésus m’a
promis qu’il aurait pitié de la France. Ayons donc grande
confiance ; son Nom tout-puissant sera notre bouclier et sa Face
adorable notre divin rempart. Mais il me faisait comprendre
qu’il désirait voir se développer autant que possible la
dévotion à cette Face adorable. O bon Jésus, cachez-nous dans le
secret de votre Sainte-Face, afin qu’elle soit pour nous une
tour et une forteresse imprenables contre les attaques de vos
ennemis. »
« Il m’appliquait à
contempler sa Sainte-Face. Mais bientôt il a fixé mes yeux d’une
manière toute spéciale sur le roseau qu’il tenait dans ses
mains, et il m’en a fait présent pour combattre les ennemis de
l’Église, me promettant qu’ils sentiraient mes coups. il me fit
comprendre aussi que ce faible roseau était le figure de mon
âme. Oui, je ne suis qu’un faible roseau; mais dans la main de
Jésus-Christ, mon Époux, je deviendrai puissante contre ses
adversaires, et je dirai avec foi et confiance : Que la milice
du diable devienne sans force devant le roseau de Jésus-Christ !
Comme le jeune David, je peux terrasser Goliath au Nom du
Seigneur, avec mon bâton et la pierre angulaire, je veux dire la
Face adorable de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Tels sont, ma très
Révérende Mère, les sentiments que Notre-Seigneur met dans mon
âme. Père éternel, je vous offre la très Sainte-Face de Jésus :
elle est la pièce mystérieuse d’une valeur infinie qui seule
peut acquitter nos dettes. Père éternel, je vous offre la très
Sainte-Face de Jésus pour apaiser votre colère; souvenez-vous
qu’elle a porté les épines de nos péchés et qu’elle s’est
affermie comme un rocher sous les coups de votre justice, dont
elle porte encore les marques. Regardez ces divines plaies dont
je veux être l’écho : elles vous demandent incessamment
miséricorde, miséricorde, miséricorde pour les pécheurs. »
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