CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Sœur Marie de Saint-Pierre
(Perrine Éluère)
1816-1848

JOURNAL SPIRITUEL

49
Si j'étais théologien...

Le beau rôle de Marie

Je le dis dans la simplicité de mon âme : Oui, si j’étais théologien, j’en pourrais faire un traité admirable ; mais comme je ne suis que le pauvre âne du saint Enfant, je me trouve, par ma condition, réduite à garder le silence ; cependant je me rappelle que l’âne de Balaam a bien parlé dans l’ancienne loi ; à son exemple, je dirai donc sous la loi nouvelle quelques mots pour la gloire de Jésus et de sa très sainte Mère. »

(...)

O Vierge sainte, que vous êtes pure et admirable ! L’Esprit-Saint paraît sans cesse occupé de vous. A votre naissance, je l’entends dire dans son conseil divin : Notre sœur est petite..., que lui ferons-nous au jour où il lui faudra parler ?... Il me semble dans ma simplicité que ce jour, où il faudra lui parler et où elle devra parler, est celui de l’Ambassade de l’ange Gabriel ; c’est le moment de ce bienheureux fait, de cette consolante parole qui doit être l’aurore de notre salut.

Ce moment marqué par les décrets de Dieu est arrivé. Marie a trouvé grâce devant le Seigneur et conçu le Verbe divin par l’opération du Saint-Esprit. Je l’entends, cette auguste Vierge, annoncer au genre humain son bonheur et la grande nouvelle de l’Incarnation : Mon bien-aimé est tout à moi, et moi je suis tout à lui.

O mystère ineffable ! celui qui repose éternellement dans le sein du Père éternel repose en même temps dans le sein d’une humble vierge. Je vous adore, ô très saint Enfant-Jésus, dans cette couche royale environnée de roses et de lis ; mon âme éprouve une joie indicible de vous voir si bien logé dans cette Maison d’or que la suprême sagesse a bâtie.

Mais voilà le genre humain qui vous attend : depuis quatre mille ans la nature tout entière soupire après votre bienheureuse naissance; elle la demande à grands cris au ciel et à la terre par ces paroles : Qui me rendra assez heureuse pour vous trouver dehors, ô mon aimable Frère? Sortez donc, ô divin Jésus, de la prison virginale où l’amour vous tient renfermé ; donnez-moi la consolation de vous voir et de vous adorer! Réjouissons-nous, voici l’auguste Marie qui nous donne l’espérance de voir nos souhaits bientôt accomplis par cette douce promesse: Mon bien-aimé est pour moi comme un bouquet de myrrhe; il reposera sur mon sein; vous le verrez bientôt.

Enfin le jour de joie est arrivé; les anges, dans leur admirable symphonie, chantent: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. L’heure du salut pour l’homme a sonné : voilà son Sauveur qui sort du sein virginal de Marie. O terre mille fois heureuse, en ce jour d’éternelle mémoire, tu deviens un ciel!

O glorieuse Mère de Dieu, je n’ai plus rien à désirer; mes souhaits sont accomplis ; voilà que je trouve Jésus, mon divin Rédempteur, entre vos bras sacrés ; il repose sur votre sein maternel ; il se nourrit de votre lait virginal. C’est à cette heure que j’entends encore la voix de l’Époux céleste vous féliciter de votre maternité bienheureuse, en vous disant : Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il n’y a pas de tache en vous. Oui, auguste Mère, vous êtes toute belle aux yeux du divin Époux, parce que vous seule avez conservé la belle fleur de la virginité en produisant le fruit de la plus riche fécondité. Vous êtes vierge avant, vierge pendant, vierge après l’enfantement de votre très cher Fils. Tandis que les anges chanteront dans le ciel le cantique éternel de Dieu trois fois saint, nous chanterons sur la terre le cantique virginal de la Mère trois fois vierge. »

L’oraison est une école

« Vous voyez, ma Révérende Mère, que l’Esprit-Saint ne cesse dans les Écritures de préconiser la maternité virginale de Marie. Le Maître des docteurs veut bien dans sa miséricorde donner quelques lumières sur ce sujet à sa petite servante, afin qu’elle puisse honorer avec confiance ce mystère ineffable et si digne de nos hommages: mystère qui ne peut pas être apprécié de tous les chrétiens et que Notre-Seigneur découvre à peu de personnes, en leur accordant des grâces spéciales pour le comprendre et le bénir au nom de tous ceux dont il reste ignoré.

O très sainte et très pure Mère de Dieu, découvrez à nos âmes le profond mystère de votre virginale maternité, et distillez pour tous vos chers enfants ce lait précieux et sacré de la divine miséricorde! »

   

 

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