CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Sœur Marie de Saint-Pierre
(Perrine Éluère)
1816-1848

JOURNAL SPIRITUEL

43
“Si Dieu est pour nous...”

« La lettre que je vous ai remise hier au sujet de la grâce que j’ai reçue de Notre-Seigneur par rapport à l’œuvre par excellence consacrée à la gloire de son Nom, ne suffit pas à mon cœur, qui éprouve un besoin de s’épancher et de se dilater, car les effets de cette communication sont si grands en mon âme et l’ont tellement fortifiée, que tout l’enfer armé contre l’œuvre, et tous les hommes réunis, si cela était possible, n’ébranleraient pas ma confiance. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Quand le moment de Dieu sera arrivé, tout cédera à sa souveraine puissance. Oh! que cette œuvre est excellente! Qu’elle est sublime! Quels biens immenses sont réservés aux défenseurs du saint Nom de Dieu! Je voudrais publier par toute la terre les vérités que mon âme a apprises en ce jour mémorable de la Pentecôte, dans cette haute lumière qui ne se peut exprimer par des paroles. Que n’ai-je l’éloquence d’un saint Bernard pour engager tous les hommes à s’enrôler en cette sainte croisade! Dans un des siècles passés le Seigneur a levé une armée de soldats courageux, pour aller combattre les ennemis de la terre sainte, et son fidèle serviteur, saint Bernard, a prêché cette guerre avec un succès merveilleux; mais, dans le siècle actuel, ce même Seigneur demande des soldats courageux, des défenseurs de la gloire de son Nom, blasphémé et méprisé par ses ennemis. Hélas! n’en trouvera-t-il point? Il n’est pas nécessaire cependant en cette nouvelle croisade de quitter ses foyers comme en la première, ni de s’armer de cuirasse et de bouclier, ni d’exposer sa vie. En notre milice sacrée, la croix de Jésus-Christ sera notre arme offensive et défensive pour attaquer et combattre les ennemis de son Nom, et ce Nom sacré, plein de vertu et de force, sera lui-même notre divin rempart. Mais pour réussir en cette pieuse entreprise, adressons-nous avec une confiance sans bornes à la glorieuse Vierge Marie; prions-la de vouloir bien se mettre à la tête de cette sainte milice, elle qui est la générale des armées de Dieu, et qui est plus terrible aux démons qu’une « armée rangée en bataille ». C’est cette aimable Mère qui m’a obtenu, malgré mon indignité, l’insigne faveur que j’ai reçue hier de son très cher Fils; qu’elle en soit à jamais bénie! Étant ces jours derniers aux pieds de cette Mère auguste, je me sentis inspirée de l’invoquer sous le titre de Notre-Dame du saint Nom de Dieu; alors je lui fis une couronne composée de soixante-douze invocations, pour honorer les précieuses années de sa très sainte vie. A la suite de chaque dizaine je lui ai rappelé les paroles qu’elle a prononcées elle-même en son divin cantique: Il a fait en moi de grandes choses Celui de qui le Nom est saint! Après ces paroles, j’ai ajouté: “O très sainte et très digne Mère de Dieu, puissante avocate des chrétiens, je remets la cause du saint Nom de Dieu entre vos mais.” Cette petite dévotion toucha, je crois, le sensible Cœur de ma tendre Mère, car j’éprouvai en la faisant une grâce toute particulière en mon âme.

O Vierge sainte — dis-je — daignez recevoir ce nouveau titre, car vous êtes véritablement Notre-Dame du Saint-Nom-de-Dieu, puisque vous êtes la Fille du Père, la Mère du Fils, et l’Épouse du Saint-Esprit, et que vous proclamez vous-même qu’il a fait en vous de grandes choses, celui de qui le Nom est saint! Oui, ô divine Vierge, vous l’honneur et la gloire du saint Nom de Dieu, parce que vous êtes le chef-d’œuvre de ses mains, qui ont opéré en vous des merveilles. Je vous appellerai donc Notre-Dame du Saint-Nom-de-Dieu.

C’est ainsi, ma Révérende Mère, que je dis tout ce que je pense à la très sainte Vierge pour l’intéresser, si je peux m’exprimer ainsi, à l’œuvre de la Réparation, lui rappelant respectueusement qu’elle est obligée plus que tout autre de travaille à la gloire du saint Nom de Dieu, qui l’a favorisée plus que toutes les autres créatures, et je ne doute point qu’elle ne nous obtienne l’établissement de cette œuvre que Notre-Seigneur a comparée au festin délicieux des noces de Cana, et remarquons bien que c’est la très sainte Vierge qui obtint de son Fils ce vin miraculeux. En attendant, je vous prie très humblement d’inviter les personnes qui ont à cœur cette œuvre à vouloir bien saluer avec moi la sainte Vierge sous le titre de Notre-Dame du Saint-Nom-de-Dieu. »

   

 

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