LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Sœur Marie de Saint-Pierre
(Perrine Éluère)
1816-1848

JOURNAL SPIRITUEL

30
Profanation du Dimanche

« Permettez-moi de vous rendre compte des tristes pressentiments que j’éprouve depuis ce matin, d’après une communication que j’ai reçue de Notre-Seigneur à la Sainte Communion.

Vous savez, ma bonne Mère, qu’il y a plusieurs mois que je n’ai rien éprouvé d’extraordinaire. Notre-Seigneur, pendant ce temps d’épreuve, a daigné purifier mon âme par de grandes souffrances intérieures, et je ne sentais plus sa présence. Mais aujourd’hui, aussitôt que j’ai reçu la Sainte Communion, ce divin Sauveur m’a fait sentir qu’Il voulait que je me tienne à ses pieds. J’ai obéi. Alors, Il m’a fait entendre ces tristes et effrayantes paroles :

— Ma Justice est irritée à cause des profanations du Saint Jour du Dimanche. Je cherche une Victime.

J’ai répondu :

Seigneur, vous savez que mes Supérieurs m’ont donné l’autorisation de m’abandonner entre vos divines mains; faites de moi ce qu’Il vous plaira. Mais que suis-je, Seigneur ? Est-ce bien vous qui parlez ainsi à mon âme ?

Notre-Seigneur m’a répondu :

— Vous ne serez pas longtemps dans le doute !

Ensuite, il m’a semblé que Notre-Seigneur agréait l’acte d’abandon que je venais de Lui faire et Il me faisait comprendre qu’Il allait prendre une nouvelle possession de tout mon être afin, en quelque sorte, de souffrir Lui-même en moi pour apaiser sa justice divine. Ensuite, Notre-Seigneur m’a ordonné de faire la Sainte Communion tous les Dimanches, premièrement: en esprit d’amende honorable et de réparation pour tous les travaux qui se font en ce saint jour qui Lui est consacré; secondement: pour apaiser la justice divine prête à frapper, pour la conversion des prévaricateurs et enfin, pour obtenir qu’on empêche les travaux le saint jour du dimanche. Ensuite, il m’a semblé que Notre-Seigneur m’invitait à offrir sa Sainte-Face à son divin Père pour obtenir miséricorde.

Voila à peu près, ma très Révérende Mère, ce qui s’est passé dans mon âme. Hâtons-nous d’apaiser notre Dieu, car je vois la justice de Dieu prête à se déborder sur nous : le bras du Seigneur est levé ! Ma Révérende Mère, j’abandonne ces choses à votre jugement, mais je vous prie de remarquer une chose qui me touche sensiblement et qui me fait désirer de plus en plus l’établissement de l’Œuvre de la Réparation : c’est que toutes les communications que je reçois de Notre-Seigneur depuis plus de trois ans tendent toutes au même but: Notre divin Sauveur se plaint toujours de ces deux choses : des profanations du saint jour du Dimanche et des blasphèmes du très saint Nom de Dieu.

Oh ! que je désire la naissance de cette Œuvre de Réparation que Notre-Seigneur m’a si souvent demandée, afin d’apaiser la colère de Dieu et de prévenir les châtiments qui nous menacent. Cependant, ma bonne Mère, vous savez que je soumets ces désirs à la volonté de mes Supérieurs. » [1]

REMARQUES : « ... Une lumière intérieure me fait connaître que d’autres châtiments nous sont préparés : ce ne sont plus les éléments [2] qui seront cette fois les instruments de la colère de Dieu, mais la malice des hommes révoltés... »

« On du reconnaître que Tours n’avait été sauvé que par un miracle. Mais, hélas! on ignorait la principale cause d’un si terrible fléau: la profanation du dimanche. »


[1] Document B; page 68.
[2] “Quelque temps après, un grand débordement de la Loire mit la ville de Tours en péril. Sœur Saint-Pierre vit dans ce fléau une première exécution de la menace...” Louis Van Den Bossche « Le Message de Sœur Saint-Pierre ». Carmel de Tours 1954.

   

 

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