« Permettez-moi de vous rendre compte des
tristes pressentiments que j’éprouve depuis ce matin, d’après
une communication que j’ai reçue de Notre-Seigneur à la Sainte
Communion.
Vous savez, ma bonne Mère, qu’il y a
plusieurs mois que je n’ai rien éprouvé d’extraordinaire.
Notre-Seigneur, pendant ce temps d’épreuve, a daigné purifier
mon âme par de grandes souffrances intérieures, et je ne sentais
plus sa présence. Mais aujourd’hui, aussitôt que j’ai reçu la
Sainte Communion, ce divin Sauveur m’a fait sentir qu’Il voulait
que je me tienne à ses pieds. J’ai obéi. Alors, Il m’a fait
entendre ces tristes et effrayantes paroles :
— Ma Justice est irritée à cause des
profanations du Saint Jour du Dimanche. Je cherche une Victime.
J’ai répondu :
— Seigneur, vous savez que mes
Supérieurs m’ont donné l’autorisation de m’abandonner entre vos
divines mains; faites de moi ce qu’Il vous plaira. Mais que
suis-je, Seigneur ? Est-ce bien vous qui parlez ainsi à mon
âme ?
Notre-Seigneur m’a répondu :
— Vous ne serez pas longtemps dans le
doute !
Ensuite, il m’a semblé que Notre-Seigneur
agréait l’acte d’abandon que je venais de Lui faire et Il me
faisait comprendre qu’Il allait prendre une nouvelle possession
de tout mon être afin, en quelque sorte, de souffrir Lui-même en
moi pour apaiser sa justice divine. Ensuite, Notre-Seigneur m’a
ordonné de faire la Sainte Communion tous les Dimanches,
premièrement: en esprit d’amende honorable et de réparation pour
tous les travaux qui se font en ce saint jour qui Lui est
consacré; secondement: pour apaiser la justice divine prête à
frapper, pour la conversion des prévaricateurs et enfin, pour
obtenir qu’on empêche les travaux le saint jour du dimanche.
Ensuite, il m’a semblé que Notre-Seigneur m’invitait à offrir sa
Sainte-Face à son divin Père pour obtenir miséricorde.
Voila à peu près, ma très Révérende Mère,
ce qui s’est passé dans mon âme. Hâtons-nous d’apaiser notre
Dieu, car je vois la justice de Dieu prête à se déborder sur
nous : le bras du Seigneur est levé ! Ma Révérende Mère,
j’abandonne ces choses à votre jugement, mais je vous prie de
remarquer une chose qui me touche sensiblement et qui me fait
désirer de plus en plus l’établissement de l’Œuvre de la
Réparation : c’est que toutes les communications que je reçois
de Notre-Seigneur depuis plus de trois ans tendent toutes au
même but: Notre divin Sauveur se plaint toujours de ces deux
choses : des profanations du saint jour du Dimanche et des
blasphèmes du très saint Nom de Dieu.
Oh ! que je désire la naissance de cette
Œuvre de Réparation que Notre-Seigneur m’a si souvent demandée,
afin d’apaiser la colère de Dieu et de prévenir les châtiments
qui nous menacent. Cependant, ma bonne Mère, vous savez que je
soumets ces désirs à la volonté de mes Supérieurs. »
REMARQUES : « ... Une lumière
intérieure me fait connaître que d’autres châtiments nous sont
préparés : ce ne sont plus les éléments
qui seront
cette fois les instruments de la colère de Dieu, mais la malice
des hommes révoltés... »
« On du reconnaître que Tours n’avait été
sauvé que par un miracle. Mais, hélas! on ignorait la principale
cause d’un si terrible fléau: la profanation du dimanche. »
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