« C’est pour obéir
à Notre-Seigneur qui, je crois, m’a commandé d’écrire ce qu’Il
m’a communiqué ce matin après la Sainte Communion, que je vais
soumettre les lumières suivantes.
Notre-Seigneur m’a
fait entendre que deux personnes Lui avaient rendu un signalé
service pendant sa Passion. La première, c’est la pieuse
Véronique qui a glorifié sa sainte humanité en essuyant sa Face
adorable dans la route du Calvaire. La seconde est le bon Larron
sur la Croix qui, de là comme d’une chaire, a pris la parole
pour défendre la cause du Sauveur, confesser et glorifier sa
divinité pendant qu’Il était blasphémé par son compagnon et par
les Juifs. Notre-Seigneur m’a fait entendre que ces deux
personnes étaient deux modèles pour ses défenseurs en l’œuvre de
la réparation des blasphèmes: la pieuse Véronique le modèle des
personnes de son sexe, qui ne sont pas préposées pour défendre
sa cause à haute voix, mais pour essuyer sa Sainte-Face en
réparant par la prière, les louanges et les adorations, les
blasphèmes des pécheurs; mais que le bon Larron était le modèle
de ses ministres qui devaient hautement et publiquement défendre
sa cause en l’Œuvre de la Réparation.
Ensuite, ce divin
Sauveur m’a fait remarquer les magnifiques récompenses dont il
avait gratifié ces deux personnes, l’une en lui laissant son
divin portrait, l’autre en lui donnant son céleste royaume, tant
il avait eu pour agréables les services qu’elles Lui avaient
rendus pendant la Passion. Ensuite Notre-Seigneur m’a promis que
tous ceux qui défendraient sa cause en cette œuvre, par paroles,
par prières ou par écrits, Il défendrait leur cause devant son
Père et qu’Il leur donnerait son royaume; il me semblait qu’Il
me disait de le promettre de sa part en toute assurance à ses
ministres qui plaideraient sa cause en cette œuvre, et qu’Il
promettait à ses épouses qui s’appliqueraient à honorer et
essuyer sa Sainte-Face en réparant les blasphème des pécheurs en
cette œuvre, qu’à l’heure de la mort, il essuierait la face de
leurs âmes en effaçant les tâches du péché, et qu’Il leur
rendrait leur beauté première.
Ensuite, il me
semblait que Notre-Seigneur me disait :
— Écrivez ces
promesses, car elles feront plus d’impression sur les esprits
que tout ce que je vous ai déjà dit par rapport à cette œuvre,
en raison de l’intérêt éternel qui s’y trouve engagé, intérêt
que je ne condamne pas, puisque j’ai donné ma vie pour mériter
aux pécheurs ce royaume du ciel.
Il me semblait
aussi que Notre-Seigneur me disait :
— Si vous voulez
garder ces choses secrètes, sans vouloir en parler, vous
commettez une injustice.
Notre-Seigneur me
parlait ainsi parce que j’hésitait à croire cette communication,
car je crains toujours de me tromper.
Voilà à peu près,
ma Révérende Mère, ce qui s’est passé dans mon âme. Ces
dernières lumières que j’ai reçues m’ont toute bouleversée.
J’éprouve une douleur intérieur et un feu qui me dévore; je n’ai
qu’à m’anéantir devant Dieu, adorant ses divines opérations sur
un chétif néant ».
« ... Ce divin
Sauveur m’a fait entendre que l’Œuvre de la Réparation des
blasphèmes était née de Lui et de l’Église son Épouse; qu’il
fallait à sa naissance, produire l’autorité divine dont elle
émane, afin qu’elle ait vie et qu’elle soit bien reçue des
fidèles, sans quoi elle n’aurait point de succès. Notre-Seigneur
me disait aussi qu’il fallait faire connaître le désir qu’Il a
de voir cette œuvre s’établir, leur en faire la nature et ses
précieux avantages. Et Il m’a dit :
— Tous ceux qui
embrasseront cette œuvre et qui véritablement s’y dévoueront ne
mourront pas de la mort éternelle. Je défendrai leur cause
devant mon Père et je leur donnerai le royaume du ciel. Que ces
promesses ne vous étonnent point, car cette œuvre est l’essence
de la charité, et ceux qui ont la charité ont la vie.
D’ailleurs, je leur accorderai des grâces de préservation.
Voilà deux fois que
Notre-Seigneur me fait ces magnifiques promesses. Puissent-elles
être reçues avec actions de grâce pour la plus grande gloire de
Dieu et le salut des associés de l’Œuvre de la Réparation des
blasphèmes! Que le Saint Nom de Dieu soit béni! ».
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