LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Sœur Marie de Saint-Pierre
(Perrine Éluère)
1816-1848

JOURNAL SPIRITUEL

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Aux pieds de Jésus pour la France

« Permettez-moi e vous dire, en toute simplicité, ce qui s’est passé aujourd’hui dans mon âme, après la sainte communion. Notre-Seigneur m’avait dit de me présenter à Lui au non de la France et de le recevoir dans le royaume de mon âme en qualité de Roi, Lui offrant ma communion en esprit de réparation pour les crimes dont la France est coupable et surtout son divin Père et son Épouse, la sainte Église. Après avoir reçu ce divin Roi, j’ai été fortement appliquée à Le prier pour notre patrie. Alors Il s’est communiqué à mon âme et Il m’a fait entendre qu’il me chargeait de la France, qu’Il me faisait son ambassadeur pour traiter de paix avec Lui ; qu’il fallait alors que je me tienne à ses pieds au très Saint-Sacrement, en grande humilité, priant pour la France et pour l’établissement de l’Œuvre de la Réparation. Ensuite Il m’a fait entendre de bien peser les obligations de la charge qu’Il m’imposait et que quand un ambassadeur se retire du royaume, que c’est signe de guerre. Notre-Seigneur voulait me faire comprendre de ne pas me retirer volontairement de sa présence au très Saint-Sacrement, où je dois me tenir en esprit au nom de la France. Alors, j’ai dit à peu près ces paroles à Notre-Seigneur: “Mon Dieu, je me suis donnée toutes à vous pour l’accomplissement de vos desseins; opérer en moi selon votre sainte volonté”. Et je me suis prosternée la face contre terre, adorant les desseins de Dieu, qui se sert de tout ce qu’il y a de plus pauvre et de plus misérable en ses œuvres, Le priant de me rendre propre à ses desseins et de les accomplir Lui-même en moi.

Pour cette adoration de Jésus au Saint-Sacrement, voilà plusieurs jours que Jésus m’y applique en sortant du Chœur pour aller vaquer à mes occupations. Je laisse mon cœur et mon esprit aux pieds de notre bon Sauveur et, de tous les endroits de la maison où je me trouve, je tâche de le regarder et de Lui tenir compagnie. Voilà l’exercice intérieur que Notre-Seigneur demande de moi, et Il veut que je sois là, à ses pieds, au nom de la France. Voilà à peu près, ma Révérende Mère, ce qui s’est passé dans mon âme pauvre et pécheresse... » [1]


[1] Lettre du 27 février 1844.

   

 

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