« Permettez-moi e
vous dire, en toute simplicité, ce qui s’est passé aujourd’hui
dans mon âme, après la sainte communion. Notre-Seigneur m’avait
dit de me présenter à Lui au non de la France et de le recevoir
dans le royaume de mon âme en qualité de Roi, Lui offrant ma
communion en esprit de réparation pour les crimes dont la France
est coupable et surtout son divin Père et son Épouse, la sainte
Église. Après avoir reçu ce divin Roi, j’ai été fortement
appliquée à Le prier pour notre patrie. Alors Il s’est
communiqué à mon âme et Il m’a fait entendre qu’il me chargeait
de la France, qu’Il me faisait son ambassadeur pour traiter de
paix avec Lui ; qu’il fallait alors que je me tienne à ses pieds
au très Saint-Sacrement, en grande humilité, priant pour la
France et pour l’établissement de l’Œuvre de la Réparation.
Ensuite Il m’a fait entendre de bien peser les obligations de la
charge qu’Il m’imposait et que quand un ambassadeur se retire du
royaume, que c’est signe de guerre. Notre-Seigneur voulait me
faire comprendre de ne pas me retirer volontairement de sa
présence au très Saint-Sacrement, où je dois me tenir en esprit
au nom de la France. Alors, j’ai dit à peu près ces paroles à
Notre-Seigneur: “Mon Dieu, je me suis donnée toutes à vous pour
l’accomplissement de vos desseins; opérer en moi selon votre
sainte volonté”. Et je me suis prosternée la face contre terre,
adorant les desseins de Dieu, qui se sert de tout ce qu’il y a
de plus pauvre et de plus misérable en ses œuvres, Le priant de
me rendre propre à ses desseins et de les accomplir Lui-même en
moi.
Pour cette
adoration de Jésus au Saint-Sacrement, voilà plusieurs jours que
Jésus m’y applique en sortant du Chœur pour aller vaquer à mes
occupations. Je laisse mon cœur et mon esprit aux pieds de notre
bon Sauveur et, de tous les endroits de la maison où je me
trouve, je tâche de le regarder et de Lui tenir compagnie. Voilà
l’exercice intérieur que Notre-Seigneur demande de moi, et Il
veut que je sois là, à ses pieds, au nom de la France. Voilà à
peu près, ma Révérende Mère, ce qui s’est passé dans mon âme
pauvre et pécheresse... »
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