CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

SAINTE
Gemma Galgani
vierge, passioniste, stigmatisée
(1878-1903)

BIOGRAPHIE

2
Les stigmates

2-1-Les faits

C’est le 8 juin 1899, que Gemma fut stigmatisée pour la première fois. La stigmatisation se renouvela pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi soir vers 20 heures, pour disparaître le vendredi vers 15 heures. Dans son autobiographie, rédigée sur l’ordre de son directeur, religieux passionniste, le Père Germano qu’elle rencontra en septembre 1900, Gemma raconte: “C’était le soir: soudain, plus rapidement qu’à l’accoutumée, je ressentis intérieurement une douleur de mes péchés plus vive que jamais. Cette douleur me rendit pour ainsi dire comme morte.

Après cela, je sentis toutes les puissances de mon âme se rassembler: mon intelligence ne connaissait plus que mes péchés et l’offense faite à Dieu; ma mémoire me les rappelait tous et me faisait voir tous les tourments que Jésus avait soufferts pour me sauver; ma volonté me les faisait détester pour les expier. Une foule de pensées m’assaillit l’esprit: pensées de douleur, d’amour, de crainte, d’espérance et de réconfort.

À ce recueillement intérieur succéda bientôt le ravissement des sens. Je me trouvai devant ma Maman du ciel qui avait à sa droite mon ange gardien. Il m’ordonna tout d’abord de réciter l’acte de contrition. Lorsque je l’eus terminé, ma Maman m’adressa ces paroles : “Ma fille, au nom de Jésus tous tes péchés te sont remis.” Puis elle ajouta :

– Jésus, mon fils, t’aime tant et veut te faire une grâce; sauras-tu t’en rendre digne ?

Ma misère ne savait que répondre. Elle ajouta encore :

– Je serai pour toi une mère, te montreras-tu ma vraie fille ?

Elle ouvrit son manteau et m’en recouvrit.

À cet instant Jésus apparut avec toutes ses plaies ouvertes. De ces plaies ne sortait plus du sang, mais comme des flammes de feu qui en un instant vinrent me toucher les mains, les pieds et le cœur. Je me sentis mourir, je serais tombée par terre. Mais ma Maman me souriait et me recouvrait toujours de son manteau. Je dus rester dans cette position plusieurs heures. Puis ma Maman me baisa au front; tout disparut, et je me retrouvai à genoux par terre. Mais je sentais encore une forte douleur aux mains, aux pieds, au cœur.

Je me levai pour me mettre au lit et m’aperçus qu’il sortait du sang aux endroits où j’avais mal. Je les recouvris le mieux possible,  puis, aidée par mon Ange, je pus monter sur le lit. Ces souffrances et ces peines, au lieu de m’affliger, m’apportaient une paix parfaite. Le matin, je pus aller communier avec peine et je mis une paire de gants pour me cacher les mains. Je ne pouvais tenir debout, à chaque instant je croyais mourir. Ces douleurs durèrent jusqu’à trois heures le vendredi, fête solennelle du Sacré-Cœur de Jésus.”

Désormais, toutes les semaines, du jeudi soir aux environs de vingt heures, jusqu’au vendredi quinze heures, le même phénomène se reproduisait. Il faut ajouter à cela que Jésus lui-même, le jeudi, enfonçait sa couronne d’épines sur la tête de Gemma, ce qui lui causait de violentes douleurs de tête.

2-2-L’entourage

L’entourage familial trouvait le comportement de Gemma quelque peu étrange. Elle quittait rarement sa chambre et portait toujours des gants. Mais assez vite la vérité fut connue et Gemma devint la proie de la curiosité des gens. Rapidement les médecins et les neurologues voulurent examiner le cas Gemma Galgani... L’un deux, le docteur Pfanner prétendit qu’il s’agissait d’hystérie. Toutefois, la plupart des témoins étaient d’accord pour reconnaître la bonne santé physique et psychologique de Gemma. Et le remarquable équilibre ainsi que le calme et la paix qu’elle conservait malgré ces événements déconcertants.

Sur le plan spirituel, Gemma continua à être suivie par son  confesseur habituel: Mgr Volpi, évêque auxiliaire de Lucques. Plus tard, Gemma correspondit très fréquemment avec le Père Germano, prêtre passionniste, éloigné géographiquement. Jésus exigeait que ces deux prêtres fussent tenus régulièrement informés de ce qui se passait chez Gemma.

Mais la vie de Gemma dans sa famille était devenue intolérable. Elle rencontra providentiellement la famille Gianini qui l’accueillit avec amour. La famille Giannini comptait déjà 11 enfants. Gemma pourrait s’occuper d‘eux. La tante, Cécilia Giannini, qui vivait également au sein de cette grande famille, sera non seulement la confidente de Gemma, mais son appui le plus sûr. C’est à elle que le Père Germano demandera de noter soigneusement chaque incident qui pourrait survenir et de lui en faire part, afin qu’il puisse donner à Gemma les directives indispensables pour suivre vraiment les appels du Seigneur.

   

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