 |
I - Les
attributs du Cœur Eucharistique
Cœur de Jésus,
Cœur Eucharistique de Jésus,
Tu es la Tendresse du Père
dans l’amour de l’Esprit-Saint!
I-1-Le Coeur
Eucharistique de Jésus, c’est la tendresse du Père pour les hommes
On oublie souvent,
quand on parle de l’amour, de mentionner la tendresse qui évoque un
amour proche, intime, plein de sollicitude, de bonté, de délicatesse, de
gentillesse, plein de la sensibilité qui caractérise l’amour que se
portent les hommes, êtres de chair et de sang qui ne peuvent connaître
que par leurs sens. Nous sommes chair, corps et âme, et pas seulement
esprit, pas seulement intellect. Et, de la même manière que les êtres
qui s’aiment savent se donner des signes extérieurs de leur amour
mutuel, nous avons parfois besoin des caresses de la tendresse de Dieu,
nous avons parfois besoin de “sentir” que Dieu est un Père plein
d’Amour, et une Mère qui sait câliner ses petits.
Tous les hommes,
quels qu’ils soient, sont généralement pleins de gentillesse, pleins
d’amour et de tendresse pour ceux qui les aiment... Alors, pourquoi nos
contemporains n’aiment-ils plus leur Seigneur et leur Dieu? Et pourquoi
notre monde en folie veut-il chasser l’Amour, veut-il bannir la vie.
Jésus a parfois
pleuré sur Jérusalem, et Il continue à pleurer sur notre monde. Les
pleurs de Jésus sont l’expression de sa tendresse ignorée, blessée,
incomprise, oubliée, méconnue, outragée, humiliée. Jésus pleure aussi
pour ceux qui souffrent, ayant chassé l’Amour. Car sa tendresse est
toujours donnée à tous les hommes, même s’ils se sont égarés, souvent
malgré eux ou à leur insu. Et la tendresse de Dieu au milieu de nous,
c’est le Cœur de Jésus présent dans son Eucharistie, c’est son Cœur
Eucharistique.
Eucharistie, Cœur de
Jésus, Cœur Eucharistique de Jésus, tendresse de Dieu pour nous, ses
enfants! Pourquoi ne le savons-nous plus? Dieu le Père est tendresse
pour le Fils et pour nous. Dieu le Fils est tendresse pour nous dans son
Eucharistie. Dieu Esprit est tendresse d’Amour dans la Trinité Sainte.
Les grands saints,
qui furent tous des mystiques, ont été, inévitablement, marqués par leur
milieu, leur éducation et leur époque: c’est normal, car Dieu se sert de
ses instruments tout en conservant leurs caractéristiques propres. Mais
un constat s’impose: lorsque les mystiques retranscrivent les paroles
qu’ils ont reçues de Dieu, le style de leurs phrases est toujours le
même: le style de Dieu. Et ces paroles qui viennent de Dieu sont
toujours empreintes d’une ineffable tendresse. Ainsi, avec des
expressions parfois différentes, le Seigneur redit toujours la même
chose: “Mes enfants, si vous saviez combien Je vous aime! Ah! si l’on
connaissait l’immensité de ma Miséricorde! Mes enfants Je vous aime
tant! Je vous attends dans les tabernacles: pourquoi ne venez-vous pas?
Je mendie votre amour, aimez-moi. Demandez, demandez mes grâces, plus
vous les demanderez, plus Je vous en enverrai. Ne comprenez-vous pas
combien Je vous aime, combien Je veux que vous M’aimiez? Ne Me laissez
pas seul dans les tabernacles, c’est pour vous que Je suis là.”
Quel
Amour, que l’amour de notre Dieu. Et quelle tendresse aussi!... Pourquoi
ne la comprenons-nous plus?
I-2-Le Coeur
Eucharistique de Jésus, c’est la joie de Dieu, la joie du Père
Cœur Eucharistique
de Jésus, Tu es la Joie de Dieu.
Jésus envoie-nous
ton Esprit-Saint pour qu’Il remplisse nos cœurs de ton Amour, de la joie
de ton Eucharistie et de l’humilité de ton Cœur Eucharistique. Envoie
sur nous ton Esprit-Saint pour qu’il nous fasse découvrir le bonheur de
ton Cœur Eucharistique.
Certains martyrs
contemporains nous bouleversent lorsqu’ils racontent les longues années
de leurs martyres dans les prisons communistes. Ainsi, Mgr Van Thuan,
archevêque de Saïgon, qui passa treize ans en prison, s’inquiétait
beaucoup de son diocèse au début de son emprisonnement. Alors le
Seigneur lui montra qu’il fallait distinguer entre Dieu et les œuvres de
Dieu, et lui fit comprendre qu’il devait choisir Dieu, et pas les œuvres
de Dieu.
Et Mgr Van Thuan
raconte comment, avec trois gouttes de vin, une goutte d‘eau et un petit
morceau d’hostie, le soir, dans l’obscurité, caché sous une couverture,
il célébra les plus belles messes de sa vie. Et il se souvient de la
manière dont, sous les moustiquaires, il passait la communion aux
prisonniers chrétiens.
Mg Van Thuan raconte
également comment, chaque semaine, après les séances de lavage de
cerveau, il profitait des pauses pour distribuer à chaque groupe de la
prison un petit sachet (de papier à cigarette récupéré) contenant une
parcelle de l’Eucharistie: “L’un des prisonniers du groupe a
l’Eucharistie dans sa poche. Ils sont heureux parce qu’ils se savent
près de Jésus. Et le soir, ces prisonniers, qui souvent ont abandonné la
pratique ou vivent une vie plus ou moins chrétienne, retournent de plus
en plus vers Jésus. C’est l’Eucharistie qui opère la conversion et
chaque soir, l’un après l’autre, fait l’Heure Sainte, pour veiller
auprès de Jésus pendant la nuit, malgré les fatigues du jour.”
Cœur Eucharistique
de Jésus, Joie de Dieu, Tu es vraiment la joie des hommes, Tu es la
force qui nous soutient dans les combats de la vie, Tu es la Vie, notre
vie, celle que ta bonté nous donne, la Vie de Dieu, ta vie d’Amour que
Tu nous confies pour que nous fassions tes délices. Jésus-Eucharistie,
plus nous Te contemplons, plus nous découvrons ta joie et ton humilité.
Car, Jésus-Hostie,
quand nous contemplons ta solitude dans les tabernacles, nous
contemplons ton humilité; nous nous effrayons du mépris dans lequel on
Te tient parfois... Et nous sommes souvent bouleversés à cause des
innombrables sacrilèges qui se commettent car on ne sait même plus que
Te recevoir en état de péché mortel, c’est un sacrilège, car les gens ne
savent plus ta présence, ta Présence réelle dissimulée dans l’Hostie,
dans toutes les Hosties, étincelles d’amour de ton Amour divin. Et
devant ces faits graves nous nous insurgeons: Seigneur, agis, cesse de
Te laisser faire ainsi, de Te laisser malmener, outrager, humilier.
Jésus, Tu es Puissant, Tu es la Force de Dieu, Tu es la Vie, Tu es la
Vérité. Fais que nous la connaissions ta Vérité! Tu es le Chemin:
montre-le nous. Jésus, fais quelque chose, manifeste-Toi!
Nous avons
probablement raison de nous émouvoir ainsi, mais peut-être oublions-nous
l’essentiel. Jésus, Tu devais rester humble dans ton Eucharistie, Toi,
doux et humble de Cœur. Tu devais demeurer dans une extrême petitesse
pour atteindre tous les petits de la terre, tous les humbles de la
terre, les méprisés de nos sociétés, les oubliés des lois sociales, les
blessés par le manque d’amour. Tu devais être solitaire pour entrer dans
les cœurs délaissés et trop abandonnés. Tu devais être méconnu pour
atteindre les persécutés, les prisonniers des prisons des régimes
totalitaires, pour rendre leur liberté aux prisonniers à cause de ton
nom. Tu devais être oublié pour que ceux que l’on oublie ne soient plus
seuls.
Tu devais rester
petit pour pouvoir aller jusque dans les cœurs les plus meurtris par la
haine des hommes. Tu devais être prisonnier pour nous donner ta liberté.
Tu devais souffrir la haine des bourreaux de tous les temps pour leur
porter ton Amour...
Jésus, ton
Eucharistie, c’est ta Joie. Ton Eucharistie c’est ta Présence qui
apaise, qui panse les plaies, qui redonne courage, qui donne l’espérance
et qui permet aux désespérés de pouvoir vivre encore et de trouver ta
Joie. Jésus ton Eucharistie, c’est la joie qui console les cœurs des
hommes pécheurs.
Jésus, ton
Eucharistie, c’est notre consolation. Merveille des merveilles! Jésus,
dans ton Eucharistie Tu es Joie, Tu es Vie. Et ton humilité, Jésus,
c’est ta grandeur! Mais voici ce qui étonne encore plus: ton Eucharistie
est joie malgré l’humilité de ton Cœur Eucharistique, car elle fut la
consolation de ton Agonie à Gethsémani.
I-3-Le Coeur
Eucharistique de Jésus, c’est la Fierté du Père
Sainte Catherine de
Sienne a rapporté ce que le Père lui avait fait comprendre à propos de
son Fils, quand Il se laissait “aller” à contempler son Fils, le
“doux et amoureux Verbe”: “Il a couru avec une grande
sollicitude à l’ignominieuse mort de la Croix, Il a accompli l’obédience
qui Lui avait été imposée par Moi, son Père, sans se dérober ni à la
douleur, ni aux outrages, sans reculer ni devant votre ingratitude, ni
devant votre ignorance qui ne voulait point reconnaître un tel bienfait,
ni devant les persécutions des juifs, ni devant les railleries, les
affronts, les calomnies et les cris de la foule.
Rien ne L’arrêta...
afin que par son combat Il vous arrachât des mains du démon et vous
libérât de la plus perverse des servitudes.”
Ou encore [1]:
“...tel un amoureux et un véritable obéissant, Il courut vers
l’ignominieuse mort de la Croix pour vous donner la vie, non point en
vertu de son humanité, mais en vertu de ma divinité que ma Providence a
voulu unies pour punir la faute qui avait été commise contre Moi... Se
dépouillant Lui-même, Il vous revêtit d’innocence et de grâce...”
Jésus est le Pont
qui mène au Père: “Suivez-Le car nul ne peut venir à Moi, le Père,
sinon par Lui... Mes élus, -mes fils- en suivant la voie de dessus (les
vertus), c’est-à-dire le Pont, suivent et n’abandonnent pas la voie de
la vérité (la vérité qui est le Fils du Père) et cette vérité est une
porte puisqu’Elle-même a dit: “Nul ne peut venir aller au Père sinon par
Moi.”
Et encore: “Il
est la porte et la voie par où l’on passe pour venir en Moi qui suis
l’océan de paix.” Ceux qui Le suivent et L’imitent courageusement
“se sont revêtus de l’homme nouveau.”
Dans l’Église,
explique Dieu, l’homme qui cherche l’honneur de Dieu, deviendra un fils
très cher, et Il ajoute: “Il reposera, avec mes autres
serviteurs, sur la poitrine de mon Fils unique dont J’ai fait un Pont
afin que vous puissiez tous atteindre la récompense de toutes les peines
que vous avez endurées.“
Dieu admire ce Pont,
son Fils unique: “...Regarde ce Pont qu’est mon Fils unique. Vois sa
grandeur: il touche le Ciel d’un côté et la terre de l’autre. Ce que tu
vois est donc la grandeur de la déité unie à la terre de votre humanité.
C’est pourquoi Je dis qu’il remplit l’espace depuis le Ciel jusqu’à la
terre, grâce à l’union que J’ai consommée dans l’homme.”
Ces textes sont
étonnamment bouleversants. Dieu le Père, Un avec le Fils, admire le
Fils. Le Père admire l’obéissance et l’humilité du Fils! Il nous fait
aussi Le regarder pour contempler sa grandeur, cette grandeur qui s’est
manifestée par son obéissance à la volonté terrible du Père pour le
salut des hommes. Dieu le Père admire amoureusement Dieu le Fils, son
Fils, son unique. C’est toujours étonnant de constater à quel point le
Père aime et admire le Fils dans son obéissance et son humilité sur le
Chemin de la Croix.
Dieu le Père est
fier de son Fils et ne se lasse pas de L’admirer! Et nous? Contemplons
le Fils que le Père admire tant. Contemplons le Fils présent dans son
tabernacle. Dans l’Hostie, Jésus est en nous et nous donne la Vie. Nous
ne voyons qu’un tout petit morceau de pain trempé dans quelques gouttes
de vin. Mais Jésus est là, tout entier malgré la petitesse qui ne peut
cacher complètement sa Grandeur divine. Oh! La grandeur de Jésus, le
Fils! Le Père la révélait à Sainte Catherine. Et le Père ne pouvait
taire l’admiration qu’Il avait pour Jésus, son Fils: le Père était si
fier de Jésus dans son Eucharistie.
Adoration
Ô Jésus! Le Père est
fier de Toi, fier de ta Grandeur, mais surtout de ta Grandeur qui se
révèle encore plus dans ton obéissance et dans ton humilité. Que dire
alors de ton Eucharistie? Ô Jésus! Tu es au Cénacle, le Père glorifie
son Fils dont le Cœur est dans le Cœur du Père. Jésus est venu pour
cette Heure, son Heure, mais aussi l’Heure de la Volonté du Père. Car le
Fils aime le Père autant que le Père aime le Fils, et leur volonté
d’Amour est une.
Le Fils aime aussi
les hommes, tous les hommes, ses enfants dont Il connaît la fragilité
qu’Il a longuement expérimentée durant les trente années qu’Il a passées
avec eux. Il connaît aussi leur capacité d’aimance, et Il a tellement
apprécié l’amour de la Maman... Le Fils retourne au Père, et c’est sa
joie; mais Il ne peut abandonner les hommes qu’Il aime d’un Amour de
prédilection. Et pour rester avec eux, avec toutes ces âmes humaines
dont Il fera ses épouses, Jésus invente l’Eucharistie...
L’Eucharistie, c’est
le Cœur brûlant d’Amour de Jésus qui retourne au Père. L’Eucharistie,
c’est aussi le Cœur brûlant d’Amour de Jésus qui veut rester avec nous
sur la terre.
Jésus est dans
l’Eucharistie, Il est avec le Père, dans le Père. Il contemple le Père
et le Père Le contemple et L’admire. Quelle fierté pour le Père d’avoir
un tel Fils!
Le Père admire le
Fils Unique et L’aime dans son Eucharistie: quelle trouvaille Il a eue
là! Le Cœur du Père s’émeut, son Amour fond pour Lui. Le Cœur du Père
rejoint le Cœur du Fils. Le Cœur Eucharistique de Jésus, quelle fierté
pour le Père!.
I-4-Le Coeur
Eucharistique de Jésus, c’est l’Amour du Père pour nous
Jésus, sachant que son Heure était venue
de passer de ce monde au Père,
comme Il avait aimé les siens,
Il les aima jusqu’à la fin.
Le
Cœur Eucharistique de Jésus,
c’est l’Amour du Père
pour l’Église du Fils
Le Cœur de Jésus est
toujours Eucharistique. Son Cœur éternel, uni au Cœur du Père, rayonne
toujours, comme une immense Hostie de Feu, sur son Église sainte et
immortelle. Car le Cœur Eucharistique, c’est Jésus Lui-même offert à son
Église, c’est son Amour, c’est Lui, éternellement Lui, pour lui donner
l’Esprit, pour lui donner l’Amour.
Le Cœur
Eucharistique de Jésus, c’est l’Amour du Père pour l’Église du Fils.
“Jésus sachant que
son Heure était venue de passer de ce monde au Père, comme il avait aimé
les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin.”
Il nous est souvent
difficile de comprendre la double nature humaine et divine de Jésus,
surtout au moment de sa Passion. Quand la Passion n’est encore
qu’imminente, on peut comprendre que son Être, unifié, entre pleinement
dans la volonté du Père. Il est Dieu, Fils de Dieu, et Il est Amour.
Dans quelques heures Il sera torturé et crucifié, mais c’est la volonté
du Père que la réparation des blessures faites au Corps, se fasse ainsi:
on ne peut soigner des blessures, et les guérir que par des opérations
et des cicatrisations douloureuses, tout le monde a vécu çà, et c’est
facile à comprendre. Et Lui, Jésus, Dieu et Homme, le sait bien puisque,
Verbe de Dieu, Créateur, Il sait ce qu’Il a mis dans l’homme. C’est donc
“normal” qu’aimant les hommes comme Il le fait, Il veuille les sauver,
et pour cela, “les aimer jusqu’à la fin.”
Où les choses
s’obscurcissent, c’est quand le Mystère Pascal se concrétise dans
l’humanité du Christ. Où se cache donc sa divinité pour que son corps
d’homme crie vers le Père sa souffrance insoutenable? Pourtant, il n’y a
pas si longtemps qu’Il a tout accepté, que le Père L’a glorifié, que
tout en Lui était Action de Grâces: “Jésus rendit grâce, puis Il prit
le pain...” Le Cœur de Jésus n’était alors qu’action de grâces,
Cœur Eucharistique jusqu’à la consommation des siècles. Le Cœur amoureux
de Jésus, tourné vers le Père rend grâce au Père, son Cœur rejoint le
Cœur du Père dans l’étreinte d’Amour éternelle de l’Amour du Père et du
Fils. Son Cœur ne fait plus qu’un avec le Cœur du Père, car son Amour
pour le Père, c’est l’Amour du Père pour le Fils. Le Cœur Eucharistique,
c’est l’Amour du Père et du Fils pour tous les hommes pécheurs que nous
sommes.
Le Cœur qui nous
donne l’Eucharistie, ce miracle de l’Amour de Jésus, c’est aussi l’Amour
du Père. L’Amour de Jésus, et l’Amour du Père ne sont qu’un unique
Amour, l’Amour du Père et du Fils. Et Lui, Jésus, peut, au moment de Se
donner aux hommes, rendre grâces au Père. Il le peut de toute sa
personne, car pour l’instant sa divinité est toujours présente, sensible
et active en Lui. Sa divinité sera toujours active jusqu’à son arrivée à
Gethsémani. Mais après, que se sera-t-il passé pour que Jésus crie vers
le Père d’éloigner de Lui le Calice d’amertumes qu’Il devra boire? Le
calice qu’Il voit déjà car, Fils de Dieu, Fils du Père, présent dans la
très Sainte Trinité, Il EST et Il voit, et sa volonté, c’est la volonté
de Dieu, c’est la volonté du Père avec qui Il EST UN.
Oui, le Cœur
Eucharistique de Jésus, c’est vraiment l’amour du Père.
I-5-Le Cœur
Eucharistique de Jésus, c’est la Gloire de Dieu
Cœur Eucharistique
de Jésus, Tu es la fierté du Père, mais Tu es aussi sa Gloire.
Pour donner du
fruit, il faut que les fleurs soient fécondées. En est-il de même des
fleurs de sainteté que le Seigneur remet à chacun de nous au moment de
notre Baptême? Mais comment les féconder ces fleurs qui devront produire
des fruits de sainteté? Oui, comment? Pour féconder des fleurs, il faut
du pollen, mais où est le pollen? Et quel pollen sera capable de
transformer des fleurs trop terrestres, trop humaines en fruits de
sainteté?
Jésus, le pollen qui
produit en nous des fruits de sainteté, ne serait-ce pas votre
Eucharistie?
La Gloire de Dieu,
dit un psaume, c’est l’homme vivant, l’homme vivant éternellement, donc
l’homme devenu saint... Le pollen qui rend saintes les âmes c’est
l’Eucharistie du Seigneur, ce sont ces milliards d’étincelles d‘Amour
Eucharistique qui féconde les fleurs du bouquet baptismal pour produire
des fruits de sainteté.
Ô mon Seigneur! si
votre Eucharistie est le Pollen sacré qui féconde les fleurs pour
qu’elles produisent des fruits de sainteté, de la même façon que la
sainteté de l’homme vivant en Dieu est la Gloire du Père, alors, Jésus,
votre Eucharistie, votre Cœur Eucharistique qui féconde les fleurs de
sainteté, c’est la Gloire du Père! Ô mon Seigneur, laissez-nous quelques
instants pour contempler cette merveille: votre Cœur Eucharistique,
fierté du Père, est aussi sa gloire...
Ton Cœur
Eucharistique, Jésus, ton Corps Sacré, Pollen divin que Tu nous partages
tous les jours, ton Sang versé pour l’éternelle joie, c’est la Gloire du
Père! Jésus fait homme pour sauver les hommes, Jésus obéissant jusqu’à
la mort, et la mort sur une Croix, Jésus humilié, méconnu, rejeté et
maintenant délaissé, Jésus eucharistié dans une éternelle action de
grâce, Jésus, Tu nous donnes ton Cœur qui résume tout ce que Tu es pour
nous, Tu nous partages la Gloire du Père quand Tu nous donnes ton
Eucharistie!...
Quand Judas fut
sorti du Cénacle, Jésus dit: “Maintenant le Fils de l’Homme a été
glorifié, et Dieu a été glorifié en Lui. Si Dieu a été glorifié en Lui,
Dieu aussi le glorifiera en Lui, et Il Le glorifiera bientôt.” (Jean
XIII, 31-32)
Jésus, Tu viens
d’instituer l’Eucharistie, ta dernière Action de Grâce avant ta Passion.
Judas est parti, ton Heure est arrivée. Elle est inéluctable, et Tu l’as
acceptée: d’ailleurs c’est pour cette Heure que Tu étais venu. Depuis
toujours Tu attendais cette Heure; d’un grand désir Tu avais désiré
manger cette Pâque avec tes disciples avant de souffrir. Cette heure,
c’est ta Gloire; cette Pâque éternelle, c’est ta Gloire. Tu vas vers la
mort abjecte qui T’attend et qui sera ta Gloire. En ce moment de ton
dernier repas, en ce moment où Tu viens d’accepter la terrible volonté
du Père, du Père qui Te glorifie, Tu penses d’abord à nous, tous les
hommes pécheurs, à nous qui allons Te crucifier mais qui ne savons pas
vraiment ce que nous faisons.
En ce moment de ton
dernier repas où le Père vient de Te glorifier, où Tu retournes au Père,
Tu penses à nous, Jésus, à tes pauvres enfants que Tu ne veux pas
laisser orphelins. Tu penses à nous, Jésus, pour ne pas nous abandonner,
pour rester avec nous, avec chacun de nous, dans tous les lieux, et
pendant tous les siècles... Jésus, à cause de nous, Tu vas mourir dans
l’horreur, et c’est à nous que Tu penses, et Tu nous donnes ton
Eucharistie, ton Corps et ton Sang que Tu nous avais promis comme
nourriture et comme breuvage, ton Corps et ton Sang livrés dans l’Action
de Grâce.
Jésus, Tu nous
donnes ta chair à manger et ton sang à boire pour que nous ayions la vie
en nous, ta Vie. Jésus, Tu T’en vas vers le Père, mais Tu restes avec
nous. Tu vas vers la Gloire du Père, vers ta Gloire, et Tu restes dans
l’Eucharistie, ta Gloire aussi. Jésus, Tu es glorifié dans ton
Eucharistie, et ton Cœur Eucharistique, c’est l’expression, c’est le
Cœur de ta Gloire. Jésus, Tu es glorifié, et c’est par l’Eucharistie que
Tu manifestes ta Gloire. Dans ton Eucharistie, Tu es là, avec nous, et
glorieux.
Dans chaque
étincelle d’Amour eucharistique, Jésus, Tu es là, présent, glorieux car
glorifié par le Père, juste avant ta Passion. Jésus, Tu es là, mais nous
ne Te voyons pas et nous voudrions Te voir. Nous savons que Tu es là,
dans ta Gloire, mais nous savons que ne pourrions pas, pécheurs que nous
sommes, supporter ta Gloire: elle trop grande, trop brillante, trop
lumineuse, trop brûlante... Alors Tu voiles ta Gloire car Tu veux que
nous restions avec Toi, près de Toi, pour T’aimer, brûler de ton Amour,
et comprendre ton Amour. Tu veux que nous restions près de Toi, vivants
et amoureux...
Jésus, nous
voudrions Te voir, nous voudrions T’entendre, mais le voile qui Te cache
est nécessaire à cause de notre faiblesse. Tu es glorieux, Jésus, dans
ton Eucharistie, mais Tu caches ta Gloire pour que nous puissions
T’approcher, pour que nous puissions T’aimer... et brûler de ton Amour.
Jésus, nous
T’adorons, Jésus glorieux dans ton Eucharistie, et nous T’aimons.
I-6-Cœur
Eucharistique de Jésus, Cœur de la Trinité
Nous
sommes pauvres devant Vous, Jésus,
devant votre présence eucharistique.
Nous sommes pauvres devant Vous Jésus,
qui êtes notre Amour, un merveilleux Amour!
Nous sommes pauvres d’amour,
pourtant nous savons que Vous nous aimez,
nous savons que Vous nous donnez tout l’Amour
dont nous avons besoin pour Vous en rendre un peu.
Le Cœur de Dieu,
c’est le Cœur de la Trinité, c’est le Cœur du Père et c’est le Cœur du
Verbe. Mais le Verbe s’est incarné, et le Christ,
Verbe-Fils-de-Dieu-fait-homme a vécu sur la terre, au milieu des hommes
qu’Il était venu sauver. Jésus-Christ, Fils de Dieu, Fils de l’Homme,
avant de retourner au Père, voulut nous faire un Don étonnant, le Don de
Lui-même, pour que nous ne restions pas orphelins. Le Cœur de Jésus nous
donnant l’Eucharistie, le Cœur de Jésus brûlant d’Amour pour nous, c’est
son Cœur Eucharistique. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est son Amour
qui se donne, c’est l’Amour du Père et du Fils, Amour tellement intense
qu’Il se personnifie dans l’Esprit-Saint...
Fermons les yeux:
nous voici dans la salle du Cénacle. C’est la Cène solennelle. Imaginons
les mains de Jésus, ses mains remplies de l’Amour de son Cœur
Eucharistique qui va se donner à nous, pour l’éternité. Nous voyons ses
mains changer les fruits de la terre et du travail des hommes: le blé
transformé en pain, le raisin transformé en vin, nous voyons ses mains
changer le pain et le vin en son Corps et en son Sang, afin qu’Il puisse
rester avec les enfants des hommes dont la compagnie fait ses
délices...
Mais bientôt l’Homme-Dieu
montre son Sacré-Cœur, son Coeur devenu Eucharistie. L’Homme-Dieu ouvre
les bras, l’Homme-Dieu devient Croix... L’Amour jaillit du Cœur de Jésus
et inonde la terre qu’Il sauve et vivifie.
Fermons les yeux: le
Cœur de Jésus est devenu Hostie, Hostie brillante, brûlante d’Amour. Et
nous comprenons soudain que l’Eucharistie, c’est Jésus, c’est le Verbe
de Dieu brûlant d’Amour pour sa Création et pour ses créatures choisies,
les hommes. Du Cœur Eucharistique jaillissent chaque jour des millions
de petites Hosties, étincelles d’Amour, étincelles vivantes que Jésus
nous envoie pour nous donner la Vie. Et nous comprenons que les millions
d’Hosties, semées de par le monde, sont vraiment le Cœur de Jésus, son
Cœur tout entier, le Cœur de Dieu-Amour, le Cœur du Père et du Fils, le
Cœur de l’Amour d’où jaillit l’Amour.
Plongeons-nous dans
le brasier de l’Amour divin d’où jaillissent les milliards d’Étincelles
d’Amour. Chaque jour nous pouvons saisir une de ces Étincelles, une
Hostie qui est Jésus, Dieu présent au milieu de nous, pour chacun de
nous. Quelle merveille, Seigneur! Oui, quelle merveille! Le Cœur
Eucharistique de Jésus, c’est son action de grâce, son Amour qui éclate,
en milliards d’étincelles, pour enflammer les coeurs, pour purifier les
âmes et leur donner la vie, sa Vie.
Le Cœur
Eucharistique de Jésus, c’est le Cœur de la Trinité, le Cœur de
Dieu-vivant, le Cœur de l’Amour Éternel. Le Cœur Eucharistique c’est le
Coeur de l’Homme-Dieu, Verbe Éternel de Dieu, Fils Unique du Père, le
Bien-Aimé de Dieu-Père qui a mis en Lui “toutes ses complaisances...”
Le Cœur
Eucharistique c’est le Cœur du Sacré-Cœur (le pléonasme est volontaire)
dont les bras accueillants, grands-ouverts, se fondent avec ceux de la
Croix. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est l’Amour né de l’étreinte
d’Amour du Père et du Fils et d’où jaillit l’Esprit, l’Esprit qui domine
tout et embrase les mondes dans la joie de Dieu Trinité...
Seigneur! Cœur
Eucharistique de Jésus, Cœur de la Trinité, Cœur de l’Amour Vivant, nous
Vous adorons...
Nous sommes pauvres d’Amour devant Vous ô Jésus... Si pauvres!
Et nous n’avons que notre pauvreté à Vous offrir.
Cette pauvreté remplit tout notre être, nous n’avons que cela.
Et si c’était cela que Vous vouliez de nous?
Jésus Eucharistie, ineffable présence,
don merveilleux du Dieu qui vient
à la rencontre de notre pauvreté!
Jésus, apprends-nous à T’aimer dans notre pauvreté,
Et comble-nous enfin,
de toutes les richesses de ta si riche pauvreté!
Jésus, pauvre, Tu es
notre richesse, notre seule richesse, car ta pauvreté nous donne tout en
nous révélant Dieu. Et chacun, en ton Cœur, ton Cœur Eucharistique, peut
découvrir tous les trésors de Dieu qui s’y trouvent cachés.
Jésus est tout
pour moi.
Jésus est tout pour
moi.
Il est mon Dieu, Il est mon âme, Il est ma vie.
Il est mon Ami, mon Amour,
Il est ma force, Il est ma joie.
Il est mon Maître et mon modèle, mon chemin et ma vérité
Il est l’espérance et la paix.
Il est mon émerveillement, mon étonnement
et mon adoration
Il est mon chant, Il
est ma science,
Il est ma sagesse, Il est tout ce que je sais.
Il est ma pureté et ma fécondité.
Il est ma contemplation
et mon admiration
Jésus, c’est ma
passion,
Jésus c’est ma brûlure, mon chagrin et ma consolation.
Il est mon Rédempteur,
Il est ma croix et mon Gethsémani
Il est ma souffrance et ma peine
Il est ma fascination
et mon adoration
Jésus est ma
miséricorde. Il est le Bon Berger.
C’est Lui qui me pardonne et qui me purifie,
C’est Lui qui me bénit
et c’est Lui qui m’accueille.
Il est ma douceur et ma reconnaissance,
ma suavité et ma tendresse
Il est toute richesse.
Il est tout mon bonheur.
C’est Lui ma consolation
et mon adoration
Il est mon Roi, Il
est mon Prince.
Il m’a blessé au coeur, Il m’as pris tout entier.
Je n’aime que Lui seul.
Il a brûlé mon âme
au feu de son Amour
Je n’aime que Lui seul,
c’est Lui que je désire.
Il est ma volonté, Il est ma liberté.
A Lui je m’abandonne.
Il est mon ciel et ma béatitude.
Sans Lui je ne suis rien
car Il est tout pour moi.
Car Il est mon Amour.
Qui saura chanter les immenses
richesses de la pauvreté divine de Jésus-Eucharistie?
[1] Traité
de la Providence
|