Les chapitres précédents ont
dû vous faire comprendre, aimable lecteur, comment
l’éternel
Époux ne cessait pas de faire éclater au dehors la grâce, dont il
comblait intérieurement son épouse. Nul ne peut tenir caché le feu qu’il
porte dans son sein, et l’arbre planté au bord des eaux courantes ne
peut manquer de produire du fruit en son temps ( Ps 1,3). La
vertu du Seigneur Jésus, ou plutôt le Seigneur Jésus lui-même, qui
habitait caché dans le coeur de notre vierge, se manifestait donc chaque
jour davantage et de diverses façons, non seulement en obtenant du Ciel
la grâce divine pour toutes sortes de pécheurs, comme je l’ai dit au
chapitre VII, non seulement en rendant vie et santé aux corps malades ou
morts, comme vous l’avez vu au chapitre VIII, mais aussi en commandant
aux esprits infernaux et en les chassant du corps des possédés. C’est
ainsi qu’au nom du Seigneur Jésus habitant en son coeur, Catherine
voyait s’incliner devant elle, toutes les puissances du ciel, de la
terre et de l’enfer (Phil 2,10) . Pour vous en assurer davantage,
considérez attentivement ce qui suit.
Il y avait à Sienne un homme
appelé dans le pays Ser Michel ou Ser Monaldo, et très entendu dans la
pratique du notariat et des écritures publiques. Je l’ai vu cent fois,
et c’est de sa bouche que j’ai appris ce que j’écris. Étant déjà avancé
en âge, et ayant eu de son mariage deux filles, il résolut, avec le
consentement de sa femme, de se donner tout entier au service de Dieu et
de consacrer les vierges, ses filles, au Christ Seigneur. Il s’adressa
donc à un monastère, fondé dans la ville sous le patronage de saint
Jean-Baptiste, et confia ses filles aux religieuses, qui y vivaient
cloîtrées, puis il s’établit lui-même, avec son épouse, tout près du
couvent, dont il administra, pour l’amour de Dieu, les affaires
temporelles. Il demeurait là depuis quelque temps, quand, par un juste
mais incompréhensible jugement de Dieu, une de ses filles devint
possédée du démon. Elle s’appelait Laurence et avait à peu près huit
ans. L’antique ennemi la tourmentait souvent et cruellement, et jetait
ainsi le trouble et l’effroi dans tout le monastère. Les Sœurs
refusèrent alors de garder plus longtemps avec elles la jeune fille et
obligèrent Ser Michel à la reprendre avec lui, en dehors du couvent.
Quand elle fut sortie du monastère, on s’aperçut que l’esprit mauvais,
qui la tourmentait, parlait fort bien latin, par la bouche de sa
victime, qui cependant ignorait complètement cette langue. Il répondait
aux questions les plus profondes et les plus difficiles, et révélait
souvent les péchés et l’état secret des cœurs. D’ailleurs beaucoup
d’autres signes encore montraient évidemment, que c’était bien un esprit
démoniaque, qui, par la permission de Dieu et pour un motif ignoré des
hommes, persécutait l’innocente enfant.
Les parents et les proches
de Laurence en étaient bien et cherchaient partout quelque moyen de
chasser l’esprit mauvais. Ils conduisirent la possédée aux reliques de
plusieurs saints dont les mérites et l’intercession pouvaient mettre cri
fuite le démon. Ils avaient surtout confiance en la vertu des reliques
du bienheureux Ambroise, des Frères-Prêcheurs. Ce saint s’est illustré
depuis plus de cent ans et s’illustre encore par de nombreux miracles;
il a un pouvoir tout spécial pour chasser les esprits immondes, et sa
chape et son scapulaire, encore intégralement conservés, font fuir
habituellement les démons du corps des possédés, ainsi que je l’ai vu
quelquefois, de mes propres yeux. Les parents de Laurence la
conduisirent donc à l’église des Prêcheurs, la placèrent sur le sépulcre
du bienheureux Ambroise, et lui imposèrent la chape et le scapulaire du
saint, en suppliant le Très-Haut de venir au secours de l’innocente
possédée. Mais, pour cette fois, il ne furent pas exaucés. Si la jeune
fille était ainsi tourmentée, ce n’était, je crois, ni à cause de ses
péchés, ni à cause des péchés de ses parents (Jn 9,3 ), dont j’ai
connu la vie très recommandable; mais Dieu voulait se servir de cette
possession pour glorifier notre sainte. Voilà pourquoi Ambroise, déjà
arrivé au terme de la béatitude, laissa faire ce miracle à Catherine,
qui était encore sur la terre. La puissance de notre sainte devait ainsi
se manifester aux fidèles, avant sa mort. Que dire encore ? Des
personnes qui connaissaient Catherine conseillèrent aux malheureux
parents de lui présenter Laurence. Ils accueillirent ce conseil avec
empressement et se firent annoncer à la vierge, qui répondit au
messager : " Hélas! je suis moi-même fort tourmentée chaque jour par les
esprits mauvais, qu’ai-je besoin d’entrer encore en lutte avec ceux qui
tourmentent les autres? " Sur cette réponse, au lieu de sortir par la
porte où elle devait nécessairement rencontrer ses importuns visiteurs,
elle monta sur une terrasse, et s’enfuit secrètement de la maison, si
bien qu’il fut impossible de la trouver. Les suppliants n’obtinrent donc
rien pour cette fois; mais l’humilité de la sainte, et sa crainte des
louanges humaines, n’avaient fait qu’augmenter leur confiance en son
pouvoir, et les rendre plus ardents à implorer son secours.
Ne pouvant plus arriver
jusqu’à elle, puisqu’elle avait défendu à toutes ses compagnes qu’on lui
parlât de cette affaire, ils eurent recours à Frère Thomas, son
confesseur, sachant bien que la sainte lui obéirait en tout. Ils le
supplièrent donc d’employer son autorité pour obliger Catherine à leur
venir on aide dans leur malheur. Frère Thomas compatit de tout cœur à
leur affliction; mais il savait bien n’avoir aucun pouvoir sur la vertu
miraculeuse de sa pénitente, et comme d’autre part il craignait son
humilité, il imagina l’expédient suivant. Il vint un soir à la maison de
la sainte, alors que celle-ci s’était momentanément absentée, et
introduisit avec lui la jeune possédée jusque dans l’oratoire de
Catherine; il y rencontra une des compagnes de la sainte et lui dit: "
Vous avertirez Catherine que je lui demande, au nom de l’obéissance, de
laisser cette jeune fille passer la nuit ici, et de la garder jusqu’au
matin. " Cela dit, il se retira en laissant là Laurence. Quelque temps
après, Catherine rentra, trouva l’enfant dans sa chambre, et reconnut
bien vite qu’elle était remplie de l’esprit du démon. Soupçonnant que
c’était bien la possédée qu’elle fuyait, elle dit à sa compagne: " Qui
donc a amené ici cette enfant? " Elle apprit alors quel était l’ordre de
son confesseur et, ne pouvant y échapper, elle se réfugia comme
d’habitude dans l’oraison et obligea la petite malade à s’agenouiller et
à prier avec elle. Notre vierge passa toute cette nuit à veiller dans la
prière, et à lutter avec l’ennemi. Mais pourquoi en dire davantage? Le
jour ne brillait pas encore que déjà le démon, vaincu dans la lutte,
avait été obligé par la vertu divine d’abandonner le corps de la jeune
fille, sans lui causer aucun dommage. Alexia, la compagne de Catherine,
ayant constaté cette guérison. courut annoncer, dès l’aurore à Frère
Thomas, que la possédée était délivrée de toute obsession diabolique.
Frère Thomas amena alors les parents de Laurence, qui, trouvant leur
fille complètement guérie, remercièrent en pleurant la sainte et le Dieu
tout-puissant. Ils voulaient emmener immédiatement leur enfant mais la
vierge du Seigneur, sachant par révélation ce qui devait arriver, leur
dit : " Laissez-la demeurer quelques jours avec nous ; il le faut pour
son parfait rétablissement. " Ils acceptèrent cette proposition
avec beaucoup de reconnaissance et se retirèrent bien Joyeux.
Catherine donna alors à
l’enfant de salutaires avis, lui apprit, par sa parole et son exemple, à
prier souvent et dévotement, et lui défendit de sortir de la maison,
pour aucun motif, avant le jour où ses parents devaient revenir la
chercher. Laurence observa fidèlement ces avis, et se montrait de jour
on jour mieux disposée. Or la maison où elle se trouvait était celle
d’Alexia, assez voisine, il est vrai, de la maison de la sainte.
Celle-ci, ayant voulu venir passer un jour dans sa propre demeure, y
emmena avec elle Alexia, ne laissant avec Laurence qu’une domestique. Ce
jour-là, après le coucher du soleil, alors qu’il faisait déjà sombre et
que la nuit tombait, Catherine appela Alexia et lui ordonna de prendre
en hâte son manteau, pour revenir avec elle à la maison où était restée
l’enfant. Alexia objecta qu’il n’était pas convenable pour des femmes de
voyager à travers la ville à cette heure. " Allons vite, lui
répondit Catherine, car le loup infernal a de nouveau attaqué notre
brebis, qui, une fois déjà, avait été arrachée à ses griffes. " Quand
elles arrivèrent auprès de Laurence, elles lui trouvèrent le visage bien
changé, tout rouge, avec un air furieux. " Ah! infernal dragon, s’écria
la sainte, tu as osé t’emparer une seconde fois de cette innocente
vierge! mais j’ai confiance au Seigneur Jésus, mon Sauveur et mon Époux;
tu seras chassé, cette fois, de telle façon que tu ne reviendras plus. A
ces mots, elle entraîna Laurence à l’oratoire, et, au bout de quelques
minutes, la ramena complètement guérie, ordonnant qu’on la conduisît se
coucher. Le matin venu, elle envoya chercher les parents et leur dit.
" Emmenez maintenant, en toute sécurité, votre fille avec vous, elle
n’aura plus jamais à souffrir de l’esprit mauvais. " Et cette
prophétie s’est pleinement réalisée, car Laurence, rentrée dans son
monastère, a continué d’y servir Dieu, sans avoir été tourmentée jusqu’à
aujourd’hui, alors que plus de seize ans se sont écoulés depuis sa
délivrance.
J’ai appris tous ces détails
de Frère Thomas, puis d’Alexia, et enfin du notaire Ser Michel, père de
Laurence. Cet homme a vénéré toute sa vie notre sainte, comme un ange de
Dieu, et pouvait à peine contenir ses larmes quand il racontait ce
prodige. Le récit de ces témoins me rendit curieux de connaître plus à
fond la manière dont cette délivrance s’était accomplie, et je le
demandai confidentiellement à Catherine. Je tenais surtout à savoir
pourquoi ce démon avait reçu de Dieu si grande liberté d’action qu’il
pût résister à la vertu des reliques et aux exorcismes. La vierge me
répondit qu’il avait été très difficile à vaincre, et qu’elle avait dû
poursuivre la lutte jusqu’à la quatrième heure de la nuit. Elle avait
beau lui ordonner de sortir, au nom du Sauveur, il refusait avec une
extrême insolence. Après avoir longtemps résisté, cet esprit mauvais,
voyant qu’il allait être obligé de partir, dit à la sainte:
" Si je sors d’ici,
j’entrerai en toi. " A quoi notre vierge répondit aussitôt : " Si
telle est la volonté du Seigneur, sans la permission de qui je sais que
tu ne peux rien faire, je me garderai bien d’y mettre obstacle et
d’accepter le moindre désaccord avec cette sainte volonté. " Ce
trait de véritable humilité abattit l’esprit superbe, et lui enleva tout
le pouvoir qu’il avait pris sur l’enfant. Cependant il tenait encore sa
victime à la gorge, qu’il soulevait convulsivement et faisait enfler.
Catherine y porta la main et, y traçant avec grande foi le signe de la
Croix, acheva d’en chasser le démon. Voilà, lecteur, ce que fut ce
prodige, comment il s’accomplit et quels ont été ses témoins, témoins
oculaires, qui m’ont eux-mêmes rapporté tous ces détails.
J’ai maintenant l’intention
de vous raconter un autre fait, qui vous montrera plus clairement encore
comment notre bonne sainte avait reçu du Seigneur plein pouvoir de
chasser les démons. Je n’étais pas présent à ce miracle, car, à cette
époque, Catherine m’avait envoyé auprès du Vicaire du Christ, le
seigneur pape Grégoire XI, pour certaines affaires de la sainte Église.
Mais je tiens mes renseignements de Frère Santo, l’anachorète dont nous
avons dit plus haut la miraculeuse guérison. Alexia et d’autres
personnes, alors compagnes de la sainte, m’ont aussi rapporté ce que je
vais écrire. Catherine se trouvait chez la noble et vénérable dame
Bianchina, veuve de Jean Angelino de Salimbeni, au château vulgairement
appelé Rocca, où j’ai passé moi-même plusieurs semaines, avec notre
vierge. Une femme du château fut saisie de l’esprit malin et si
terriblement tourmentée que tout le personnel de la maison s’en aperçut
bien vite. A cette nouvelle, dame Bianchina, compatissant au malheur de
sa servante, désirait vivement prier la sainte de venir au secours de
cette misère. Mais, sachant combien de pareilles demandes affligeaient
son humilité, et sur l’avis des compagnes de Catherine, elle lui fit
simplement présenter la possédée, espérant qu’en voyant cette
malheureuse notre vierge aurait le cœur ému de compassion et se
déciderait à la délivrer. Au moment où on lui conduisit la malade,
Catherine était occupée à réconcilier deux ennemis et se disposait à se
rendre dans un lieu tout voisin, pour achever cette œuvre de paix. A la
vue de la possédée qu’on lui amenait, et qu’il lui était impossible
d’éviter, elle se tourna vers dame Bianchina et lui en exprima sa peine,
en disant: " Que le Seigneur tout-puissant vous pardonne, Madame,
qu’avez-vous fait? Ne savez-vous pas que je suis très souvent tourmentée
par les démons; pourquoi me faites vous amener encore les autres
personnes qu’ils font souffrir ? " Elle ajouta cependant, en se
tournant vers la démoniaque: " Pour que tu ne sois pas un obstacle au
bien de la réconciliation commencée, mets ta tête, ô ennemi, sur le sein
de cet homme, et attends mon retour. " A cette parole, la femme
possédée vint docilement poser sa tête sur la poitrine de Frère Santo,
l’anachorète dont nous avons parlé. Il assistait à cette scène, c’est
lui que la sainte avait désigné à la possédée, et c’est de lui que je
tiens ce récit. La vierge du Seigneur s’en alla ensuite terminer son
œuvre de paix. Pendant ce temps, le démon criait par la bouche de sa
victime, " Pourquoi me retenez-vous ici? De grâce, laissez-moi
partir, car je suis trop durement torturé. - Pourquoi ne sors-tu
pas, répondaient les personnes présentes, voici que la porte est
ouverte. " - Et l’esprit mauvais répliquait: " Je ne puis pas,
car cette maudite me tient ici enchaîné. " Et comme on lui demandait
quelle était cette maudite, il refusait absolument de la nommer,
peut-être parce qu’il ne le pouvait pas; mais il disait: " C’est
mon ennemie. — Est-ce donc une grande ennemie pour toi ? interrogea
Frère Santo. - C’est, dit le démon, la plus grande ennemie que j’aie
dans le monde entier. " - Les assistants qui l’entendaient lui
dirent alors pour l’empêcher de crier : " Tais-toi, voici
Catherine qui revient. " - Une première fois, il répondit: " Elle
ne vient pas encore, mais elle est à tel endroit ", désignant
d’une façon tout à fait précise le lieu où elle se trouvait. On
l’interrogea sur ce qu’elle faisait. " Ce qu’elle fait
habituellement, répondit-il, une œuvre qui m’est souverainement odieuse.
" Après quoi, il criait plus fort: " O pourquoi suis-je retenu
ici? Mais il ne déplaçait pas la tête de la pauvre femme du lieu où la
vierge du Seigneur lui avait ordonné de la maintenir. Après quelque
temps, il reprit: " Voici que cette fois la maudite revient." Et à cette
question: "Où est-elle?" il répondit : " Elle n’est plus en cet
endroit, mais en tel autre ", et peu après, il ajouta: " Elle se
trouve maintenant en tel lieu ", décrivant successivement et exactement
tout le chemin parcouru par la sainte. Il dit enfin: " La voici qui
franchit le seuil de la maison. " Et en effet Catherine entrait au même
moment. Quand elle pénétra dans la chambre, le démon se mit à crier plus
fort : " Ah! pourquoi me retiens-tu ici? - Lève-toi misérable, lui dit
notre vierge, sors bien vite, laisse en paix cette créature de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, et désormais n’aie plus l’audace de
l’affliger de tes vexations.
A ces paroles, l’esprit
mauvais abandonna toutes les parties du corps de la possédée, sauf la
gorge, qu’il agitait convulsivement et faisait horriblement enfler. La
sainte posa sur cette gorge sa main virginale, y traça le signe de la
Croix, en chassa complètement le démon, et acheva ainsi de guérir la
pauvre femme, sous les yeux de tous ceux qui étaient là. Et comme la
malade était encore abattue et toute brisée par suite de la possession
qu’elle venait de souffrir, Catherine la soutint quelques instants dans
ses bras, la pressa sur sa poitrine, puis elle ordonna qu’on apportât à
la miraculée un peu de nourriture, afin qu’elle pût, ainsi réconfortée,
rentrer chez elle. Cette femme, au premier moment de sa délivrance,
avait ouvert les yeux après quelques minutes de repos. Quand elle se vit
au milieu d’une telle foule dans les appartements et le château de sa
dame, elle demanda à ceux des siens qui l’entouraient: " Qui donc m’a
amenée ici et quand y suis-je venue?" Et, comme ses parents lui disaient
qu’elle avait été tourmentée par le démon, elle répondit: " Je n’en ai
nul souvenir, mais je me sens le corps absolument brisé, comme si on
m’avait durement bâtonnée sur tous les membres. " Puis elle rendit
d’humbles actions de grâces à sa libératrice, et rentra, sans le secours
de personne, dans sa propre maison, d’où peu de temps avant on avait dû
l’emporter.
Ce miracle a eu pour témoins
oculaires non seulement dame Bianchina qui vit encore, mais Frère Santo
déjà nommé, Alexia et Françoise compagnes de Catherine, Lysa sa parente
encore vivante, et enfin plus de trente personnes, hommes et femmes,
dont je n’ai pas recueilli les noms et que par conséquent je ne cite pas
îcî. Le Seigneur Jésus s’est encore servi de la sainte, son épouse, pour
opérer sur des possédés beaucoup d’autres délivrances miraculeuses qui
ne sont pas consignées dans ce chapitre : mais celles que j’ai
rapportées doivent suffire, lecteur, a vous donner une idée de la
puissante grâce accordée par le Ciel à notre vierge pour chasser les
démons. Pareil pouvoir convenait bien à celle qui, avec l’aide du
Christ, avait remporté si pleine victoire dans ses luttes courageuses
contre les ruses mauvaises de ces mêmes démons. Nous terminerons donc
ici le présent chapitre.