Joseph fut grand aussi dans ses
rapports avec le Père du Ciel. Quand le Seigneur choisit quelqu’un en vue d’une
mission particulière, Il donne à cette personne, avec grande abondance, toutes
les grâces qui la formeront et la rendront apte à remplir cette mission.
“Avec vigueur il faut conclure que toutes les vertus, poussées à leur
perfection, se trouvaient rassemblées sur le front de ce si grand Joseph.”
Enfin, il ne faut pas oublier qu’en
Joseph se réalisèrent les espérances des patriarches de l’Ancienne Loi.
“Seul, il posséda réellement ce que la bonté de Dieu avait promis aux autres...”
Joseph est plus grand que le patriarche Joseph qui sauva les peuples de la
famine, car ”il a fait plus que de fournir aux Égyptiens le pain de la vie
matérielle; en nourrissant Jésus avec un soin très vigilant, il a donné à tous
les élus le Pain des Cieux, source de vie céleste. “
Pierre d’Ailly rédigea un long
traité en latin: les douze gloires de Saint Joseph, dans lequel il
disserte sur les motifs de gloire de Saint Joseph, en insistant particulièrement
sur son rôle de témoin de la naissance et de l’enfance du Christ: la grossesse
de Marie, la naissance de Jésus et la venue des bergers qui “racontèrent des
choses admirables sur cet enfant.”
Puis viennent la Circoncision,
l’adoration des mages et l’offrande des présents mystiques “par lesquels
était préfigurés la foi en la Sainte Trinité.” Ou encore la présentation au
Temple pour y accomplir tout ce qui était prescrit par la Loi de Moïse.
Enfin, et c’est la douzième gloire,
“c’est à Saint Joseph que furent soumis par une humble obéissance, non
seulement la Mère de Dieu, non seulement la Reine et la Souveraine des anges,
mais aussi le Fils de Dieu, le Roi et le Seigneur de toutes choses, devant qui
tout genou fléchit au Ciel, sur la terre et dans les enfers...
Ô admirable et étonnante
nouveauté! Ô nouvelle et admirable humilité! Le Seigneur soumis à son serviteur,
Dieu humilié devant l’homme, le Seigneur éminent et le Dieu tout-puissant se
soumet et s’humilie devant son humble serviteur. Non pas suivant sa divinité,
mais suivant son humanité, comme le dit l’Apôtre: prenant la forme d’esclave.”
Cependant, selon Pierre d’Ailly, la
plus grande gloire de Saint Joseph c’est d’avoir nourri par son travail Jésus et
Marie: “O prodige admirable! Il est nourri par le travail de Joseph celui
qui, par sa propre richesse, rassasie les affamés. Par le travail de Joseph il
peut manger son pain sur terre celui qui vit au Ciel sans aucun besoin et
dit:”Je suis le pain vivant descendu du Ciel,” En fait, parce qu’il est descendu
du cCel, il doit être nourri et sustenté sur terre par le travail de Joseph.”
Saint Bernardin de Sienne, fils de
Saint François, prédicateur de grand talent, fut un ardent apôtre de Saint
Joseph. Saint Bernardin de Sienne, à la suite d’Ubertin de Casale, estime que
“c’est une règle universelle, pour toutes les grâces accordées à quelque
créature raisonnable, que lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour
l’honorer d’une grâce singulière ou l’élever à un état sublime, toujours elle
accorde à cet élu tous les dons qui sont nécessaires à sa personne et à
l’accomplissement de sa mission, et elle l’orne libéralement de ces dons... Ce
principe s’est surtout vérifié en Saint Joseph...”
Pour Bernardin de Sienne, la gloire
de Saint Joseph peut se résumer en trois mots clés:
– sa nature, car Joseph est
de race royale, descendant de David,
– -son état de grâce, en raison de
ses relations avec Marie (union matrimoniale, cohabitation avec la toute Sainte
et les services qu’il lui rendait),
– son état de grâce en
raison de ses relations avec le Christ qui le conduit à une grande pureté de
vie, à une foi très vive, et à une très ardente charité.
Écoutons encore Saint Bernardin de
Sienne: “Elevons nos pensées au ciel pour y découvrir le faîte de la gloire
de Saint Joseph... On ne peut douter que Jésus-Christ qui, pendant sa vie
mortelle, non content d’avoir admis Joseph à une intime familiarité, lui rendait
encore le respect et l’obéissance qu’un fils doit à son père, ne lui ait
conservé dans le Ciel ces sublimes prérogatives, qu’il ne les ait même
admirablement augmentées et perfectionnées... Si le Dieu Sauveur a voulu, pour
satisfaire sa piété filiale, glorifier le corps aussi bien que l’âme de la très
Sainte Vierge au jour de son Assomption, l’on peut et l’on doit croire
pieusement qu’il n’en a pas moins fait pour Joseph, si grand entre les saints...
Ainsi, cette Sainte Famille, qui avait été unie sur la terre dans les
souffrances de la vie et dans les liens de l’amour et de la grâce, règne
maintenant en corps et en âme dans l’amour et dans la gloire des cieux.”
Saint Bernardin de Sienne écrit
aussi, à propos de la gloire de Saint Joseph: “Je le crois, ce Saint Joseph
fut l’homme le plus pur en sa virginité, le plus profond en humilité, le plus
ardent en amour de Dieu et en charité, ainsi que très élevé en contemplation. “
[3]
Et puis: “l’Église entière doit
une reconnaissance et une vénération singulière à Saint Joseph. Il est comme la
clé de l’Ancien Testament, car c’est en lui que le mérite des Patriarches et des
Prophètes a atteint le terme de ses espérances. Seul il possède réellement ce
que la bonté divine promit à ses justes des temps anciens. Il est donc figuré
avec raison par ce Patriarche Joseph, qui conserva le froment aux peuples.
Cependant il le surpasse, car il a fait plus que fournir aux égyptiens le pain
de la vie matérielle; en nourrissant Jésus avec un soin très vigilant, il a
procuré à tous les élus le Pain du Ciel qui donne la vie céleste.”
[4]
Il convient d’ajouter que, pour
saint Bernardin de Sienne, il ne fait pas de doute que Saint Joseph a été
glorifié dans son âme et dans son corps.
Bérulle, fondateur en France, de la
Congrégation de l’Oratoire, exerça sur la spiritualité française une influence
décisive. Il introduisit en France le Carmel réformé de Sainte Thérèse et adopta
sa grande dévotion envers Saint Joseph.
Le Cardinal de Bérulle a peu écrit
sur Saint Joseph. Toutefois, dans son ouvrage, “Les grandeurs de Jésus” ,
on peut lire, dans le discours XI sur la seconde naissance de Jésus:
“La naissance intérieure de
Jésus (à Nazareth) se passe sans éclat et sans bruit au monde, se passe
entre le Saint-Esprit, l’Ange et la Vierge, en l’intime de son coeur, au secret
de son sein, au cabinet de Nazareth, tout le reste de la terre ignorant ce
mystère, et Joseph même, qui toutefois est un ange en la terre, choisi en la
terre pour être le seul participant à ce grand conseil, le tuteur du Fils,
l’époux de la Mère, le chef de la famille et de la maison du Père Éternel en la
terre, comme étant établi de Dieu en la puissance et principauté, et son
lieutenant sur la partie la plus noble de son État et de son empire; car le plus
noble empire du Père Éternel, c’est Jésus et Marie, et Joseph a puissance sur
l’un et sur l’autre par le vouloir du Père. Et toutefois cet ange, ce prince,
cet époux, ce tuteur du Fils et de la Mère de Dieu, n’est point appelé au secret
de cette naissance intérieure de Jésus. Secret qui adore le secret de la
naissance éternelle, comme la résidence intime du Fils en la Mère par cette
naissance intérieure, va adorant la résidence intime du Fils au Père par la
naissance divine.”
Jean-Jacques Olier, fondateur de la
Compagnie des Prêtres de Saint Sulpice, parlant de Saint Joseph, s’exprime en
ces termes: “Il faut considérer Saint Joseph comme la chose du monde la plus
grande, la plus célèbre, la plus incompréhensible, et par proportion comme Dieu
le Père caché et invisible en sa personne et incompréhensible dans son être et
dans sa perfection... A mon sens, ce saint est hors d’état d’être compris par
les esprits des hommes... L’excellence de ce grand homme est incomparable.”
[5]
Jean-Jacques Olier, voulant honorer
Saint Joseph, n’a pas hésité à écrire:
[6]
“Le Fils de Dieu s’étant rendu
visible en prenant une chair humaine, il conversait et traitait visiblement avec
Dieu son Père, voilé sous la personne de Saint Joseph, par lequel son Père se
rendait visible à lui. La très Sainte Vierge et Saint Joseph représentaient tous
les deux ensemble une seule et même personne, celle de Dieu le Père. C’étaient
deux représentations sensibles de Dieu, deux images sous lesquelles il adorait
la plénitude de son père, soit dans sa fécondité éternelle, soit dans sa
Providence temporelle, soit dans son amour pour ce Fils lui-même et son Église.
C’était là comme le saint oratoire de Jésus-Christ et l’objet sensible de toute
sa dévotion... Il y voyait une figure vivante, spirituelle et divine de toutes
ses grandeurs et de ses perfections. Il voyait en Joseph les secrets de son
Père; il entendait par la bouche de ce grand Saint la parole même de son Père,
dont Saint Joseph était l’organe sensible.”
Car Saint Joseph est
incontestablement le modèle accompli de toute paternité humaine. “Si Dieu le
Père a pris ce Saint pour être l’idée et le caractère de ses perfections; s’il a
rendu visible en lui ce qui était caché en son essence de toute éternité, s’il
l’a choisi pour en faire l’image de sa sainteté, quelle idée doit-on se former
de Saint Joseph? Dieu lui donne avec abondance son esprit de Père; il exprime
sensiblement en lui toutes ses perfections divines, sa sagesse, sa prudence, son
amour, sa miséricorde; il en fait le caractère de toutes ses beautés. Enfin,
comme Dieu le Père est invisible en sa personne, et même incompréhensible dans
son être et dans ses productions, de là vient que, s’étant choisi ce Saint pour
qu’il fut son image en terre, il l’a rendu comme invisible et caché à nos
esprits et, à mon sens, hors d’état d’être compris par les hommes.”
[7]
Pour louer les grandeurs de Saint
Joseph, J.J. Olier devient lyrique:
“Quel objet amoureux pour
Jésus-Christ! Quel objet de complaisance! Quel sujet d’exercer ses amours! Que
de caresses et que de sentiments d’amoureuse tendresse! O Grand Saint, que vous
êtes heureux de fournir une si belle matière à l’amour de Jésus! O Dieu, que de
regards d’amour et que de complaisance! Bonté de mon Jésus! que Vous êtes
content d’avoir devant les yeux de quoi satisfaire vos amours! Heureux Joseph!
Heureux Jésus! Heureux Joseph, de fournir à Jésus le plus juste sujet de ses
délices! Bienheux, ô Jésus, de trouver en Joseph l’objet de vos saintes
complaisances! Les yeux de votre esprit voient en lui une image sensible de sa
beauté, si bien qu’en lui tout seul vous trouvez votre parfait contentement.”
En Joseph et Marie, Jésus voyait la
personne et les perfections de Dieu le Père. Marie et Joseph voyaient en Jésus
le Verbe de Dieu: “C’était un Ciel, un paradis sur la terre; c’étaient des
délices sans fin dans ce lieu de douleurs, l’abondance de tous les biens de la
terre au sein de la pauvreté; c’était une gloire commencée dans la vileté,
(sic), l’abjection et la petitesse de leur vie.
Ô Jésus, je ne m’étonne pas si
vous demeurez trente ans dans cette heureuse maison sans quitter Saint Joseph...
Dans la maison de Joseph qui est aussi celle de Marie, vous trouvez les objets
les plus délicieux de votre joie, les saintes sources de votre vie...
Qui pourrait dire l’excellence
de notre Saint, le grand respect que Notre-Seigneur avait pour lui et l’amour
fort que la Sainte vierge lui portait; Jésus-Christ regardant en lui le Père
éternel comme son Père, et la Très Sainte Vierge considérant en sa personne le
même Père éternel comme son Époux.”
Et pour conclure, parlant de la vie
si humble et si cachée de Jésus à Nazareth, J.J. Olier ne craint pas d’écrire:
“Jésus ne refuse pas cette ignominie, il veut bien que cette injure soit
ajoutée à toutes les autres qu’il a souffertes, pourvu qu’en se cachant avec
Joseph et avec l’heureuse Marie, il nous apprenne par ce grand exemple, que s’il
se produit quelque jour au monde, ce sera par le désir de nous profiter, et pour
obéir à son Père; qu’en effet toute la grandeur consiste à nous conformer aux
ordres de Dieu, de quelque sorte qu’il lui plaise de disposer de nous; et enfin,
que cette obscurité que nous craignons tant, est si illustre et si glorieuse
qu’elle peut être choisie même par un Dieu.”
[8]
Pierre Floeur, oratorien, cité par
Éphraïm
[9] contemple les
grandeurs de Saint Joseph choisi “pour être, en la terre,... le tuteur du
Fils, l’époux de la Mère, le chef de la famille et de la maison du Père Éternel
en la terre... comme étant établi de Dieu en puissance et principauté, et son
lieutenant sur la partie la plus noble de son État et de son empire; car le plus
noble empire du Père Éternel c’est Jésus et Marie, et Joseph a puissance sur
l’un et sur l’autre par le vouloir du Père.”
Louis d’Argentan va encore plus
loin quand il contemple les grandeurs de Saint Joseph, associées aux grandeurs
de Marie. Il écrit: “Pour moi, quand je regarde un Dieu entre deux personnes
humaines, Jésus entre Marie et Joseph, j’adore ce profond mystère et je pense
voir les deux chérubins qui étaient sur l’Arche d’alliance... étendant leurs
ailes pour couvrir, chacun de son côté, le propitiatoire qui était la partie
supérieure de l’Arche où Dieu se plaisait à rendre ses oracles...”
Je ne pense pas me tromper quand
je dirai que le vrai propitiatoire, dont l’ancien n’était que la figure, c’est
Jésus-Christ... Marie et Joseph, liés ensemble par le lien d’un sacré mariage
sont les deux chérubins qui couvrent le propitiatoire avec leurs ailes. L’un et
l’autre tendaient les bras, et se donnaient les mains pour la protection, le
soutien, la garde et le service de l’Enfant-Jésus. L’un et l’autre n’avaient des
yeux que pour lui, et des coeurs que pour l’aimer uniquement; et, sans se
regarder directement l’un l’autre, ils se voyaient toujours en lui comme dans le
miroir de la divinité dans lequel tous les bienheureux se connaissent et
s’aiment très parfaitement.”
Le dessein de Bossuet lorsqu’il
prononça ses deux sermons Depositum custodi et Quaesivit sibi Deus
était de les consacrer aux louanges de Saint Joseph, en s’appuyant sur une
doctrine solide tirée des Écritures et des Pères de l’Église. Il présenta ainsi,
à ses auditeurs, “ce grand Saint comme un homme que Dieu choisit parmi tous
les autres, pour lui mettre en mains son trésor et le rendre ici-bas son
dépositaire... C’est la gloire de Joseph que Dieu ait fait de lui le
dépositaire, non seulement de la bienheureuse Marie... mais encore de son propre
Fils, l’unique objet de ses complaisances et l’unique espérance de notre
salut.... Si bien que la maison de Joseph paraît un temple, puisqu’un Dieu y
daigne habiter et s’y est mis lui-même en dépôt, et Joseph a dû être consacré
pour garder ce sacré trésor.”
Si Bossuet découvre dans les
Évangiles trois dépôts confiés au juste Joseph, il y trouve aussi trois vertus
qui les accompagnent.
“Le premier de tous les
dépôts... c’est la sainte virginité de Marie.” Et pour garder la virginité
de Marie sous le voile du mariage, Joseph fut doté de la pureté angélique, qui
paraît par sa continence, et“qui peut en quelque sorte, répondre à la pureté
de sa chaste épouse.”
“Le deuxième dépôt, le plus
auguste, c’est la personne de Jésus-Christ que le Père céleste dépose en ses
mains, afin qu’il serve de père à ce Saint Enfant...“ La vertu nécessaire
pour garder ce dépôt, c’est la fidélité, “une fidélité inviolable, qui ne
puisse être ébranlée par aucun péril.”
“ Le troisième dépôt, c’est le
secret admirable, l’Incarnation du Fils de Dieu. Car, c’est un conseil de Dieu,
de ne pas montrer Jésus-Christ au monde jusqu’à ce l’heure en fût arrivée. et
Joseph a été choisi, non seulement pour le conserver, mais encore pour le
cacher.” La troisième vertu qui accompagne ce dépôt, c’est l’humilité.
Un jour on découvrira les
merveilles de la vie cachée de Saint Joseph. “Ah! sans doute il n’est pas de
ceux qui ont reçu leur récompense en ce monde: c’est pourquoi il paraîtra alors,
parce qu’il n’a pas paru; il éclatera parce qu’il n’a point éclaté. Dieu
réparera l’obscurité de sa vie; et sa gloire sera d’autant plus grande qu’elle
est réservée pour la vie future.”
Saint Louis-Marie Grignon de
Montfort, l’apôtre de la Vendée et de l’Ouest de la France, n’a écrit qu’un seul
cantique sur Saint Joseph, le patron que nous devons choisir pour obtenir la
divine sagesse. Tout l’art de Montfort est de brosser, en quelques phrases,
toute la grandeur de Saint Joseph.
Chantons un cantique en
l’honneur
De Saint Joseph, le protecteur
Et l’époux de Marie.
L’humble Joseph est peu connu.
Aucun ici-bas ne l’a vu,
Mais il ravit les bienheureux.
Que la terre s’unisse aux cieux,
Que tout le glorifie!
Grand Saint, Dieu n’a
trouvé que vous
Qui fut digne d’être l’époux
De sa Mère admirable.
Époux de la Reine des Cieux,
Ce privilège est merveilleux;
Le témoin de sa sainteté,
Le gardien de sa pureté,
Ô gloire incomparable!
Le Père Éternel vous a
pris
Pour nourrir ici-bas son Fils,
pour être son vicaire.
...............................
Si trois mots de Marie
ont pu
Sanctifier par leur vertu
Saint Jean avec sa Mère,
Que n’auront point produit en vous
Ses discours si saints et si doux!
Ses paroles vous ravissaient,
Sa présence vous remplissait
De grâce et de lumière.
Réponse de Saint Joseph :
Tâchez d’être en tout le
dernier,
De vous cacher et dilater
En Jésus et Marie!
Cherchez ce que le monde fuit,
Et fuyez tout ce qu’il poursuit.
Ne vous réglez que par la foi,
Afin d’être heureux avec moi
En imitant ma vie.
Prière à Saint Joseph :
Saint Joseph soyez mon
patron
Pour m’obtenir un très grand don:
La divine Sagesse!
Pour rendre gloire à mon Sauveur,
Pour convertir l’homme pécheur,
Pour aider les pauvres petits,
Pour terrasser mes ennemis.
La Charité vous presse.
[11]
Que peut-on dire de plus d’un homme
sinon qu’il possède toutes les vertus à leur niveau le plus élevé? C’est ce
qu’exprime Saint Léonard de Port-Maurice quand il s’adresse aux plus grands
saints de la terre: “... Et vous, thaumaturges... sachez que toutes vos
prérogatives si nobles ne peuvent vous égaler à Saint Joseph; car ces privilèges
et ces vertus qui vous ont été distribuées par parties, Joseph les a
possédées tous, et dans un degré parfait. Tombez donc à ses pieds, prophètes,
patriarches, apôtres, martyrs, thaumaturges, vous tous grands du cCel et de la
terre...”
Citant Saint Thomas d’Aquin qui
présente les trois plus grandes choses que Dieu ait faites pour nous: l’humanité
de Jésus, cause de son union hypostatique avec le Verbe, la gloire des élus, et
l’incomparable Mère de Dieu, Saint Léonard de Port-Maurice ajoute: “Vous
pouvez ajouter, à la gloire de Joseph, que Dieu ne peut faire un père plus grand
que celui qui a Dieu pour fils.”
Il existe un autre titre de gloire
pour Saint Joseph, et c’est peut-être le plus grand: Jésus, le Verbe de Dieu lui
obéit. Écoutons Saint Alphonse de Liguori. “L’exemple seul de Jésus-Christ
qui, sur la terre, voulut faire preuve de tant de respect et d’obéissance envers
Saint Joseph, devrait nous animer tous à être de fervents zélateurs de la
dévotion envers ce grand Saint... Pendant tout ce temps, ce fut à Joseph de
commander, comme étant établi chef de cette petite famille... Cette humble
obéissance de Jésus-Christ fait connaître que la dignité de Joseph est
supérieure à celle de tous les saints, excepté celle de sa Mère.”
Sans compter les avertissements
célestes, et la présence constante, à ses côtés, de la Reine des anges. “Non
jamais aucun homme, en ce monde, ne pourra pénétrer toutes les grandeurs de
Joseph.”
Quel souverain et tendre respect
pour Marie votre épouse! quelle reconnaissance et quelles adorations pour Jésus,
votre enfant soumis! Ô mystère de Nazareth! Dieu habite parmi les hommes, et il
souffre d’être appelé le fils de Joseph!”
Dom Bernard Maréchaux, bénédictin
fondateur de l’Abbaye Notre-Dame de la Sainte Espérance, estime que Saint Joseph
fut constamment conduit par l’Esprit-Saint: “Nous estimons que Saint Joseph
fut enrichi, dès le commencement de son existence, d’une grâce exceptionnelle,
germe de sa sainteté transcendante. Cette grâce était en rapport avec les
qualités d’époux de la Sainte Vierge et de père adoptif du Fils de Dieu, qui
devait lui appartenir en propre. Elle comportait, dit Saint Bernardin, une très
éclatante pureté, une très profonde humilité, une très ardente charité, une
vigilance pleine de zèle... Dès l’éveil de sa raison, prévenu par une grâce très
puissante, il dut sentir l’emprise du Dieu tout-puissant sur son âme, et marcha,
dès lors, en la présence du Seigneur, rempli d’un esprit de crainte que
tempérait une onction suave...
Sans aucun doute l’âme de Saint
Joseph fut créée par le Saint-Esprit plus large et plus profonde encore que
l’âme de Salomon, parce qu’il voulait y faire rayonner Marie, la créature idéale
et le Verbe de Dieu Incarné...
Admirons le travail intérieur du
Saint-Esprit en Saint Joseph, et comment il épanouissait en lui la richesse de
ses dons sacrés. Admirons l’incomparable docilité de Joseph, disciple du
Saint-Esprit. Aucune résistance, même la plus légère, ne contrarie en lui
l’opération de l’Esprit de vérité et d’amour.”
[12]
Le R.P. Albert BESSIÈRE
(1877-1952), jésuite, présente Saint Joseph comme le “grand moule” de Dieu :
D’abord par le physique:“Même
physiquement! C’est une théorie développée par maints ascètes que Jésus
ressemblait à Joseph. Ne descendaient-ils pas tous deux du même ancêtre David?
De plus, cette ressemblance de traits, d’attitudes, servait les desseins divins.
Jésus devait paraître fils de Joseph...”
Et par l’autorité: “Joseph est
le Chef incontesté. L’ordre de préséance, toujours respecté, est à l’inverse de
l’ordre d’excellence. Ainsi est affirmé le principe hors duquel toutes les
sociétés sombrent dans l’anarchie: l’autorité se fonde sur un mandat divin, non
sur une supériorité de force ou de talent perpétuellement remise en question
par les hommes ou les évènements.”
Et par le pouvoir, “car le
pouvoir est un service, une charge plus qu’un honneur. l’humilité est donc
nécessaire encore plus au maître qu’au sujet.”
[13]
On pourrait citer encore le
Chanoine Maurice Bouvet qui s’attarde sur la grandeur de Saint Joseph qui est
là,“dans la collaboration à l’oeuvre de la Rédemption: très humble
collaboration, en vérité, aussi humble que celle du frère lai à la haute vie
mystique du monastère, comme elle, toute matérielle, mais comme elle nécessaire
et autant sainte aux yeux de Dieu...” ou sur la richesse et la profondeur
du culte que l’on doit rendre à Saint Joseph.
Le T.R.P. BUZY (1883- ?)
ayant longtemps vécu en Palestine a imaginé ce qu’a pu être la vie quotidienne
du charpentier Joseph. Il s’est aussi beaucoup plu à décrire la dignité de ses
fonctions. “S’il s’agit de la dignité des fonctions, pourrions-nous hésiter à
mettre Joseph au-dessus de tous les autres saints. Car Joseph n’a pas eu à
collaborer à l’oeuvre du Christ de son vivant ou après sa mort: il a été chargé
de veiller sur la personne même du Rédempteur. Après la dignité de Mère de Dieu,
il n’y a jamais eu sur la terre dignité plus haute.”
Et le Père Busy d’expliquer
pourquoi Saint Joseph est au-dessus de tous les saints:
– plus grand et plus saint
que Saint Pierre, la pierre sur laquelle fut bâtie l’Église de Jésus: “parce
que si Pierre supporte l’édifice, Joseph a porté dans ses bras le fondateur même
de l’Église.”
– plus grand et plus saint
que Saint Paul à qui il fut découvert des mystères très élevés, parce que
“Joseph vécut près de trente ans dans l’intimité de Jésus et dans la
contemplation permanente des mystères de l’Homme-Dieu.”
– plus grand et plus saint
que Saint Jean qui reposa une seule fois sa tête sur la poitrine de Jésus,
parce que maintes et maintes fois Joseph a perçu contre son coeur les battements
de ce petit coeur d’enfant.”
– plus grand et plus saint
que Saint Jacques “qui fut mis à mort pour la foi de son Maître, parce que
Joseph n’a cessé de donner sa vie, son sang, son temps, sa peine, pour élever
l’auteur et le consommateur de la foi.”
– plus grand et plus saint
que les apôtres qui répandirent de par le monde, le nom de Jésus “tandis que
Joseph a le premier décerné à son fils ce nom adorable que les autres n’ont pu
que propager.”
– plus grand et plus saint
que les évangélistes qui ont écrit l’histoire “que lui, Joseph, a eu le
privilège d’aider à composer et à vivre.”
– plus grand et plus saint
que Jean le Précurseur qui a marché devant le Messie, “tandis que lui,
Joseph, il a vécu avec lui et à côté de lui, dans l’intimité et la douceur de la
vie familiale...”
La règle généralement admise est
que la grâce est proportionnée à la vocation; “Cette exigence intrinsèque
s’impose surtout dans une vocation et un ministère tels que ceux de Saint
Joseph. Le ministère étant suprême, la grâce dut l’être aussi... et s’il fut
saint dès l’origine, que ne durent pas être par la suite ses progrès dans la
sainteté, au contact de Jésus?”
Joseph fut doté des plus belles
vertus, foi, espérance, charité, prudence, justice, force, tempérance, pauvreté,
chasteté, humilité, obéissance, paix, joie, plus les dons du Saint-Esprit. “Et
nous ne voyons pas que personne se soit jamais avisé de comparer Saint Joseph à
un autre saint, encore moins de le mettre au-dessous de quelqu’un pour la grâce
sanctifiante.”
[14]
Nous ne pouvons pas entrer dans
l’Évangile sans entrer chez Joseph, l’héritier des Patriarches, sans rencontrer
Joseph. C’est par Joseph que nous pénétrons dans l’intimité de Marie, son
épouse. C’est à Joseph que l’Ange s’adresse comme chef de la Sainte Famille.
C’est Joseph qui fut investi de l’autorité que respectèrent de la manière la
plus parfaite, Jésus, et Marie. Et puis, “osons le dire, Jésus marquait
tellement sa déférence à l’égard du chef de famille, à l’égard du Patriarche
Joseph, qu’il fallut que Joseph fût appelé dans l’au-delà pour que le Christ
apparût aux hommes, en pleine lumière. En présence de Joseph, il n’était que son
petit enfant, que son fils.”
[15]
Il est exceptionnel d’entendre
Jésus parler de son père adoptif. Aussi le texte qui suit est-il
particulièrement précieux. Il est extrait du livre intitulé “MANDURIA, Jésus,
Roi de la Révélation, Marie, Vierge de l’Eucharistie, parlent à Débora”
[16].
Jésus parle à la voyante Débora :
“Que dire de mon père terrestre,
Joseph, l’homme le plus cher à mon Sacré Coeur? Il fut mon père adoptif et celui
de l’humanité, en m’éduquant, Moi, qui rendis la dignité royale à l’homme, et en
me tenant serré dans un embrassement continuel sur le chemin de la vie, hérissé
d’embûches et fatigant.
J’étais le Fils du Très-Haut,
mais humainement je fus le sien et je l’aimais au point de pleurer lors de sa
dernière heure, et aussi parce que je savais l’importance de sa présence auprès
de ma sainte Mère qui allait se préparer à un veuvage d’autant plus grand et
plus douloureux.
Homme juste parmi les justes,
travailleur, patient, doucement prévenant dans ses silences, à l’esprit sage et
prévoyant. Il fut choisi pour coopérer à l’oeuvre de la Sainte Rénovation
prédite par les prophètes de tous les temps. Personne ne fut plus digne que lui
d’assister le Fruit de Dieu chez Marie, ma Mère. Si elle fut pleine de grâce,
Joseph était rempli de la force de l’Esprit-Saint, par qui il se laissait
docilement guider, sans objection ni réticence, et qui le conduisit à une haute
sainteté.
Ainsi donc, je vous le donne
comme modèle, parents d’aujourd’hui, si vous croyez à la sainteté du mariage et
à l’indissolubilité de ce sacrement.”
[17]
[1] ”Arbor
vitae crucifixae Jesu” Livre II, ch.
VI “La fuite en Égypte” de Ubertin de Casale. Cité par Mgr
Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph” -
Éditions du Vieux Colombier (1959)
[2] Cité
par Mgr VILLEPELET
[3] Cité
par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[4] Cité
par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[5] Cité
dans ”Saint Joseph patron des communautés religieuses” par le
Chanoine LAMOTHE-TENET. Editeur J. MARTEL ainé, Imprimeur de N.S.P. le
Pape. Montpellier (1879)
[6]
Jean-Jacques OLIER- Opuscule intitulé “Les Grandeurs de Saint Joseph:”
[7] J.J.
OLIER - Cité par Éphraïm
[8] Jean-Jacques
OLIER - Cité par André DOZE dans Joseph, ombre du Père
[9] Éphraïm
“Joseph, un père pour le nouveau millénaire” Éditions des
Béatitudes
[10] Cité
par Éphraïm dans “Joseph, un père pour le nouveau millénaire”
Éditions des Béatitudes
[11] Cité
par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[12] Cité
par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[13]
Cité par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[14] Cité
par Mrg VILLEPELET dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[15] Mystère
de la paternité de Saint Joseph de D.J. LALLEMENT - Éditions TÉQUI
[16] “MANDURIA,
Jésus, Roi de la Révélation, Marie, Vierge del’Eucharistie, parlent à
Débora” Éditions du PARVIS
[17] On
peut croire ou ne pas croire aux révélations privées, surtout si elle
sont contemporaines. Il aurait cependant été dommage de se priver d’un
tel témoignage.
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