CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de MARIE
selon
Anne-Catherine EMMERICH

6
Après la mort de Jésus

 

Ouverture du côté de Jésus. Mort des larrons  

“Le silence et le deuil régnaient maintenant sur le Golgotha. Marie, Jean, Madeleine, Marie fille de Cléophas, et Salomé, se tenaient debout ou assises en face de la Croix, la tête voilée et pleurant... Bientôt arrivèrent six archers avec des échelles... pour rompre les jambes des crucifiés. Lorsqu’ils s’approchèrent de la Croix de Jésus, la Sainte Vierge éprouva de nouvelles angoisses à la pensée qu’on allait encore outrager le corps de son fils... C’est alors que l’officier inférieur, Cassius, appelé plus tard Longin,...” accomplissant une prophétie: “prit sa lance à deux mains et l’enfonça avec tant de force dans le côté droit du Sauveur, que la pointe alla traverser le cœur et ressortit un peu sous la mamelle gauche...” Quand il donna son coup de lance Marie poussa un cri comme si la lance avait traversé son propre cœur. Cependant Marie et ses amis furent profondément émus à la vue du sang mêlé d’eau, qui avait coulé dans un creux au pied du rocher au pied de la Croix. [1] 

Descente de Croix

“Joseph d’Arimathie et Nicodème firent racheter aux soldats les habits de Jésus... Puis ils transportèrent des objets nécessaires pour embaumer le corps.” Ils retournèrent ensuite vers le Calvaire. En traversant la ville, ils passsèrent devant la maison où Marie et les autres femmes étaient revenues avec Jean afin d’y prendre différentes choses nécessaires à l’embaumement du corps de Jésus. Les femmes, Joseph et Nicodème avaient des vêtements de deuil.

Joseph avait un ordre signé de Pilate pour circuler librement. La porte de la ville qui conduisait au Calcaire était déjà fermée. Joseph et Nicodème exhibèrent leur laissez-passer et allèrent librement. Arrivés au Calvaire ils  racontèrent comment ils étaient parvenus à empêcher que les os du Seigneur ne fussent rompus, et la descente de Croix commença. Marie et Madeleine étaient assises au pied de la Croix.”Cassius recueillit religieusement les clous et les déposa aux pieds de la Sainte Vierge... Quand le corps fut descendu, on l’enveloppa depuis les genoux jusqu’aux hanches, et on le déposa dans les bras de sa mère.” [2] 

Le corps de Jésus est embaumé 

La Sainte Vierge s’assit sur une couverture étendue par terre pour rendre à son fils les derniers devoirs. “Elle contemplait de près ses blessures et couvrit de baisers ses joues sanglantes pendant que Madeleine reposait son visage sur les pieds de Jésus... Marie retira avec la plus grande précaution la couronne d’épines en l’ouvrant par derrière... et retira les épines restées dans les blessures. On plaça ces épines avec la couronne. Puis Marie lava la tête et le visage, et passa des éponges mouillées sur la chevelure pour enlever le sang desséché... A mesure qu’elle lavait, les horribles cruautés exercées sur Jésus se montraient plus distinctement, et il en naissait une compassion et une tendresse qui croissaient d’une blessure à l’autre... Elle s’occupa ensuite du cou, des épaules, de la poitrine, du dos, des bras et des mains déchirées. Ce fut alors seulement qu’on put voir, dans toute leur horreur, les ravages opérés par tant d’affreux supplices. Tous les os de la poitrine, toutes les jointures des membres étaient disloqués et ne pouvaient plus se plier. L’épaule sur laquelle avait porté le poids de la Croix avait été entamée par une affreuse blessure; toute la partie supérieure du  corps était couverte de meurtrissures et labourée par les coups de fouets...” 

Quand tout fut achevé Nicodème et Joseph procédèrent à l’embaumement. Marie fut ramenée près du corps et posa sous la tête de Jésus le linge très fin qu’elle avait reçu de la femme de Pilate.  “Comme tous entouraient le corps de Jésus et s’agenouillaient autour de lui pour lui faire leurs adieux, un touchant miracle s’opéra à leurs yeux: le corps sacré de Jésus, avec toutes ses blessures, apparut, représenté par une empreinte de couleur rouge et brune, sur le drap qui le couvrait...”  [3] 

La mise au tombeau  

Après que le corps du Seigneur eût été lavé et embaumé sommairement, les hommes le placèrent sur une civière et allèrent le porter au tombeau. Deux soldats ouvraient la marche avec des flambeaux, car il fallait pouvoir éclairer l’intérieur de la grotte du sépulcre. Derrière, quatre hommes, dont Nicodème et Joseph portaient le corps sur une civière. Ensuite venaient Marie et les saintes femmes; Cassius et les soldats romains fermaient la marche.

“Quand on fut devant le rocher, on ouvrit la civière, et on  emporta le saint corps sur une longue planche sous laquelle un drap était étendu transversalement. Nicodème et Joseph portaient les deux bouts de la planche, Jean et Abenadar, ceux du drap.... Les saintes femmes s’assirent vis à vis de l’entrée du caveau. Les quatre hommes y portèrent le corps du Seigneur, remplirent encore d’aromates une partie de la couche creusée pour le recevoir, et y étendirent un drap qui dépassaient des deux côtés de la couche sépulcrale. Ils lui témoignèrent encore leur amour par leur larmes et leurs embrassements, et sortirent du caveau. Alors la Sainte Vierge y entra; elle s’assit du côté de la tête, et se pencha en pleurant sur le corps de son Fils. Quand elle quitta la grotte, Madeleine s’y précipita...”  On procéda ensuite à la fermeture du tombeau. [4] 

Le retour du tombeau. Joseph d’Arimathie mis en prison

Le sabbat allait commencer. Nicodème et Joseph rentrèrent à Jérusalem. Marie, Madeleine, Jean et quelques femmes retournèrent sur le Calvaire pour y prier, puis rentrèrent au Cénacle. C’est pendant ce temps qu’eut lieu l’enlèvement de Joseph d’Arimathie. En effet,”Joseph d’Arimathie revint tard du Cénacle chez lui; Il suivait tristement les rues de Sion, accompagné de quelques disciples et de quelques femmes, lorsque tout à coup une troupe d’hommes armés, embusqués dans le voisinage du tribunal de Caïphe, fondit sur eux et s’empara de Joseph pendant que ses compagnons s’enfuyaient en poussant des cris d’effroi.” Catherine remarqua qu’on enfermait Joseph dans une tour attenante au mur de la ville, à peu de distance du tribunal.[5] 

Le Samedi Saint  

Pendant la nuit du Vendredi au Samedi saints, Marie et ceux qui avaient suivi Jésus tout au long de sa Passion commencèrent par prier, puis, vers trois heures du matin, se rendirent au Temple. Il sembla à Anne Catherine Emmerich que la Sainte Vierge voulait prendre congé du temple où elle avait été élevée et où elle avait adoré le Saint des saints jusqu’à ce qu’elle Le portât elle-même dans son sein. Le Temple était ouvert mais presque vide; tout y était en désordre, suite au tremblement de terre. Tous ceux qui étaient avec Marie contemplèrent avec terreur les signes de la colère de Dieu.

La sainte Vierge se rendit dans tous les endroits que Jésus avait rendus sacrés. Elle montra aussi à ses amis les lieux où elle avait été élevée, où Simon et Anne avaient prophétisé et pleura amèrement à ce souvenir,  car aujourd’hui la prophétie s’était accomplie: un glaive de douleur avait traversé son âme. Marie se souvint aussi que Jésus avait dit: “Détruisez ce Temple, et je le rebâtirai en trois jours.” Aussi désira-t-elle ardemment voir luire le troisième jour. La journée du samedi se passa tout entière dans la prière.[6] 

Le soir d’avant la Résurrection  

Jean, Pierre et Jacques le Majeur vinrent prier et pleurer avec les saintes femmes. Pendant que Marie priait intérieurement, pleine du désir de revoir Jésus, un ange lui demanda de sortir, et de se rendre à la petite porte de Nicodème, parce que le Seigneur était proche, puis il disparut. Il pouvait être neuf heures du soir.  Marie approchait à pas pressés de cette porte lorsque brusquement elle s’arrêta. Elle regarda avec ravissement en haut du mur de la ville. L’âme de Jésus, toute lumineuse descendit jusqu’à Marie et dit: “Marie, ma Mère.” et disparut. Marie revint, pleine de consolation, vers les saintes femmes quelle trouva occupées à préparer les onguents, mais elle ne leur dit rien.[7] 

Joseph d’Arimathie est libéré

Peu après le retour de Marie auprès de ses compagnes, la voyante vit Joseph, dans sa prison, en train de prier. Soudain le cachot fut inondé de lumière, et le toit fut soulevé. Une forme lumineuse tendit un drap semblable à celui qui avait enseveli le Seigneur. Joseph le saisit et s’éleva jusqu’à l’ouverture qui se referma derrière lui... Joseph revint au Cénacle où il fut accueilli avec joie.[8]


[1]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre XLVIII “Ouverture du côté de Jésus-Mort des larrons”   
[2]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre L “Descente de Croix”
[3]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LI “Le corps de Jésus est embaumé”
[4]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LII “La mise au tombeau”
[5]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LIII “Le retour du tombeau-Joseph d’Arimathie mis en prison”
[6]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LI “Les amis de Jésus le samedi saint”
[7]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LXII “Le soir d’avant la résurrection”
[8]-Extraits de “La douloureuse Passion de N.S. Jésus-Christ” d’Anne-Catherine Emmerich - Chapitre LXIII “Joseph d’Arimathie est mis en liberté”

   

 

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