CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de MARIE
selon
Maria de AGREDA

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La Résurrection

 

Le récit proprement dit de la Résurrection du Seigneur est très proche de celui des évangélistes, mais Marie relate des faits plus intimes et plus spirituels.  Ainsi, on peut lire:

“A l’instant où l’âme très sainte du Seigneur se réunit à son corps, elle Lui donna la vie et la gloire immortelle. En quittant le linceul et les parfums avec lesquels Il avait été enseveli, Il fut revêtu des quatre dons de gloire: la clarté, l’impassibilité, l’agilité et la subtilité.”  Ces dons avaient en effet été suspendus pendant la vie terrestre de Jésus, période durant laquelle son corps devait rester passible pour nous mériter notre salut, et ne lui furent rendus qu’après la Résurrection. La clarté c’est le don qui fait resplendir les corps glorieux. Par l’impassibilité, le corps de Jésus devint inaltérable, donc incapable de souffrir. Par la subtilité Il pouvait pénétrer les autres corps sans rencontrer aucune résistance; enfin, l’agilité l’affranchissait du poids de la matière et lui permettait de se transporter d’un lieu à un autre quasi instantanément. Par ailleurs, les plaies de Jésus rayonnaient de lumière. (1467 et 1468)

Marie d’Agreda dit encore: “Au moment même où l’âme très sainte de Jésus-Christ entra dans son corps, celui de sa très pure Mère reçut la joie qui était suspendue dans son âme jusqu’à la Résurrection de cet adorable Seigneur... Marie passa incontinent de la désolation où elle était à une céleste consolation, et de la tristesse à une joie ineffable. (1469) Par cette nouvelle joie,... elle commença à se disposer à la prochaine apparition de son Fils ressuscité... (1470)La bienheureuse Marie étant ainsi préparée, notre Sauveur Jésus-Christ ressuscité et glorieux entra... La très bienheureuse Reine se prosterna et adora son très Saint Fils, et le Seigneur la releva Lui-même...  La Mère Vierge reçut alors un bienfait extraordinaire... qui consista en ce que le corps glorieux de Jésus-Christ pénétra celui de sa Mère qui devint tout éclatant, comme si un globe de cristal renfermait le soleil, qui le remplirait de splendeur et de beauté par sa lumière. C’est ainsi, à peu près, que le corps de l’auguste Marie fut uni à celui de son adorable Fils par le moyen de cette divine pénétration, qui fut pour elle comme une voie pour arriver à la connaissance de la gloire de l’âme  et du corps du même Seigneur. (1471)

Par ces faveurs,... notre grande Reine s’éleva à la contemplation des mystères les plus sublimes. Parvenue à ces hauteurs, elle entendit une voix qui lui disait: “Ma bien-aimée, montez encore, montez plus haut.” En vertu de cette voix, elle fut toute transformée et vit la divinité d’une vue claire et intuitive, dans laquelle elle trouva le repos et pour quelques moments au moins, la récompense de toutes ses peines.  (1471)

Marie eut de très doux entretiens avec son adorable Fils sur les sublimes mystères de la Passion et de sa gloire.”  (1472)

À propos des apparitions du Seigneur

Après avoir rencontré sa Mère, le Seigneur se mit en devoir de rassembler les brebis de son troupeau qui avait été dispersé. À propos des apparitions du Seigneur il est intéressant de voir l’attitude des apôtres envers Thomas avant que Jésus ne lui apparaisse, et de constater l’influence apaisante et déjà importante de la Sainte Vierge:

“... Après la première apparition, quelques apôtres Lui parlèrent (à Marie)de l’obstination de Thomas, disant qu’il ne voulait point les croire, quoiqu’ils assurassent avoir vu leur Maître ressuscité; et comme il persévéra durant ces huit jours dans son incrédulité, l’indignation de ces apôtres contre lui ne fit qu’augmenter. Souvent ils allaient trouver la bienheureuse Vierge et accusaient Thomas d’un sot entêtement à peine digne de l’homme le plus grossier. Notre indulgente Princesse les écoutait sans émotion... et elle interpella les plus mécontents, les apaisa en leur rappelant que les jugements du Seigneur étaient fort cachés, qu’Il tournerait à sa gloire l’incrédulité de Thomas, qu’Il en tirerait de grands biens pour les autres, et qu’il fallait qu’ils en attendissent les effets avec patience et sans se troubler.”  (1489)

Marie d’Agreda rapporte ensuite, et très longuement la scène sur le bord du lac de Tibériade: la pêche miraculeuse, Jean qui reconnaît le Seigneur, Pierre qui se jette à l’eau, Jésus qui avait préparé le déjeuner de ses apôtres, la triple profession de foi exigée de Pierre, etc. (1490 à 1492) Marie, dépositaire des oeuvres”et des mystères du Seigneur en l’Église, repassait souvent toutes ces choses dans son esprit... Les apôtres et surtout son nouveau fils, Jean, l’informaient de tout ce qui leur arrivait. Cette auguste Princesse demeura dans sa retraite pendant les quarante jours qui s’écoulèrent depuis la Résurrection. Elle y  jouissait de la vue de son très Saint Fils.  (1492)

Instructions données par Marie sur les apparitions

On se pose souvent la question: “Pourquoi mon divin Fils apparut-il une fois en pèlerin, et une autre fois en jardinier, et pourquoi Il ne se faisait pas toujours reconnaître aussitôt qu’Il se manifestait? Sachez ma chère fille, qu’encore que les Maries et les apôtres fussent disciples du Seigneur, et comparativement beaucoup plus parfaits que tous les autres hommes du monde, ils n’étaient pourtant que des enfants en sainteté,... Ils chancelaient souvent dans leur foi... et quoiqu’ils fussent dans l’amitié du Seigneur, ils n’étaient pas assez bien disposés, à cause de leurs infidélités et de leur tiédeur, pour sentir aussitôt les effets célestes de la présence de leur divin Maître. Avant de se faire connaître à eux, Il les disposait à recevoir ses lumières et ses faveurs. Quand une fois Il avait renouvelé leur foi et leur amour, Il se faisait connaître, Il leur communiquait l’abondance de sa divinité, qu’ils sentaient, et les comblait des dons les plus admirables au moyen desquels ils s’élevaient au-dessus d’eux-mêmes. Et lorsqu’ils commençaient à jouir des délices de sa présence, Il disparaissait, afin de leur faire désirer et solliciter avec une nouvelle ardeur ses communications et ses doux entretiens. Voilà ma fille, les raisons pour lesquelles le Seigneur ne se fit point connaître d’abord qu’Il apparut à la Madeleine, aux apôtres et aux disciples qui allaient à Emmaüs. Et il agit à peu près de même envers beaucoup d’âmes qu’Il choisit pour leur offrir le commerce le plus intime... (1493)

Vous trouverez aussi une instruction salutaire dans des réflexions sérieuses sur la promptitude avec laquelle le Très-Haut se plaît, par sa charité infinie, à répondre à ceux qui sont humbles et dont le cœur est affligé, et à soulager ceux qui Le cherchent avec amour, qui méditent sur ses mystères et qui s’entretiennent de sa Passion et de sa mort...”  

Et Marie cite en exemple la Madeleine, Pierre et les autres Marie: “La Madeleine à cause de la ferveur avec laquelle elle cherchait son Maître, sans s’arrêter même avec les anges, et sans s’éloigner du sépulcre, les autres Marie qui montrèrent le même zèle, et par là, méritèrent d’être les premières à voir le Sauveur ressuscité; quant à Pierre, son humilité et la douleur avec laquelle il pleura son reniement, portèrent le Seigneur à le consoler... Peu de temps après Il le visita, le confirma dans la foi et le remplit de joie. Enfin, Jésus apparut aux deux disciples malgré leurs doutes, avant de se manifester aux autres, parce qu’ils s’entretenaient avec compassion, de sa mort et de ses souffrances.” (1494)

Et Marie conclut:

“Louez le Seigneur de sa bonté infinie, et de ce que, par elle, Il tire de grands biens des maux qui arrivent, comme Il le fit de l’incrédulité des apôtres, dont Il se servit pour découvrir à leur égard l’attribut de sa Miséricorde, pour établir d’une manière plus incontestable le mystère de sa Résurrection, et pour donner une preuve éclatante de la rémissibilité des péchés et de sa clémence en pardonnant aux apôtres, et en oubliant en quelque sorte leurs fautes pour les chercher et pour leur apparaître; enfin, en se familiarisant avec eux comme un véritable Père, qui se plaisait à les éclairer et à proportionner ses instructions à leur ignorance et à leur peu de foi.”  (1494)

   

 

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