CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

.

La PASSION de JÉSUS
selon
Maria Valtorta
(1897-1961)

4
Jésus chez Pilate et Hérode

 

Chapitres 22 (à partir de la page 224) et 23 du tome 9 de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, de Maria Valtorta

Premier passage devant Pilate

Les accusations des juifs pour faire condamner Jésus par Pilate sont bien connues. Pilate comprend vite la haine de ces gens: “Vous avez besoin de Rome! Oui!. Pour vous débarrasser de Lui qui vous gêne. J’ai compris.” Pilate rit et va vers Jésus:”Es-Tu le Roi des juifs?... Je sais que Tu es loyal. Parle. Est-ce vrai que Tu aspires à régner?” Suit le dialogue sur la royauté de Jésus et sur la vérité:

— “Qu’est-ce que la vérité? Tu es philosophe? Cela ne sert pas devant la mort. Socrate est mort quand même.

— ”Mais cela lui a servi devant la vie, à bien vivre et aussi à bien mourir, répond Jésus. Et à entrer dans la seconde vie sans avoir trahi les vertus civiques. (page 225)

Pilate est émerveillé par les réponses de Jésus et déclare aux juifs qu’il ne trouve aucune faute en Jésus. Devant le tumulte grandissant, et apprenant que Jésus est galiléen, Pilate envoie Jésus chez Hérode.

Jésus devant Hérode

Nouveau chemin de croix pour Jésus sur qui on envoie pierres, immondices, etc... Jésus rencontre Judas et le regarde plein de pitié. Suivent les scènes d’absurdes dérisions auxquelles se livre Hérode qui fait amener un chien et un pauvre idiot pour que Jésus les guérisse. Mais Jésus se tait. Puis ce sont les scènes lascives de danseuses impudiques qui Le frôlent de leurs corps nus. Puis Jésus est traité comme un fou et, revêtu de la robe des fous, renvoyé chez Pilate. La foule hurlante grossit de plus en plus.

Deuxième passage devant Pilate (page 228)

Pilate qui ne trouve aucun crime en Jésus propose à la foule de lui donner Barabbas pour “qu’elle ne perde pas son amusement”, et de faire fustiger Jésus puis de Le libérer. Cela ne suffisant pas, Pilate propose alors la flagellation pour Jésus: “C’est atroce, savez-vous? On peut en mourir. Qu’a-t-il fait de mal? je ne trouve aucune faute en Lui et je Le délivrerai.”  Mais les juifs exigent  que Jésus soit crucifié. Pilate commande alors la flagellation à un centurion.

— “Combien de coups?

— Autant qu’il te semble... Le tout est d’en finir. Et je suis ennuyé. Va.”

La flagellation (pages 229 à 231)

“Dans cette cour... il y a une haute colonne. A environ trois mètres du sol elle a un bras de fer qui dépasse d’au moins un mètre et se termine en anneau. On y attache Jésus avec les mains jointes au-dessus de la tête, après l’avoir fait déshabiller. Il ne garde qu’un petit caleçon de lin et ses sandales. (Ici on remarque une légère différence avec les visions de Marie d’Agreda et d’Anne-Catherine Émmerick) Les mains, attachées aux poignets, sont élevées jusqu’à l’anneau, de façon que Lui, malgré sa haute taille, n’appuie au sol que la pointe des pieds... Et cette position doit être aussi une torture.

Les deux bourreaux sont armés d’un fouet fait de sept lanières de cuir attachées à un manche et qui se terminent par un martelet de plomb. Ils frappent rythmiquement le corps de Jésus. “Ils frappent en particulier le thorax et l’abdomen, mais il ne manque pas de coups donnés aux jambes et aux bras et même à la tête, pour qu’il n’y eût pas un lambeau de la peau qui ne souffrît pas. Et pas une plainte... S’Il n’était soutenu par les cordes, Il tomberait... Seulement, après la grêle de coups qu’Il a reçus, sa tête pend sur sa poitrine, comme s’Il s’évanouissait.

— Ohé! Arrête-toi! Il doit être tué vivant, bougonne un soldat. (page 229)

 On délie Jésus qui s’abat sur le sol comme s’Il était mort. On Le fait revenir à Lui en renversant sur sa tête une cuvette d’eau. “Jésus ouvre les  yeux, les tourne. Un regard voilé...

— Habille-Toi. Ce n’est pas décent de rester ainsi. Impudique!

Et ils rient tous, en cercle autour de Lui.”

Suit une scène insoutenable durant laquelle les soldats donnent des coups de pieds dans les vêtements de Jésus, les éparpillant chaque fois qu’Il va les saisir... Finalement Il peut se revêtir et essuyer son visage, puis Il s’accroupit, tremblant de fièvre... Les soldats qui s’ennuient inventent un nouveau jeu, et c’est le couronnement d’épines... “Enfin ils mettent un sale chiffon rouge sur les épaules de Jésus. Avant de mettre dans ses mains le roseau, ils Lui en donnent des coups sur la tête en s’inclinant et en saluant: “Salut, roi des juifs.” Et ils se tordent de rire.”

Jésus les laisse faire... Il se laisse frapper, railler, sans jamais parler. Mais Il les regarde...

Jésus est ramené chez Pilate.

“Voilà l’homme.”  dit Pilate... Jésus est seul face à la foule haineuse. Il cherche quelques regards amis, mais combien sont-ils? “Moins de vingt parmi les milliers d’ennemis...” Jésus est abandonné, et Il pleure. C’est maintenant la demande de mise à mort par crucifixion, la demande de libération de Barabbas, l’intervention de Claudia, la femme de Pilate, et la description de la perplexité de Pilate mise en évidence par le dialogue:

D’où viens-tu? Qu’est-ce que Dieu?

— C’est le Tout

— Et puis? Que veut dire le Tout? Qu’est le Tout pour celui qui meurt? Tu es fou... Dieu n’existe pas. Moi j’existe... Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de Te libérer ou de Te crucifier?

— Tu n’aurais sur Moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut. Aussi celui qui M’a mis entre tes mains est plus coupable que toi.

— Qui est-ce? Ton Dieu? J’ai peur...

Jésus se tait. Pilate est sur des charbons ardents.” Il craint le châtiment de Dieu et celui de Rome. Finalement il déclare: “Il n’est pas coupable.” 

Mais face aux cris, aux menaces et à la haine des juifs, et submergé par la peur, Pilate se lave les mains et décide la mort de Jésus. 

Réflexions intermédiaires

Jésus explique

Les différentes visionnaires ont vu, d’une manière presque identique, les divers épisodes de la Passion du Christ rapportés dans les Évangiles. Par contre, les scènes qui nous sont inconnues présentent parfois des différences, pas forcément importantes, mais que l’on ne peut manquer de remarquer. Les voyantes, qui étaient conscientes de ces différences, ont donné des explications très plausibles. D’ailleurs ce sont là des faits d’expérience courante. La police, par exemple, sait parfaitement que les rapports, faits par des témoins d’une même scène, sont tous différents, même s’ils sont dignes de foi. Chaque personne, en effet, voit les pévènements par rapport à sa sensibilité propre et selon la position qu’elle occupait au moment des faits.

Ces différences sont d’ailleurs souvent la meilleure garantie de l’authenticité des faits rapportés. Il en est de même pour les mystiques qui ont “assisté” à la Passion de Jésus. Elles n’étaient pas situées aux mêmes endroits, et par conséquent, elles ne voyaient pas les scènes sous le même angle, et, plus important encore, elles ne bénéficiaient pas du même degré de grâce. De plus, à certaines, comme Anne-Catherine Émmerick, il est donné de voir les âmes, les anges et les démons et de lire les pensées des acteurs. A d’autres, comme à Maria Valtorta, sont données, généralement par le principal intéressé, c’est-à-dire par Jésus Lui-même, des explications complémentaires destinées à faire comprendre, et ce qui se passe, et le pourquoi de certaines scènes ou de certains évènements.

Dans cet ordre d’idée, et compte tenu de la complexité des attitudes de Pilate et de Judas, Jésus donne quelques précisions résumées ci-dessous.

Réflexions sur la conduite de Pilate envers Jésus Chapitre 23)

Tout d’abord Jésus précise que le témoin et le narrateur le plus exact est Jean, car il a été presque toujours présent, ou du moins très proche. Ainsi quand, de bon matin, Pilate sortit “pour entendre ce qu’avait la foule, il comprit d’un seul regard, que le coupable, ce n’était pas Jésus, mais ce peuple ivre de haine. Jésus eut pour lui de la pitié parce que c’était un faible. Et en Pilate, il y eut de la pitié pour Jésus, parce qu’Il était innocent... Pilate tenta de sauver Jésus en disant: “Jugez-Le selon votre loi.” ... Mais ... pour ne pas accomplir matériellement le crime dont ils sentaient, par instinct, qu’ils seraient punis, les juifs le firent accomplir par Rome.” (page 236)

Quelques Romains étaient plus sincères que les Israélites car ils voyaient la vérité. Mais ils voulaient rire un peu de la “royauté” de Jésus. Et par ailleurs, qu’est-ce que l’âme pour un païen? Même ses dieux n’ont pas d’âme. Jésus est une énigme pour Pilate qui ne peut comprendre ce qu’est son Royaume. (page 237) Et pour lui, qu’est-ce que la vérité? Inutile de courir après cette chimère... Pilate préfère écouter le mensonge, car “l’idolatrie, quelle qu’elle soit, est toujours portée à respecter et à accepter le mensonge quel qu’il soit. Et le mensonge, accepté par un faible, amène au crime celui qui est faible.”

Pilate essaiera une nouvelle transaction pour sauver Jésus: la flagellation. “Qu’espérait-il?... Mais, dit Jésus, Je devais être brisé pour expier vos péchés de la chair. Et Je fus brisé...” (page 239)

Jésus fait ensuite une digression sur les pilates d’aujourd’hui, ceux qui Le nient en sachant pourtant qui Il est. Pilate tente une dernière tentative: “Voilà l’Homme!”  mais devant la menace il ne sait pas accomplir un acte surnaturellement juste et libérer Jésus l’Innocent.

Réflexions sur Judas après sa trahison (Chapitre 25)

Maria Valtorta a suivi Judas depuis sa trahison jusqu’à sa mort. Ce sont des scènes horribles. ‘Horribles, mais pas inutiles dit Jésus. Trop de gens croient que Judas a commis une chose de peu d’importance... En réalité, Judas est, de tous les pécheurs et de tous les damnés, le plus damné et le plus pécheur.

Le remords aurait pu le sauver, s’il avait fait du remords un  repentir. Mais lui n’a pas voulu se repentir... Il a voulu résister comme il avait voulu trahir. Comme il a voulu maudire. Comme il a voulu se suicider. C’est la volonté qui compte, ... dans le bien comme dans le mal... Pierre, lui, avait renié sans avoir la volonté de le faire... Il s’était enfui sans avoir la volonté de le faire... Sa défaillance a été la dernière de son humanité, mais sa volonté spirituelle n’était pas présente à ce moment... Judas, lui, n’a pas voulu être pardonné.... Et le désespoir porte au suicide.

Ma mère lui dit: “Repens-toi, Judas. Il pardonne.”  Oh! oui Je lui aurais pardonné! S’il s’était jeté aux pieds de la Mère en disant: “Pitié!”, elle, la Mère de Pitié, l’aurait recueilli comme un blessé... et Me l’aurait amené au pied de la Croix... Mais lui n’a pas voulu... Méditez ce que veut dire persister dans la faute.”  (Pages  249 et 250)

Réflexions sur Marie qui “doit annuler Eve” (Chapitre 26)

C’est toujours Jésus qui parle :

“Le couple Jésus-Marie est l’antithèse du couple Adam-Eve... L’humanité a subi une régénération totale par l’oeuvre du couple Jésus-Marie qui sont devenus ainsi les nouveaux parents de l’Humanité... Mais pour annuler les oeuvres des deux premiers, cause de mortelles infirmités,... les deux Seconds ont dû opérer en tout et pour tout d’une manière opposée à celle des deux premiers. Par conséquent pousser l’obéissance jusqu’à la perfection qui s’anéantit et s’immole dans la chair, dans le sentiment, dans la pensée, dans la volonté pour accepter ce que Dieu veut. Par conséquent pousser la pureté jusqu’à une chasteté absolue...

Le parfait amour Nous l’avons connu. Ce n’est pas de l’amour, ô hommes, la faim qui vous pousse à vous rassasier avidement d’une chair. Cela c’est de la luxure, rien de plus.... Qu’est-ce que votre amour? C’est de la haine. C’est uniquement un désir paranoïaque qui vous pousse à préférer la saveur d’un aliment faisandé à la nourriture saine, fortifiante des nobles sentiments.”  (page 252)

Jésus expose ensuite ce qu’était l’amour qu’ils vivaient. Un amour qui embrassait Dieu, qui n’excluait ni les êtres inférieurs, ni la nature végétale, ni les eaux, ni les astres. L’amour vécu par Jésus et Marie était poussé au sommet de la perfection “pour combler, par un océan d’amour, l’abîme creusé par le manque d’amour des premiers qui s’aimèrent eux-mêmes plus que Dieu... et devenir supérieurs à Dieu...”

“L’Éternel seul sait à quel point il fut héroïque d’accomplir cette pratique à certains moments et dans certains cas.”  dit Jésus en parlant de Marie. Marie dut annuler Eve. Marie voit le second Caïn, Judas. Elle sait qu’il est le Caïn de son Jésus, le second Abel. “Oh! Maternité de Marie Martyre! Maternité sublime autant que Maternité virginale et divine!... Toi seule as su, en cette heure, alors que tu sentais déjà la Croix te briser le cœur, aimer et pardonner.”

   

 

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