La vie d’Anne Catherine
Emmerich
Anne-Catherine est née le 8
septembre 1774, dans un hameau de l’évêché de Munster. Ses parents étaient des
paysans pauvres et pieux. Dès
son plus jeune
âge elle vécut dans le surnaturel, et ses visions, quasi permanentes étaient
pour elle tout à fait naturelles: elle pensait qu’il en était ainsi pour tout le
monde. Compte tenu de sa pauvreté, elle ne put être reçue, ni chez les
trappistines de Darfeld, ni chez les clarisses de Munster. Mais à l’âge de 24
ans elle reçut les stigmates de la couronne d’épines. Enfin, en novembre 1802,
elle fut reçue chez les Augustines de Dulmen et prononça ses voeux solennels le
13 novembre 1803, à l’âge de 29 ans.
Le 3 décembre 1811, son
couvent fut supprimé sous le gouvernement de Jérôme Bonaparte, roi de
Westphalie. Anne-Catherine trouva refuge, au printemps de 1812, dans une petite
chambre située dans le logement d’une pauvre veuve. Elle était encore malade. Sa
stigmatisation complète eut lieu dans les derniers jours de l’année 1812. Elle
devint rapidement un objet de curiosité pour les médecins, l’Église, et de
nombreuses autres personnes. La vie d’Anne-Catherine devint une épreuve
permanente jusqu’à sa mort qui surviendra le soir du 9 février 1824.
La vie d’Anne Catherine
Emmerich a été une longue passion. À de nombreuses reprises elle a vécu la
douloureuse passion de Jésus. Parfois, succombant sous le poids de ce qui lui
était imposé et qu’elle avait généreusement accepté, elle suppliait Dieu de
venir la délivrer, mais, chaque fois, elle disait: “Seigneur, non pas ma
volonté, mais la vôtre.” Alors, il lui était enjoint de continuer à vivre; elle
se relevait avec sa croix, et se remettait à la porter péniblement à la suite du
Seigneur.
Son biographe raconte
“comment son chemin de vie lui était montré, se dirigeant vers le haut d’une
montagne (la Montagne du Carmel?) où était une ville resplendissante, la céleste
Jérusalem. Souvent elle se croyait parvenue au lieu de béatitude, qui semblait
tout près d’elle, et sa joie était grande; Mais tout à coup elle s’en trouvait
séparée encore par une vallée: il fallait redescendre, suivre des sentiers
détournés; partout il y avait à travailler, à souffrir, à exercer la charité. Il
fallait montrer le chemin à ceux qui s’égaraient, relever ceux qui tombaient,
quelquefois porter les paralytiques et traîner de force des gens qui
résistaient: c’étaient autant de nouveaux poids qui s’attachaient à sa croix.”
Anne-Catherine Emmerich
n’écrivit pas ses visions; elle les racontait à son secrétaire, Clémens
Brentano, qui fut aussi son biographe. Rentré chez lui, Clémens Brentano
écrivait ce dont il se souvenait: cela pourrait expliquer certaines différences
existant avec d’autres mystiques. En effet, les rapports effectués de mémoire
peuvent présenter quelques lacunes. |