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La Cène du Seigneur
La Cène du Seigneur et sa
Passion sont indissociables. En effet, quand Jésus partage à ses apôtres son
Corps et son Sang, Il le fait, selon Anne Catherine Emmerich, juste après la
célébration de la Pâque juive, qui sera remplacée par le nouveau rite, et
immédiatement avant sa Passion. La Cène, c’est déjà le Corps livré et le Sang
versé, c’est déjà la Passion commencée.
Nota: N’ont été rapportés
ici que les éléments qui ne figurent pas explicitement dans les Évangiles.
Nota:
Tous les textes en italique
sont extraits de La douloureuse Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ,
d’Anne-Catherine Emmerich, publiée par les Éditions TÉQUI. Les numéros des
chapitres sont ceux qui ont été retenus dans cette publication. Ici, il faut se
rapporter au grand chapitre global intitulé La dernière Cène.
Les préparatifs
(Chapitres I à V)
Durant la journée qui allait
devenir le Jeudi Saint, Jésus se comporta comme à son habitude, enseignant sans
cesse ses disciples. “Tout en marchant Il ne cessait de les instruire. Il
dit, entre autres choses, aux apôtres que jusqu’à présent Il leur avait donné
son pain et son vin, mais qu’aujourd’hui Il voulait leur donner sa chair et son
sang, qu’Il leur laisserait tout ce qu’Il avait. En disant cela, le Seigneur
avait une expression si touchante que toute son âme semblait se repandre au
dehors, et qu’Il paraissait languir d’amour dans l’attente du moment où Il se
donnerait aux hommes. Ses disciples ne Le comprirent pas: ils crurent qu’il
s’agissait de l’agneau pascal.”
Dernière pâque
(Chapitres VI et VII)
Anne Catherine fait ensuite
une description détaillée de la préparation de la Pâque. Elle montre aussi Jésus
participant, avec répugnance, au sacrifice de l’agneau et faisant ensuite une
instruction, disant “entre autres, qu’ils devaient adorer dans ce lieu, sans
crainte et sans inquiétude lorsqu’Il aurait été immolé, Lui, le véritable agneau
pascal; qu’un nouveau temps et un nouveau sacrifice allaient commencer, qui
dureraient jusqu’à la fin du monde.”
On assiste ensuite aux
cérémonies et à l’intégralité du repas pascal, pris rapidement suivant le rite
juif. Catherine note que “Jésus était extraordinairement recueilli et serein.
Puis, soudain, Il devint sérieux et mélancolique” et annonça la trahison de
Judas. Tous les convives se levèrent ensuite et Jésus procéda au lavement des
pieds de ses apôtres. Anne-Cathetine Emmerich ne peut s’empêcher de rapporter
ici avec quel amour et quelle affection Jésus lava les pieds de Judas.
Institution de l’Eucharistie
(Chapitres VIII à
X)
À la demande du Seigneur, la
table, qu’A.C. Emmerich ne décrit pas, mais qui avait été débarrassée, fut de
nouveau dressée: on apporta un calice, une urne pleine d’eau et une autre pleine
de vin, trois pains azimes blancs et minces placés sur une assiette ovale, et
trois boîtes contenant, l’une de l’huile épaisse et l’autre de l’huile liquide;
dans la troisième boîte vide, reposait une cuillère à spatule.
“Jésus pria et parla très
solennellement. Il expliqua la Cène et toute la cérémonie: cela me fit l’effet
d’un prêtre qui enseignerait aux autres à dire la Sainte Messe.”
Anne Catherine assiste
ensuite à la première messe, celle dite par Jésus lui-même: la préparation du
pain et du calice, leur bénédiction et la bénédiction des huiles, l’offrande du
pain et du vin auquel Jésus ajouta quelques gouttes d’eau. “Tout me rappela
le sacrifice de la messe.” Jésus, devenu comme transparent, se recueillit
dans une ardente prière, puis Il rompit le pain en plusieurs morceaux.
A.C. Emmerich note: “Il
me sembla voir soudain la Sainte Vierge recevoir la Sacrement d’une manière
spirituelle, quoiqu’elle ne fût point présente là. Puis je ne la vis plus.”
On doit remarquer, au sujet
de la communion de Marie, quelques légères différences avec les autres voyantes.
Jésus institua ensuite
l’Eucharistie, présenta le pain à Pierre puis à Jean, et en troisième lieu, à
Judas en lui disant: ”Fais vite ce que tu veux faire.” Il fit ensuite
boire, dans le calice qu’Il tenait à la main, Pierre et Jean. Judas prit aussi
sa part du calice et sortit sans rendre grâces. Quand tout fut terminé, Jésus
dit à ses apôtres comment ils devraient conserver le saint Sacrement en mémoire
de Lui, jusqu’à la fin du monde.
Remarque:
A.C. Emmerich a vu Judas
communier, et sortir ensuite.
Selon Anne Catherine, le
Seigneur se donna de telle sorte, pendant la Consécration, qu’Il lui apparut
transparent, comme sorti de Lui-même et répandu au dehors dans une effusion
d’Amour miséricordieux.
Anne Catherine ne se
souvient pas d’avoir vu le Seigneur manger et boire le pain et le vin consacrés.
Pendant qu’elle parlait à
son secrétaire, elle reçut une explication dont elle ne put communiquer que ce
qui suit: “Si les anges l’avaient distribuée, (l’Eucharistie), ils n’y
auraient point participé; si les prêtres n’y participaient pas, l’Eucharistie se
serait perdue: c’est par là qu’elle se conserve.”
Les visions d’Anne Catherine
lui montrent aussi Jésus expliquant à ses apôtres comment ils devront consacrer
lorsqu’ils auront reçu le Consolateur, puis leur parlant du sacerdoce, de
l’onction. Jésus prépara lui-même le saint chrême et les saintes huiles. Il
consacra ensuite ses apôtres, les oignit avec le saint chrême, et leur imposa
les mains. Après ces cérémonies le Seigneur fit une longue instruction à ses
apôtres, parla de ce que faisait celui qui le trahissait, prédit à Pierre son
reniement et leur annonça les temps difficiles qui allaient venir pour eux.
Ensuite ils quittèrent la maison, mais, en sortant, dans le vestibule de la
maison, Jésus rencontra Marie sa mère et Marie Madeleine.
Il est intéressant de noter
que lors de l’institution de l’Eucharistie, Anne Catherine eut une autre vision
se rapportant à l’Ancien Testament: Abraham agenouillé devant un autel, et
Melchisédech. Lors du sacrifice auquel il procéda, Melchisédech utilisa un
calice, celui, dit une légende rapportée par Anne-Catherine, dont Jésus se
servit pour instituer l’Eucharistie tant de siècles plus tard. |