VIE INTÉRIEURE
DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE
Dieu
veut révéler dans ces derniers temps et découvrir Marie, le chef
d'œuvre de ses mains... ; et il veut qu'elle soit plus connue, plus
aimée, plus honorée que jamais elle ne l’a été.
(Le
Vénérable Louis-Marie Grignon de Montfort, Dévotion à la sainte
Vierge, I. part., II. n. 1, p. 34-41 ; 1843)
APPROBATION
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS
Nous
avons lu avec grande édification le livre intitulé . Vie intérieure
de la très-sainte Vierge, composé avec les manuscrits laissés par M.
Olier. Il est facile de reconnaître dans cet écrit la doctrine
substantielle et abondante que l'on trouve, en général, dans les
auteurs ascétiques du XVII siècle. Persuadé que ce livre est
très-propre à augmenter dans les âmes la dévotion envers la
très-sainte Vierge, et à les porter à l'imitation de ses vertus,
Nous lui donnons notre approbation et Nous en recommandons la
lecture.
Paris, le 19 octobre 1875.
+
J- J.-HIPP., Card. Arch. de Paris.
AVERTISSEMENT
Ce
que M. Olier a laissé sur la sainte Vierge se trouve épars dans un
grand nombre d'écrits très-différents de date, de style, de but. Il
n'en est aucun que l'auteur ait achevé, qu'il ait préparé pour
l'impression. La plupart sont de simples ébauches, où il esquissait
ses pensées pour en conserver le souvenir, sans avoir l'intention de
leur donner la forme définitive. Ce sont souvent de simples mémoires
tracés à la hâte, au jour le jour, qui ont pour objet ses
occupations intérieures, les faveurs qu'il recevait de Dieu, les
sentiments qu'elles lui donnaient. Il destinait ces feuilles à son
directeur seulement, de qui il était sûr d'être compris et à qui il
laissait toute liberté de réformer ou de détruire tout ce qu'il
voudrait. Là on voit l'impression que faisait sur lui la méditation
des mystères : aussi rien de plus varié, de plus animé. Ce sont des
effusions de cœur, des élans d'enthousiasme, des transports de
reconnaissance. On sent que les termes lui manquent pour exprimer sa
pensée. Il se fait un langage à lui, et, comme la plupart des
auteurs mystiques, il accumule les figures et semble forcer les
expressions pour faire concevoir, le moins imparfaitement possible,
ce qu'il se sent incapable de rendre dignement.
La
dévotion de M. Faillon pour la sainte Vierge, et son estime pour les
écrits de M. Olier, lui ont donné l'idée de composer un livre de ces
différents fragments, en les disposant selon l'ordre des mystères,
et d'en faire ainsi un traité dont la lecture serait propre à
inspirer un profond respect et un amour filial envers la sainte
Vierge.
Ce
travail n'était pas sans difficulté. Il devait naturellement y avoir
des lacunes. De plus, un texte composé de fragments empruntés à
divers écrits, et non revus par l'auteur, manque souvent de cette
netteté, de cette précision qu'on s'applique à mettre dans un
ouvrage destiné au public. N'était-il pas même à craindre que
l'éditeur, travaillant sous l'inspiration d'une idée préconçue, ne
s'écartât de très-bonne foi, en groupant ces fragments, des idées de
M. Olier et ne lui attribuât, sur certains points, une doctrine qui
n'était pas celle de ce pieux et vénérable auteur, ou du moins qu'il
ne donnât à ses expressions un sens, une portée qui dépassait sa
pensée véritable ?
M.
Faillon s'était proposé de revoir son livre, de retrancher ce qui
était susceptible d'un sens contraire à la pensée de M. Olier. La
mort l'a empêché de réaliser son dessein. Nous donnons une édition
telle qu'il aurait désiré la donner, et nous nous sommes appliqués à
rendre les vrais sentiments de M. Olier.
On
voit par ce court exposé que ce livre n'a pas été composé par ce
vénérable prêtre tel que nous le donnons. Le fond, la substance et
plus ordinairement les expressions sont de lui; mais l'éditeur, pour
réunir tous ces fragments épars dans un ordre qui lui a paru le plus
convenable, a dû combler des lacunes, éclaircir des textes obscurs
ou incomplets, ce que nous tenons à dire pour que le lecteur
n'attribue pas à M. Olier les imperfections qu'il remarquerait dans
ce travail. Nous devons ajouter qu'il se trouve dans cet écrit
quelques opinions particulières à M. Olier; et il ne faut pas
s'étonner si l'auteur les énonce comme si elles étaient certaines,
et sans aucune réserve ou explication qui avertisse de ne pas les
confondre avec la doctrine même de l'Église et les opinions
communément reçues parmi les pieux fidèles, parce que, ainsi que
nous l'avons déjà dit, dans les fragments recueillis par M. Faillon,
M. Olier écrivait ses pensées pour son usage particulier.
Nous
soumettons ce travail avec le plus profond respect et l'obéissance
la plus filiale à la sainte Église romaine.
Les chapitres
de la Vie intérieure de la sainte Vierge sont suivis de
Réflexions pratiques. Les réflexions sur les chapitres II, IV,
IX, XVIII, XIX sont de M. Olier, ainsi que les Exercices qui sont à
la fin du livre. Le texte des autres réflexions n'est pas de M.
Olier, bien que l'on ait souvent employé ses expressions, et que
pour le fond on ait eu soin de s'inspirer de sa doctrine. Nous avons
cru ces réflexions utiles au pieux lecteur elles l'aideront à tirer
des mystères de la sainte Vierge des conséquences pratiques pour la
direction de sa vie. |