VOIE VERS DIEU

adveniat regnum tuum

     
 

 

Mieux connaître Marie

   
   
   
 

Paulette Leblanc

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Marie,
avant la Passion de Jésus
 

Les évangélistes parlent peu de ce que faisait la Mère de Jésus pendant les derniers mois, ou dernières semaines, de la vie publique de Jésus. L'atmosphère autour de Jésus s'était beaucoup alourdie; les pharisiens et les docteurs de la Loi cherchaient constamment à le mettre en défaut. Et Jésus le savait puisque saint Mathieu, dans son chapitre 17 (22 et 23) rapporte: "Comme ils[1] étaient groupés en Galilée, Jésus leur dit: 'Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes, et ils le mettront à mort, et il ressuscitera le troisième jour.' Et ils furent vivement attristés." Matthieu écrit encore: "Comme Jésus allait monter à Jérusalem, il prit à part les Douze et leur dit en chemin: 'Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux Gentils pour être bafoué, flagellé et crucifié; et il ressuscitera le troisième jour.' Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande." (Mat 20, 17 à 20)

Jésus annonce à Marie son prochain “départ”

Nous connaissons la demande de la mère des fils de Zébédée: avoir les meilleurs sièges dans le royaume de Jésus. Cela ne nous intéresse pas ici. Mais si la mère des fils de Zébédée est là, suivant Jésus, la mère de Jésus est peut-être là, aussi. Si oui, peut-être aura-t-elle été surprise par la demande de la mère de Jean et de Jacques. Comment poser une telle question après que Jésus ait dit qu'il allait être condamné à mort? Marie, Mère de Jésus, au contraire ne devait pas penser à elle, mais uniquement à son fils, le Fils de Dieu: comment une telle chose pourrait-elle arriver? Les prêtres ne peuvent pas se débarrasser d'un homme d'une telle valeur et qui fait tant de bien! Et Marie, si elle est là, essuie quelques larmes douloureuses. Mais Marie est-elle présente à côté de Jésus?

Jean est parfois plus précis, sans toutefois citer Marie, la Mère de Jésus. Ainsi, au chapitre 7 (1 à 10) Il écrit: "Après cela, Jésus parcourut la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs, celle des Tabernacles, était proche. Ses frères, c'est-à-dire ses cousins et probablement d'autres membres de sa famille, lui dirent donc: 'Partez d'ici, et allez en Judée, afin que vos disciples aussi voient les œuvres que vous faites. Car personne ne fait une chose en secret, lorsqu'il désire qu'elle paraisse. Si vous faites ces choses, montrez-vous au monde. Car même ses frères ne croyaient pas en lui.

Jésus leur dit: 'Mon temps n'est pas encore venu; mais votre temps à vous est toujours prêt. Le monde ne saurait vous haïr; moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage, que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à cette fête; pour moi, je n'y vais point, parce que mon temps n'est pas encore venu.' Après avoir dit cela, il resta en Galilée. Mais lorsque ses frères furent partis, lui-même monta aussi à la fête, non publiquement, mais en secret."

Puisque Jésus est en Galilée et que ses "frères" le voient, l'entendent, et pourtant restent incroyants, Marie devrait, normalement, être aussi près de Jésus, au moins de temps en temps. On peut donc imaginer la douleur de son cœur en constatant que ceux que Jésus, et elle-même, avaient tant aimés et enseignés depuis tant d'années, s'éloignaient ainsi de celui qu'ils auraient dû suivre, voire aider. Pourquoi les évangélistes ne nous disent-ils rien? Est-ce parce que, à cette époque, les femmes n'étaient que des quantités négligeables qu'ils oublient ainsi la Mère de Jésus? On peut aussi imaginer la douleur de Marie en entendant les quolibets qui de toute évidence, ne devaient pas manquer...

Pourtant Jésus continue à multiplier les miracles, et "tous courent à Lui." Le temps passe... Les chefs du peuple refusent Jésus, mais Jésus poursuit ses enseignements, qui se font de plus en plus intenses compte tenu du peu de temps qui lui reste. Mais où est Marie pendant ces heures douloureuses? A-t-elle suivi son Fils ou est-elle encore à Nazareth? Nous ne savons pas. Marie est-elle dans sa famille à Jérusalem ou dans les bourgades des alentours? Nous ne savons pas. De temps en temps les évangélistes nous disent que des femmes accompagnaient Jésus et ses disciples. Ainsi, Marie la Magdaléenne, Marie mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, et Jeanne de Chouza, sont souvent nommées. Ils ajoutent parfois: "et d'autres..." Ces femmes "le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et beaucoup d'autres." Au moment de la Passion, l'évangéliste Marc, dans son chapitre 15 parlera de ces femmes: "qui étaient montées à Jérusalem avec lui." Curieusement Marie qui devait très certainement faire partie du groupe de ces femmes n'est pas nommée, sauf quand elle sera au pied de la Croix. Pourquoi? Le mystère est complet pour ceux qui veulent suivre Marie. Pourquoi les évangélistes parlent-ils si peu d'elle? Heureusement nous savons que Marie sera au pied de la Croix.

Pourquoi les Évangélistes oublient-ils si souvent Marie, sauf quand ils parlent de la Nativité? Est-ce, comme certains le disent parfois, parce que à cette époque où le paganisme régnait encore presque partout dans le monde, il fallait à tout prix éviter que l'on fasse de la Vierge Marie une sorte d'idole, une déesse-mère. C'est possible. Mais il me semble que c'est Marie, qui, plus tard, après la mort de Jésus, voulut éviter, par prudence et par humilité, que l'on parle d'elle. Au fond, elle n'était que la Servante de Dieu. Elle n'avait rien fait qu'obéir à la volonté du Père. Marie n'était qu'une femme comme les autres, une femme qui voulait rester cachée. Que la Vierge Marie ait pensé et désiré cela, c'est compréhensible, Mais nous, du 21ème siècle, compte tenu des découvertes scientifiques récentes, nous pouvons ajouter autre chose et parler d'un tsunami d'amour.

Nous savons depuis peu de temps que presque toute la création est un immense réseau d'ondes, de vibrations. L'homme lui-même est un réseau extrêmement complexe d'ondes de toutes natures, et de multiples amplitudes et longueurs d'ondes. Plongé dans un réseau d'ondes aux amplitudes et vitesses de phase très variables, il n'est pas impossible que l'homme, ayant rencontré les ondes d'amour envoyées par Dieu, grâce à Jésus, entre en résonance avec ces ondes d'amour provoquant un véritable tsunami d'amour. Marie serait alors l'onde humaine la plus capable d'entrer en résonance avec nous. Mais nous savons tous que la résonance est un phénomène parfois très dangereux, susceptible de tout casser, de tout détruire. Marie ne peut donc se révéler que lentement, afin que les tsunamis que ses ondes d'amour, ondes divines, ne manqueraient pas de provoquer soient tous bénéfiques. Lorsque nous serons bien en phase avec les ondes d'amour que le Seigneur nous envoie par Marie, alors le tsunami d'amour qui nous transportera, loin de nous détruire, au contraire nous transformera en Dieu. J'ignore si je m'exprime bien, car la physique mise au service de notre foi n'est pas toujours facile à exprimer; surtout quand cette physique se transforme en amour et bien plus, en tsunami d'amour...

De tout cela nous pouvons conclure que la très sainte Vierge Marie, Mère de Jésus, devait certainement vivre une inquiétude vague, une de ces inquiétudes indéfinissables mais réelles, que le cœur ressent quand des événements douloureux déchirent les êtres aimés, même lorsqu'ils éloignés géographiquement.


[1] Jésus et ses disciples.

   

 

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