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Le départ de Marie vers Jérusalem
 

Le temps passe très vite. Aujourd'hui Marie doit rejoindre la caravane qui la conduira à Jérusalem. Elle a bien nettoyé sa maison, rangé toutes ses affaires et préparé son léger bagage. Elle n'aura pas besoin de grand chose car elle trouvera tout le nécessaire chez ses cousins. En priant, elle attend Joseph. Elle prie et elle chante:

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie ;

Alors on disait parmi les nations:
‘Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur !’
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Soudain le visage de Marie s'assombrit : à quoi pense-t-elle ? À certains de ses compatriotes emprisonnés dans des geôles romaines ? D'où sa prière :

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.

Mais bien vite sa joie revient car le Messie attendu est déjà là, en germe certes, mais bientôt vivant au milieu des hommes. Et puis, sur la terre, les épreuves ne manquent pas, mais elles ont toutes un sens pour ceux qui suivent la Loi du Seigneur :

Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie. (Psaume 126)

Voici Joseph. Il prend les mains de Marie, se saisit de son bagage et dit :

— Viens ! La caravane se met en place. Dans moins d'une heure elle partira. Ce premier jour elle fera une pause vers la sixième heure dans un endroit ombragé. Je t'ai donc fait préparer un petit en-cas que tu pourras partager avec les autres femmes. Joseph, en effet, montre un sac contenant plusieurs repas... Marie sourit en approuvant :

— Joseph ! qu'as-tu fait ? C'est ta maman que tu as fait travailler comme ça ? Tu la remercieras très fort dès que tu la verras.

Nos deux fiancés marchent vite: les voici près de la caravane. Tous les deux saluent le chef et conduisent Marie vers le groupe des femmes. Joseph dépose le bagage de Marie dans une des poches de la besace d'un petit âne. Le chef accueille d'autres personnes, tandis que Joseph tient la main de Marie tout en essuyant une larme. Bientôt l'ordre de départ est donné. Tous les chameaux se lèvent docilement; la caravane s'ébranle lentement. Marie et Joseph se font des signes d'amitié, puis se perdent de vue. Une nouvelle tranche de vie s'ouvre pour la jeune Vierge Marie.