Chapitre I
Dieu, la Création et le salut des hommes
Les œuvres de la Sainte Trinité
4
Précisions sur la création
et la chute de l'homme
(Livre 1 chapitres 8 et 9)
4-1-Le ciel et
la terre
Un jour, Jésus dit à Marie Lataste que
le Seigneur avait donné la terre aux enfants des hommes. Mais
voici qu'il va beaucoup plus loin que la Genèse dans ses
explications. Il dit: "Dieu a fait le ciel et la terre, le
ciel que vous voyez au-dessus de votre tête, la terre que vous
foulez sous vos pas... Il a fait aussi la terre qui donne la
nourriture du corps et les vêtements pour le couvrir; et ainsi
le ciel et la terre que Dieu a faits et qui appartiennent à
Dieu, sont pour l'homme; et quand la terre disparaîtra pour
l'homme, un nouveau ciel lui apparaîtra pour le recevoir; non
plus un ciel matériel, dans lequel se font le jour et la nuit,
la lumière et les ténèbres, le calme et la tempête, mais un ciel
spirituel, un ciel tout plein de Dieu, un ciel qui montre à
découvert Dieu et sa gloire, qui permet à l'homme de le voir, de
le contempler... de le voir assez pour n’avoir pas besoin
d’autre lumière... de le comprendre assez pour que son
intelligence trouve en Dieu son repos...
Ce ciel appartient à Dieu; il est...
le trône de sa majesté et de sa gloire... Le ciel est le temple
de Dieu, comme la terre est le temple de l'homme... Dieu est roi
du ciel, l'homme roi de la terre. Dieu pourtant n’a reçu le ciel
de personne, mais l'homme a reçu la terre de Dieu. La terre
n’est point donnée à l'homme à perpétuité, parce que la terre
est insuffisante pour l'homme. L'homme n'est pas seulement
terrestre, il est aussi céleste... L'homme... fait de terre, a
reçu un souffle céleste qui lui a donné la vie...
La terre, c'est un lieu élevé d’où
l'homme prend son élan vers le ciel... La terre n’a été donnée à
l'homme que pour le mettre à même de posséder un jour le ciel,
qui est à Dieu. C'est Dieu qui a donné la terre aux enfants des
hommes, c'est Dieu qui veut aussi leur donner le ciel."
4-2-La chute de l'homme et le péché
Malheureusement les hommes ne
s'élèvent pas tous vers le ciel; beaucoup se précipitent dans
l’abîme, dans les ténèbres éternelles, et ils refusent le ciel
et ils sont tout à la terre qui devient leur tout. Ils disent à
Dieu: "Pour nous, Seigneur, vous n’êtes rien, laissez-nous à
la terre."
Alors Jésus entre dans les détails:
"N’agissez-vous point ainsi, jeunes hommes et jeunes filles?
Souvenez-vous que vous êtes faits pour le ciel... Avancez de
plus en plus dans le chemin de la vertu... sinon la terre se
changera pour vous en un supplice éternel."
Et, réprimandant les parents:
"N'est-ce point ainsi que vous agissez, pères et mères,
cherchant... à accroître le domaine de vos enfants... à les
attacher de plus en plus à la terre au lieu de les attacher de
plus en plus au ciel, au lieu d’accroître leurs vertus, ces
trésors que la rouille et les voleurs ne peuvent faire
disparaître. Vous ne désirez pour vous et pour eux que la terre;
eh bien! vous ne recevrez pas autre chose, et la terre se
changera pour vous en un supplice éternel."
Jésus invective aussi les hommes
d’affaires et de négoce, qui n’ont qu’une probité apparente...
"qu’une prudence fondée sur l’or et sur l’argent?... Ils ne
désirent que la terre; eh bien! ils ne recevront pas autre
chose, et la terre se changera pour eux en un supplice éternel."
Puis Jésus nomme les magistrats, les
juges, les ministres et les potentats qui oublient qu'ils sont
"l’image du gouvernement de Dieu, l’image des jugements de
Dieu, l’image de la puissance de Dieu... et qui agissent comme
s'ils devaient à jamais administrer et juger la terre... La
terre pour eux se changera en un supplice éternel."
(Livre 1 chapitres 8 et 9)
Le thème du péché est un sujet grave.
Aussi Jésus y reviendra-t-il à plusieurs reprises, et plus
particulièrement dans le livre 10.
4-3-Les péchés
des hommes (Livre 10, chapitre 1)
Nous savons comment
l'homme a chuté peu de temps après sa création. Ce péché
originel fut le point de départ de la multitude innombrable des
péchés commis par l'humanité. À plusieurs reprises Jésus
approfondit ce thème dramatique du péché des hommes, cause de
tous leurs malheurs. Marie Lataste écrit: "Le Sauveur Jésus
m'a parlé des personnes qui vivent dans le monde: celles qui
vivent et meurent dans le péché mortel; celles qui, malgré leur
état de grâce, vivent dans l’imperfection, ne faisant rien ou
peu de chose pour s’améliorer et meurent dans cet état; enfin,
celles qui font tous leurs efforts pour acquérir la sainteté et
meurent pleines de vertus et de mérites..."
4-3-1-Conséquence des actions des hommes
Jésus donne
quelques exemples: voici un homme à qui Satan présente une
tentation pour l’entraîner dans le péché; Dieu lui présente sa
grâce pour qu'il résiste à la tentation et qu'il évite ce péché.
Si cet homme, uniquement occupé des choses extérieures, se
détourne de Dieu et de sa grâce et donne la préférence à Satan
et commet le péché malgré les exhortations des ministres de
Dieu, s'il regarde son salut avec indifférence, à l'heure de la
mort, Dieu le repoussera. Cet homme comprendra alors la grandeur
de la perte qu'il a faite, car, après la mort, la lumière
apparaît dans tout son jour. Le voilà aux portes de l'enfer: il
comprend sa folie d'avoir perdu son Seigneur. "Entendez,
dit Jésus, les cris de l'orgueilleux: 'Malheureux que je
suis, je ne cherchais que la gloire et les grandeurs, et me
voici plongé à jamais dans la honte et la confusion à cause de
ma folie!' Entendez les cris de l’avare: 'Malheureux que je
suis, je ne cherchais que les biens de ce monde, et ils sont
cause que j'ai tout perdu; ils m’ont plongé dans la misère et
les tourments les plus affreux! Entendez les cris de tous les
pécheurs: que de reproches, que de lamentations, que de
gémissements, que de blasphèmes en ces lieux!"
Jésus prend ensuite
l'exemple d’une âme en état de grâce, mais imparfaite et ne
cherchant pas à diminuer son imperfection: "Voyez cette
personne. Elle est unie à Dieu; mais elle l’oublie facilement
pour se satisfaire en tout et se récréer à son aise!... Elle
aime les louanges, les honneurs, se réjouit d'être aimée,
honorée... elle ne fait rien pour se corriger de son
amour-propre. Certes, elle ne perd pas l’amitié de Dieu; mais
Dieu n’entre pas avec elle dans des communications intimes, et
ne lui accorde pas autant de grâces que si elle purifiait son
cœur de toutes ses affections aux péchés, même les plus
légers...
Voici l'heure de
sa mort. L'âme paraît devant Dieu. Dégagée des liens du corps,
elle s’élance naturellement vers Celui qui est son principe et
sa fin. Mais elle doit, pendant un certain temps, être privée de
la vue de Dieu, parce qu'elle a négligé les moyens si faciles
qu'elle avait d’éviter le péché et de satisfaire pour ses
offenses! Ce qui la fait souffrir le plus, ce ne sont pas les
tourments du Purgatoire mais la peine d'être séparée de Dieu, et
de ne pouvoir le contempler face à face et le louer avec les
saints... Son affliction est bien grande; aussi sa voix
s’élève-t-elle vers ses frères de la terre qui peuvent la
soulager par leurs prières...
Rappelez-vous,
ma fille, que vous devez prier pour ces âmes, parce que Dieu le
veut; car il les aime, il désire qu'elles aillent au plus tôt le
louer et le bénir éternellement dans le ciel. Priez pour elles,
afin de les délivrer de leurs tourments... et de les mettre en
possession du bonheur éternel... Vous ferez chose agréable à
Dieu... vous délivrerez ces âmes, et vous aurez en elles des
intercesseurs dans le ciel pour vous sanctifier pendant que vous
serez sur la terre...
Voici maintenant
une personne qui avance de plus en plus dans la perfection et
qui meurt en cet état. Jésus dit: "Voyez cette personne; elle
reconnaît Dieu créateur et maître de toutes choses; elle
reconnaît qu'il mérite d'être aimé et servi fidèlement... Elle
tâche d’accomplir ses moindres volontés... elle ne perd presque
jamais Dieu de vue... Voici l'heure de la mort... Elle paraît
devant Dieu toute belle et toute pure, et Dieu la trouve digne
d’entrer aussitôt dans le lieu de l'éternel repos.
Quel bonheur!
quelle joie! Elle voit Dieu face à face, elle le contemple, elle
l’aime, elle le bénit, elle se perd dans la divinité, dont la
splendeur l’éblouit et la pénètre de toutes parts... Sa mémoire
lui rappelle les peines, les souffrances, les humiliations, les
persécutions, les mortifications, tout ce qu'elle a souffert et
qui lui a mérité son bonheur... Elle est souverainement
heureuse... Elle n'a qu'un désir, Dieu! Elle le possède sans
partage, elle le possèdera toujours." (Livre 10, chapitre 1)
4-3-2-La grandeur de Dieu et la gravité des péchés des hommes
(Livre 10, chapitre 2)
Un dimanche du
carême, Marie Lataste priait devant le Saint-Sacrement. Elle
demandait pardon à Jésus pour ses iniquités et celles de tous
les chrétiens. Le Sauveur lui parla de sa grandeur et pourquoi
les hommes devaient lui obéir: "Ma fille, je suis le
Très-Haut et j’habite les sommets les plus élevées des cieux.
J’abaisse mes regards sur le monde, je pénètre jusque dans le
plus profond du cœur de l'homme et découvre ses plus secrètes
pensées. Je commande aux astres du firmament... je commande à la
terre... Les astres du firmament obéissent à ma voix par la
régularité de leur course et l’effusion de leur lumière... La
terre obéit à ma voix et se pare de sa verdure, de ses fruits et
de ses grains pour la nourriture de l'homme... Je commande aux
archanges et à toutes les puissances des cieux, et mes ordres
sont ponctuellement exécutés..."
Jésus poursuit:
"Je commande aussi à l'homme, je lui fais connaître mes
volontés, je grave mes commandements dans son cœur et sur le
marbre. Seul l'homme n’obéit pas; il repousse mes lois, il les
foule aux pieds. L'homme se révolte contre moi. Je lui ai envoyé
mes prophètes pour le ramener dans la voie droite et lui
rappeler mes volontés. Il a mis à mort ces prophètes ou repoussé
leurs avertissements.
Je suis venu
moi-même parmi les hommes en me faisant homme. Vous savez, ma
fille, de quelle manière ils ont écouté ma voix, de quelle
manière ils ont agi vis-à-vis de moi. Ils se sont élevés contre
moi, ils ont appelé à leur secours la malice des puissances de
l'enfer, ils m’ont livré par la trahison entre les mains de mes
bourreaux, ils m’ont fait mourir de la mort la plus ignominieuse
et la plus cruelle.
4-3-3-L'homme en révolte contre Dieu
"Voilà l'homme
seul en révolte contre son Dieu, seul désobéissant à Dieu. Et
chaque jour, pourtant, l’œuvre de ma vie mortelle, l’oeuvre de
rédemption opérée sur le Calvaire continue par le ministère de
mes prêtres et l’efficacité de mon sacrifice sur l'autel.
Cependant, combien petit est le nombre des bons serviteurs!...
Les anges révoltés n’ont senti et éprouvé que la rigueur de mes
justices et de mes vengeances. Je viens parmi les hommes avec
mon amour et ma miséricorde, et ces révoltés coupables et
criminels s’enhardissent chaque jour de plus en plus pour
s’élever contre moi. Ils violent mes lois et mes
commandements... Ils refusent de croire à mes exhortations pour
écouter la voix trompeuse et mensongère de Satan... Malheur à
ces hommes criminels! Quand le jour de la vengeance sera venu
pour eux, ils ne pourront point m’échapper. Ma voix sera la voix
de ma justice... Ma fille... consacrez-moi votre volonté,
faites-m’en l’abandon, et vous vivrez en paix avec votre
Sauveur." (Livre 10, chapitre 2)
4-3-4-Regard sur le péché mortel
(Livre 10, chapitre 3)
Jésus voulant
montrer à Marie Lataste la gravité du péché mortel commença par
lui faire la grâce d'une vision. Marie raconte: "Jésus se
plaça dans mon coeur sur un trône magnifique. Il répandit une
grande lumière dans l’intérieur qui me parut plus beau qu'à
l’ordinaire. Mon coeur ressemblait à une petite chambre, dont la
voûte et les côtés brillaient comme des nuages blancs éclairés
par le soleil... Le parquet était une grande plaque d’or très
pur qui couvrait la surface de la chambre. Le trône de Jésus
était un peu élevé... Je me sentis portée à aller considérer le
côté opposé du trône du Sauveur... Mon ange me prit par la main.
Il ouvrit une petite porte et j’aperçus une chambre noire et
obscure. Au milieu brûlait un feu entretenu par de grandes
bûches et excité de temps en temps par des démons affreux à
voir. L’ange ferma la porte à clef, et je revins devant le
Sauveur Jésus.
– Ma fille, me
dit-il, voici l’explication de ce que vous avez vu. La chambre
noire et obscure, c'est le corps de l'homme; le feu qui brûle
dans cette chambre, c'est la concupiscence; les bûches qui
entretiennent ce feu sont les passions que les démons agitent
sans cesse. C'est moi qui tiens cette porte fermée par ma
puissance et qui amortis le feu par les eaux de ma grâce. Si
votre cœur vous paraît si brillant, c'est que j’habite en lui et
que je l’illumine par ma lumière. Abandonné à lui-même, il
deviendrait noir et obscur comme cette chambre.
Ma fille, c'est
le péché mortel qui a mis la concupiscence dans l’âme de
l'homme, c'est-à-dire l’inclination désordonnée de l'âme, qui
porte à s’attacher à la créature et à faire oublier le Créateur.
Vous êtes sur la terre, ma fille, comme Ève dans le paradis.
Vous avez d’un côté Dieu et ses commandements... L'usage de Dieu
et de ses commandements est pour vous assurance de la vie. Mais
vous avez aussi les créatures, le bien créé, et Dieu vous a dit:
'Au jour où tu t’attacheras plus à ces créatures qu’à moi, tu
mourras.' Or, savez vous ma fille, qui vous montre constamment
ces créatures comme un fruit à cueillir?... Ce n’est pas le
serpent, mais votre concupiscence ou cet entraînement secret que
le péché originel met en vous.
Cet entraînement
n'est pas un mal, un péché qui vous soit imputable... La
concupiscence n'est pas un mal si vous lui résistez; elle est,
au contraire, pour vous une occasion de mérite considérable.
Mais si vous vous laissez abattre par elle, vos passions
viendront donner un aliment à sa flamme, les démons les
attiseront comme les bûches d’un foyer, et ce feu, ce brasier
ardent vous consumera et entraînera votre ruine." (Livre 10,
chapitre 3)
4-3-5-La concupiscence (Livre 10, chapitre 4)
Marie Lataste est
troublée. Elle redoute les effets funestes de la concupiscence
en elle; mais sa confiance en Dieu reste grande car elle sait
que Dieu ne l'abandonnera pas. Et voici que Jésus se lève, et
vient vers elle. Il dit: "Levez-vous, ma fille et
suivez-moi."
Marie suit le
Sauveur. Ils traversent un étroit corridor au bout duquel ils
descendent un escalier également fort étroit. En bas se trouve
un autre escalier, très large, qu'ils gravissent. Arrivée à mi
chemin, Marie se penche et voit un abîme immense. Un lion
rugissant s'avance. Marie n'ose plus avancer, mais Jésus dit:
"Ma fille, ne craignez point, avancez contre ce lion, mettez-lui
le pied sur le cou, il mourra." Marie obéit. L'ascension
continua. Jésus allait devant. À peine eurent-ils franchi
quelques marches, qu'un oiseau de proie se présenta, mais il fut
maîtrisé comme le lion.
Quand ils furent
arrivés en haut de l'escalier, une bête hideuse épouvanta Marie:
"Ce n’était ni un scorpion ni un serpent; elle rampait
pourtant à terre. Sa peau n’était point couverte de poils; elle
était épaisse sans être dure; elle semblait être gorgée d’un
sang noir et épais. Elle avait quatre pattes auprès de la tête,
mais elles ne lui permettaient pas néanmoins de marcher; elle
les allongeait et puis avançait péniblement son corps qui avait
à peu près trois pieds de long. Sa tête paraissait à peine.
Quand je la vis dresser sa queue vers moi, j’eus peur et me
tournai vers Jésus, comme un enfant vers sa mère à l'heure du
danger... Le Sauveur me donna une petite croix pour me défendre,
mais la bête la prit entre ses dents et la brisa. Jésus m’en
donna une plus grande dont la bête ne put soutenir le poids, et
elle mourut..."
Jésus est de
nouveau assis sur son trône et dit: "Ma fille, je vous ai
montré d’une manière sensible ce que c'est que la concupiscence;
j’ai voulu vous montrer aussi de la même manière ce que c'est
que le péché, le démon et les pécheurs. Vous avez trouvé sur
votre chemin, en marchant avec moi, un lion qui voulait vous
dévorer, je vous ai donné la force de le tuer... Vous avez
trouvé un oiseau de proie; je vous ai donné la force de le
précipiter dans l'abîme; vous avez trouvé une bête affreuse dont
la vue vous a saisie d’horreur, vous lui avez mis deux croix sur
le dos, elle est morte et l'abîme l’a engloutie.
Le lion
représente le péché mortel contre lequel il faut lutter... pour
qu'il ne paraisse plus. L’oiseau de proie représente le démon,
qui attaque même les âmes les plus saintes; il faut le repousser
et le relancer dans l'abîme. La bête représente les pécheurs,
ces grands pécheurs dont les inclinations perverses, les vices
honteux, les passions et la cruauté leur enlèvent toute
ressemblance avec Dieu pour leur donner plus de ressemblance
avec les animaux. Ils ne peuvent marcher ni regarder au ciel...
ils inspirent un tel effroi qu'on n’ose ni en approcher ni les
toucher... Dieu leur envoie des peines et des croix; mais, au
lieu de se soumettre et de revenir à lui, ils brisent ces
croix... et se révoltent plus encore. Qu’une croix plus grande
leur soit imposée, ils ne peuvent en supporter le poids, ils
meurent et ne tardent pas à se corrompre...
Ma fille, quand
j’étais sur la terre, j’aimais à parler en paraboles et par
figures à mes apôtres. Ces paraboles gravaient mieux mes
enseignements dans leurs esprits. C'est ainsi que j’agis
vis-à-vis de vous. Je fais même quelque chose de plus pour vous,
je me manifeste à vous et je vous fais voir les figures ou la
réalité des choses dont je vous parle... Sachez estimer cette
faveur spéciale que je vous accorde, afin de profiter de mes
enseignements, de vous attacher de plus en plus à moi et de vous
détacher des créatures. Alors, ma fille, vous éviterez
véritablement le péché. (Livre 10, chapitre 4)
4-4-Le péché.
Différences entre péché véniel et péché mortel (Livre 10,
chapitre 4)
Jésus poursuit son
enseignement sur le péché et les pécheurs. Il dit: "Il y a
deux sortes de péché: le mortel et le véniel. Ils consistent à
s'éloigner de Dieu et à se rapprochement de la créature, avec
cependant une différence: celui qui s’attache aux créatures, ne
pèche point par le seul fait de son attachement. Dieu a fait les
créatures, il est donc permis d’en user. Mais il y a une règle
dans cet usage, car les créatures ne sont point la fin dernière
de l'homme... Par conséquent, si vous vous y attachez d'une
manière définitive et que vous oubliez Dieu... alors, il y a
péché mortel qui produit l’éloignement de Dieu.
Le péché véniel
est aussi un rapprochement de la créature et un éloignement de
Dieu... Mais celui qui s’attache à la créature ou à l’usage des
choses créées, mais non pourtant comme à sa fin dernière...
celui-là pèche véniellement; il pourra se rapprocher de Dieu.
Vous pouvez comprendre par là, ma fille, quelle est la malice et
la noirceur du péché mortel. La religion pour l'homme consiste à
avoir confiance en Dieu, à l’aimer, à s’attacher à lui. Que fait
l'homme par le péché mortel? Il retire sa confiance à Dieu...
pour la donner à la créature... Il dit à Dieu: 'La porte de mon
cœur te demeurera fermée...' Il dit à la créature: 'Je te donne
mon cœur, viens en prendre possession; il t’appartient.'
Cela, ma
fille... c'est une idolâtrie véritable; c'est diviniser la
créature... Rien n'est comparable à l’ingratitude de l'homme par
cet acte; rien n'est comparable à la noirceur dont il couvre son
âme. Dieu, qui était sa lumière... s’est retiré de lui, le
laissant dans les ténèbres... Les ténèbres sont désormais
l’élément dans lequel il s’agitera.... Ces ténèbres le
pénétreront et s’infiltreront dans tout son être pour le rendre
plus noir qu'un charbon éteint de votre foyer. Il y aura
désormais dans cet homme un vice général dans son être et dans
sa nature. Son œil, fait pour voir Dieu, ne verra que Satan...
Quelle monstruosité le péché mortel!
Il a fallu mon
incarnation pour effacer le péché mortel... il a fallu que ma
divinité s’unît à elle pour réparer véritablement l’offense
faite à mon Père.
Mais les
pécheurs n'y font point attention. Ils continuent à vivre dans
le péché, à commettre le péché. Ils s’efforcent de rendre
inutiles les mérites de mon incarnation et de ma passion.
Malheur à eux, malheur à eux!
Voyez comme Dieu
a puni le péché des anges, comme il a puni le péché d’Adam,
comme dans tous les temps il a puni les péchés des peuples par
des fléaux terribles... Dieu punira le péché mortel des
pécheurs, s'ils ne se convertissent pas... Ma fille, que la
malice du péché mortel... que la pensée des éternelles
vengeances de Dieu... vous fassent éviter avec soin le péché!...
Le péché véniel
est aussi une offense sensible au cœur de Dieu... Ô ma fille,
fuyez aussi ce péché qui déplait si fort à Dieu et lui cause
tant de peine. Fuyez ce péché car il vous conduirait
naturellement... au péché mortel. Fuyez ce péché, car les
flammes du Purgatoire sont terribles, et ceux qui seront en état
de péché véniel à l'heure de la mort devront passer par ces
flammes pour l’expier avant d’entrer au ciel...
Je le sais, ma
fille, la faiblesse des hommes est grande et sans une grâce
spéciale de Dieu, vous ne pouvez pas éviter tous les péchés
véniels, mais avec les grâces habituelles que Dieu vous
accorde... vous pouvez ne pas commettre des péchés véniels de
propos délibéré... Si vous voulez fuir et détester de plus en
plus toutes sortes de péchés... commencez par vous pénétrer de
la vérité de votre faiblesse et de votre impuissance. Craignez
de tomber et de vous séparer de Dieu... Donnez à Dieu votre
cœur; consacrerez-le Lui...
Puis, ma fille,
si vous avez déjà commis le péché... excitez-vous à la douleur
de ces fautes et promettez à Dieu de ne plus l’offenser. Que
votre repentir soit vrai et sincère, et en cet instant Dieu vous
regardera de nouveau avec complaisance... Remerciez Dieu ensuite
du pardon que vous avez reçu par son ministre... Priez beaucoup
et vous éviterez le péché." (Livre 10, chapitre 4) |