CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Deuxième partie
LES LETTRES
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

13
Sujets divers

 

Dans ses dernières lettres, celles qui ont été publiées, (Lettres 24, 25, et 26) Marie Lataste rapporte à son directeur quelques visions qu'elle eut au moment de la sainte communion.

 

13-1-La justice de Dieu

 

Le 4 novembre 1843 (Lettre 24) Marie écrit: "Permettez-moi de vous rapporter ce que j’ai vu et entendu un jour après avoir eu le bonheur[1] de faire la sainte communion.

 

Je levai vers le ciel les yeux de mon âme comme pour m’offrir à Dieu en union avec Jésus-Christ que je venais de recevoir...  Il me sembla voir en l'air une personne, mais je ne voyais que la moitié de son corps. Elle dit, d'une voix forte...

– Le Seigneur a abaissé ses yeux sur la prière des âmes humbles... Sion sera rétablie, et on écrira le rétablissement de Sion dans les annales de l’histoire, pour en faire passer le souvenir jusqu’au dernier âge... pour entendre les gémissements des captifs et pour briser les liens des enfants de ceux qui ont été mis à mort...

 

Marie continue: J’en vis une autre qui fermait ses oreilles avec ses mains, et qui s’écriait:

– J’entends le bruit des trompettes et des cymbales. Mais qu’est-ce que cette bruyante musique qui résonne à mes oreilles?

La première voix répondit :

– C’est le bruit des puissances des ténèbres. Les hommes se sont réunis pour s’élever contre le Seigneur... mais ces hommes seront dispersés.

 

Je vis une troisième personne dont la figure inspirait la dévotion, et sur laquelle étaient reflétés l’amour de Dieu... Elle... disait :

– Je louerai le Seigneur sur les instruments d’harmonie, parce qu'il n'a pas permis que ceux qui espèrent en lui fussent livrés aux loups ravissants...

 

Je vis une quatrième personne qui s’écria d’un ton à la fois plein d’étonnement... et de naïveté:

– J’ai vu un champ de blé dans sa maturité; il brûlait... et les pertes furent considérables.

 

Je vous abandonne ces lignes, dit Marie à son directeur. Je n’en ai point demandé l’explication au Sauveur Jésus..."

 

13-2-Dieu protège et soutient son Église jusqu’à la fin des temps

 

Dans la lettre du 10 novembre 1843 (Lettre 25) Marie Lataste raconte comment elle entendit, un autre jour, la voix du Sauveur Jésus. Il disait: "Je me souviendrai de mon alliance avec l’Église dans tous les siècles des siècles. L’Église est mon épouse ; la croix est notre lit nuptial. C'est sur la croix que j’ai engendré mes enfants par l’effusion de mon sang; c'est sur la croix que le sein de l’Église est devenu fécond par la grâce du Saint-Esprit. Elle est belle, mon épouse, et je suis toujours auprès d’elle pour la soutenir...

 

Comme son Époux, elle est en butte à la persécution. Satan s’élève de dessous les pieds de l'Église ; il arme contre elle ses propres enfants pour lui déchirer le sein, et les enfants dénaturés de mon épouse écoutent la voix de Satan. Elle élève sa voix et tourne vers moi ses yeux mouillés de larmes. Non, je ne permettrai pas que ses ennemis aient le dessus. Elle lavera son visage avec l’eau de ses larmes, et sa beauté, devenue plus éclatante, ravira même ses ennemis. Telles sont les paroles prononcées par le Sauveur Jésus."

 

13-3-Histoire et mission de la France

 

Le 20 novembre 1843 (Lettre 26) Marie Lataste rapporte ce que Jésus veut faire avec et par la France. Un dimanche, après la sainte communion, Jésus lui donna d'abord un avertissement : "Ma fille, je suis le maître de ma parole. Je dis tout ce que je veux, quand je veux, à qui je veux, et nul n'a le droit de m’interpeller... Je sais faire tourner tout à ma gloire... sur une âme en particulier comme sur le monde entier. Aujourd'hui, je veux vous parler de votre patrie et vous dire ce qu'elle est et comment elle agit. Maintenant, écoutez :

 

13-3-1-La France est à Dieu

 

Le premier roi, le premier souverain de la France, c'est moi. Je suis le maître de tous les peuples... je suis particulièrement le maître de la France. Je lui donne prospérité, grandeur et puissance au-dessus de toutes les autres nations quand elle est fidèle à écouter ma voix. J’élève ses princes au dessus de tous les autres princes du monde quand ils sont fidèles à écouter ma voix. Je bénis ses populations plus que toutes les autres populations de la terre quand elles ont fidèles à écouter ma voix.

 

J’ai choisi la France pour la donner à mon Église comme sa fille de prédilection. Â peine avait-elle plié sa tête sous mon joug... qu'elle devint l’espoir de mes pontifes qui lui donnèrent le nom bien mérité de Fille aînée de l'Église. Or, tout ce qu'on fait à mon Église, je le regarde comme fait à moi-même. Si on l’honore, je suis honoré en elle... si on répand son sang, c'est mon sang, qui coule dans ses veines. Eh bien, ma fille, je le dis à l’honneur, à la gloire de votre patrie, pendant des siècles la France a défendu, protégé mon Église; elle a été mon instrument plein de vie... Du haut du ciel, je la protégeais, elle, ses rois et leurs sujets. Que de grands hommes elle a produits, c'est-à-dire que de saints dans toutes les conditions!... Que de grands hommes elle a produits... que d’intelligences amies de l’ordre et de la vérité... que d’esprits uniquement fondés pour leurs actions sur la justice et sur la vérité!... que d’âmes embrasées du feu brûlant de la charité! C'est moi qui lui ai donné ces hommes qui feront sa gloire à jamais."

 

13-3-2-Une longue diatribe

 

"La générosité de Dieu n'est point épuisée à l'égard de la France ; mais pourquoi a-t-il fallu, faut-il encore et faudra-t-il donc qu'elle soit infidèle ? Quel esprit de folle liberté a remplacé dans son cœur l’esprit de la seule liberté véritable... qui est la soumission à la volonté de Dieu? Quel esprit d’égoïsme sec et plein de froideur a remplacé dans son cœur l’esprit ardent de la charité descendue du ciel, qui est l’amour de Dieu et du prochain?... Quel esprit... de politique mensongère a remplacé dans son cœur la noblesse de sa conduite et la droiture de sa parole... autrefois dirigées par la vérité descendue du ciel, qui est Dieu lui-même!

 

Je vois encore, je verrai toujours dans le royaume de France des hommes soumis à ma volonté, enflammés de charité, amis de la vérité, mais, à cette heure, ma fille, le nombre en est petit...  Aussi a-t-elle brisé le trône de ses rois... soufflé sur eux le vent des tempêtes révolutionnaires, et les a fait disparaître... N’a-t-elle point vu, ne voit-elle pas que je me sers de sa volonté pour la punir, pour lui faire lever les yeux vers moi?... Ne voit-elle pas la division parmi les esprits de ses populations? Elle n’est point en paix... L’injustice marche tête levée et semble être revêtue d’autorité... L’impiété fait ses préparatifs pour dresser son front orgueilleux... Mais, en vérité, je vous le dis, l’impiété sera renversée...

 

France! France! Combien tu es ingénieuse pour irriter... la justice de Dieu... Il te sera donné, ô France, de voir les jugements de ma justice irritée, dans un temps qui te sera manifesté... mais tu connaîtras aussi les jugements de ma compassion et de ma miséricorde, et tu diras: Louange et remerciements, amour et reconnaissance à Dieu à jamais dans les siècles et dans l’éternité! Oui, ma fille, au souffle qui sortira de ma bouche, les hommes, leurs pensées, leurs projets, leurs travaux disparaîtront comme la fumée au vent... Ce qui a été aimé et estimé sera détesté et méprisé, ce qui a été méprisé et détesté sera de nouveau estimé et aimé. Quelquefois, un vieil arbre est coupé dans une forêt, il ne reste plus que le tronc; mais un rejeton pousse au printemps, et les années le développent et le font grandir; il devient lui-même un arbre magnifique, l’honneur de la forêt.

 

Priez pour la France, priez beaucoup, ne cessez point de prier."

 

Marie Lataste écrivit ces lignes en 1843. Depuis le début de la Révolution de 1789, la France avait beaucoup souffert. Depuis 1843, jusqu'à nos jours, en 2010, nous savons que la France, et surtout l'Église de France eurent encore beaucoup à souffrir. Marie Lataste ne le sait pas, pourtant elle s'inquiète: qui la croira? C'est pourquoi elle s'adresse directement au Père Darbins: "Monsieur, vous jugerez de ceci comme des autres communications qui m’ont été faites. Pour moi, je suis contente, tranquille et paisible. Il me semble que la grâce de Dieu prépare mon âme et la fortifie de telle sorte que je suis prête à recevoir toutes sortes d’épreuves. Si Dieu est pour moi et si je suis pour Dieu rien ne me surprendra, rien ne m’effraiera. Avec la grâce et l’appui du Sauveur Jésus, je suis disposée à tout souffrir généreusement pour son amour. Sa croix et sa pauvreté me tiennent plus au cœur que toutes les grandeurs de la terre. Je saurai me passer de tout pour posséder Dieu, tout mépriser pour estimer Dieu, ne rien aimer pour aimer Dieu et ce qu'il m’ordonne d’aimer..."

 

Et si ces paroles du Sauveur Jésus avaient été confiées à Marie Lataste pour notre enseignement, à nous, en 2010, et pour nous inciter à la conversion ?


[1] À cette époque, dans la première moitié du 19ème  siècle, on ne communiait pas tous les jours.

   

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