Abbé Panager Curé de Saint-Étienne
à Rennes
« Je ne l’ai connue
que depuis le moment où elle me choisit pour directeur. Elle
s’adressa à moi, parce qu’elle voulait être religieuse. Ce motif
me fit la recevoir de bon cœur, et je tâchai de l’aider. Elle
fut toujours exacte, docile. Je lui prêtai des livres, la vis
quelquefois en particulier. J’en fus toujours édifié, et me
décidai à la proposer au Carmel. »
[Suite à une
communication de Sœur Marie de Sainte à la Mère Supérieure,
juste au début du mois de septembre 1846, et, avant l’apparition
sur la « sainte montagne »...]
« En 1846, vers les
premiers jours du mois de septembre, à la veille de partir avec
ma famille pour Saint-Servan, en Bretagne, j’allai prendre le
commissions de la Révérende Mère, dont quelques parents
demeuraient à Saint-Malo. Je fus obligé d’écrire la liste, assez
longue, des commissions qui m’étaient données. Nous nous
entretînmes ensuite de la sœur Marie de Saint-Pierre.
Voici ce qu’elle
vient de me dire — ajouta la Révérende Mère. Et comme au
même instant je me trouvais un crayon à la main, j’écrivis ce
qui suit : Notre-Seigneur s’adressant à la sœur, lui dit :
Ma mère a parlé aux hommes de ma colère ; elle veut la fléchir ;
elle m’a montré son sein et m’a dit : “Voilà le sein qui
vous a nourri, laissez-lui répandre des bénédictions sur mes
autres enfants”. Alors elle est descendue, pleine de
miséricorde, sur la terre ; ayez donc confiance en elle.
Je mis ces lignes
dans mon livre de prières et je n’y pensai plus. Ne me
trouvais-je pas devant un langage mystérieux, où le passé se
confondait avec le présent et le futur? Je me contentai donc de
me maintenir, d’une manière un peu vague, dans la conviction où
j’étais depuis longtemps, que la sœur était la confidente de
Notre-Seigneur. Cette conviction prit un nouvel essor lorsque,
le 22 octobre de la même année, je reçus copie de la première
lettre de Monsieur le curé Corps, relative à l’apparition de la
sainte Vierge à la Salette, le 19 septembre. C’était
l’accomplissement de la prédiction des premiers jours de
septembre. J’en fis une copie et me hâtai de l’expédier à
Monsieur le curé de Corps, qui ne tarda pas à m’écrire : “Dès
le premier jour, j’ai cru ; aujourd’hui, si on peut parler
ainsi, je crois double”.
Je m’étais fait une
loi de ne rien écrire de ce qui m’était révélé, en secret, des
communications de la sœur Saint-Pierre. Mais il est évident que,
dans le cas dont je viens de parler, j’obéissais à un bon
mouvement, puisque la phrase que j’ai transcrite ne se trouve
pas dans le recueil des Révélations. A ce propos, la Révérende
Mère me dit :
— J’ordonnais
toujours à la sœur de mettre par écrit ce qu’elle voulait me
rapporter; mais il est probable que, dans la circonstance
actuelle, je l’aurai écoutée, et par mégarde j’aurai oublié ma
formule ordinaire, qui tendait à la tenir dans l’humilité : Ma
fille, par obéissance, allez écrire ce que vous voulez dire, je
n’ai pas le temps de vous écouter. Or, j’ai bien pu, dans
l’espace de cinq ans, faire plusieurs fois le même oubli,
surtout lorsque la communication était courte et débitée avec la
volubilité ordinaire de la sœur. Et dans ces cas-là elle se
serait bien gardée de prendre la plume.
Cette explication
est bien simple, bien naturelle, ce semble, et tout à fait
concluante.
Il est touchant,
plus qu’on ne peut penser et dire, de voir notre auguste Mère
confier à de pauvres petits enfants les amertumes de son cœur
maternel. N’est-il pas suffisant qu’elle ait été arrosée du sang
de son divin Fils sur le Calvaire ? Faut-il aujourd’hui qu’une
génération impie, le blasphème à la bouche, rappelle les
affreuses stations des rues de Jérusalem? Et que
deviendrons-nous, si Marie ne peut plus retenir le bras de
Jésus ?...»
« A Tours,
Notre-Seigneur parle à sa servante, lui annonce les
miséricordieuses visites de sa très sainte Mère. A La Salette,
Marie, assise sur la pierre, verse des larmes; elle porte sur
elle les insignes de la Passion, se plaint amèrement des
blasphèmes qui blessent la majesté divine, prédit des fléaux;
mais, pour que sa présence sur la terre ne soit pas stérile,
elle dit et répète de faire passer ses plaintes à son peuple:
c’est-à-dire, sans doute, aux petits et aux simples ; car les
prétendus savants n’étaient pas de force à adopter le miracle de
l’apparition. Les petits, au contraire, ont cru dès le premier
moment; ils auront prié, et l’on peut penser qu’ils ont obtenu
au moins un répit, puisque, quelques années après, en 1868, la
très sainte Vierge se montrait à Lourdes revêtue d’un vêtement
de fête; elle ouvre les mains qu’elle tenait cachées à La
Salette, elle se nomme triomphalement l’Immaculée Conception,
elle demande, ce qu’on peut prendre pour un gage de paix,
l’érection d’une église: toutes choses qui peuvent nous faire
espérer un meilleur avenir. »
« Sit Nomen
Domini benedictum!
Nous touchons, je
crois, à la réalisation des vœux de la vénérable sœur, apôtre de
l’œuvre réparatrice. Il est impossible que la circulaire ne
produise pas un grand effet dans le monde chrétien, et le monde
chrétien s’occupera à demander grâce et miséricorde. Que Dieu en
soit bénit, et son saint Nom glorifié à jamais ! »
« Sœur
Saint-Pierre, entrée au Carmel depuis trois années seulement,
édifiait la communauté par sa très vive dévotion envers
l’Enfant-Jésus, lorsque tout d’un coup, le 26 août 1843, elle
vint après la messe se jeter aux pieds de la Révérende Mère
prieure : “Notre-Seigneur, dit-elle, vient de me
donner ordre de dire et de faire dire, le plus souvent que je
pourrai, l’invocation suivante relative au grand crime du
blasphème : Qu’à jamais soit loué, béni, aimé, adoré, glorifié,
le très saint, très sacré, très adorable, inconnu, inexprimable
Nom de Dieu, au ciel, sur la terre et dans les enfers, par
toutes les créatures sorties des mains de Dieu et par le
Sacré-Cœur de Jésus au très Saint-Sacrement de l’autel.
Or, il se
rencontrait que le 25, veuille de cette ineffable communication,
était précisément le dernier jour d’une union de prières en
forme de quarantaine (la quarantaine de saint Louis dont nous
avons parlé). Les prières se terminaient par cette aspiration :
Que votre Nom, Seigneur, soit connu, béni, en tout temps, en
tous lieux. La quarantaine n’avait pas été faite au Carmel,
mais, suivant toute apparence, en plusieurs villes et par un
grand nombre d’âmes : il ne semble pas douteux que cette union
de prières n’ait hâté la naissance de l’œuvre de la Réparation.
Chose remarquable,
le 8 août de cette même année 1843, le souverain pontife
Grégoire XVI donne un bref pour permettre d’instituer de pieuses
confréries dont le but est l’extirpation du blasphème. D’une
autre part, à la même époque, dans le diocèse de Nantes, un
révérend père Jésuite qui évangélisait sans aucun succès une
paroisse rurale étrangement livrée au blasphème, obtint des
fruits de salut abondants, peu après que Monseigneur l’évêque
eut approuvé une association contre le blasphème avec quarante
jours d’indulgence.
Enfin, par une
circonstance fortuite, on découvrit dans le même temps qu’une
petite feuille d’impression intitulée : “Avertissement au
peuple français ou réparation inspirée pour apaiser la colère de
Dieu”, avait été publiée, en 1819, avec approbation de
Monsieur l’abbé Soyer, vicaire général de Poitiers, mort en 1845
évêque de Luçon ; que cet avertissement avait pour but
l’extirpation du blasphème, et qu’il avait été inspiré à une
pieuse carmélite de Poitiers, la mère Adélaïde, laquelle mourut
en odeur de sainteté le 31 juillet 1843, c’est-à-dire vingt-six
jours avant que la sœur Saint-Pierre reçût la mission de
demander l’œuvre réparatrice du blasphème, comme si Dieu eût
attendu la mort d’un de ses prophètes pour un susciter un
autre : Uno deficiente, haud deficit alter.
(...)
Si la foi n’ordonne
pas, elle permet du moins de croire qu’il en a été ainsi,
conformément à cette promesse : “Quand plusieurs seront
réunis en mon nom, je me trouverai au milieu d’eux.”
Ce ne fut qu’un an
après les révélations faites à la vénérable sœur que nous
reconnûmes la coïncidence toute mystérieuse qui existait entre
l’aspiration de la quarantaine et l’invocation prescrite par
Notre-Seigneur : comme si le ciel eût entendu le cri de la
terre !... Et l’œuvre de la Réparation naissait... »
« La pauvre sœur en
souffre étrangement et continue à recevoir des avis sur la
nécessité de réparer. Les cris de cette sainte âme ont donné
naissance, à Tours, aux petites feuilles contre le
blasphème. Mais elle souffre encore et demande de la part de
notre bon Sauveur qui consent à être apaisé, une œuvre de
réparation d’honneur. »
« Il est vrai que
je n’ai mission ni directe ni indirecte pour parler de choses
aussi relevées ; mais, d’un autre côté, sans que j’aie jamais
fait aucun calcul à ce sujet, des circonstances m’ayant mis à
même d’entrer en qualité de colporteur dans cette
affaire, j’ai comme une obligation matérielle à remplir.
(...)
Notre-Seigneur
connaît les vœux ardents que je forme à ce sujet, chaque fois
que le très saint Nom de Dieu se présente à ma pauvre âme dans
la sainte Écriture. Et que d’occasions se sont présentées
pendant le carême et depuis Pâques ! »
Monseigneur Morlot, archevêque de
Tours
« Je ferai tout mon
possible pour répondre à des manifestations qui me paraissent
d’une haute importance et d’un si grand intérêt. »
« Il est non
seulement bon et nécessaire, mais urgent de donner la suite que
vous indiquez à ces inspirations. Dans l’écrit se trouve compris
tout ce que je voulais y voir. Dieu bénira ces efforts et ce
concours de prières et d’expiation. »
« Mon enfant,
je désire de tout mon cœur établir cette œuvre et lui donner la
publicité qu’elle mérite, mais c’est une chose difficile. Si
vous connaissiez comme moi les obstacles! Nous avons déjà tant
de peine à faire marcher notre peuple dans la voie ordinaire:
que dira-t-on si je propose quelque pratique de plus? Cela
n’excitera-t-il pas les méchants à de plus grands blasphèmes?
Exposez à Dieu nos difficultés et priez beaucoup pour moi;
demandez de nouvelles lumières; si le Seigneur vous éclaire,
vous m’en donnerez connaissance. Mon enfant, ce que vous
éprouvez n’a point le caractère des illusions; j’y reconnais, au
contraire, le cachet de Dieu. Nous avons pris des informations
et nous savons que plusieurs personnes ont eu la même
inspiration que vous au sujet de cette œuvre réparatrice; elle
existe en Italie, et il y a un mouvement pour elle dans
plusieurs diocèses de France. Je désire beaucoup que les âmes
pieuses s’appliquent à cette dévotion, mais vous surtout, mon
enfant; offrez-vous à Dieu comme une victime; offrez vos
pénitences et toutes vos œuvres en sacrifice de réparation pour
l’Église et pour la France; unissez-vous à Notre-Seigneur
Jésus-Christ au très Saint-Sacrement de l’autel pour rendre, par
lui, honneur, louange et gloire aux trois divines personnes de
l’adorable Trinité; tâchons d’empêcher le bras du Seigneur de
s’appesantir sur nous. Adressons-nous au saint Cœur de Marie;
offrons au Père éternel, par les mains de cette auguste Mère, le
sang, les souffrances et tous les mérites de son Fils, et
j’espère que nous apaiserons la colère de Dieu.
Vous ferez,
le jeudi une amende honorable ; le vendredi, vous direz les
litanies de la Passion, et le samedi, celles de la sainte
Vierge. Quand le Seigneur vous l’inspirera, vous réciterez, mon
enfant, les prières de la Réparation; mais j’aime mieux que vous
fassiez les prières les plus communes.
Dès lors que
vous ne vous obstinez pas à rien poursuivre hors des limites de
l’obéissance et que vous abandonnez ces choses au jugement de
vos supérieurs, vous devez être parfaitement tranquille.
Je trouve tout cela
très bien ; priez le Seigneur de m’éclairer et agissez
uniquement pour la gloire de Dieu ».
« J’apprends avec
la plus vive sensibilité la mort de cette bonne sœur; mais il
faut la féliciter et non la plaindre. Nous devons espérer aussi
qu’elle va continuer au ciel, et d’une manière plus efficace
encore, ce qu’elle a si bien commencé sur la terre. Elle
protégera votre chère maison, le diocèse et la France !... J’en
ai la douce confiance. Demain j’offrirai pour elle et pour vous
toutes l’auguste sacrifice. »
« J’ai lu avec un
bien grand intérêt la notice que vous m’avez adressée. Je ne
doute pas de l’impression qu’elle produira dans toutes les
maisons de votre Ordre, et j’ai la ferme confiance avec vous que
cette âme choisie, étant en possession de la gloire et du
bonheur, plaidera efficacement notre cause auprès du Seigneur,
après avoir prié sur cette terre avec tant de foi et pratiqué
ici-bas les belles vertus qui distingue les vraies épouses de
Jésus-Christ. »
« Parler de sœur
Marie de Saint-Pierre, rendre hommage à sa vertu, est pour moi
tout à la fois un bonheur et un devoir. Je vais donc mettre
simplement, par écrit, quelques particularités qui m’ont frappée
dans les rapports que j’ai eus avec elle.
Elle entra en
religion plusieurs années après moi; à cette époque, quoique
professe, j’étais en au noviciat, ce qui me mit à même de la
bien connaître, et, par suite, de l’admirer. Déjà nous voyions
en elle une religieuse formée à toutes les vertus ; celles que
je remarquai davantage, c’étaient son humilité, son recueillent
et son obéissance. Elle recevait les épreuves et les
humiliations auxquelles on la soumettait avec tant de joie et de
reconnaissance, que nous en étions toutes édifiées ; loin de
s’excuser, elle s’accusait toujours elle-même, et semblait
rechercher sans cesse les occasions de s’anéantir. Elle était si
recueillie, qu’elle ne voyait pas même ce qui se passait devant
elle. Un jour, pendant son postulat, notre Mère lui avait permis
de lever les yeux au chœur pour voir une cérémonie touchante;
mais elle prit la fin pour le commencement, et lorsqu’elle leva
les yeux par obéissance, tout était terminé; elle n’avait rien
vu de ce qui venait de s’accomplir.
Jusqu’à sa
profession, je n’eus avec elle que des relations de noviciat;
mais bientôt après je m’aperçus de sa dévotion toute spéciale à
la sainte Enfance de Notre-Seigneur, pour laquelle je me sentais
aussi beaucoup d’attrait ; c’est ce qui nous lia étroitement
ensemble, et me fournit l’occasion de connaître un peu plus
particulièrement cette belle âme. Sa piété était si douce et si
aimable que j’en étais vivement touchée; nos pratiques de
dévotion avaient toujours pour but d’honorer le mystère de la
divine Enfance. Le saint Enfant-Jésus était l’objet de nos
conversations. Avec quelle tendresse elle en parlait ! Comme
elle savait bien s’entretenir sur les vertus de ce divin
Enfant ! Et quoiqu’elle s’humiliât toujours, il m’était facile
de voir qu’elle en possédait la connaissance à un haut degré.
Pour règle de sa conduite, elle avait pris ces mots: Il leur
était soumis. Je puis assurer qu’elle les mit en pratique
avec la plus grande perfection.
L’office de
portière, où elle fut mise peu d’années après sa profession,
donna un grand exercice à sa vertu ; je fus témoin de sa
promptitude dans l’obéissance et de son entière abnégation. A
l’époque de notre changement de monastère, ses occupations
redoublèrent, et, quoiqu’elle en fût surchargée, elle ne perdait
pas un instant son recueillement ; elle était fort diligente, et
suffisait à tout avec un zèle et une charité remarquables. Étant
alors dépositaire, je ne manquais pas non plus d’embarras; mais
lorsqu’elle me voyait un peu abattue, ou sur le point de
m’échapper, elle me rappelait tout bas ces paroles : Il leur
était soumis, et ajoutait : “Allons, soumettons-nous à la
volonté du saint Enfant-Jésus; nous sommes ses petites
servantes.” Le temps que nous passâmes hors de la clôture
vint accroître ses mérites et embellir sa couronne. Elle eut à
souffrir de toutes manières ; mais les choses les plus pénibles
la trouvèrent toujours douce, patiente et résignée. Elle ne se
plaignit jamais, et sa gaieté même ne souffrit aucune
altération.
Notre chère sœur a
été aussi, pour moi, un grand sujet d’édification dans les
souffrances corporelles qu’elle eut à supporter ; elle fut prise
par la maladie environ un an avant sa mort. J’étais alors
infirmière; je ne puis dire quelle consolation j’éprouvais
auprès de cette pieuse malade; elle ne refusait rien, trouvait
toujours bien ce qu’on faisait pour elle, et semblait oublier
ses besoins pour ne s’occuper que de Dieu. Elle était d’une
soumission telle, qu’elle n’eût pas fait un pas hors de
l’infirmerie sans ma permission. Son recueillement paraissait
continuel ; en un mot, il me semblait avoir un ange plutôt qu’un
infirme. Aussi je ressentis une peine très sensible quand je
cessai de lui donner mes soins ? »
« En voyant, par
vos lettres, que vous désiriez quelque souvenir de votre pauvre
marraine, j’ai tout de suite pensé à un objet qu’elle-même a
confectionné dans une circonstance assez singulière; et je fus
surprise lorsque d’elle-même, sans aucune question de ma part,
elle me pria de vous destiner le même objet. Je vous avoue que
vous êtes son unique légataire ; car c’est la seule chose dont
elle m’ait priée de disposer pour quelqu’un. Quel est donc cet
objet? Je vous le donne en cent à deviner
C’est un
tambour..., mais un tambour qui ne ressemble à aucun autre que
pour la forme, et dont l’idée est tout à fait ingénieuse. En
voici l’histoire.
Quand la pauvre
sœur tomba malade, on était au moment des élections
gouvernementales. Nous avons eu plus d’une alerte. Alors je lui
dis, en plaisantant un peu : “Puisque vous ne pouvez plus
prier, vous serez le tambour spirituel, et lorsque vous
entendrez la garde nationale battre le rappel, vous appellerez
les saints anges à notre secours.” Elle accepta sa nouvelle
mission, et, le lendemain, me présenta un petit tambour avec
tous les chœurs des anges, le saint Nom de Dieu, etc. Ne pouvant
prier, elle le prenait sur son lit pour appeler à notre aide
toute la milice céleste, frappant le petit tambour avec les
doigts.
Le monde rirait
fortement de ce trait de piété enfantine ; mais vous, Monsieur,
qui n’êtes pas de ce monde, vous y verrez comme moi, sans doute,
l’admirable simplicité d’une âme transformée dans la science de
la crèche et dans la vertu de l’obéissance. Ce tambour vous est
donc destiné. Il sera du goût, je crois, de votre petit Charles;
nous y joindrons quelque autre chose pour vous et pour Madame
Lebrument. »
Mère Marie de
l’Incarnation,
carmélite indigne
* * *
NOTA :
Les titres et les sous-titres ne figurent pas dans les documents
originaux. Nous les avons inclus afin de permettre une recherche
plus rapide.
* * *
Compilation achevée le 5 mai 1996, date anniversaire de
ce beau message reçut par sœur Marie de Saint-Pierre :
« Le Sauveur me fit
entendre qu’il avait remis toutes choses entre ses mains ,
et qu’Elle nous obtiendrait le bref du souverain pontife. Cette
œuvre réparatrice est si nécessaire à la France et si glorieuse
à Dieu, qu’il veut que sa très sainte Mère ait l’honneur de la
donner à ce royaume, comme un gage nouveau de sa miséricorde.
Allons donc à la très sainte Vierge, qui est la trésorière
des grâces de Dieu ; disons-lui sans cesse que la France lui
est consacrée et qu’elle lui appartient. Redoublons de zèle pour
cette Œuvre ; que les difficultés ne nous abattent point ; pour
moi, Notre-Seigneur me donne une confiance sans bornes.
— Sit Nomen
Domini benedictum! »
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