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Ouverture des Retraites
8-1-Fondation des
Retraites de Saint-Ange dans le territoire de Vétralla, et de
Saint-Eutice au territoire de Soriano.
Paul de la Croix ne laissait échapper
aucune occasion favorable pour fonder de nouvelles Retraites. Nous
savons qu'en 1742, les habitants de Vétralla avaient souhaité la
présence des Pères dans une Retraite semblable à celle du mont
Argentario. Certes, les difficultés ne manquèrent pas, mais en
février 1744 toutes les autorisations étant obtenues, les compagnons
de Paul prirent possession d'un ancien couvent de bénédictins,
l'ermitage de Saint Ange, à Vétralla. Le supérieur de cette Retraite
Saint Ange fut le frère de Paul, Jean-Baptiste. Il y mourut en 1765.
Durant la même période, le Père Paul fut pressenti par plusieurs
évêques, pour ouvrir une autre Retraite sur le territoire de Soriano,
près de l'église Saint-Eutice.
8-2-Fondation des
Retraites de Sainte-Marie-de-Corniano, sur le territoire de Ceccano,
et de la Retraite de Notre-Dame des Douleurs, près de Terracina
La renommée des retraites se répandait.
Le peuple et le clergé de Ceccano, fief de la famille Colona, dans
le diocèse de Ferentino, désirèrent eux aussi, une Retraite. Ce fut
fait le 14 janvier 1748, jour de la prise de possession solennelle.
Les installations étant plus que rudimentaires, les premiers
religieux eurent beaucoup à souffrir dans l'ermitage sainte Marie de
Corniano; ils obtinrent donc beaucoup de grâces. Un jour, Paul de la
Croix y fit un grand miracle: tout le monde put boire du vin dans un
vase qui était pratiquement vide.
Bientôt l'évêque de Terracina sollicita
la faveur de l'ouverture d'une Retraite à Terracine. Malgré les
oppositions qui se manifestèrent, le Père Paul prit possession de la
nouvelle Retraite le 6 février 1752.
8-3-D'autres
retraites
Les demandes de fondations se
multipliaient. Voici, en 1748, Sainte-Marie du Hêtre, près de
Toscanella, qui fut fondée au milieu de grandes souffrances, tant
pour Paul de la Croix que pour les religieux qui l'accompagnaient.
La pauvreté du lieu qu'on leur offrait était exceptionnelle. Paul de
la Croix écrivit, le 8 février 1748, à son ami Fulgence:
"L'ouverture s'est faite hier. Elle a été très solennelle en ce qui
nous concerne... Nous n'avons pas encore fondé de retraite aussi
pauvre que celle-ci, et pour moi, je n'ai point encore éprouvé de
telles peines intérieures. Je ne suis pas exempt d'autres
difficultés encore, mais quoi? Dieu le sait. Je veux espérer
beaucoup. Les religieux sont contents, joyeux. J'espère qu'ils se
rendront fort utiles au prochain." (Ch. 32)
Vinrent ensuite
les retraites :
– de Saint-Sosio, près de Ceprano. Fondée
par le Père Struzzieri, elle fut ouverte le 2 avril 1751, par le
Père Paul de la Croix et douze religieux.
– de Sainte-Marie de Pugliano, près de
Paillano, fondée le 23 novembre 1755,
– de Saint-Joseph au mont Argentario,
fondée en 1761, pour le noviciat, et bâtie dans un site plus sain
que la première retraite de la Présentation.
– de Notre-Dame-des-Douleurs près de la
ville de Corneto, ouverte le 17 mars 1769.
La fondation sur
le Mont Cavi
La fondation sur le Mont Cavi est à
remarquer particulièrement. Sur ce mont, appelé autrefois le mont
Albano, il y avait eu jadis un temple païen, très célèbre et fort
vénéré, érigé en l'honneur de Jupiter Latius. Le temple avait été
l'objet d'un culte superstitieux. On y avait même sacrifié des
victimes humaines. Cette solitude avait été habitée par des
religieux Trinitaires qui durent l'abandonner. Demeuré longtemps
inhabité, l'ancien couvent était en fort mauvais état lorsque le
Père Paul accepta la nouvelle fondation. "Il l'accepta cependant
parce qu'il désirait que ses religieux fissent en quelque sorte
amende honorable à la très sainte Trinité par un sacrifice perpétuel
de louanges. Les premiers religieux eurent beaucoup à souffrir, à
cause de l'humidité de la maison, toute percée par les pluies et par
les brouillards qui règnent presque toujours sur le mont Albano. De
plus, la pauvreté y était extrême: on y manquait de tout.
(Chapitre 32)
On peut s'étonner que Paul de la Croix
ait accepté une telle pauvreté pour ses fils. Il écrira au recteur,
après leur installation à laquelle il ne put être présent: "Oh!
Que de grâces et de dons Dieu vous prépare pour la vigilance et la
sainte sollicitude que vous déploierez, afin que tout marche bien et
que les religieux se maintiennent fervents. Vous avez été informé,
je suppose, qu'en acceptant cette fondation, j'ai mis cette
condition qu'on ferait une aile de bâtiment pour nos cellules du
côté le moins humide et le plus à l'abri du Sirocco; mais on a
manqué de parole... Mais j'ai cette confiance en Dieu qu'il nous
donnera le moyen de le faire." En effet, une aile fut ajoutée à
la retraite du mont Albano, et on y bâtit une église plus grande et
plus belle que l'ancienne. (Chapitre 32)
À la mort de Paul de la Croix, il y avait
12 Retraites établies. |