4
Autres apparitions
4-1-Les
apparitions de Notre-Seigneur
4-1-1-Le Père
Lamy et l'Eucharistie
Pour le Père Lamy, "le Trésor des trésors, c'est l'Eucharistie." Le Père
Lamy ne donne généralement pas les dates des apparitions du Seigneur. Il
célébrait
toujours sa messe avec une grande ferveur car, disait-il,
"quand on célèbre la sainte Messe, on est détaché
de toute pensée terrestre. On ne revient sur terre qu'aux Mementos. Ce sont les
deux moments dans lesquels on expose à Dieu ce qui nous touche humainement. On
revient alors un peu à soi-même. Je vois généralement les saintes Espèces
entourées de lumière. On en ressent une douceur, une suavité extraordinaires.
Oui, à ces moments on ne pense plus à la terre, on sent quelque chose de
tellement céleste! C'est l'effet de la présence de Notre-Seigneur... Quand le
Saint-Sacrement est sur l'autel, je ne vois plus personne... Notre Seigneur
vient généralement seul... On se sent petit, petit, petit, et Notre Seigneur se
fait petit pour ne pas nous effrayer par sa grandeur. Et l'attention est
tellement concentrée sur Notre Seigneur qu'on ne s'occupe plus du reste."
Le Père n'hésitait pas à affirmer à propos de la Messe: "C'est
l'acte le plus grand que les créatures humaines puissent accomplir que de s'unir
à Dieu dans la Communion."
4-1-2-Récit de
quelques apparitions
Le Père poursuit ses explications:
"Notre-Seigneur vient généralement seul, soit qu'il se manifeste souffrant, soit
ressuscité, soit qu'il participe, qu'il dise en quelque sorte la messe. On se
sent petit, petit, petit, et Notre-Seigneur se fait petit pour ne pas nous
effrayer par sa grandeur. Et l'attention est tellement concentrée sur
Notre-Seigneur qu'on ne s'occupe plus du reste. Il suit les prières de la messe,
comme s'il assistait à la messe. Il vous laisse prier. Il disparaît à la
troisième des dernières oraisons, pour que le prêtre puisse communier... Il
apparaît dans une lumière blanche: cela s'ouvre. Il est là, très simple. C'est
une Majesté admirable! On ne s'y habitue pas!"
Voici quelques
détails remarquables
"Quand
Notre-Seigneur se montre dans l'état douloureux, il n'a pas autour de lui sa
gloire habituelle. Il n'est pas lumineux comme d'ordinaire... Enfant, il est
souriant; mais, comme homme, il ne l'est plus. Notre-Seigneur paraît plus froid;
on le dirait presque triste... Il inspire le respect, c'est vrai; mais il
inspire aussi la confiance. Son regard est bleu, son regard très doux. On sent
que Notre-Seigneur nous regarde, mais que son regard plonge aussi dans
l'infini... Notre-Seigneur a la figure très belle. La voix de Notre-Seigneur est
grave; non pas lente, mais cette gravité lui donne une certaine lenteur...
Je n'ai jamais
vu les plaies de la tête de Notre-Seigneur, mais seulement celles des pieds et
des mains. Notre-Seigneur se montre à moi avec les mains et les pieds tuméfiés,
et un morceau de chair qui retombe dessus. Les clous devaient être carrés, aussi
longs que votre crayon. Les têtes des clous étaient très larges et ont marqué
une empreinte violette sur la main, ou, plutôt, sur le poignet. On voit
parfaitement leur place. L'intérieur du clou devait être creux, car cela forme
une couronne à l'intérieur. Les pieds sont bleuâtres, sanglants, et les mains
aussi. Quelles souffrances! Et les chrétiens recherchent tellement les
jouissances! Quand le bois vert est traité ainsi, qu'est-ce que le bois sec?
Je touche
souvent ses pieds, qui sont entre le calice et le canon, quand il est debout sur
l'autel, pendant la messe; je touche son côté, et je sens la plaie du côté et
ses côtes à travers son manteau quand j'élève l'hostie...
Un jour le Seigneur lui dit que la guerre avait eu trois causes: "Les
blasphèmes, le travail du dimanche et la prostitution de la chair dans le
mariage." Le Seigneur lui dit aussi:
"Beaucoup de prêtres, en offrant le saint
sacrifice, ne se rendent pas assez compte de cette chose: on ne comprend pas
combien la puissance dont on dispose est grande, que le sacrifice de
Notre-Seigneur sur la croix est d'une valeur infinie."
4-1-3-Apparitions à Gray
C'était encore le 9 septembre 1909. Le Père Lamy vit "Notre-Seigneur
couché dans l'autel. La matière n'existe plus pour les corps glorieux: il s'est
mis au ras de l'autel, soulevant le corporal et la sainte hostie (il montre, du
geste, que le corps de Notre-Seigneur était dans l'autel, affleurant à la
surface de la table). Il a dit: 'Dans un an d'ici...' Je l'ai vu deux fois à
Gray; la première fois comme ça; la seconde fois (9 septembre 1910), il était
debout. La seconde fois, il m'a parlé. Notre-Seigneur, étant sur l'autel,
écoutait ma prière."
Le Père Lamy a
56 ans, et il vit dans des conditions difficiles: redevenu fragile, il souffre
de la froidure, du découragement: il désire la mort.. Alors il prie... Sa prière
concernait les difficultés qu'il rencontrait à La Courneuve, et il s'en
plaignait à Notre Seigneur. Tout était mal compris de ce qu'il faisait et il
exprimait sa peine à Notre-Seigneur. Soudain, il sentit une vive chaleur qui le
réconforta, et à ce moment, l'autel fut comme embrasé.
À
une question précise du comte Biver lui demandant si la table d'autel avait
disparu, le jour où le Seigneur lui était apparu couché, le Père Lamy répondit:
"La table d'autel reste. Vous vous voyez dans un seau d'eau: la matière, de
même, n'a plus de résistance, qu'elle soit bois, qu'elle soit pierre. C'est une
chose bien difficile à faire comprendre. La matière ne cesse pas d'être
pareille, mais elle se laisse pénétrer. Quand Notre-Seigneur passe derrière
l'autel, le tabernacle disparaît, le regard s'arrête sur sa personne, mais
jamais la matière ne gêne. Mais je n'ai jamais vu disparaître le calice, ni la
sainte hostie."
4-2-Apparitions de Jésus en dehors de la messe
4-2-1-Apparition un dimanche
À
plusieurs reprises Le Père Lamy vit Notre-Seigneur dans des scènes de sa sainte
enfance, et d'autres fois dans les douleurs de sa Passion. D'après le Comte
Biver, le Père n'aurait eu que deux apparitions du Seigneur en croix. Laissons
le Père raconter les faits: "C'était au
mois de septembre, pendant les vacances, un dimanche. L'année, je ne me la
rappelle plus. J'étais au patronage. Ayant la clef, j'ai pénétré dans la
propriété. Je surveillais les fruits qui me servaient à récompenser les enfants.
Ils étaient toute une bande de voleurs... J'ai pris le râteau, qui était en
haut. Je me lève, et je cours comme je savais encore courir, brandissant le
bâton du râteau et criant: 'Vauriens, attendez un peu!... Vous allez voir!'
Quand je suis arrivé au mur de la rue, Notre-Seigneur était là, en croix, ici,
un peu plus loin, là où vous êtes maintenant. Les gamins interdits, et moi
aussi... Je les ai entendus qui criaient: 'Le Jésus! Le Jésus, qui est avec le
curé!' Plusieurs d'entre eux l'ont vu, sans doute. Et ils se sauvaient
toujours...
J'aurais
à peu près touché à ses pieds
en levant la main. C'est une apparition voulue par Notre-Seigneur et non la
scène du Calvaire. La croix était très haute dans cette circonstance; le trou
n'est pas resté marqué dans le sol. C'était une apparition: dans la réalité,
elle a été introduite dans la terre et calée par des pierres. Ils (les gamins)
couraient vite avec moi, mais ils couraient encore plus vite après. La croix est
apparue tout près de l'angle, mais face à moi, le dos à la rue."
4-2-2-Apparition un Samedi-Saint
Le Père raconte encore: "Le
Samedi-Saint, en 1914 ou 1915, j'ai vu Jésus en croix, sa croix plantée contre
l'autel (le maître-autel de La Courneuve), du côté de l'Évangile. Les enfants
faisaient du bruit: c'était presque la foire. J'ai tapé sur le bois de l'autel
pour les faire taire, et, en me tournant de côté, j'ai vu Notre-Seigneur en
croix. Il a eu l'air de me dire: 'Tu n'as guère de patience. Regarde comme j'en
supporte.' Notre-Seigneur est resté pendant le Magnificat de la messe du
Samedi-Saint. Il était vivant. Il n'a rien dit... Chez Notre-Seigneur, c'est
tellement naturel! Notre-Seigneur est sur la croix comme il est enfant. Il est
recueilli. Notre-Seigneur porte un buisson d'épines sur sa tête. Je ne peux pas
dire une couronne d'épines: c'est un vrai buisson. Il en a la tête couverte;
cette coiffure l'empêche de reposer la tête en arrière, contre le bois de la
croix, ou de la pencher de côté sur son épaule, et sa tête n'est pas très
penchée en avant. Quand il meurt, sa tête se penche en avant. Ils ont tiré sur
ses bras comme des animaux: ils étaient savants pour faire souffrir! Il a les
bras tendus, tendus, tendus!... Les âmes! Les âmes ne voient pas ce qu'elles ont
coûté à Notre-Seigneur..."
4-3-Apparitions de saint
Joseph et des saints anges
4-3-1-Apparitions de saint
Joseph
Le Père Lamy
bénéficia de plusieurs apparitions de Saint Joseph. Saint
Joseph se manifesta à Notre-Dame de la Sainte-Espérance de Troyes, la nuit où il
annonça à Édouard Lamy qu'il deviendrait prêtre malgré tous les obstacles.
Le Père Lamy se souvient aussi
de la seconde fois, à La Courneuve,
où il lui parla de choses personnelles. Enfin, il raconte la troisième visite en
juillet 1917:
"C'était à La
Courneuve, non plus dans l'église, mais au patronage, dans la salle du jardin
(dite salle du Sacré-Cœur, rasée pour construire le presbytère neuf): saint
Joseph s'est montré. On avait déposé la statue de saint Joseph de l'église...
J'arrive par la porte. Il s'est mis entre la statue et le serviteur. Il était là
souriant. J'ai dit: 'C'est vous, saint Joseph!' Il m'a parlé de plusieurs choses
personnelles, que je garde pour moi. Je me rappelle avoir reculé un peu, pour le
bien voir, le bien saisir. Je me suis incliné bien bas. Quand je me suis relevé,
il était parti...
Saint Joseph
n'est pas le simple ouvrier, comme on a trop tendance à le dépeindre. Ceci est
un côté de ce saint personnage. Il était très versé dans les psaumes, très fort
en Écriture Sainte. De même saint Pierre, c'était un homme assez cultivé. Saint
Joseph avait des mérites personnels d'intelligence. Les mérites de sainteté
dorent toutes les autres qualités. Il était capable de vivre en compagnie de la
Très Sainte Vierge, et la Très Sainte Vierge était très lettrée, sortie de
l'école de Jérusalem, de l'école du Temple. Elle avait les vertus naturelles,
mais aussi les qualités scientifiques, et saint Joseph La comprenait. Il était à
l'unisson."
4-3-2-Apparitions des anges
Le Comte de Biver rapporte que le Père Lamy avait une grande confiance dans les
saints anges avec qui il conversait familièrement. "Tous ses
intimes,
dit le Comte Biver, ont vu le Père Lamy parler à des êtres invisibles, et, à
de rares exceptions près, tous aussi ont entendu les voix des esprits célestes
qui lui répondaient; parfois même, il leur a été donné de distinguer quelques
paroles des saints anges." Et le Comte de Biver de raconter ce qui se passa
le 19 novembre 1924: "Mercredi soir, à
10 heures moins 5, nous rentrons chez le Père Lamy (au Pailly). Nous trouvons
dans la salle à manger sa lampe allumée et mon bougeoir placé à côté. M. et Mme
Vauthelin (beau-frère et sœur du P. Lamy) sont couchés. Une fois nos manteaux et
chapeaux suspendus dans le vestibule, comme le Père est visiblement fatigué, je
prends les deux lumières pour monter l'escalier. Arrivés au palier du premier
étage, mon hôte me souhaite bonne nuit et me dit en souriant: 'Nous allons prier
pour que M. l'abbé M... (soit nommé à tel poste). Priez aussi pour cela.'
Je lui remets
sa lampe et lui serre la main sur le pas de sa chambre.
À 10 heures un
quart, je suis au lit et j'éteins ma lumière. Il se passe peut-être deux ou
trois minutes, et, à travers les deux portes, qui sont légères, j'entends une
conversation animée dans la chambre du vieux prêtre. Trois voix d'hommes y
prennent part, nettes et distinctes au possible dans le silence absolu de la
nuit. Ce phénomène m'intrigue immédiatement au plus haut point et j'en saisis
toute la portée. Malgré la température glaciale, je m'assieds sur mon lit, pour
mieux entendre. Aucun bruit dans la chambre des époux Vauthelin. Personne,
d'autre part, n'a monté d'escalier depuis que j'y suis passé. Ses marches de
sapin sont si légères et la maison si sonore que, de ma chambre, j'y
distinguerais les pas d'une souris. D'autre part, vingt minutes auparavant, en
quittant le vieillard sur le seuil de sa chambre, j'ai vu celle-ci libre de tout
occupant.
Le Père Lamy
parle de moment en moment, répondant à un interlocuteur dont la voix est nette,
chaude, d'un timbre très viril et très agréable, qui s'exprime sans trace
d'accent et sur un ton affirmatif. J'entends certaines syllabes, mais je
n'arrive pas à saisir un seul des mots qu'il prononce. Par discrétion, je n'ose
quitter mon lit pour écouter à la porte. Le troisième interlocuteur a une voix
un peu plus sourde, et, partant, moins agréable, mais parfaitement normale; il
parle avec beaucoup plus de retenue; ses paroles sont plus rares et dites sur un
ton moins péremptoire. Mon hôte s'exprime très haut: le diapason de sa voix est
intermédiaire entre celui du premier et du second de ses interlocuteurs. J'ai
une bonne mémoire des voix; la plus forte et la plus harmonieuse me fait songer
à celle d'un jeune homme que j'ai vaguement connu autrefois, un des fils de Lord
N... L'autre voix reste absolument banale. N'osant intervenir d'une façon
quelconque et sentant vivement le froid, je me recouche. D'ailleurs, ni assis,
ni couché, je ne distingue pas les paroles, mais j'entends bien nettement
l'accent des trois interlocuteurs. Ils s'expriment tous en français; une seule
voix a le goût du terroir, celle du Père qui traîne sur les « a » et sur
certaines syllabes. Au bout de sept minutes environ, la maison retombe dans le
silence absolu de la nuit..."
Le lendemain matin, à 5 heures trois quarts, le Comte Biver rencontre le Père
Lamy sur le chemin de l'église, et lui pose la question: "Mon Père, hier
soir, après m'avoir dit bonsoir, vous avez parlé. J'ai entendu aussi d'autres
voix... C'étaient les saints anges?" Le Père Lamy répond: "Peut-être
bien. Ils sont la consolation du soir." Ce soir-là, c'étaient l'ange gardien
du Père et saint Gabriel qui parlaient avec le Père Lamy, lequel ajouta:
"Seulement, je les entends (les voix) aussi
fortes l'une que l'autre. Cela dépend de la façon dont ils ont voulu se faire
entendre par vous, et, aussi, je le pense, de leur éloignement. Quand le saint
Archange veut parler confidentiellement, il parle bas. Ne dites pas un mot de
ces choses que je n'aie passé le pont de l'au-delà."
Le Père Lamy affirmait souvent, au sujet des anges:
"Nous ne donnons pas aux anges l'importance qu'ils
ont; nous ne les prions pas assez! Les anges sont très touchés quand nous les
prions. Il y a une grande utilité à prier les anges... Nos anges gardiens, nous
ne les prions pas suffisamment... Notre ange gardien nous sauve bien souvent des
accidents. Nous lui laissons la liberté sur nous. Mais les anges, que
peuvent-ils, quand nous ne sommes pas en état de grâce?... Nous ne recourons pas
assez aux saints anges. Ils sont là: on les laisse tranquilles. On ne les
dérange pas assez. J'ai entendu quelquefois trois, quatre anges ensemble dans
l'église de La Courneuve. Souvent, j'entends leurs voix sans les voir. Comme
pour les personnes qu'on connaît, je les reconnais à leurs voix... Si nous ne
les voyons pas, il s'en faut de si peu! C'est comme une pellicule qui nous
sépare d'eux."
Le Père Lamy a
été soutenu par les saints anges bien des fois quand il était épuisé de fatigue,
et transporté d'un endroit à un autre, alors qu'il savait rien. Il disait la
nuit, quand il était loin de sa paroisse: "Mon Dieu, que je suis fatigué!"
et soudain il se trouvait transporté sur la Place Saint-Lucien tout à coup.
Comment ça se passait, il n'en savait rien...
Une autre histoire fantastique est survenue au Père Lamy, sur la route de
Rivières-le-Bois au Pailly. Le père raconte:
"Je quittais Notre-Dame des Bois au soleil couchant, et la lumière rasante me
gênait. Je cheminais, penché en avant, pour ne pas avoir les rayons dans les
yeux, et je ne voyais donc rien, à moitié aveugle comme je le suis (récit fait
en 1924, avant son opération), de ce qui se trouvait dans mon chemin. Tout à
coup surgit en face de moi... un bicycliste. J'aurais été aussitôt renversé en
un tour de roue. Mais voilà le saint archange Gabriel qui saisit la bicyclette
par les deux roues et la dépose gentiment de côté. Il a levé la bicyclette et
l'homme; il l'a déposée sur l'herbe du bord de la route. Les poids ne comptent
pas pour un ange. Tout leur est si aisé! Je vois mon bonhomme, qui reste bouche
bée, regardant l'ange et me regardant. J'avais une envie folle de rire en voyant
la tête de ce pauvre garçon. J'ai réprimé un fou rire. Je m'éloigne d'eux en
tirant mon chapeau au saint Archange, et je vois un autre bicycliste qui vient à
toute allure. Le premier crie comme un fou: "Ils sont deux ! Ils sont deux!" Je
pense que cela signifiait le saint Archange et moi. Et l'autre n'y comprend
rien... La Sainte Vierge a eu la bonté de me mettre sous la protection du saint
archange Gabriel, de me confier à lui. Et, avec ma mauvaise vue, cette
protection m'a été bien utile. Les dires de l'employé du chemin de fer et de son
camarade sur l'apparition de l'ange ont donné cours à plusieurs versions. Ils
ont parlé dans les cabarets du pays. On m'a interrogé sur la chose, et j'ai fait
semblant de ne pas comprendre. Cet homme était originaire de Palaiseul ou de
Rivières, je ne sais plus..."
4-3-3-Apparitions du démon
Le Père Lamy eut souvent l'occasion de rencontrer Lucifer. Il le décrit comme
grand, avec une figure assez belle, amaigrie, barbue.
"La Très Sainte Vierge le domine, mais il est là. Nous sommes un grain de sable
devant lui. Dieu lui a laissé l'extraordinaire puissance d'un archange, en y
mettant, cependant, quelques limites; sinon il pulvériserait, dans le moment, le
monde entier..."
Et le Père Lamy nous met en garde: "La
nature de ces esprits, même déchus, est tellement remarquable! Notre pensée leur
est cachée, mais ils devinent si facilement! Quel mépris il a pour ceux qui
succombent à ses tentations! Je n'ai jamais vu se moquer comme Lucifer se
moque... Il a la haine du prêtre, le représentant de Jésus-Christ. Il dit:
'Quand une âme a cessé de prier, je la considère comme mienne.' Lucifer me dit:
'Cessez de prier, et je cesserai de vous tourmenter... La récitation du saint
Rosaire, c'est cela qui désole Lucifer. C'est l'ennemi déclaré du chapelet. On
lutte avec Satan par la prière; mais la prière est la force de Dieu. Qui exauce
la prière? C'est Dieu..."
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