|
Sur tes chemins, Jésus, les chemins de ta vie qui mènent à la
Croix, jusqu’à ta Croix, sur tes chemins, Jésus, Tu veux nous emmener, et nous
allons Te suivre. Sur les chemins de ta vie qui tous Te menaient à la Croix, qui
tous étaient déjà ta Croix, nous allons Te suivre Jésus, nous allons marcher
avec Toi.
Suivre Jésus tout au long de sa vie, sur les chemins qui tous
l’ont conduit à la Croix, tel sera le thème de cette méditation.
Nous allons méditer le long chemin de Croix qui fut celui de
Jésus tout au long de sa vie. Nous allons contempler les chemins de Jésus qui
nous ont redonné la vie, la vraie Vie de Dieu et en Dieu. Nous allons vivre avec
Jésus les chemins de sa vie qui tous mènent à sa Croix.
Peut-on imaginer ce qu’aurait été le monde sans le péché, de
penser à ce qu’aurait été la Croix sans le mystère de Satan, sans le mystère du
mal, ce mystère du refus de l’Amour? Peut-on imaginer le Père ouvrant large ses
“bras” pour accueillir le Fils? Oui, car on peut pas s’empêcher d’imaginer le
Fils ouvrant largement ses bras d’Homme-Dieu pour embrasser le Père et
accueillir tous ses mondes créés, pour accueillir et embraser d’Amour son Corps
mystique et parfait: l’Église, Épouse pure et sainte.
On ne peut s’empêcher de Te voir, Jésus, Sacré-Cœur de notre
Dieu, ouvrir large tes bras, accueillir tes enfants qui construisent ton Corps.
Et Toi, Jésus béni, Toi qui ouvres tes bras pour nous montrer ton Cœur et pour
nous accueillir, Tu es aussi l’image d’une Croix, mais d’une Croix glorieuse et
vivante, une Croix qui rassemble l’univers, qui regarde le Père, et qui Lui dit:
“Je T’aime!”
Tu regardes le Père, Jésus, le Père qui Te regarde et qui
T’aime, car, en Toi qui rassembles tous les mondes créés, tous les mondes
vivants, le Père se reconnaît, le Père contemple sa Pensée créatrice et féconde.
Le Père T’aime Jésus, et Lui aussi te dit: “Je T’aime, mon Fils en qui j’ai mis
tout mon Amour!” Le Père Te “sourit”. Tu “souris” à ton Père. Vos sourires
d’Amour, vos sourires d’éternité, se rencontrent et se mêlent, et de leur
embrassement éternel et puissant jaillit l’Esprit d’Amour.
Jésus, même si le péché n’avait pas existé, il y aurait eu le
Mystère de la Croix, mais un autre mystère, le Mystère du Cœur de Dieu, le
Mystère de l’Amour, le Mystère du Sacré-Cœur. Il y aurait eu aussi, cela c’est
absolument certain, le Mystère de l’Amour qui se donne, le Mystère du Cœur
Eucharistique. Nous ne pouvons pas savoir comment cela se serait fait, mais
Jésus l’aurait fait.
Hélas! il y eut le péché, à cause du mystère de Satan. Je dis
mystère de Satan car ce mystère-là, le mystère du mal, du refus de l’Amour, est
bien difficile à comprendre. En fait, il nous échappe complètement. Il y eut le
mystère de Satan, et ta Passion, Jésus, et ton Chemin de Croix, ton Chemin
douloureux prévu depuis toujours, pressenti par les prophètes, car il Te fallait
effacer le mystère du mal, le mystère de l’abomination.
L’abomination! C’est le péché, le péché qui nous éloigne de
Dieu, qui nous sépare de Dieu. Mais de quel péché s’agit-il? Dans l’Écriture,
Dieu donne sa Loi à Moïse. Les préceptes et les interdits sont nombreux car le
peuple hébreu, le peuple choisi par Dieu, devait connaître l’unique Dieu et
n’adorer que Lui seul. Le peuple que Dieu se préparait devait “adorer et
aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, et n’adorer
que Lui seul. C’est là le premier commandement.”
Le peuple de Dieu devait donc fuir les idolâtries et refuser
tous les cultes qui préconisaient les sacrifices humains. Dieu ne veut pas qu’on
offre du sang humain, car Dieu aime tous ses enfants et ne veut pas qu’on les
tue, sous quelque prétexte que ce soit: “Tu ne tueras pas!”
Le peuple de Dieu devait aussi, et absolument, se garder de
toutes les pratiques impures et contre nature des peuples environnants. Il est
dit, entre autres: “Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec
une femme. C’est une abomination.” (Lv XVIII, 22) “L’homme qui couche
avec un homme comme on couche avec une femme: c’est une abomination qu’ils ont
tous deux commise; ils devront mourir, leur sang retombera sur eux... L’homme
qui donne sa couche à une bête devra mourir, et vous tuerez la bête. Si une
femme s’approche d’un animal quelconque pour s’accoupler à lui, tu tueras la
femme et l’animal. Ils devront mourir, leur sang retombera sur eux.” (Lv XX, 13-15 et 16)
Dans la Genèse, Sodome et Gomorrhe furent détruites à cause
de ces abominations: deux hommes, en fait des anges, arrivèrent à Sodome, un
soir, et Lot les accueillit. Mais les gens de Sodome avaient décidé d’abuser
d’eux. Les anges dirent à Lot: “Fais sortir toute ta parenté de ce lieu. Nous
allons en effet détruire ce lieu, car grand est le cri qui s’est élevé contre
eux à la face de Yahvé, et Yahvé nous a envoyés pour les exterminer. (Gn
XIX, 13)
Bien plus tard, Jésus dira: “Quand vous verrez
l’abomination de la désolation installée là où il ne faut pas -que le lecteur
comprenne- alors que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que
celui qui sera sur la terrasse ne descende pas et ne rentre pas prendre quelque
chose dans sa maison.” (Mc XIII, 14-17)
L’Écriture emploie très rarement le terme d’abomination, et
c’est le plus souvent, outre le crime, à propos de l’homosexualité ou des
pratiques sexuelles hors nature. Ces actes sont pour Yahvé une abomination punie
de mort. Quand des peuples entiers sont ainsi contaminés, Dieu détruit leurs
villes.
Il y eut le mystère de Satan, et le mystère du mal, mais
“Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse.” C’est
pourquoi il y a aussi le mystère de la Miséricorde divine. Il y a le mystère de
la Miséricorde de Dieu, celui que Jésus vivra par son Chemin de Croix, son
Chemin douloureux prévu depuis toujours, son Chemin rédempteur pressenti par les
prophètes. Il y a le Chemin de notre Rédemption, le Chemin de la Croix de Jésus,
réalisé et achevé par Lui un jour de notre temps, encore inachevé dans son
éternité.
Nous Te contemplons, Jésus sur les chemins de Nazareth, sur
les chemins de Galilée, les chemins de Judée et de la Samarie... Ton heure n’est
pas encore venue, mais Tu connais les Écritures, Tu sais ce qui se passe dans
les cœurs, autour de Toi, et les haines qui s’y forment. Et surtout, Tu vois
déjà les siècles à venir. Tu vois l’abomination devenir loi chez certains
peuples jadis chrétiens. Ton heure n’est pas encore venue, Jésus, l’Heure de ta
grande Passion, mais la passion qui fut la compagne de ta vie connut
certainement des paroxysmes quand Tu évoquais, quand Tu voyais notre grande
apostasie.
Jésus, aide-nous à Te suivre sur ton Chemin de Croix, ton
Chemin de l’Amour, le Chemin qui guérit de la haine, le Chemin qui mène vers le
Père. Jésus, aide-nous à contempler ta Croix, la Croix merveilleuse qui nous
dévoile l’amour infini de ton Sacré-Cœur.
 |