Annexe 1
Le mystère de l’Incarnation
Le 25 mars 1901, l’Ange gardien
de Gemma vint lui parler de l’Incarnation: “Sache, ma fille, que je te
parlerai de la Très Sainte Vierge Marie, petite jeune fille si humble aux yeux
du monde, mais d’une grandeur infinie devant Dieu. Je te parlerai de la plus
belle, de la plus sainte de toutes les créatures, de la fille de prédilection du
Très-Haut, de celle qui était appelée à l’incomparable dignité de Mère de
Dieu.... La Très Sainte Vierge devait, par le fruit de son sein, apporter à tous
les hommes la libération et le salut.
Ma fille, à peine Dieu le Père
eut-il décrété d’envoyer à l’humble Marie sa grandiose ambassade qu’il dut
choisir aussi le porteur d’une telle annonce. C’est pourquoi fut choisi celui
qui se tenait le plus près du trône du Très-Haut, c’est-à-dire l’Archange
Gabriel (qui signifie Force de Dieu). Marie devait donc devenir la Femme forte,
la Femme terrible aux puissances des ténèbres. Oh! comme l’Archange devait être
heureux d’avoir été choisi pour un mystère aussi sublime et de se présenter
comme le messager d’une si heureuse annonce à la Vierge qui, plus tard, serait
saluée comme Reine du paradis!
La nuit était déjà avancée, la
Très Sainte Vierge était seule dans sa chambre: elle priait toute ravie en Dieu.
Soudain, dans cette pauvre petite chambre, se fait une grande lumière:
l’Archange, ayant pris une apparence humaine et entouré d’une multitude d’anges,
s’approche de Marie avec révérence et majesté tout à la fois. Elle, elle
s’incline comme femme; lui, sourit comme messager d’une heureuse nouvelle et lui
adresse ces douces paroles: “Salut, ô Marie, le Seigneur est avec toi. Tu es
bénie entre toutes les femmes.” Oh! belle, oh! grande, oh! sublime salutation,
jamais encore entendue sur la terre et que la terre n’entendra plus jamais! Seul
un archange, annonçant à la plus élevée des créatures la sublimité d’un si grand
mystère, pouvait être digne de proférer un éloge aussi splendide et des paroles
aussi sublimes. Et seule l’auguste Mère du Fils de Dieu était digne d’être
saluée de si sublimes et surhumains accents.
Après que l’Archange céleste
eût prononcé ces paroles, il se tut, comme s’il attendait d’elle un signe pour
lui expliquer sa divine ambassade.
Cependant, surprise par cette
salutation, Marie se troubla; elle se taisait et réfléchissait... Elle se
trouble parce qu’elle se croit indigne de la salutation angélique...
Marie n’avait donné aucune
réponse à l’ange. Afin qu’elle n’ait plus peur, l’ange lui dit alors: “Ne crains
pas, Marie, tu es l’unique à avoir trouvé grâce devant le Très-Haut. Tu vas
concevoir en ton sein un fils, tu lui donneras le nom de Jésus, il sera appelé
par tous le Fils du Très-Haut. On lui donnera le trône de David, il régnera pour
l’éternité et son règne n’aura pas de fin.” C’est par ces paroles sublimes que
l’Archange expliquait entièrement sa mission à Marie. Crions hourra! Désormais
Marie est déclarée Mère du Libérateur promis, du Rédempteur du monde, du Fils de
Dieu. Oui, Marie fut la grande Vierge attendue depuis si longtemps. Ce fils
devait être grand, donc la mère sublime. Ce fils devait être le Fils du
Très-Haut, c’est pourquoi Marie devait être élevée à la plus intime relation
avec la Très Sainte Trinité...”
L’Ange continue sa relation à
Gemma. Le mystère est expliqué et “Marie finit par donner le grand
consentement au messager divin, en répondant: “Voici la servante du Seigneur,
qu’il me soit fait selon ta parole.” Le grand assentiment est prononcé, Marie
est la Mère du Fils du Dieu Très-Haut. À ces paroles, le ciel exulte, le monde
entier est consolé. L’ange s’incline respectueusement devant sa Maîtresse, puis
il prend son vol et s’en retourne au Paradis.”
Gemma poursuit : “Marie
prononça ces paroles et Dieu ajouta: “Qu’il en soit ainsi.” De même que cette
parole avait tiré du néant toutes les œuvres de la création et leur avait donné
l’existence, de même, à peine Marie eut-elle prononcé le FIAT, que commença
l’œuvre admirable de la Rédemption du monde... À l’instant même, l’Esprit divin
forma en son sein, de sa très pure substance virginale, un tout petit corps
tendre et parfait, auquel il donna une âme humaine, et à l’un et à l’autre, il
unit la personne divine du Verbe en une étroite union hypostatique...
Une joie ineffable inonda
Marie lorsqu’elle se fixa dans la lumière infinie et put admirer les splendeurs
cachées de la divinité.”
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