LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

SOMMAIRE

L'Église et la réforme

Les guerres dites de religion

La guerre de Trente Ans

L’Europe après la Guerre de 30 ans jusqu’en 1715

Les premiers artisans de la Réforme Catholique

Les précurseurs

 

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L’Église et la Réforme

Face aux hérésies, l’Église devait clarifier la doctrine catholique, mais surtout se réformer. Ce fut l’œuvre du Concile Trente (1545-1563) et des grands papes du XVIe siècle.

Des péripéties multiples entravèrent souvent le déroulement des travaux du Concile de Trente, mais l’œuvre accomplie fut cependant considérable. De grands efforts furent faits pour la régénération du clergé. Des ordres nouveaux furent fondés : notamment la Compagnie de Jésus et l’Ordre des Capucins ; d’autres se réformèrent, comme le Carmel.

Les papes travaillèrent avec zèle à corriger les abus et à ranimer la foi dans l’Église par leurs exemples et leurs efforts. On peut citer: Paul IV, Pie IV, Saint Pie V (1566-1572), Grégoire XIII qui réforma le calendrier, et Sixte-Quint (1585-1590) qui fit achever la coupole de Saint-Pierre sur les plans de Michel-Ange.

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Les guerres dites de religion

3-1 – La France de 1559 à 1598

François II (1559-1560), très jeune et malade succéda à Henri II. Les Guises prirent la direction des affaires et la défense du catholicisme. À la tête des protestants on trouvait Condé, Coligny, et le roi de Navarre, Antoine de Bourbon. Condé inspira la Conjuration d’Amboise qui fut déjouée et punie avec rigueur.

Charles IX (1560-1574) succéda à son frère, mais ce fut sa mère, Catherine de Médicis qui gouverna en son nom. Pour éviter une guerre civile, un rapprochement fut tenté entre catholiques et protestants : le Colloque de Poissy. Ce fut un échec, et, après le Massacre de Vassy (1562), la guerre civile éclata. Il y eut huit guerres dites de religion, qui durèrent en tout 36 ans. Les deux partis se livrèrent à d’horribles massacres. Condé livra le Havre aux Anglais (1562). François de Guise fut assassiné durant le siège d’Orléans en 1562. La Paix de Saint Germain terminait la 3ème guerre en 1570: quatre place de sûreté étaient accordées aux réformés. En 1572, Charles IX autorisa le Massacre de la Saint Barthélemy. Mais bientôt, les protestants allaient obtenir une nouvelle place forte: La Rochelle.

Après la mort de Charles IX, son frère Henri III prit le pouvoir. (1574-1589) Il mécontenta tous les partis, y compris un nouveau parti: le parti des politiques, formé par le frère du roi, le duc d’Alençon. Henri III accorda aux protestants la paix avantageuse de Beaulieu.

La mort du duc d’Anjou, frère d’Henri III faisait du roi de Navarre l’héritier du trône. Mais la France ne voulait pas d’un roi protestant... Ce fut la guerre dite des Trois Henri, entre Henri III, Henri de Navarre, et Henri de Guise. Henri III fit assassiner le duc de Guise (1588) et fut lui-même poignardé par un moine fanatique. (1589)

Henri de Navarre était le roi légitime. Il commença la conquête de son royaume. Finalement face aux prétentions du roi d’Espagne Philippe II, Henri IV abjura l’hérésie en 1593 et rétablit la paix. Il chassa les Espagnols à la bataille de Fontaine Française en 1595, et promulgua l’Édit de Nantes en 1598.

3-2 – La France sous Henri IV (1589-1610) et Louis XIII (1610-1643)

La paix était enfin rendue à la France, mais la misère était partout affreuse. Henri IV travailla au rétablissement de la prospérité et améliora la condition des paysans. Mais il fut assassiné par Ravaillac, le 14 mai 1610.

Louis XIII était âgé de neuf ans à la mort de Henri IV. Marie de Médicis nommée régente, donna toute sa confiance à l’italien Concini. Condé et les grands se révoltèrent, les protestants devenaient menaçants. En 1617, Albert de Luynes faisait assassiner Concini. La reine-mère fut exilée à Blois.

En 1624, le Cardinal de Richelieu fut appelé au pouvoir. Jusqu’à sa mort il poursuivit un triple but: abaisser le parti protestant, la noblesse et la maison d’Autriche. Malgré l’appui de l’Angleterre, les protestants perdirent leur place forte de La Rochelle (1628). Les grands durent se soumettre, et tous les pouvoirs furent concentrés entre les mains du roi. Richelieu eut encore le temps de fonder l’Académie française en 1635.

À la mort de Louis XIII, en 1643, l’unité de gouvernement était établie dans la France entière.

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La Guerre de trente ans
(1618-1648)

Depuis Luther, l’Allemagne était déchirée par les querelles religieuses. Les conflits se multipliaient. La Réforme avait pénétré en Bohême et en Hongrie. L’empereur Rodolphe II était impuissant à rétablir la paix entre les deux ligues, plus politiques que religieuses. C’est sous le règne de l’empereur Mathias qu’eut lieu la Défénestration de Prague (1618) qui donna le signal de départ de la Guerre de Trente Ans.

La Guerre de Trente Ans connut quatre périodes :

            – la période palatine (1618-1623) marqua le triomphe des Habsbourg.

            – La période danoise (1630-1629) durant laquelle Richelieu, quoique catholique et cardinal! pour mieux lutter contre les Espagnols, soutint, pour des raisons politiques évidentes, les protestants, danois et suédois, contre les Habsbourg. Après la paix de Lübeck en 1629, l’Allemagne allait connaître de terribles ravages.

            – La période suédoise (1630-1635) se termina par la victoire des impériaux.

            – Enfin, la période française (1635-1648). Le temps était venu pour Richelieu de déclarer la guerre à l’Espagne. Il s’allia à la Suède, à la Suisse, à la Savoie, pays protestants... L’Alsace devint française. Après la mort de Richelieu, puis de Louis XIII, Mazarin poursuivit leur politique au nom de Louis XIV. Le Roussillon et l’Artois redevinrent des provinces françaises. L’Allemagne était épuisée, dévastée.

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L’Europe après la Guerre de 30 ans jusqu’en 1715

5-1 – La France jusqu’en 1661

5-1-1 – La Fronde (1648)

Louis XIV n’avait que 5 ans à la mort de Louis XIII. Sa mère, Anne d’Autriche, nommée Régente, prit Mazarin pour conseiller. La guerre de Trente ans se terminait; la Fronde allait éclater. Le trésor avait été ruiné par la guerre, et le Parlement s’arrogea le droit de changer la Constitution, ce qui entraîna une guerre civile, la première Fronde appelée Fronde parlementaire qui se termina par la paix de Rueil en 1649. Vint ensuite la Fronde féodale. Condé mécontent, s’alliait aux espagnols. Mazarin dut s’exiler à Cologne.

5-1-2 – La France et l’Europe jusqu’en 1661

En 1653, Louis XIV rentra à Paris et Mazarin revint. L’Espagne fut enfin vaincue aux Dunes en 1658, et la paix des Pyrénées fut signée. La France reçut l’Artois et le Roussillon. Louis XIV épousa Marie-Thérèse fille de Philippe IV d’Espagne. L’œuvre entreprise par Richelieu se concluait bien, mais la misère était effroyable dans les campagnes. Heureusement quelques saints rivalisèrent de dévouement, entre autres Saint Vincent de Paul avec ses Filles de la Charité.

La décadence de l’Espagne, commencée sous le Règne de Philippe II s’accéléra sous Philippe III (1598-1621) et sous Philippe IV (1621-1665). En Italie, les républiques de Venise, de Gênes et la Toscane déclinaient elles aussi. À Rome, les papes s’occupaient surtout d’embellissements...

La Suède s’épuisait dans ses guerres, quoique étant devenue la première des nations de l’Europe septentrionale. Par contre, la Pologne reculait. Le trône, devenu électif en 1571, fut occupé pendant un an par Henri de Valois qui le quitta pour devenir roi de France sous le nom de Henri III. L’anarchie ne fit que s’aggraver quand le roi Jean Casimir accorda à chaque noble le droit de s’opposer seul aux résolutions de toute la Diète, en 1652.

Les Provinces-Unies de Hollande, érigées en république, avaient fait reconnaître leur indépendance en 1609. Elles conquirent de riches colonies prises aux Espagnols, aux Portugais et aux Anglais. La Compagnie des Indes Orientales, et La Compagnie d’Occident étaient florissantes. Mais les rivalités existant entre le parti des Stathouders et le parti du Grand pensionnaire, ou parti de la paix, amenèrent des luttes sanglantes.

Comme on le voit, à la mort de Mazarin en 1661, la France apparaissait comme le premier pays européen. Le siècle de Louis XIV pouvait s’épanouir.

5-2 – Le Siècle de Louis XIV

Au XVIIe siècle la France était devenue l’État le plus puissant d’Europe, et son influence était considérable, dans les mœurs, les arts et les esprits. La monarchie était absolue, mais non arbitraire ni despotique : le roi gouvernait avec son conseil et des ministres souvent fort sages ; une certaine centralisation administrative assurait l’unité du pays.

La religion catholique était la religion du royaume de France. En vertu du Concordat de 1516, le roi nommait les évêques et les abbés. Peu à peu, dès la fin du XVIe siècle, l’esprit du Concile de Trente s’imposa et l’Église de France se réformait. Beaucoup, parmi les Ordres anciens se réformèrent, de nouveaux Ordres furent fondés, surtout dans le but de soulager des misères terribles, tant matérielles que spirituelles. On doit citer: la Visitation de Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal, l’Oratoire, du Cardinal de Bérulle, la Société des Prêtres de Saint Sulpice fondée par Mr Olier, les Lazaristes et les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, etc...

Mais la paix religieuse fut troublée par de nouvelles querelles, souvent proches de l’hérésie: le Gallicanisme, le Jansénisme, ou le Quiétisme.

Cependant, malgré ses difficultés, l’Église poursuivait ses missions lointaines, et le pape Grégoire XV les organisa en instituant la Congrégation de la propagande, en 1622, pour les diriger. En 1663, le Séminaire de la société des Missions étrangères s’ouvrait à Paris, consacré essentiellement à l’Extrême-Orient. Les jésuites obtinrent de grands succès; ici on se doit de nommer Saint Ignace de Loyola et Saint François Xavier. Les missions de Chine furent fondées par l’Italien Matteo Ricci (mort en 1610). D’autres jésuites, français, fondèrent des missions au Canada: beaucoup de ces missionnaires furent martyrisés par les Iroquois.

En 1647 naissait Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) à qui le Seigneur Jésus révélerait son Sacré-Cœur.

Les premiers artisans de la Réforme Catholique

L’Œuvre du Concile de Trente fut prodigieuse. Toutefois, aucune œuvre, si grande soit-elle, ne sera vraiment grande si elle ne porte pas de fruit. “C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” Et ce sont des hommes, toujours des saints, canonisés ou pas, qui, mettant en application les conseils du Concile de Trente, en feront naître et se développer les fruits de sainteté, nombreux et parfois inattendus.

L’après Concile de Trente vit ainsi s’épanouir les nouvelles spiritualités qui ont fait la force de l’Église pendant des siècles. Une des plus importantes de ces spiritualités fut incontestablement ce que l’on a appelé plus tard l’École Française de Spiritualité. Mais il faut savoir reconnaître que cette riche spiritualité ne put susciter le jaillissement de sainteté qui fut le sien, que parce que deux grands saints précurseurs italiens, qui s’étaient trouvés très proches, voire associés aux travaux du Concile, lui avaient déjà préparé le terrain.

Aussi, avant de présenter les saints qui ont fait l’École Française, convient-il de se pencher un peu sur ces deux saints exceptionnels et contemporains : saint Philippe Néri et saint Charles Borromée. Nous les regrouperons dans un chapitre intitulé : Les Précurseurs.

Nous pourrons ensuite découvrir tous ceux qui ont véritablement fait  l’École Française ?

Les précurseurs

 

Saint Philippe Neri
(21 juillet 1515-25 mai 1595)

Florentin de naissance, Filippo Neri passa les trois-quarts de sa vie à Rome, et il y devint si populaire et d’une sainteté si universellement reconnue qu’il deviendra, après saint Pierre, le second patron de la Ville Eternelle. Chez lui, la bonne humeur et le rire accompagnaient toujours l’Évangile qu’il prêchait de la façon la plus limpide et la plus attachante qui soit. Devenu prêtre, il y gagna les plus fervents de ses jeunes convertis.

La communauté qui se constitua bientôt autour de lui, devint l’Oratoire, nom qui lui fut donné en raison des soirées de méditations très joyeuses, très libres mais très pieuses dont Filippo était l’animateur. Ce saint étonnant, qui savait allier à la culture la plus raffinée une sainteté évangélique et une extraordinaire bonne humeur enchanta d’abord ses compatriotes contemporains, puis ceux qui, en France, au siècle suivant, s’inspireront de ses méthodes: François de Sales, le futur cardinal de Bérulle et le Père de Condren.

Bien plus tard, un grand universitaire d’Oxford, le futur cardinal Newman, se mit, lui aussi, à l’école de saint Philippe Néri. Pour son action auprès des jeunes et sa gaieté contagieuse, il fut avec saint François de Sales, l’un des saints préférés de saint Jean Bosco.

Saint Charles Borromée
(2 octobre 1538-3 novembre 1584)

Considéré comme le parfait modèle des prélats, Charles Borromée fut une des figures clés de la Réforme Catholique. Son  attachement au siège de Milan émut beaucoup le peuple qui lui avait été confié.

Neveu du pape Pie IV, il fut nommé cardinal par son oncle, à l’âge de 22 ans, puis archevêque de Milan, Charles Borromée participa activement au Concile de Trente dont il rédigea en partie le Catéchisme. Sa sainteté contrastait avec le laisser-aller ambiant du monde des grands et des ecclésiastiques de l’époque, et c'est avec raison qu’il a été appelé le modèle des évêques et le restaurateur de la discipline ecclésiastique. Il fit constamment preuve en son épiscopat d'une vertu, d'une science, d'un renoncement et d'une persévérance qui forçaient l’admiration de tous.

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