LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Claude La Colombière
prêtre, apôtre du Sacré-Coeur
directeur spirituel de sainte Marguerite-Marie
1641-1682

 

Claude La Colombière (on écrivait aussi au 17e siècle: Colombier ou du Colombier ou de la Colombière) naît en 1641 à Saint-Symphorien d'Ozon dans le Dauphiné (entre Lyon et Vienne, actuellement dans le département du Rhône) d'une famille de la petite bourgeoisie. Ils sont 4 frères et une sœur, sans compter deux enfants morts en bas âge. Trois des frères deviendront prêtre, et la sœur deviendra religieuse Visitandine. En 1650, son père achète une charge d' "élu", c'est-à-dire d'officier des finances, à Vienne; c'est là que vient s'établir la famille. Il confie son fils Claude aux Jésuites de Lyon. Il y restera huit ans revenant chez lui pour les vacances. Il se plaît beaucoup en famille. En 1658, à 17 ans, il entre comme novice chez les Jésuites d'Avignon. Ce n'est pas que sa vocation réponde à un attrait sensible. Au contraire, le renoncement à sa famille constitue pour lui un grand sacrifice.

Il est ordonné prêtre le 6 avril 1669 à Paris. Il est d'abord nommé professeur à Lyon, là où il fut collégien. Dans cette province lyonnaise, il y a eu plusieurs défections ces années-là et le Père Général attribue cela à deux causes: chez les supérieurs, trop de raideur, et chez les inférieurs, trop de relâchement. Témoin de ce état de choses et du redressement qui s'ensuit, le Père la Colombière en tire une conclusion pour sa gouverne personnelle: il fait le vœu (privé) de suivre les Constitutions et règles de la façon la plus exacte (la devise de sa famille n'est-elle pas: "Sans réserve" ?) et il constate que ce vœu au lieu de le contraindre, le libère entièrement. Le 2 février 1675, il est admis aux vœux solennels et quelques jours plus tard, il est nommé supérieur de la petite école jésuite de Paray le Monial. Il est aussi confesseur extraordinaire de la Visitation. A cette époque-là, le clergé de la ville discute beaucoup au sujet d'une jeune visitandine qui transmet des messages du Seigneur lui-même. On reste sceptique, également dans son couvent, mais la jeune Marguerite-Marie résiste, par obéissance à l'Esprit. Notre Seigneur la console et lui annonce: "Je t'enverrai mon fidèle serviteur et parfait ami qui t'apprendra à me connaître et à t'abandonner à moi"; et lorsque le Père se présente au couvent, le Seigneur lui fait comprendre que c'est lui. Quand à lui, que dira-t-il? Dans cette affaire délicate, le Père risque de perdre sa réputation de sagesse. Néanmoins, fidèle à sa résolution antérieure: "Ce n'est pas auprès des hommes que je veux faire fortune", il appuie totalement la religieuse.

Il s'ensuit une parfaite union spirituelle entre eux deux et le Seigneur, voulue par le même Seigneur pour faire connaître les trésors de son Sacré Cœur. En juin 1675, la sœur reçoit la grande révélation: "Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qui n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour."

En 1676, le Père est nommé chapelain du duc d'York, un proche du roi. Il se rend à Londres. Mission délicate dans ce pays officiellement non-catholique. Quand à la langue, il n'y a pas de problème car le français est la langue parlée à la Cour. Néanmoins il se met tout de suite à l'anglais et peut ainsi étendre son ministère, notamment soutenir les religieuses établies en secret à Londres en dépit des persécutions. En 1678, l'aventurier Titus Oats imagine un "complot papiste" et le Père est arrêté. Déjà malade de la poitrine après avoir passé un hiver sans se chauffer, la prison aggrave son état. Il crache le sang et on le renvoie en France. Malgré sa maladie ses supérieurs, qui l'estiment, le nomment Père spirituel des jeunes religieux qui, après leur noviciat, viennent étudier la philosophie pendant deux ans au collège de Lyon. Il se lamente de ne pas pouvoir faire grand chose à cause de son état. Les jeunes religieux au contraire l'admirent pour son exactitude et sa spiritualité qui se développe dans la perspective de la 'réparation' et de la 'miséricorde infinie'. Il est tout offert au Sacré Cœur 'toujours brûlant d'amour', pratiquant l'oubli de soi afin de parvenir à la pureté de l'amour et d'élever le monde à Dieu. Sentant sa faiblesse, il s'en remet à la puissance de la grâce: "Faites de moi votre volonté, Seigneur. C'est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus Christ".

Mais le poste est trop lourd pour lui. En 1681 il revient à Paray le Monial où il peut encore réconforter Sœur Marguerite-Marie dont la vie mystique se heurte toujours au scepticisme de son entourage. Quand la tuberculose l'emporte, il n'a que 41 ans: mission accomplie.

Le Père La Colombière n'a rien publié de son vivant. Tout a été publié après sa mort, notamment la remarquable "Retraite spirituelle".

VOIR également : http://voiemystique.free.fr/theologie_du_coeur_de_jesus_17.htm

Pour toute suggestion, toute observation ou renseignement sur ce site,
adressez vos messages à :

 voiemystique@free.fr