CHAPITRE II
Où il est déclaré de quelle façon
le Seigneur manifeste ces mystères et la vie de la Reine du ciel à mon âme, dans
l'état où sa divine bonté m'a mise.
12. Afin que l'on soit averti et
éclairci dans le reste de cet ouvrage de la façon dont le Seigneur manifeste ces
merveilles, il m'a semblé à propos de mettre ce chapitre au commencement, dans
lequel je l'expliquerai le mieux qu'il me sera possible, et selon qu'il me sera
accordé.
13. J'ai reçu, depuis que j'ai
l'usage de la raison, un bienfait du Seigneur que j'estime un des plus grands
que sa main libérale m'ait faits : c'est de m'avoir donné une très-grande
crainte de le perdre; ce qui m'a toujours poussée et excitée à désirer et à
faire ce qui était le plus parfait et le plus assuré, et à demander la
continuation de cette grâce au Très-Haut, qui m'a crucifiée en quelque façon,
perçant ma chair d'une vive crainte de ses jugements ;
je tremble toujours de perdre l'amitié du Tout-Puissant, et même je doute si je
la possède. Les larmes que cette perplexité. me causait étaient ma continuelle
nourriture;
cette crainte m'a fait faire de grandes instances à Dieu, et m'oblige de
demander l'intercession de la très-pure Vierge dans ces misérables temps où nous
sommes (auxquels les serviteurs de Dieu doivent être cachés, et ne paraître
presque point), le suppliant de tout mon coeur qu'il me conduise par une voie
assurée et cachée aux yeux des hommes.
14. Le Seigneur me répondit à ces
demandes réitérées : « Ne crains point et ne t'afflige pas, ô âme, je te mettrai
dans un état et dans un chemin de lumière et de sûreté si caché et si. relevé,
que nul autre que moi ne le pourra connaisse. Dès aujourd'hui je t'ôterai tout
ce qui éclate à l'extérieur, et qui peut être exposé au péril; ainsi ton trésor
sera caché : garde-le, et conserve-le bien, par la vie la plus parfaite. Je te
mettrai dans un sentier secret, clair, véritable et pur; marche par cette route.
» Dès lors j'aperçus un changement et un état fort spiritualisé dans mon
intérieur. Mon entendement fut doué d'une nouvelle lumière, et on lui communiqua
une science avec laquelle il connut toutes choses en Dieu, ce qu'elles sont en
elles-mêmes, et leurs opérations; il lui fut manifesté que c'est la volonté du
Très-Haut que je les connaisse et que je les pénètre. Cette intelligence et
cette lumière qui m'éclaire est sainte et douce, pure et subtile, aiguë et
active, assurée et sereine.
Elle fait aimer le bien et haïr le mal. C'est une vapeur de la vertu de Dieu,
et une simple émanation de ses infinies clartés, que l'on présente à mon
entendement comme un miroir, dans lequel j'aperçois par ma vue intérieure, et
par le plus suprême de mon âme, plusieurs choses; l'objet paraissant infini par
la lumière qui en rejaillit, quoique les vues soit limitées et l'entendement
faible. L'on voit le Seigneur comme s'il était assis sur un trône de grande
majesté, d'où l'on découvrirait distinctement ses attributs, autant que les
forces de l'esprit humain le peuvent permettre; y ayant entre deux comme un
voile d'un cristal très pur qui le couvre, à travers lequel l'on connaît et l'on
discerne avec une vive clarté et une grande distinction lés merveilles et les
attributs ou perfections de Dieu. Quoique ce voile dont je viens de parler
empêche de le voir totalement, immédiatement et intuitivement, néanmoins la
connaissance de ce qu'il cache ne cause aucune peine, mais elle est plutôt un
sujet d'admiration à l'entendement, parce que l'on comprend que l'objet est
infini et que celui qui le contemple est borné ; car elle lui donne des
espérances que ce voile sera tiré, et qu'on lui en ôtera l'obstacle, quand l'âme
sera dépouillée de cette chair mortelle,
si elle tâche de s'en rendre digne.
15. Dans cette connaissance, il y a
divers degrés et plusieurs manières de voir; et cela dépend de la divine
volonté, Dieu étant un miroir volontaire. Quelquefois il se manifeste plus
clairement, d'autres fois moins. Quelquefois on y montre quelques mystères, et
on en cache d'autres, et toujours ils sont grands. Cette différence suit bien
souvent la disposition de l'âme; parce que si elle n'est pas tranquille et en
paix, ou qu'elle ait commis quelque faute, ou quelque imperfection, pour petite
qu'elle soit, elle ne peut voir cette lumière de la façon que je dis, par
laquelle l'on connaît le Seigneur avec tant de clarté et de certitude, qu'elle
ne laisse aucun doute de ce qu'on y découvre: au contraire elle persuade et
assure que c'est Dieu qui est présent, et elle fait mieux entendre tout ce que
sa Majesté dit. Et cette connaissance produit une force solide, efficace et
pleine de douceur, pour aimer et servir le Très-Haut, et pour lui obéir. L'on
connaît de grands mystères dans cette clarté; l'on y voit combien la vertu est
estimable, et combien il est avantageux de la pratiquer et de la posséder; l'on
y découvre sa perfection et sa sûreté; et l'on y ressent une force et une vertu
qui contraint de pratiquer le bien, de s'opposer su mal, de le combattre et de
vaincre bien souvent les passions. L'âme ne saurait être vaincue pendant qu'elle
jouit de cette vue et qu'elle conserve cette lumière,
qui lui communique le courage et la ferveur, l'assurance et la joie, et qui, par
ses soins et par ses impulsions, appelle, relève et donne cette agilité et cette
vivacité qui font que la partie supérieure de l'âme attire après soi
l'inférieure. Et le corps même s'en ressent, étant presque tout spiritualisé
pendant ce temps- là, auquel toutes ses pesantes inclinations sont suspendues.
16. Lorsque l'âme tonnait et
ressent ces doux effets, elle dit avec une amoureuse affection au Très-Haut:
Tirez-moi après vous: Trahe me post te,
et nous courrons ensemble; parce qu'étant unie avec son bien-aimé, elle ne sent
point les opérations terrestres; et se laissant attirer par la douceur des
parfums de Celui qui la charme, elle se trouve plus on elle aime que là où elle
vit. Elle laisse la partie animale déserte, et ne la rejoint que pour la
réformer et la perfectionner, et pour y sacrifier les appétits criminels des
passions. Que s'ils se veulent quelquefois révolter, elle les rejette avec
impétuosité, parce que je ne vis plus, dit-elle, mais c'est Jésus-Christ qui vit
en moi.
17. L'on aperçoit dans cet état,
d'une certaine manière, le secours de Jésus-Christ, qui est Dieu
et la vie de l'âme, et qui agit dans toutes les saintes opérations et les saints
mouvements; et l'on y découvre par la ferveur, par le désir, par la lumière et
par l'efficace qui nous secondent en tout ce que nous faisons, une force
intérieure que Dieu seul peut causer. L'on y ressent aussi l'amour que la
continuation et la vertu de cette lumière produisent, et on y entend
intérieurement une parole animée et continuelle,
qui nous occupe à tout ce qui est divin, et nous sépare de tout ce qui est
humain; et par là l'on découvre que la vertu et la lumière du Soleil de justice,
qui éclaire toujours dans les ténèbres, vivent en nous.
Ce qui s'appelle proprement être au vestibule de la maison du Seigneur,
puisque l’âme est en vue de ce divin Soleil et participe aux rayons qui en
sortent.
18. Je ne dis pas que ce soit toute
la lumière, mais seulement une partie; et cette partie est une connaissance qui
surpasse les forces et le pouvoir de la créature. Le Très-Haut fortifie
l'entendement pour le disposer à cette vue, lui donnant une qualité et une
lumière surnaturelles, afin qu'il soit proportionné à cette connaissance, qui
nous affermit dans cet état par la certitude avec laquelle nous croyons et nous
connaissons les autres choses divines: Mais ici la foi nous accompagne aussi, et
le Tout-Puissant fait voir à l'âme dans cet état, par sa lumière éternelle,
combien elle doit estimer cette science et cette clarté qu'il lui communique ;
et avec elle tous les biens me sont venus ensemble, et par ses libérales mains
j'ai reçu un honneur d'un très grand prix. Cette lumière me précède en tout ce
que je fais; je l'ai apprise sans fiction, et je désire de la communiquer sans
envie, et de ne pas celer l'honneur que j'en reçois.
Elle est une participation de Dieu et elle produit une grande douceur et une
joie singulière.
Elle enseigne beaucoup dans un, instant, et elle s'assujettit le coeur,
nous retire et nous éloigne avec de puissants efforts de tous les objets qui
pourraient nous séduire et qui dans cette lumière nous paraissent d'une amertume
horrible : de sorte que l'âme, renonçant aux choses passagères, se va réfugier
dans le sanctuaire de l'éternelle Vérité, et entre dans le cellier du Très- Haut,
où par ses ordres je suis ornée de la charité, qui m'incite à être patiente et
douce, sans envie et sans orgueil ni ambition;
de n'être point colère, de ne juger mal de personne et de souffrir tout;
ne cessant de m'instruire et de m'exhorter par de fortes impulsions dans le plus
secret de mon âme, afin que je pratique toujours ce qui est le plus saint et le
plus pur, m'enseignant même les moyens de le faire: et si je manque encore à la
moindre petite chose, elle me reprend sans en laisser échapper aucune.
19. C'est une lumière qui dans un
même temps éclaire et anime, enseigne et reprend, mortifie et vivifie, appelle
et retient, instruit et violente; nous fait distinguer le bien et le mal,
l'élevé et le profond, la longueur et la largeur,
le monde, son état, sa disposition et ses tromperies, ses vaines promesses et
l'infidélité de ses habitants et de ses amateurs; et surtout elle m'enseigne à
le fouler, à le mépriser et A ne m'attacher qu'au Seigneur, le regardant comme
le souverain maître et le gouverneur de toutes choses. Je vois et je connais en
sa Majesté la disposition et les vertus des éléments; le commencement, le milieu
et la fin des temps, ses vicissitudes et ses variétés, le cours des années,
l'harmonie des créatures et leurs qualités;
tout ce qui est le plus caché dans les hommes, leurs opérations et leurs
pensées, et combien elles sont éloignées de celles du Seigneur; les périls dans
lesquels ils vivent et les sinistres voies qu'ils suivent; les états, les
gouvernements, leur inconstance et leur peu de fermeté; en quoi consiste leur
commencement, leur fin, et ce qu'ils ont de véritable ou de trompeur. L'on
connaît et l'on découvre fort distinctement toutes ces choses en Dieu par le
moyen de cette lumière, y connaissant même les personnes et leur naturel. Il y a
pourtant un état inférieur à celui dont je viens de parler, qui est ordinaire à
l'âme, dans lequel elle, a véritablement l'usage de l'essentiel et de l'habitude
de cette lumière, mais non pas de toute sa clarté. Ce qui lui limite cette si
haute connaissance des personnes et des états, des secrets et des pensées que
l'on reçoit dans le premier; parce que je n'ai pas plus de connaissance dans
celui-là qu'il ne m'en faut pour me délivrer des dangers, pour éviter le péché
et pour avoir une tendre et véritable compassion de mon prochain; sans que je me
puisse donner la liberté de me déclarer à personne, ni de découvrir ce que je
connais; car si l'auteur de ces merveilles ne me donne la permission et ne me
commande parfois de donner des avis à quelqu'un, il semble que je devienne
muette: et quand je lui rends ce bon office, ce doit être sans trop me déclarer,
mais en lui touchant le coeur par des. raisons évidentes et claires, communes et
charitables, et en priant pour ses nécessités, n'ayant cette pénétration que
pour cela.
20. Bien que j'aie pénétré toutes
ces choses avec une grande clarté, néanmoins le Seigneur ne m'a jamais découvert
qu'une âme se dût perdre: et ç'a été un effet de sa Providence, parce que la
damnation d'une personne ne se manifeste pas sans un grand sujet; outre que je
mourrais sans doute de douleur, si je le connaissais, et ce serait un effet que
cette lumière produirait, car c'est une chose fort déplorable de voir qu'une âme
doive être privée de Dieu pour toujours. Je l'ai prié de ne pas me découvrir
cette malheureuse perte de personne; et si je pouvais délivrer quelqu'un du
péché pari ma propre vie, je le ferais avec plaisir et je ne refuserais pas que
le Seigneur me le découvrit; mais pour celui auquel il n'y a point de remède, je
le prie de me le cacher.
21. On ne me donne pas cette
lumière pour m'obliger à déclarer mon secret en particulier, mais afin que j'en
use avec prudence et avec sagesse. Elle me pénètre comme une substance qui
vivifie (quoiqu'elle ne soit .qu'un accident), et qui émane de Dieu comme une
habitude, par laquelle je dois régler mes sens et la partie inférieure de mon
âme. Car dans la supérieure je jouis toujours d'une vision et d'un état de pais
qui me font connaître intellectuellement tous les mystères et les secrets de la
Reine du ciel que l'on m'y découvre, aussi bien que plusieurs autres de notre
sainte foi, qui me sont presque continuellement présents: et je ne perds jamais
cette lumière de vue. Que si quelquefois je m'abaisse comme une misérable
créature avec quelque attache aux choses humaines, à l'instant le Seigneur
m'appelle avec une douce rigueur, m'oblige de retourner à lui et d'être
attentive à ses paroles, à la connaissance de ses mystères et de ses grâces, aux
vertus et aux opérations tant extérieures qu'intérieures de la très sainte
Vierge, comme je vais le déclarer.
22. Dans ces états spirituels et
dans la clarté de nette même lumière je connaissais et je voyais la même Reine,
Mère et Vierge, quand elle me parlait; et les anges, leur nature et leur
excellence. Quelquefois aussi je les connais et je les vois en Dieu, et d'autres
fois en eux-mêmes; mais avec cette différence, que pour les connaître en
eux-mêmes il me faut, descendre quelques degrés plus bas. Et lorsque cela arrive
je m'en aperçois par le changement des objets et par les divers mouvements de
mon entendement. Je vois et j'entends ces princes célestes; je leur parle dans
ces degrés inférieurs; ils y conversent avec moi, et m'éclaircissent de
plusieurs de ces mystères que le Seigneur m'a montrés. La Reine du ciel m'y
déclare et m'y manifeste ceux de sa très sainte vie, et toutes les merveilles
qui s'y sont passées; et je les distingue tous avec ordre par les divins effets
que je ressens dans mon âme.
23. Je les vois en Dieu comme dans
un miroir volontaire, sa Majesté m'y montrant les saints qu'elle veut et de la
manière qu'il lui plaît, avec une grande clarté et avec des effets plus relevés;
on y connaît avec une admirable lumière le même Seigneur, les saints, leurs
vertus héroïques, leurs prodiges, et comme ils les ont opérés avec la grâce,
rien ne leur ayant été impossible par son secours et par sa, vertu
: la créature se trouvant dans cette connaissance plus abondante, plus remplie
de vertu et de consolation, et comme dans le repos de son centre; parce que la
lumière qu'on y ressent est d'autant plus forte, ses effets plus relevés, sa
substance et sa certitude plus grandes, que ce repos est plus intellectuel,
moins corporel et moins imaginaire. On y remarque encore ici une différence car
l'on y connaît que cette vue ou cette connaissance du même Seigneur, de ses
attributs et de ses perfections, est plus élevée; et que ce qui en résulte est
d'une douceur inconcevable; et même que la connaissance des créatures en Dieu
est inférieure à celle-là. Il me semble que cette subordination naît en partie
de l'âme même: car comme sa vue est si bornée, elle ne,peut pas s'appliquer si
fort à Dieu, ni le connaître si parfaitement avec les créatures que lorsqu'elle
connaît sa seule Majesté sans elles: il semble même que dans cette seule vue on
reçoit une plus grande plénitude de consolation, que quand on voit les créatures
en Dieu. Cette connaissance de la divinité est si délicate, qu'elle diminue à
mesure que nous y mêlons quelque autre chose, su moins pendant que nous sommes
dans cette vie mortelle.
24. Je vois dans l'autre état plus
inférieur à celui que j'ai dit, la très sainte Vierge en elle-même et les anges;
j'y aperçois et j'y connais de quelle manière l'on m'y enseigne, l'on m'y parle
et l'on m'y éclaire; laquelle est à peu près celle dont les anges se
communiquent et se parlent entre eus, et dont ces esprits supérieurs éclairent
et informent leurs inférieurs. Le Seigneur comme cause première distribue cette
lumière; mais celle dont la très sainte Vierge participe et dont elle jouit avec
une si grande plénitude, elle la communique à la partie supérieure de l'Ame, et
je connais par cette communication cette Reine, ses prérogatives et ses
mystères, de la manière dont l'ange inférieur tonnait ce que le supérieur lui
communique. Je la connais aussi par la doctrine que cette même Reine enseigne,
par l'efficacité de cette doctrine et par plusieurs autres effets, que la
vérité, la pureté et l'élévation de cette vision font ressentir et font
éprouver; dans laquelle on ne reconnaît rien d'impur, rien d'obscur, rien de
faux et rien de douteux; au contraire tout y est saint, pur et véritable. Il
m'en arrive de même dans mon état présent, avec les princes célestes; et le
Seigneur m'a fait connaître plusieurs fois que je reçois ces communications et
ces lumières, comme ils les pratiquent parmi eus. Il m'arrive souvent que cette
illumination passe dans moi par tous ces sacrés canaux; que le Seigneur me donne
l'intelligence et la lumière ou son objet; que la très sainte Vierge m'en donne
l'éclaircissement, et que les anges me fournissent les termes pour m'exprimer.
D'autres fois (et pour l'ordinaire) le Seigneur fait tout, et il m'enseigne ce
que je dois écrire. La Reine du ciel m'instruit quelquefois de tout par
elle-même; d'autres fois les anges me rendent cet office; et l'on a coutume
aussi de ne m'en donner que l'intelligence; prenant les termes dont je me sers
pour me faire entendre, de ce qui m'a été déjà inspiré. Il est vrai que je
pourrais errer en ceci, si Dieu le permettait, parce que je suis une pauvre
ignorante et que je me sers de ce que j'ai ouï : et quand il me vient quelque
difficulté en déclarant ces connaissances, j'ai recours à mon directeur et à mon
père spirituel dans les matières les plus délicates et les plus difficiles.
25. Dans ces sortes de temps et ces
divers états, j'ai rarement des visions corporelles, mais j'y reçois quelques
visions imaginaires : et celles-ci sont fort inférieures aux autres dont je
viens de parler, qui sont bien plus élevées, plus spirituelles et plus
intellectuelles. Et ce que je puis assurer est que dans toutes les connaissances
et les intelligences qui me viennent de la part du Seigneur, de la très sainte
Vierge ou des anges, soit qu'elles soient grandes ou petites, inférieures ou
supérieures, je reçois une lumière trè -abondante et une doctrine fort
profitable, dans laquelle je reconnais et je vois la vérité et tout ce qui est
le plus parfait et le plus saint; j'y ressens même une force et une lumière
divines qui m'obligent de travailler à la plus grande pureté de mon Ame, de
désirer la grâce du Seigneur, de mourir pour elle et de pratiquer toujours ce
qui lui est le plus agréable : (366) connaissant par ces divers degrés et par
ces sortes d'intelligences, avec un grand profit, une douce consolation et une
parfaite joie de mon âme, tous les mystères de la,vie de la Reine du ciel. De
quoi je glorifie de tout mon coeur le Tout-Puissant, je l'exalte, je l'adore et
je le reconnais pour saint, pour le Dieu fort et admirable, et digne de louange,
de gloire et de révérence pendant tous les siècles des siècles. Amen.
NOTES
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