“Le culte au Cœur Eucharistique a
pour but de nous rappeler l’Acte d’Amour
suprême par lequel notre Rédempteur,
répandant toutes les richesses de son Cœur,
institua l’adorable sacrement de l’Eucharistie
afin de demeurer avec nous
jusqu’à la fin des siècles.”
(Léon XIII)
Il
est difficile de clore un survol de la théologie du Cœur de Jésus chez les
mystiques ainsi que l’évolution du
culte rendu à ce Cœur très saint, sans
s’arrêter longuement sur une facette essentielle du Cœur de Jésus: son Cœur
Eucharistique.
Le pape Léon XIII écrivait, le 17 février 1903, dans une lettre apostolique :
“Le culte du Cœur Eucharistique honore spécialement l’acte d’amour suprême par
lequel notre Rédempteur, laissant déborder toutes les richesses de son Cœur,
institua le sacrement adorable de l’Eucharistie.”
Le 16 février 1916, le pape Benoît XV s’adressant à des représentants de
l’Association des prêtres du Cœur Eucharistique, déclarait : “Cette dévotion,
(la dévotion au Cœur Eucharistique de Jésus) la plus excellente, devrait
être surtout celle des prêtres.”
Plus tard Mgr Brincard, évêque du Puy en Velay,
écrira :“Ce culte honore d’une manière
particulière, et invite à contempler, le mystère de l’Acte d’Amour de Jésus
instituant l’Eucharistie, le plus grand de tous les sacrements. En livrant son
Corps et son Sang glorieux à son Église, Il laisse aux hommes le sacrifice
d’amour de la Croix, ainsi que sa présence substantielle au milieu d’eux, les
invitant sans cesse aux noces de l’Agneau.”
[1]
L’Eucharistie est le don suprême de Jésus, le don qui manifeste les profondeurs
d’amour de son Cœur, Cœur de Celui qui est le prêtre unique et éternel et la
Victime parfaite, la Grande Victime offerte au Père à travers l’offrande de la
Croix. “Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus nous aide à voir
l’Eucharistie comme le pain vivant, descendu du ciel et qui donne la vie au
monde... Le Cœur sacerdotal de Jésus, source de la très sainte Eucharistie, est
le don le plus parfait de l’amour de Dieu Trinité, le don de l’Amour unique des
trois personnes divines.”
[2]
Dans l’encyclique “Haurietis Aquas” (1956) le pape Pie XII affirmera : “Le Cœur
mérite le même culte d’adoration dont l’Église honore la personne même du Fils
de Dieu incarné...” Le Cœur du Christ exprime l’amour de Jésus envers le Père :
“Le mystère de notre divine Rédemption est fondamentalement et par nature un
mystère d’Amour : le mystère de cet Amour envers son Père céleste par lequel le
Christ lui offre le sacrifice de la Croix en esprit d’Amour et d’obéissance,
procurant ainsi la satisfaction surabondante et infinie due en raison des fautes
du genre humain... En outre, mystère de l’Amour miséricordieux de l’Auguste
Trinité et du divin Rédempteur envers tous les hommes.”
Il convient également de s’attarder sur l’aspect eschatologique et apocalyptique
contenu dans cette expression, Cœur Eucharistique. C’est ce que fait Bertrand de
Margerie qui consacre un chapitre entier sur ce sujet, dans son “Histoire
doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus” Tome 2 “L’Amour devenu lumière(s)”
[3]. L’objet du
culte rendu au Cœur Eucharistique de Jésus, “c’est l’Amour sacrificiel passé et
présent du Sauveur que l’Église annonce jusqu’à ce qu’Il revienne. C’est aussi
le double acte d’Amour divin et humain de son retour glorieux, acte éternel et
temporel, à venir, par lequel son Cœur glorifié et pour toujours blessé d’amour,
se soumettra et s’assimilera l’univers physique tout entier, ressuscitera tous
les cœurs, et manifestera parfaitement à tous ses prédestinés l’inépuisable
incompréhensibilité de son Amour créateur, rédempteur et rémunérateur reçu du
Père et dont la gloire du Père est le terme ultime.
En aimant ce Cœur Eucharistique et parousiaque, l’Église aime ce triple amour
sensible, volontaire et divin, par lequel son Époux lui fait sans cesse présent
de sa Mère, de son Sacrifice et de son Esprit pour rassembler et unifier
l’univers en elle et le récapituler pour la gloire de son Père.”
[4]
La dévotion au Cœur Eucharistique vise toutes les dimensions de l’Eucharistie,
acte cultuel d’adoration par lequel le Christ lui-même construit et achève sans
cesse son Église en la faisant croître. On rejoint alors la vision de
l’Apocalypse johanique dont l’Agneau est une victime toujours vivante, l’Agneau
immolé et vainqueur... L’objet intégral du culte rendu au Cœur Eucharistique de
l’Agneau correspond donc aux deux aspects inséparables du Mystère Pascal:
mystère de mort et de résurrection. Si on peut oser s’exprimer ainsi : le Cœur
Eucharistique, c’est l’avenir du Cœur de Jésus, dans le temps futur, et dans
l’éternité, car l’Agneau Immolé est l’Éternel Vivant.
L’Eucharistie occupe une place essentielle dans l’Église. L’Eucharistie, don de
Lui-même aux hommes, Jésus l’a portée dans son Cœur durant toute sa vie
terrestre. La vie intime du Christ, c’est son Cœur préparant le don suprême de
tout son être à Dieu et aux hommes, c’est son Cœur vivant son Eucharistie, avant
de la donner aux hommes. La vie intime du Christ, c’est son Cœur Eucharistique.
Pour exprimer l’Amour de Jésus instituant l’Eucharistie, la veille de sa
Passion, pour demeurer présent au milieu de nous dans tous les tabernacles du
monde, et jusqu’à la consommation des siècles, de nombreux théologiens et
mystiques ont utilisé ce terme : Cœur Eucharistique de Jésus. Plusieurs
encycliques ont mentionné ou développé la théologie du Cœur Eucharistique de
Jésus, et plusieurs auteurs ont longuement contemplé l’Amour infini, dans
l’espace et dans le temps, de Jésus se livrant à nous, Agneau Immolé mais
éternellement vivant, dans le Sacrement de son Mystère Pascal.
Pour contempler, nous aussi, le Cœur de Jésus dans son Eucharistie, il sera fait
référence, outre les encycliques de Léon XIII (1899) Annum Sacrum, de Pie XI
(1928) Miserentissimus Redemptor, et de PIE XII (1956) Haurietis aquas in
Gaudio, aux ouvrages suivants :
– ”Le Cœur Eucharistique”, de Jean GALOT
– ”Histoire doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus”, de
Bertrand de MARGERIE,
– ”Le Cœur Eucharistique du Sauveur”, de Robert de GOURMONT
– ”Le Cœur Eucharistique – Approches théologiques”, brochure de Mgr
Henri BRINCARD
Certaines remarques de mystiques anciens ou modernes seront rappelées. Enfin,
les aspects trinitaires et eschatologiques du culte au Cœur Eucharistique seront
souvent mis en évidence.
Remarquons tout d’abord que c’est Saint Jean qui, le premier, fera comprendre,
par les symboles du côté ouvert de Jésus et de l’Eau vive qui jaillit de son
Cœur transpercé, l’immensité de l’Amour de Jésus pour nous.
Bertrand de Margerie rappelle notamment
[5] :
“Le chapitre 7 de Saint Jean nous présente la promesse d’eau vive
qui jaillira du Cœur transpercé du Christ : “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne
à moi, et qu’il boive. Des fleuves d’eau vive, c’est-à-dire d’Amour, couleront
de son sein. ” Mais c’est du sein de l’Église hiérarchique, et par son
intermédiaire, c’est-à-dire tout à la fois du côté transpercé du Christ,
principe de cette Église, des cœurs et des volontés aimantes des apôtres
auxquels sont confiés les sacrements de Baptême et de l’Eucharistie, que sortent
ces fleuves d’eau vive.”
Il faut noter que la promesse de Jésus est conditionnée par la soif, la soif
d’une Révélation portant sur la connaissance de l’Amour divin et la soif d’aimer
cet Amour : “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi, et qu’il boive.” Et cet
Amour dont nous devons avoir soif, ces fleuves d’eau vive qui nous sont promis,
c’est le Sang du Christ. L’Amour dont nous devons avoir faim, le pain pour notre
vie, c’est le Corps livré pour nous. L’Amour qu’il nous faut aimer, l’Amour qui
nous a donné son Sang à boire et son Corps à manger, c’est le Cœur
Eucharistique.
Peut-être est-il opportun de rappeler ici ce qu’un franciscain du XIIIe
siècle, Ubertin de Casale
[6], qui fut le
docteur médiéval du Cœur de Jésus, a permis de comprendre de l’intensité de
l’Amour de Jésus. Pour lui, le Cœur de Jésus, source de toute grâce et de tout
mérite, est un abîme d’Amour, de douleur et de force. Le sacrifice que le Christ
fait de lui-même, tant sur la Croix que sur les autels, est le signe du
sacrifice invisible et ineffable qu’Il fait continuellement de Lui-même dans le
temple immense de son Cœur. Toute la vie du Christ a été, et est, une messe
solennelle dans laquelle Jésus était à la fois le temple, l’autel, le prêtre,
l’hostie, et le Dieu acceptant le sacrifice. Ubertin de Casale est vraiment le
premier théologien du Cœur Eucharistique.
Obéissant jusqu’à la mort, Jésus est venu faire la volonté du Père et mourir sur
une croix: le Sacrifice de la Croix est l’acte le plus profond du Cœur de Jésus.
[7]L’Eucharistie
est cette offrande d’Amour continuée dans la Messe. Grâce à sa présence
glorieuse, réelle, c’est à son offrande réelle et à son Amour que Jésus nous
invite à communier et à participer en présentant les nôtres : notre offrande et
notre amour. Nous ferons, par amour, l’offrande de nos sacrifices; nous
découvrirons la fécondité de nos souffrances, nous ferons nôtres la volonté et
les sentiments de Jésus souffrant sa Passion et mourant sur la Croix. Par son
sacrifice, Jésus a ôté le péché du monde. Avec Lui nous voulons vraiment le
salut de tous les hommes.
La Cène, le Cœur Eucharistique et la Passion
[8]
Saint Paul n’a livré au monde que ce qui lui avait été transmis par l’Église de
son temps, d’une part, et par le Seigneur, d’autre part, à savoir: l’œuvre de
salut qui s’est accomplie par la mort et la Résurrection du Christ,
c’est-à-dire, le Mystère Pascal. Pour vivre il faut manger. Par ailleurs, Jésus
savait qu’Il était l’Agneau Pascal qui allait être bientôt immolé. Au repas
pascal juif Il allait substituer ce qui deviendrait le repas eucharistique: pour
combler la faim et les besoins spirituels de l’humanité, Jésus, avant de se
livrer, nous donne sa chair comme vraie nourriture et son sang comme vrai
breuvage.
L’Eucharistie c’est le Christ en nourriture pour tous les hommes de tous les
temps; son Cœur Eucharistique est le dernier état de son Cœur avant sa Passion:
après la Cène, quand Judas sera parti, il fera “nuit”. Le Cœur Eucharistique,
c’est Jésus qui livre son Corps et son Sang pour le rachat de tous les hommes,
c’est la manifestation éminente de l’immensité de son amour pour nous.
“J’ai
désiré, d’un grand désir, manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.”
Jésus savait qu’Il était venu accomplir la volonté du Père. Il savait qu’Il
était venu pour cette Heure, l’heure de son sacrifice, l’heure de la Croix. Par
son sacrifice, Il allait allumer un feu sur la terre, le feu de l’Amour. C’est
maintenant la Pâque, c’est maintenant son Heure: ce repas, Il l’a ardemment
désiré, car Il précède cette Heure pour laquelle Il est venu, et qu’Il a
longtemps désirée. Par l’Eucharistie, Jésus fait de ce qui aurait pu être un
repas d’adieu, le début d’une série infinie de repas, où tous ses disciples et
amis de tous les temps pourront Le retrouver et vivre dans son intimité.
Aussi, malgré l’imminence de sa terrible Passion, le Cœur Eucharistique de Jésus
est-il empli d’une joie pure, la joie de la Rédemption qui s’accomplit, la joie
du Mystère Pascal dont la Cène est inséparable.
Il faudrait aller encore plus loin. Jésus, doux et humble de cœur, Jésus le
véritable Agneau Pascal pouvait, par l’Eucharistie, aller jusqu’au bout de son
sacrifice. En disant : “Jamais plus je ne mangerai la Pâque avec vous jusqu’à ce
qu’elle s’accomplisse dans le Royaume de Dieu... Je ne boirai plus du produit de
la vigne jusqu’au jour où Je boirai du vin nouveau dans le Royaume de Dieu”
Jésus attachait à ce repas pascal une note eschatologique: Il pensait déjà au
céleste banquet du Royaume que l’Eucharistie préfigure.
[10]
Le Cœur de Jésus, réellement présent dans l’Eucharistie, c’est tout l’Amour
infini du Père et du Fils qu’est le Saint-Esprit. C’est la manifestation visible
de notre rédemption réalisée par l’infini de l’Amour divin qui dépasse toute
générosité possible et imaginable. C’est un amour de compassion, car Jésus a
pris sur Lui tout le péché du monde, et avec ce péché, toute la souffrance qui
en était la conséquence. C’est un amour qui s’adresse à tous les hommes, et
c‘est un amour fidèle, source de la vie surnaturelle et éternelle, car, recevoir
Jésus dans l’Eucharistie, c’est participer à sa propre Vie, c’est entrer dans la
Trinité.
C’est donc une vie nouvelle que nous recevons quand nous nous nourrissons de
l’Eucharistie, et nous devons profiter au maximum de cette nourriture divine qui
peu à peu nous transforme et nous divinise. Car: "ce n’est plus nous qui vivons,
c’est le Christ qui vit en nous.”
Jésus, dans son Corps glorieux présent dans son Eucharistie, continue son
offrande devenue action de grâces. Le Cœur Eucharistique rend grâces pour la
perfection de son Sacrifice qui répond parfaitement à ce que le Père attendait
de Lui: perfection de l’amour, parfaite réparation de tous les péchés du monde,
générosité de l’obéissance.
Le Cœur Eucharistique rend grâces surtout pour l’efficience de sa Rédemption
source intarissable de vie surnaturelle et prélude de la vie éternelle:
– efficience d’alliance, l’humanité séparée de Dieu par le péché
connaît désormais une définitive réconciliation,
– efficience de purification qui grandit toujours grâce à
l’Eucharistie,
– efficience de réparation, l’Amour infini du Fils de Dieu répare
tous nos refus de Dieu et nos manques d’amour.
Jésus rend grâces parce que son Sacrifice qui réconcilie les hommes avec Dieu,
glorifie le Père et le Fils. L’Eucharistie, c’est l’Action de grâces par
excellence, c’est d’ailleurs le sens premier et littéral de ce mot qui désigne
maintenant le Saint Sacrifice du Christ et le Sacrement qu’Il nous a laissé.
Jésus rend grâces aussi parce qu’Il retourne au Père
[13] : “Sachant que
son Heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui
étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout.” Jésus retourne au Père, mais
son Cœur Eucharistique, par le sacrement qui exprime ce qu’il y a de plus
profond dans le Cœur du Christ, a livré tout son Amour aux siens, pour qu’ils
ne restent pas orphelins. Le Cœur Eucharistique de Jésus, c’est Jésus toujours
vivant au milieu de nous.
– L’expression signifie d’abord le Cœur physique de Jésus, réellement présent
dans le pain (les hosties) consacré par un prêtre.
– L’expression signifie ensuite que ce Cœur est présent, non comme un corps
mort, mais bien vivant et palpitant d’amour: c’est ce Cœur qui avait cessé de
battre au moment de la mort de Jésus sur la Croix, mais qui s’est remis à battre
et à palpiter d’amour pour nous, depuis la Résurrection de Jésus. C’est ce Cœur
passionné et impassible que nous recevons quand nous communions. Ce Cœur est
vivant sur terre, dans les tabernacles. Il est également vivant et le sera
éternellement dans la gloire du Ciel.
– Le troisième sens, plus spécifique, désigne “l’Acte d’Amour suprême par lequel
notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son Cœur, afin de demeurer
avec nous jusqu’à la fin des siècles, institua l’adorable Sacrement de
l’Eucharistie.”
[15] En adorant le
Cœur Eucharistique de Jésus, nous adorons sa présence réelle et le don de son
amour. Le Cœur Eucharistique se donne d’une manière spéciale pour être notre
nourriture en s’immolant pour nous. Il en résulte une conséquence importante
pour l’unité des églises qui ne bénéficient pas du culte au Sacré-Cœur tout en
reconnaissant la présence réelle, les églises orthodoxes notamment. Pour elles,
pourrait exister un culte privé de l’Acte d’Amour qui a institué cette présence,
autrement dit: un culte du Cœur Eucharistique de Jésus.
Jésus-Christ,
c’est le Verbe de Dieu, “le Fils manifesté dans la chair. ” Or, c’est le Fils
qui est présent dans l’Eucharistie. La communion eucharistique nous établit donc
au cœur même de la Vie trinitaire : “Là où est le Fils, là est le Père, là est
le Saint-Esprit.” Dans l’Eucharistie, le Fils nous révèle le Père, et toute la
richesse du Sacrifice du Christ auquel nous participons est un don du Père :
“C’est le Père qui vous le donne, le pain du Ciel.” Cela, nous ne pouvons le
comprendre que grâce au Saint-Esprit, “le Paraclet”, que Jésus monté au Ciel
nous envoie et qui doit nous enseigner toutes choses.
Dieu est Amour. L’Amour du Cœur du Christ n’est qu’une participation à l’Amour
même de Dieu. Nous ne pouvons communier au Cœur du Christ, au Cœur
Eucharistique, sans recevoir le don de l’Amour même qui est Dieu, sans communier
à la Vie trinitaire elle-même.
“C’est par le don de l’Eucharistie que le Cœur de Jésus se manifeste à l’Église
et agit dans le monde en vue de conduire tous les hommes à l’éternelle et
inamissible contemplation de son Amour pour le Père, dans l’unité de l’Esprit. ”
C’est l’aspect trinitaire du Cœur Eucharistique qui est ainsi mis en valeur. “En
honorant, même liturgiquement, le Cœur Eucharistique de Jésus, l’Église veut
aimer, louer et adorer le double acte d’amour -divin et humain, incréé et créé,
éternel et temporel- par lequel le Verbe humanisé a décidé d’appliquer pour
toujours, au soir de la Cène, les fruits de son Sacrifice Rédempteur en le
pérennisant au cours de l’histoire, et de s’incorporer de cette façon
l’humanité, dans la puissance de son Esprit, pour la Gloire de son Père.”
Le Verbe de Dieu veut l’Eucharistie et devient le Cœur Eucharistique de Jésus.
Cet Acte d’Amour suprême, éternel et infini, inséré dans la volonté créatrice et
rédemptrice de Celui qui est le Fils unique, sans cesse tourné vers le Père et
recevant tout de Lui, est un acte divin: c’est l’acte unique de la Trinité
indivisible.
[17]
“Le culte au Cœur Eucharistique a pour but de nous rappeler l’Acte d’Amour
suprême par lequel notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son Cœur,
institua l’adorable sacrement de l’Eucharistie afin de demeurer avec nous
jusqu’à la fin des siècles.” (Léon XIII)
“L’Eucharistie, sacrifice et sacrement, est le don suprême offert par le Cœur de
Jésus à chacun des membres de son Église. L’Amour indéfectible de Jésus le
conduit à s’offrir sans cesse à la Miséricorde de son Père pour le salut
temporel et éternel de ses frères et à se donner physiquement et spirituellement
à chacun d’eux en gage de vie éternelle. ” (Haurietis Aquas) C’est cet Amour
sacrificiel et sacramentel du Cœur blessé de Jésus que l’Église adore en rendant
un culte à son Cœur Eucharistique.
“Vous ferez ceci en mémorial de Moi.”
“Je serai avec vous jusqu’à la consommation des siècles”,
c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’histoire universelle, quand “Jésus remettra la
Royauté à Dieu son Père après avoir détruit toutes les puissances hostiles au
Règne de Dieu.”
Ainsi la dévotion au Cœur Eucharistique de Jésus prend en compte toutes les
dimensions de l’Eucharistie : sacrifice, sacrement transitoire (communion) et
sacrement permanent (présence réelle de la sainte Réserve). Et nous rejoignons
alors la vision de l’Apocalypse de Jean.
Dans la
vision de l’Apocalypse johannique, l’Agneau est une victime, immolée, mais de
nouveau vivante. C’est l’Agneau Immolé et Vainqueur, adoré dans le ciel à cause
de son sacrifice et faisant participer sur terre, à sa gloire, tous ceux qui ont
su profiter de son Sang pour expier leurs fautes. L’objet intégral du culte
rendu au Cœur Eucharistique de l’Agneau correspond donc aux deux volets du
Mystère Pascal : mort et résurrection.
Cette théologie du Cœur Eucharistique de l’Agneau rejoint l’iconographie
chrétienne primitive qui présente une lampe en forme d’agneau, du sein duquel
jaillit une source éternelle d’huile pour communiquer aux hommes lumière et
sainteté. Cet agneau porte une croix sur sa poitrine et sa tête est surmontée
d’une colombe, symbole du Saint-Esprit. A cette représentation ancienne
correspond l’image moderne de Jésus montrant son Cœur brûlant d’amour pour les
hommes et ayant devant Lui un calice et un pain, pour signifier l’institution de
l’Eucharistie, don de son Cœur.
Le culte rendu au Cœur Eucharistique ne diffère pas du culte rendu au Cœur de
Jésus, mais il met l’accent sur l’Acte d’Amour suprême de Jésus s’offrant au
Père et instituant le Sacrement qui lui permettra de rester avec nous jusqu’à la
fin des siècles. De plus, nous voyons en ce Cœur Eucharistique, la transfixion
toujours présente dans le corps du Ressuscité.
Le Cœur Eucharistique c’est aussi le lien entre le Cœur du Rédempteur et
l’Église, son épouse, née du Cœur transpercé de l’Agneau. L’amour blessé qui
institue l’Eucharistie est aussi celui qui institue l’Église (symbolisée au
Moyen-âge par une représentation de la nouvelle Ève) communauté de vie
sacrificielle et hiérarchique, dirigée par des “sacrificateurs” toujours obligés
de s’offrir en victimes d’holocaustes pour leur communauté. La dévotion au Cœur
Eucharistique vise toutes les dimensions de l’Eucharistie, acte cultuel
d’adoration par lequel le Christ lui-même construit et achève sans cesse son
Église en la faisant croître.
On voit nettement l’évolution iconographique dans l’Église qui a contemplé tour
à tour:
– l’Agneau au flanc percé,
– l’Ève nouvelle recueillant le Sang précieux dans le calice
eucharistique,
– Jésus montrant son Cœur enflammé au moment où il consacre le pain
et le vin placés devant Lui.
Le Cœur de Jésus, nous donnant sans cesse son Eucharistie, devient un symbole
récapitulateur et universellement englobant. Le Christ se donne à nous dans
l’Eucharistie pour que nous continuions de construire, dans l’amour, l’Église
avec Lui. Le Cœur Eucharistique nous aide à attendre le retour de Jésus :
“Chaque fois que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce vin, vous
annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il revienne.”
Si je peux oser m’exprimer ainsi: le Cœur Eucharistique, c’est l’avenir du Cœur
de Jésus, dans le temps à venir, et dans l’éternité ; car l’Agneau Immolé est
l’Éternel Vivant.
Nous
avons vu plus haut que l’objet du culte rendu au Cœur Eucharistique de Jésus,
“c’est le double Acte d’Amour divin et humain de son retour glorieux, acte
éternel et temporel, à venir, par lequel son Cœur glorifié et pour toujours
blessé d’amour, se soumettra et s’assimilera l’univers physique tout entier,
ressuscitera tous les cœurs, et manifestera parfaitement à tous ses prédestinés
l’inépuisable incompréhensibilité de son Amour créateur, rédempteur et
rémunérateur reçu du Père, et dont la gloire du Père est le terme ultime.”
Le Cœur Eucharistique effectue dans le communiant une merveilleuse croissance
dans la charité, le poussant à s’offrir toujours plus intensément avec Lui en
victime au Père dans l’Esprit, par la participation quotidienne à la Messe,
chaque fois qu’elle est possible. Par la communion sacramentelle le baptisé
participe au Sacrifice de Jésus Crucifié, et devient une seule victime avec Lui
pour le salut du monde.
Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus aide les âmes à mieux percevoir l’appel
que Jésus adresse à chacun en particulier. “Par son sacrifice unique rendu
actuel à chaque messe, Jésus, en son Cœur, présente chaque âme au Père: en tant
que prêtre, Jésus veut offrir chaque baptisé à son Père comme victime d’amour.
Dans l’Eucharistie, Jésus convie l’âme, par une union oblative que réalise
l’Esprit-Saint, à un intime commerce d’amour avec Dieu Trinité.”
[19]
C’est donc logiquement que la consécration du chrétien, oblation totale de soi
au Cœur Eucharistique de Jésus, conduit à la Messe et à la communion
sacramentelle de chaque jour ainsi qu’aux multiples communions spirituelles au
cours de la journée. Sinon il y aurait refus de la perfection dans la
réciprocité d’amour à l’égard du Cœur Eucharistique. Comment, en effet, se
donner totalement à Lui sans vouloir L’offrir et Le recevoir chaque jour ?
Dans ce contexte, l’adoration du Saint Sacrement exposé constitue une forme
particulière de dévotion au Cœur de Jésus, donateur suprême de l’Eucharistie.
L’Église fait surtout régner le Cœur Eucharistique de Jésus en gardant en ses
membres ses préceptes d’humilité, d’abnégation, de justice et d’amour. En
adorant le Cœur Eucharistique de Jésus, l’Église adore l’auteur de la Nouvelle
Alliance qui est aussi l’auteur des préparations et préfigurations historiques
de l’Église comme de sa pérennité indéfectible.
Avec le pape Benoît XV, à la veille de sa mort, on peut dire : “La dévotion au
Cœur Eucharistique sera une source de grâces pour les âmes; elle se répandra de
plus en plus dans l’Église.”
Jésus
est uni au Père dans un Amour de valeur infinie. Cette union se manifeste par
l’union totale des volontés du Père et du Fils. La volonté du Père est la
volonté de Jésus : “Me voici, ô Père, pour faire Ta volonté.” Et cette volonté
du Père, c’est que tous les hommes soient sauvés par l’offrande amoureuse du
Sacrifice du Fils: “Dieu a tant aimé les hommes qu’Il a donné son Fils unique
afin que tout homme qui croit ait la vie éternelle.”
La volonté du Père a guidé toute la vie du Fils. Pour annoncer la Bonne
Nouvelle: le salut de tous les hommes grâce au Sacrifice de la Croix, Jésus a
constitué une équipe apostolique pour continuer son œuvre et sa mission :
“Comme le Père m’a envoyé, Moi aussi je vous envoie... Allez dans le monde
entier proclamer la Bonne Nouvelle à toute créature...”
Jésus est toujours présent parmi nous grâce à l’Eucharistie. C’est en
participant au Saint Sacrifice de la Messe qu’on communie au Cœur apostolique de
Jésus. Dans l’Eucharistie le Cœur apostolique de Jésus est aussi son Cœur
Eucharistique. Et nous, qui communions au Corps et au Sang du Christ, nous
partageons son activité apostolique. Nos activités apostoliques, au sein de
l’Église qui en a reçu mission de la part de Jésus, ne valent que dans la
communion au Cœur du Christ.
Jésus est la vigne véritable qui donne le vin, lequel deviendra son Sang. Jésus
est le pain de vie qui deviendra son Corps. En affirmant qu’il est la vigne,
Jésus ne se réfère pas seulement au repas eucharistique, acte transitoire, mais
Il nous assure de sa présence réelle à chaque instant de notre vie, car “nous
sommes les sarments de cette vigne.”
[20]
L’Eucharistie nous conduit à une union de plus en plus intime et constante avec
le Cœur Eucharistique : “Demeurez en Moi comme Moi en vous... Demeurez dans mon
Amour.” Jésus veut assurer une permanence qui aille au-delà de sa résurrection.
Par l’Eucharistie Jésus est toujours la vigne qui communique la vie aux sarments
et leur permet de porter du fruit dans leur apostolat.
“Voici que Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde.” dit Jésus. C’est dans
l’Eucharistie qu’Il demeure avec nous, qu’Il est avec nous. A Moïse, Yahvé avait
dit: “Je serai avec toi.” Jésus, par sa présence eucharistique, "est avec nous.”
Le Cœur Eucharistique est présent parmi nous. Il cherche des adorateurs, des
consolateurs. Il cherche des contemplatifs pour les rendre missionnaires.
Le Cœur Eucharistique nous ouvre le Royaume de l’Amour: “Ayant aimé les siens
qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’à la fin.” C’est en manifestant
cet Amour que Jésus nous donne l’Eucharistie. En disant: “Comme Je vous ai
aimés, aimez-vous les uns les autres,” Jésus nous livre son Cœur Eucharistique
et s’empare du cœur des Chrétiens pour les engager résolument au plus profond
de la loi de Dieu, la voie de l’Amour, la voie de la charité.
Voici
ce qu’écrit Mgr H. BRINCARD: “Le culte du Cœur Eucharistique de Jésus aide à
contempler le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie par lequel Jésus veut
répandre dans les âmes les flots de grâces jaillis de son Cœur transpercé... Par
son FIAT renouvelé au pied de la Croix, Marie, immolée en son Fils à la volonté
du Père, est devenue Mère de l’Église et Reine de l’univers... Marie vient
encourager l’Église dans l’épreuve, la soutenir dans le combat,... tournant
toujours davantage l’Épouse du Christ vers son Époux crucifié vainqueur de la
mort... Marie forme au sein de l’Église une multitude d’âmes silencieuses...
afin de préparer le règne de Jésus et de travailler ainsi à la gloire du Père;
le règne des saints Cœurs de Jésus et de Marie se fonde sur l’offrande cachée
d’âmes humbles et fidèles.”
[21]
Quand s’accomplit le Sacrifice du Christ, Marie est au pied de la Croix, avec
Jean. Marie, la Mère des douleurs, communie à toutes les souffrances de son
Fils, Victime immolée pour le salut du monde, et victime elle-même selon la
prédiction de Syméon : “un glaive te transpercera le cœur.” A l’heure suprême
de sa mort, Jésus fait communier sa Mère, et le disciple qu’Il aimait, à
l’immensité de son Amour. Jésus mourant remet son âme entre les mains du Père,
avec une totale confiance, une certitude intense de lumière et de vie, d’amour
et de joie. C’est cette certitude de lumière, d’Amour et de joie, que Jésus
avait dans son Cœur, son Cœur Eucharistique, qu’Il donne à sa Mère pour qu’elle
devienne la Mère de Jean et notre Mère.
Tout ce qui précède sur la théologie du Cœur Eucharistique de Jésus peut
paraître un peu abstrait. Pourtant, il ne faut pas oublier que le Cœur
Eucharistique, c’est le Cœur de l’Amour qui se donne, c’est le Cœur de Jésus qui
nous aime tellement qu’Il ne peut se résoudre à nous laisser orphelins.
L’Eucharistie c’est l’œuvre de notre rédemption sans cesse renouvelée.
L’Eucharistie, c’est ce qui soude l’Église, c’est le ferment de notre unité.
Essayons, nous aussi, à l’imitation des mystiques, de nous laisser aller à
contempler Jésus dans son Cœur Eucharistique, ciment de son Église.
L’unité de ton Église, ô Jésus ! Tu la désirais tellement qu’elle fut l’objet de
ta dernière grande prière avec tes apôtres, quand Tu instituas la Pâque de la
Nouvelle et éternelle Alliance.
Jésus, quand Tu disais : “Père, qu’ils soient un, comme Toi et Moi nous sommes
Un,” pensais-Tu à ce moment-là aux grandes déchirures qui défigureraient ton
Église ? Pensais-Tu aux doctrines perverses qui dresseraient les hommes les uns
contre les autres ? Pensais-Tu à la lutte des classes, cette invention qui va
tellement à l’encontre de ta Loi d’Amour ? Pensais-Tu à nos guerres, à nos
divisions, à nos philosophies orientées vers la volonté de puissance des uns et
à l’exclusion des autres ? Jésus, pensais-Tu à tout çà ?
Jésus, je Te vois vivant dans ton village, dans ta famille, avec tes apôtres sur
les routes de Palestine. Tout est Amour en Toi, tout est douceur, miséricorde,
sollicitude sans cesse renouvelée. Et tous les hommes ont droit à ton sourire, à
ta compréhension, à ton Amour. Tu n’exclus personne: dans ton Royaume, il n’y a
pas de divisions, il y a seulement des fonctions différentes, des vocations
complémentaires, toutes aussi utiles les unes que les autres.
Je
Te vois, Jésus. Là où Tu passais, il y avait, comme de nos jours, tant de gens
différents, tant de milieux différents. Tu aurais pu créer des divisions,
introduire des séparations dans le groupe de tes apôtres. Non, ils devaient ne
faire qu’un... Pourtant leurs origines étaient bien diverses, depuis le Zélote
jusqu’au fonctionnaire méprisé car dévoué au fisc romain. Il y avait aussi des
gens instruits, des pécheurs, des pères de famille aisée, des artisans. Et tous
avaient un métier manuel: c’était obligatoire dans la société juive de l’époque.
Jésus, je Te contemple encore. Il y avait aussi de tout parmi tes amis. Des
pécheurs, des pauvres, des gens très instruits et très riches, et même des
femmes... ce qui était incroyable à une époque où les femmes ne comptaient
guère. Et au pied de ta Croix, quand tous ceux de ton peuple furent partis, il
ne restait que Marie la toute sainte, la toute pure, et Jean, l’apôtre au cœur
fidèle, et Marie-Madeleine, la grande pécheresse pardonnée. Mais il y avait
aussi deux malfaiteurs et des soldats romains pas très recommandables. Il y
avait aussi deux membres importants du Sanhédrin: on les oublie toujours,
Nicodème et Joseph d’Arimatie qui Te descendirent de la Croix pour T’ensevelir.
Quel courage, et quel amour aussi pour oser prendre de tels risques !
Jésus, dans la primitive Église, il y avait aussi de tout: des patriciens et
ceux des classes moyennes, des hommes libres et des esclaves, des maîtres et des
serviteurs. Mais ils priaient ensemble, ils participaient ensemble à la fraction
du pain; et on les reconnaissait à ceci: ils s’aimaient les uns les autres.
Jésus, dans ta primitive Église, ce qui réunissait et soudait les chrétiens,
c’était ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique, l’unique Amour de Dieu présent
au milieu des hommes. Le ferment de l’unité des chrétiens qui deviendront tes
martyrs, c’était ton Eucharistie, ton Cœur Eucharistique.
Je Te vois, Jésus accueillant tous les petits, c’est-à-dire tous les hommes, car
pour Toi il n’y a pas de différence: ils sont tous fils d’un même Père. Je
T’écoute, Jésus, et je comprends que ton désir le plus cher, c’est l’unité des
hommes autour de Toi nous donnant l’Eucharistie. Je comprends que ton Cœur
Eucharistique, c’est le liant qui maintient les pierres en place et permet
l’édification de la société de l’Amour.
Je Te vois, Jésus nous donnant ton Corps et ton Sang en nourriture pour que nous
soyons un comme le Père et Toi Vous êtes Un. Je Te regarde, Jésus, et je prends
conscience de l’immense blasphème que sont nos divisions au sein de ton Église.
Mon cœur se brise Jésus quand je considère que tes chrétiens, au lieu de
travailler à l’unité qui T’est si chère, ont dépensé tant d’énergie pour créer
des mondes hostiles, dressés les uns contre les autres.
Ne serait-ce pas le péché de nos sociétés en voie de régression, que d’avoir
inventé des mondes rivaux ? Et ces divisions si perverses, si dangereuses, si
suicidaires, n’auraient-elles pas en fait, été inventées par ton Ennemi qui est
aussi le nôtre ?
Jésus, Tu voulais l’Amour, Tu voulais l’unité des cœurs et des âmes... Alors
Satan a inventé la haine et les divisions. Tu voulais une Église une et
indivisible, sainte et universelle... Alors il a inventé les divisions, les
sectes, l’argent et le sexe.
Jésus, je Te regarde dans ton Eucharistie. Je contemple ton Cœur Eucharistique
nous livrant ton Amour. Et je Te prie, Jésus-Eucharistie: fais de nous, dès
maintenant, un seul Corps, donne-nous un seul Esprit d’Amour, ton Esprit. Et
surtout, soude-nous tous dans ton Cœur eucharistique.
Jésus, fais que nous T’aimions, et que nous nous aimions les uns les autres,
comme Tu nous as aimés, comme Tu nous aimes toujours.
[1] “Le
Cœur Eucharistique - Approches théologiques” - de Mg Henri BRINCARD,
Évêque du Puy en Velay
[18] Bertrand
de Margerie, Histoire doctrinale du culte envers le Cœur de Jésus
- tome 2
[21] Mgr
Henri Brincard “Le Cœur Eucharistique - Approches théologiques”.
|