Le Cœur de Jésus est un
encensoir d’or et une lampe ardente
Qui entre dans le Cœur du
Christ y trouve sa demeure et ne désire plus en sortir
Tout ce qui est rapporté dans
ce Chapitre sur le message de Sainte Gertrude, a été rédigé en utilisant
certaines remarques et des citations extraites de l’ouvrage de Soeur
Marie-Pascale, “Initiation à Sainte Gertrude d’Helfta” publié par les
Éditions du Cerf en 1995.
Certaines expressions employées par les mystiques peuvent choquer nos
sensibilités
modernes. C’est la
raison pour laquelle l’avertissement rapporté dans le livre
IV du “Héraut de l’Amour divin” est important: “Les choses spirituelles et
invisibles ne peuvent être exprimées à l’entendement humain que par des figures
empruntées au monde sensible. Voilà pourquoi nul ne doit mépriser ce qui lui est
révélé par le symbole de réalités matérielles, mais plutôt chacun doit-il faire
effort pour mériter de percevoir et de goûter, par le truchement des images
matérielles, la saveur des délices spirituelles.”
On ignore tout des origines de Sainte Gertrude. On sait seulement qu’elle fut
amenée au Monastère des bénédictines d’Helfta, en Saxe, à l’âge de cinq ans.
C’est dans ce monastère qu’entra en 1270 la célèbre béguine Mechtilde de
Magdebourg. C’est Mechtilde de Hackeborn, la soeur de l’abbesse de l’époque,
âgée de vingt ans, qui fut chargée de l’éducaton de Gertrude. Gertrude n’était
qu’une enfant exceptionnellement douée qui, devenue une moniale érudite, menait
une vie banale, gagnée par la tiédeur. Mais le Seigneur veillait. Elle a vingt
cinq ans quand le Seigneur Ressuscité se révèle à elle, dans une première
vision, le 27 janvier 1281. Ce fut sa conversion. Dès lors sa vie va être
transformée.
Un jour, huit ans après sa conversion, Gertrude est contrainte, par Jésus, à
écrire le récit des grâces qu’elle a reçues de Lui, car “Il l’a choisie pour
être lumière des nations, pour révéler la douce éloquence des pulsations de son
Coeur, secret réservé aux temps actuels...”
Dieu choisit Lui-même le titre de l’ouvrage qui en résulta, véritable
déclaration d’amour de Dieu pour tous les hommes: “Le Héraut de l’Amour
divin”
Fais de ta vie un encensoir
d’amour
“Le héraut de l’Amour divin” comprend cinq livres. Tous ces écrits ont été
vérifiés par des théologiens de renom, Frères Prêcheurs ou Mineurs, du vivant de
Gertrude. Rapidement recopiés et traduits, ils franchirent heureusement les
portes du monastère d’Helfta, pillé et incendié à plusieurs reprises,
partiellement en 1343 et définitivement en 1525.
Le message de Gertrude restera caché pendant deux cent cinquante ans. Ce n’est
qu’en 1536 que les Chartreux de Cologne publieront une première édition dont
l’influence fut considérable.
En se révélant à Sainte Gertrude, c’était la première fois que Jésus révélait
aux hommes tout l’Amour de son Sacré Coeur. Cette révélation fut progressive.
Gertrude trouva d’abord, dans un livre, une petite prière: ”Seigneur
Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, donnez-moi d’aspirer vers Vous de tout mon
coeur, d’un désir total et d’une âme altérée... Seigneur d’infinie miséricorde,
inscrivez de votre sang précieux vos blessures en mon coeur pour qu’elles m’y
fassent lire à la fois votre souffrance et votre Amour... pour que ne s’y
éteigne point la fièvre de l’amour. Donnez-moi de n’attacher de prix à aucune
créature et de ne trouver de douceur qu’en Vous seul.”
Pour
commencer, Jésus révéla à Gertrude “combien son Coeur immaculé de Médiateur est
inséparablement uni à celui de sa Mère, médiatrice elle aussi.” (livre II)
Gertrude reçut ensuite de nombreuses grâces jusqu’au jour où, malade et venant
de recevoir l’Eucharistie, “son âme, réchauffée par la Présence réelle devint
semblable à une cire appliquée sur la poitrine du Christ. Elle y pénétra et
reçut l’empreinte du sceau trinitaire, Feu d’Amour,... Feu Glorieux qui
triomphera de sa volonté propre, Feu transformant ses scories en or pur et
précieux, Puissante Fournaise.” C’est alors que se produisit une réalité
mystérieuse, expérimentée seulement par quelques rares mystiques : l’échange des
coeurs. Gertrude parle “du Coeur déifié de Jésus, livré généreusement ou même,
-signe plus précieux encore, de mutuelle intimité,- échangé contre le sien.”
Jésus fit découvrir à Gertrude la prodigieuse grâce de suppléance exercée par le
Christ, Amant de l’univers. Un jour que Gertrude priait, regrettant sa totale
infidélité, et le gaspillage de tant de grâces reçues, Jésus lui dit: “Tout ce
que tu as négligé de faire, Je l’ai fait pour toi, et, à chaque heure, J’ai
recueilli dans mon Coeur tout ce que tu aurais dû former dans le tien, et le
cumul en a tellement dilaté mon Coeur, que, d’un grand désir, J’attendais ce
moment où me viendrait de toi cette prière; car alors, Je peux enfin offrir à
Dieu mon Père tout ce que J’ai fait pour toi pendant la journée. Sans cette
prière en effet, rien de tout cela ne pouvait servir à ton salut.” Plus loin,
Gertrude ajoute: “Au moment précis où l’homme revient, le coeur brisé, Jésus
peut offrir au Père ce qu’Il a, tout le jour, opéré pour nous. Il supplée à nos
manquements.”
Les visions de Gertrude sont souvent symboliques comme en témoigne ce qui suit.
Gertrude voit le Fils de Dieu, au sein de la glorieuse Trinité, présenter son
Cœur sous la forme d’une cithare. Il sembla à Gertrude
que“la toute
resplendissante et toujours tranquille Trinité daignait s’incliner vers le très
noble Cœur de Jésus. En présence de cette très Sainte Trinité, Il était comme
une cithare touchée avec un art merveilleux et résonnant avec douceur.”
Les âmes
des religieux, sur la terre, chantent, et selon leur degré d’ardeur spirituelle,
leurs chants résonnent plus ou moins:“Ceux qui psalmodiaient sans dévotion
particulière, mais seulement par routine... ne produisaient qu’un sourd murmure
sur les cordes basses. Mais ceux qui s’appliquaient dévotement à chanter la
louange de la vénérable Trinité, ceux-là semblaient faire retentir au moyen du
Coeur très saint de Jésus-Christ, une mélodie sublime et des sons très suaves,
sur les cordes les plus sonores.”
La Sainte Trinité et le Cœur de Jésus
Quand Gertrude eut reçu l’empreinte de la Sainte Trinité, elle eut la première
révélation du Coeur de Jésus: elle vit son adorable main désigner sa poitrine,
l’invitant à connaître le mystère de “l’excès du feu intérieur caché.” Puis
Jésus lui fit comprendre que depuis l’Incarnation, le nouveau Lieu de rencontre
entre Dieu et son peuple, c’est la Personne du Verbe fait chair, vrai Dieu et
vrai homme. Tous les hommes sont invités à demeurer en LUI. Car le Coeur de
Jésus est vraiment une demeure: “Qui entre dans le Coeur du Christ trouve sa
demeure et ne désire plus en sortir.”
Et le Seigneur introduisit Gertrude dans cette demeure admirable, le Coeur de
Jésus-Christ, et lui dit: “Parce que tu t’efforces souvent de M’offrir ton
coeur, J’ai jugé opportun... de te découvrir mon propre Coeur, Moi, Dieu, qui
suis tout en tous: force, vie, science, vêtement, nourriture, et tout ce que
peut désirer une âme qui aime. Le Coeur de Jésus est l’instrument infiniment
doux de la Trinité adorable.”
Le Cœur de Jésus se montra aussi à Gertrude comme une “lampe ardente” qui
dissipe toutes nos obscurités et nos tristesses débilitantes, puis comme un
“encensoir d’or” d’où monte vers le Père la prière embrasée du Sauveur du
monde..” Et “les oraisons de l’Église universelle se mêlent à la fumée
odoriférante qui s’élève de l’encensoir du Cœur divin et montent avec elle.”
Plus tard le Fils de Dieu apparut à Gertrude “offrant à Dieu son Père le coeur
de Gertrude, uni à son divin Coeur, à la manière d’un calice dont une cire
joindrait les deux parties.”
A plusieurs reprises Gertrude entendit la plainte d’un Coeur blessé, méconnu,
mal aimé, dévoré de passion pour tous les hommes et elle ressentait au fond
d’elle même les violentes pulsations de son propre coeur qui s’en allaient
frapper le Coeur de son Amant, Cœur ruisselant de suavité: “Et comme les très
saintes pulsations qui faisaient battre sans cesse le Cœur divin lui causaient
une jouissance indicible,” elle demanda à Saint Jean s’il n’avait pas ressenti
la même chose quand il reposa sur la poitrine de Jésus. Jean répondit
affirmativement mais explicita sa mission de l’époque: seulement faire connaître
le Verbe incréé de Dieu le Père. La révélation du Cœur de Jésus “était réservée
aux temps actuels... pour que le monde puisse retrouver sa ferveur.”
Jésus eut aussi une parole empreinte d’une grande tristesse: “Quand le Fils de
l’homme reviendra, trouvera-t-Il encore la foi sur la terre?” Gertrude entendit
cette plaine sortie d’un Cœur blessé. D’autres après elle, Jean Eudes, Monsieur
Olier, Marguerite-Marie, etc, entendront aussi cette plainte et transmettront le
même message d’amour: “Les grandes eaux ne pourront éteindre l’Amour ni les
fleuves le submerger?”(Ct 8, 7)
Le Cœur de Jésus est un ‘foyer embrasé’. “La flamme du divin amour en
jaillit,
touche le coeur de Gertrude et le rend comme une source brûlante qui reflue vers
la poitrine en feu du Seigneur, dans ce pays promis de délices. Les voici unis
(ces deux coeurs) sans fusion ni confusion, cimentés, soudés indissolublement.
Le signe de cet amour mutuel est un arbre immense et débordant de fruits qui
s’élève des deux coeurs unis. Deux tiges entrelacées, l’une d’or, l’autre
d’argent.” C’est le même bouleversant message qui sera révélé quatre siècles
plus tard, le 27 décembre 1673, à Sainte Marguerite-Marie.
Chaque saint montre une facette du Christ, à condition qu’il soit humble et
qu’il réponde à l’appel qui lui est personnellement adressé. A Gertrude, Jésus
conseille ce qui suit: “Pour confirmer ton amour, confie-toi et abandonne-toi
tout entière au pouvoir de l’Amour, en adhérant tout entière à Dieu qui t’aime;
ainsi tu seras pour Lui un instrument qui délectera parfaitement son divin
Cœur ; et toi en Lui et Lui en toi, qu’Il te conserve pour Lui-même dans la vie
éternelle... Le maître mot c’est: l’aimer pour devenir son épouse. Celui qui
s’étendit sur le lit de la Croix pour nous épouser veut nous élever à l’union
qui ne souffre pas de séparation.”
Mais, le Cœur de Jésus, Il est aussi dans l’Eucharistie, et c’est au cours de la
célébration de l’Eucharistie et de l’office divin que Gertrude reçut la plupart
des révélations concernant le Cœur de Jésus. Jésus lui fit comprendre que “la
tendresse des époux n’est qu’un pâle signe d’une réalité mystique infiniment
plus forte: Plus elle communiera, plus cette étreinte divine sera intense et
efficace.”
Jésus dit encore :”Nulle part tu ne pourras me trouver plus affectueusement sur
terre que dans le sacrement de l’autel... Le sacrement de l’union ne peut
connaître de refroidissement. La flamme qui sort de l’hostie consacrée vient
directement du Coeur de Jésus, fournaise trop méconnue... le Coeur de l’Amour
brûle sans arrêt pour toutes les générations de la terre. Ses battements ont
étonné et enivré Saint Jean. Le Feu Eucharistique veut absolument se répandre
dans les corps, les âmes, les coeurs, jusqu’à la fine pointe de l’esprit de
l’homme... Jésus compare cette rencontre de son Coeur avec celui de l’homme, à
l’union indissoluble de deux métaux précieux fondus ensemble... Il s’agit d’une
rencontre de deux coeurs, de deux amours, donc d’une alliance, d’un mariage...
union mystérieuse où l’homme est peu à peu divinisé par son adhésion au Christ
plein de grâce.”
Un autre jour Jésus dit: ”Lorsque, par pure bonté, et poussé par la tendresse de
mon Coeur, Je m’incline par le sacrement de vie de l’autel, vers une âme qui
soit sans péché mortel, tous les habitants du Ciel, de la Terre et du Purgatoire
reçoivent un accroissement de bienfaits insignes...”
L’Eucharistie est le sacrement de l’union par excellence. L’Eucharistie consomme
la conformité au Verbe fait chair. Le vieil homme disparaîtra progressivement
pour devenir cette jeune épousée unie au Bien-Aimé de l’âme, envahie par la
divinité, sanctifiée par pure grâce, amenée lentement d’Eucharistie en
Eucharistie, jusqu’à l’union transformante, et déjà, en espérance, exaltée dans
la gloire avec le Roi auprès du Père. Plus tard le Seigneur ajouta: “Nulle part
tu ne pourras me trouver plus affectueusement sur terre que dans le sacrement de
l’autel, et, pareillement, dans le coeur et l’âme de cette âme mienne sur qui
s’est portée, d’une manière admirable, toute la délectation de mon divin coeur.”
L’âme ne progresse qu’en s’abandonnant à l’Amour: “Pour confirmer ton amour,
confie-toi et abandonne-toi tout entière au pouvoir de l’Amour... L’abandon
conduit à l’offrande amoureuse, quand les yeux du coeur restent rivés au
Crucifié et tentent de comprendre le grand mystère de sa Passion si imméritée...
En soi, la souffrance n’a aucune valeur. Elle n’est pas créée par Dieu, mais un
désordre dans l’harmonie prévue par Lui, une conséquence de la désobéissance
originelle, du rejet du Créateur.”
Et, bien sûr, l’amour du Cœur de Jésus conduit à la confiance, à l’humilité, à
la prière continuelle. Et à la miséricorde du Seigneur:
– ”Ce regard de ma bien-aimée par lequel elle transperce mon Coeur,
c’est l’inébranlable confiance qui la rend certaine de Moi, de mon pouvoir, de
ma capacité et de ma volonté de l’assister fidèlement en toutes choses; cette
confiance a sur mon Amour tant de force qu’Il m’est impossible de l’abandonner
en quoi que ce soit.”
– Gertrude confie:”Les ténèbres de nos péchés seraient-elles des
milliards de fois plus noires, le brasier de la Miséricorde dans la poitrine du
Fils de Dieu fait homme continuerait de brûler. Il est notre avocat, c’est ce
que nous devons savoir en premier... Il est notre unique médiateur, notre frère,
l’Époux de l’Église. Le foyer de la lumière ne se trouve nulle part ailleurs...
L’âme embrasée d’amour ne se fatigue pas, son fardeau repose sur le Coeur du
Christ.”
“Le Seigneur Jésus apparut à Gertrude lorsque le livre: Le Héraut de l’Amour
Divin” fut terminé. Tenant ce livre serré sur son Coeur, Jésus dit à Gertrude :
“Ce livre qui est mien, je l’ai serré étroitement sur mon divin Coeur, afin de
pénétrer jusqu’au fond, de la douceur de ma divinité, chacune des lettres qui
s’y trouvent écrites, à la manière dont un hydromel très suave imprègne en
profondeur une bouchée de pain frais. Ainsi quiconque fera, pour ma gloire, sa
lecture dans ce livre avec une humble dévotion, en retirera un fruit d’éternel
salut.”
Jésus dit aussi : “Je pénétrerai de la douceur de mon divin Amour, et je
féconderai, en les pénétrant, tous les mots de ce livre qui vient de m’être
offert et qui ont été écrits sous l’impulsion de mon esprit. Et, si quelqu’un
vient à moi d’un coeur humilié, et, par amour de mon Amour, veut y faire sa
lecture, moi, Je lui montrerai du doigt en détail dans mon Coeur, les passages
qui lui seront utiles.”
La mission de Gertrude est de nous dire que le baiser de l’Amour nous restaure
dans les abîmes de nos misères et que les forces du mal ne prévaudront jamais
contre l’humanité, objet de sa Passion.
Providentiellement, ce livre, perdu pendant deux cent cinquante ans, arriva
juste à temps pour réchauffer le monde pendant les heures sombres du jansénisme.
Le désir du Très-Haut est qu’il éclaire un grand nombre d’âmes. “Tous sont en
effet capables de comprendre le langage de l’Amour, précisément à l’heure où le
froid lapidaire engourdit les coeurs qui n’osent plus, ou ne savent plus comment
aimer l’Amour.”
D’abord, voici le modèle que le Seigneur donne à Gertrude: la Vierge Marie :
“Loue-moi,
par mon Cœur harmonieux, de la pureté de cette virginité parfaite en laquelle,
Vierge elle m’a conçu, Vierge elle m’a enfanté et après l’enfantement, Vierge
sans tache est demeurée... Loue-moi, par mon Coeur harmonieux, de cette humilité
toute paisible par laquelle la Vierge sans tache a été, chaque jour, rendue plus
digne de me recevoir; elle a imité mon humilité même... Loue-moi pour l’immense
ardeur de cet amour mutuel entre mon divin Coeur et la Vierge sans tache, amour
qui a délicatement uni et inséparablement joint, dans le sein virginal, la
nature humaine à la transcendance de la divinité...”
Ensuite, nous n’hésiterons pas à nous répéter, et à redire encore une fois ce
que Jésus conseille à Gertrude :
“Pour confirmer ton amour, confie-toi et abandonne-toi tout entière au pouvoir
de l’Amour, en adhérant tout entière à Dieu qui t’aime; ainsi tu seras pour Lui
un instrument qui délectera parfaitement son divin Coeur; et toi en Lui et Lui
en toi, qu’Il te conserve pour Lui-même dans la vie éternelle... Le maître mot
c’est: l’aimer pour devenir son épouse. Celui qui s’étendit sur le lit de la
croix pour nous épouser veut nous élever à l’union qui ne souffre pas de
séparation.”
Enfin, il en est temps, avec
Gertrude nous pouvons chanter:
[2]
”Vers Toi, Vie de mon âme,
vers Toi se tourne mon cœur
Qu’une force d’ardent amour a fondu en un seul désir.
S’il se porte vers quelqu’autre hors de Toi
Qu’il soit aussitôt sans vie.
Car en Toi est l’éclat de
toutes les couleurs,
La saveur de tous les goûts,
Le parfum de toutes les odeurs,
Le charme de toutes les harmonies
La fraîche suavité des intimes étreintes.
Tu es perle féconde, richesse
de l’humanité,
Ouvrier d’infini savoir,
Maître d’infinie patience,
Conseiller d’infinie sagesse,
Gardien d’infini dévouement,
Ami d’infinie fidélité.”
Et nous, hommes du XXIe
siècle, nous pouvons aussi, en union avec Sainte Gertrude, et avec nos mots à
nous, louer le Cœur de Jésus, nous réfugier en Lui et Lui dire notre Amour. Et
nous ne craindrons plus, et nous n’aurons plus peur.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi
mon Cœur se réfugie.
Notre monde se meurt, notre monde Te perd,
Notre monde pourtant Te cherche tant il a soif de Toi.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi
je trouve ma paix et ma sécurité.
Le monde peut hurler sa haine, le monde peut brandir la mort,
En Toi Jésus, je me sens bien, dans ton Cœur je n’ai plus de peur.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi
j’apaise ma soif.
Le monde se dessèche car il est sans amour.
Le monde a soif d’amour, mais il ne le sait pas.
Alors il crie sa haine, alors
il crie sa peur,
Il meurt de sa soif et de sa faim d’amour,
De son besoin d’amour qu’il ne peut apaiser
Il meurt épuisé de détresse, épuisé de sa soif,
Sa soif de l’Amour.
Notre monde se meurt, Jésus,
Il a perdu l’eau vive de la source féconde, de ton Cœur, ô Jésus.
Notre monde se meurt, il a soif, il a peur, il a haine de lui...
Alors je viens vers Toi,
Jésus, dans ton Cœur je me réfugie,
Ton Cœur si plein d’Amour et de Miséricorde.
Alors je viens vers Toi, la Source de l’Amour,
La source de la paix,
Et tes fleuves d’eau vive, en apaisant ma soif,
Me comblent de ta Vie.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi
je me réfugie.
Le monde peut hurler sa haine,
Avec Toi et en Toi, je n’ai pas de peur,
Car Tu es l’Amour.
Le monde a froid aussi, mais
ton Cœur est brûlant,
Et dans ton Cœur, Jésus, je me sens bien.
Je n’ai plus froid du monde,
Car ton Cœur Brûle de ton Amour,
Ton Cœur est la fournaise ardente
De ton Amour et de ta charité.
[1] “Initiation
à Sainte Gertrude d’Helfta” de Sœur Marie-Pascale - Éditions du
Cerf (1995)
[2] Le
Héraut de l’Amour divin - Livre III Chapitre LXV - Éditions du Cerf
1968
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