LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

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Mystères JoyeuxMystères LumineuxMystères Douloureux

Mystères Glorieux

Mystères du Rosaire

LE JEUDI SAINT

La récitation du Rosaire pendant la nuit du Jeudi Saint n’est pas chose facile. Comment méditer les mystères joyeux ou glorieux tandis que la Passion est déjà commencée ? En réalité, si l’on y réfléchit bien, la Passion de Jésus et de ses proches parents commence dès l’Annonciation. Pour le comprendre, il suffit de se laisser saisir par le Christ.

Mystères Joyeux-Douloureux

Premier mystère joyeux-douloureux :

L’Annonciation (Luc I, 26-38)

L’Ange dit à Marie : “Réjouis-toi, Marie, le Seigneur est avec toi. Tu es comblée de grâces... Voici que tu vas concevoir un Fils. Il sera grand, Il sera appelé Fils du Très-Haut. Tu l’appelleras Jésus...”

Marie s’informe : “Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme ?” Comment cela se fera-t-il puisque Marie a consacré à Dieu sa virginité ?

Après que l’Ange l’ait informée, Marie accède à la volonté de Dieu et prononce le “OUI” qui va bouleverser le monde et sauver tous les hommes. Du Messie tant attendu en Israël, Marie va devenir la Mère, elle, la choisie entre toutes les femmes. Quel bonheur ! Quelle joie extraordinaire ! Et elle sera aussi la bénie entre toutes les femmes...

Le bonheur de Marie est intense : elle avait tant prié pour la venue du Seigneur, elle avait tant espéré la venue du Messie. Et voici que ce Messie, ce sera son fils ! La joie de Marie est incommensurable...

La joie de Marie est immense, son bonheur est complet, et pourtant une ombre de tristesse ou de crainte doit cependant l’effleurer. Car Marie, n’est pas inculte. Élevée au Temple depuis sa plus tendre enfance, elle connaît parfaitement les Écritures. Elle connaît les prédictions d’Isaïe sur le Serviteur souffrant. (Isaïe 52 et 53). Et elle sait les plaintes de ce Serviteur que les psaumes 35, 38, 55, 56, 69, 86, 102, 140 et 142, notamment, rapportent.

Marie sait que son Fils aura beaucoup à souffrir. Elle ne sait pas comment, et cette incertitude ternit son bonheur. Mais elle est et elle demeure la servante du Seigneur.

Ô Marie de l’Annonciation, bienheureuse et pourtant déjà douloureuse, priez pour nous.

 

Deuxième mystère joyeux-douloureux :

La Visitation (Luc I, 39-45) et l’annonciation à Joseph (Mat I, 18-25)

L’Ange a dit à Marie que sa cousine Élisabeth, stérile et avancée en âge, avait, elle aussi, été bénie par le Seigneur. Malgré son âge, elle était déjà enceinte de six mois. Marie, pleine de l’Esprit-Saint, l’Esprit de Charité, l’Esprit d’Amour, demande à Joseph, avec qui elle n’a pas encore habité, la permission d’aller aider sa cousine, qui ne manquerait pas d’être fatiguée, et qui aurait besoin d’assistance...

C’était un long voyage, de quatre à cinq jours, qui s’effectuait à pied ou à dos d’âne.

Marie est vierge, fiancée à un homme de la Maison de David.

En fait, Marie doit être considérée comme véritablement mariée. En effet, selon les coutumes juives de l’époque, les fiançailles correspondaient à la signature du contrat de mariage. C’était, en fait, le véritable mariage, celui qui engageait pour la vie, et celui (ou celle) qui rompait ces fiançailles, ce mariage, était considéré comme adultère. Le vrai mariage, c’était celui-là, celui qui se passait officiellement, au Temple pour Marie, devant les prêtres quand on ne pouvait se rendre au Temple. Les festivités se faisaient plus tard, en fonction des travaux agricoles ou des obligations de chacun, et quand les familles et les amis avaient tous été prévenus et invités.

Certaines personnes pensent que Joseph aurait peut-être fait partie de la communauté des Esséniens. Ce n’est pas impossible, mais peu nous importe[1]. Ce qui est certain c’est que les voeux émis par les membres de cette communauté, ou par des juifs très pieux, étaient généralement provisoires, mais très stricts. A expiration des voeux, les Esséniens pouvaient, soit les renouveler, soit se marier. Dans ce cas, s’ils le souhaitaient, ils pouvaient rester membres de la communauté essénienne, soumis à des exigences adaptées à leur genre de vie, comme le sont, actuellement, les membres des Tiers-Ordres.

Joseph, vierge, souhaitait le rester. Il était donc l’homme providentiel, vraiment choisi par Dieu pour être le gardien de la virginité de Marie. Aussi la passion de Joseph commença-t-elle, après la naissance du petit Jean-Baptiste et le retour Marie à Nazareth, quand la grossesse de cette dernière fut visible. Que se passait-il ? Sa sainte épouse ne pouvait pas avoir péché: il la connaissait trop bien. Que lui était-il arrivé ? Que s’était-il passé lors de son voyage et de son séjour dans la ville de Juda, chez Zacharie ? Joseph aurait bien voulu que Marie s’expliquât, mais elle se taisait toujours...

Bientôt, cependant, l’esprit de Joseph le Charpentier, qui connaissait bien les Écritures, l’esprit de Joseph s’ouvrit. N’était-il pas écrit que la “vierge concevrait” et qu’elle mettrait au monde le Messie d’Israël? Cette vierge ne serait-elle pas Marie, son épouse? Comment lui, Joseph, un pauvre homme, pouvait-il rester auprès de cette Sainte, élue par le Seigneur des Seigneurs? Non, il ne pouvait pas, il n’en était pas digne...

Que faire ? La renvoyer ? Elle serait accusée d’adultère et lapidée. Joseph ne pouvait pas faire cela. Aussi Joseph prit-il la décision de partir. Ainsi, c’est lui qu’on accuserait d’avoir renvoyé son épouse enceinte. Elle serait protégée. Qu’importe ce qu’il deviendrait, lui.

Joseph s’apprêtait à exécuter sa résolution, quand un ange lui apparut pour faire cesser ses craintes : “Ne crains pas de prendre chez toi ton épouse, Marie,  car l’Enfant qui est engendré en elle est l’oeuvre du Saint-Esprit. Elle mettra au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés.”

Après cette annonciation, Joseph fit ce que l’Ange lui avait dit, et prit chez lui son épouse.

Cher Saint Joseph, nous ne pensons jamais à ta passion. Nous oublions trop souvent que lorsque Jésus entre chez quelqu’un, Il apporte fréquemment avec Lui la douleur. Jésus était venu chez toi. Et Il te demandait, sans que tu le saches encore, de participer à sa grande Passion, à être, près de Lui, Jésus le Rédempteur du monde, un corédempteur, toi aussi, avec Marie. Un corédempteur inconnu, mais constamment présent.

Cher Joseph, tu n’as pas voulu juger Marie, tu n’as cherché qu’à la protéger. Apprends-nous, cher Saint Joseph, à ne jamais juger nos frères, même si les apparences sont pour nous douloureuses.


[1] Il s’agit ici d’hypothèses récentes, qui, comme toutes les hypothèses sont susceptibles d’être modifiées en fonction de nouvelles découvertes archéologiques.

 

Troisième mystère joyeux-douloureux :

La Nativité (Luc II, 1-6)

Joseph a pris chez lui Marie, son épouse, comme l’Ange le lui avait demandé. Mais le Messie ne devait-il pas naître à Bethléem, comme le prophète Michée l’avait annoncé ? “ Mais toi, Bethléem Ephrata, bien que tu sois le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que naîtra celui qui doit régner sur Israël; ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. Oui, Yahvé ne les abandonne que jusqu’au temps où celle qui doit enfanter aura enfanté; alors le reste de ses frères reviendra vers les fils d’Israël.” (Michée V, 1)

Le Messie doit naître à Bethléem, et lui Joseph habite à Nazareth. Et dans quelques jours celui que l’on croit son enfant, l’Enfant va naître. Alors, le prophète se serait-il trompé ? A moins que... Cette pensée est devenue torturante pour Joseph...

Mais voici l’Édit de César qui impose le recensement de toutes les populations de l’Empire : chacun doit se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph doit aller tout de suite, avec son épouse, à Bethléem, la ville dont il est originaire. Maintenant tout devient clair: l’Enfant attendu est bien le Messie annoncé par les prophètes. Il pourra naître à Bethléem...

Un auteur contemporain a écrit très récemment :  “Nous, nous cherchons d’abord à comprendre. Nous agissons ensuite. Joseph, lui, obéit et agit ; il comprend ensuite.”

Méditons longuement sur l’humilité de  Saint Joseph, et sur son abandon à la volonté de Dieu. Et demandons-lui la grâce de l’imiter.

 

Quatrième mystère joyeux-douloureux :

La Présentation de Jésus au Temple (Luc II, 22-24 et II, 34-35)

La loi de Moïse exigeait que tout garçon premier-né soit consacré au Seigneur. En effet, avant que le peuple hébreu ne quittât l’Égypte et son esclavage, l’Ange exterminateur devait tuer tous les premiers-nés de tous les animaux et des hommes. Seuls les Hébreux qui avaient marqué les linteaux de leurs portes avec le sang de l’agneau échappèrent à cette plaie. Mais plus tard, la loi de Moïse imposa le rachat des enfants mâles premiers-nés, ces enfants qui appartenaient au Seigneur.

Joseph et Marie se rendirent donc au Temple pour accomplir le rite en offrant un couple de petites colombes.

Cette coutume était devenue une vraie fête de famille. Mais pour Joseph et Marie, ce sera déjà l’annonce de la Passion :

        – Annonce de la Passion à cause des premières paroles de Syméon, un homme juste et pieux : “Cet enfant sera un signe de contradiction, car il est venu pour la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël.”

        – Annonce de la passion de Marie dont un glaive doit transpercer le coeur pour que soient dévoilées les pensées secrètes de beaucoup de coeurs.

Ce qui devait être une fête joyeuse se transforme soudain, pour les deux parents, en une souffrance d’autant plus pénible que ses modalités demeurent voilées. On a beaucoup médité sur le glaive qui devait transpercer l’âme de Marie. On a moins réfléchi à la souffrance qui a dû être celle de Joseph. Ainsi, l’Enfant qu’il aime déjà de tout son amour sera persécuté? Et quelle est cette passion qui attend son épouse tant aimée? En effet, quel est l’époux aimant qui ne souffre pas quand on lui annonce que sa femme devra beaucoup souffrir ?

Il faut, ce soir, contempler longuement la souffrance de Joseph et de Marie. La Passion de Jésus, qui se déroule durant cette nuit sainte du Jeudi-Saint, avait déjà commencé par l’intermédiaire de ceux qu’Il aimera le plus au monde, ses très saints parents, alors qu’Il n’était encore qu’un tout petit bébé de quelques jours...

Ô Dieu d’Amour, pour l’instant nous ne pouvons que T’adorer en silence, comme Joseph... Nous comprendrons plus tard.

 

Cinquième mystère joyeux-douloureux :

Le Recouvrement de Jésus au Temple (Luc II, 42-43 et II, 48-49)

Jésus vient d’avoir douze ans; c’est l’âge de la majorité chez les juifs. Joseph, son père devant les hommes, doit Le présenter aux docteurs du Temple pour qu’Il passe ce que nous appellerions, de nos jours, son examen de passage dans le monde des adultes. La Sainte Famille profitera des fêtes de la Pâque pour se rendre à Jérusalem... Jésus a réussi très brillamment son examen et Joseph a été chaleureusement félicité. Maintenant il faut rentrer à Nazareth.

Il faut savoir que chez les juifs, à cette époque, les hommes et les femmes ne se mélangeaient pas lorsqu’ils voyageaient, et les enfants devaient suivre le groupe des femmes. A l’aller, Jésus, enfant, marcha normalement avec sa mère, chez les femmes. Au retour, Il était adulte. Marie, ne Le voyant pas, pensa tout naturellement qu’Il était allé avec les hommes, comme cela devait se faire maintenant. Joseph, de son côté, se dit qu’Il était resté avec les femmes comme Il en avait l’habitude. Ce n’est que le soir, quand les familles se réunirent, que Marie et Joseph s’aperçurent de l’absence de Jésus qui n’était, ni chez les femmes, ni chez les hommes...

L’Évangéliste Saint Luc nous raconte l’émoi de Joseph et de Marie, leurs recherches pendant trois jours, puis les retrouvailles, au milieu des docteurs. Douleur, joie, et de nouveau, douleur : la passion de Joseph et de Marie qui s’était quelque peu atténuée depuis le retour d’Égypte, retrouve brusquement une acuité nouvelle : “Mon enfant, pourquoi nous as-Tu fait cela ? Ton père et moi, nous Te cherchions tout affligés.” Il faut bien noter le “nous” employé par Marie. La souffrance de la perte de Jésus était aussi fortement ressentie par Joseph que par Marie.

Jésus ne répond pas directement, mais se contente, à son tour, de poser deux questions: “Pourquoi Me cherchiez-vous?” Puis: “Ne saviez-vous pas que Je dois être chez mon Père ?” (ou bien selon une autre traduction : aux affaires de mon Père.) Plusieurs choses sont à remarquer :

        1-Joseph n’intervient pas, mais exceptionnellement, et contrairement aux usages juifs de l’époque, il laisse Marie parler.

        2-Marie, parlant de Joseph, dit à Jésus : “Ton père.” Pourquoi? Elle n’a certainement pas oublié le mystère de la conception miraculeuse de Jésus, mais elle sait, que tant qu’Il reste avec eux, chez eux, Jésus doit leur être soumis. Jésus le sait aussi, Lui qui obéira fidèlement à Joseph et à Marie pendant encore de longues années.

        3-Peut-on supposer que, pendant un court laps de temps, Jésus ait cru que son heure d’enseigner était venue? Que sa mission pouvait commencer ? Il parle de son Père, (avec un P majuscule) tandis que Marie nomme son père (avec un p minuscule). Était-ce l’indication qu’Il attendait ? La conscience de Jésus était-elle soumise aux mêmes contingences que la nôtre ? On ne peut pas répondre. Ce qui est certain, c’est que c’est sur l’injonction de Marie que Jésus va se soumettre à ses parents de la terre, et rentrer avec eux...

Mais a-t-on une idée de la souffrance de Saint Joseph quand il entendit l’enfant qu’il avait nourri, élevé, pour qui il avait tout abandonné, pour qui il avait même accepté l’exil, cet enfant qu’il avait tant aimé pendant douze ans, a-t-on une idée de la douleur de Joseph quand il entendit Jésus oublier soudain son père nourricier et se tourner vers un autre Père ? Mais Joseph est un juste selon le Coeur de Dieu, Joseph est un humble, et Joseph ne dit rien... Joseph se tait, comme un jour Jésus, Lui aussi, se taira durant sa Passion.

È

Mystères lumineux du Jeudi-Saint

Premier mystère lumineux du jeudi-Saint :

Le Baptême de Jésus

“Le lendemain (du baptême de Jésus par Jean le Baptiste) Jean le Baptiste voit Jésus venir vers lui et il dit : ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde’...” (Jean 1, 29)

Les juifs qui sont là, autour du Baptiste se tournent vers Jésus, sans cependant avoir l’air de comprendre. Seuls deux jeunes, des fils de pécheurs du lac, suivant les gestes et le regard du Baptiste, sortent de la foule et, timidement, font mine de se rapprocher de l’“Agneau de Dieu”.

 Agneau de Dieu ! appelle Jean

 Où habites-Tu, ajoute André.

 Venez et voyez.

Les deux jeunes hommes suivirent Jésus et passèrent la journée avec Lui.

L’Évangile ne nous rapporte pas ce que Jésus enseigna à ses deux futurs disciples. Peut-être leur expliqua-t-Il les mystères renfermés dans cette appellation: Agneau de Dieu ?

L’Agneau de Dieu, ce fut d’abord l’agneau pascal, mangé à la hâte par les Hébreux au moment de quitter la terre d’esclavage, l’agneau dont le sang, épandu sur les linteaux des maisons, protégea les hébreux de la colère de Dieu et du massacre des premiers-nés des animaux et des hommes. (Ex 12)

L’Agneau de Dieu, c’était aussi le Serviteur Souffrant, qui viendrait, par son sacrifice, apporter le salut à tous les hommes. (Is 53, 4-7-11) Les juifs qui lisaient Isaïe, comprenaient-ils encore que le Messie qu’ils attendaient c’était l’Agneau, le Serviteur souffrant qui enlève les péchés du monde, par une mort infâme ? Ils attendaient leur Messie, et ils étaient venus à Jean pour être purifiés, pour se préparer à l’accueillir. Mais ils avaient oublié le Serviteur souffrant et s’étaient forgé un Messie à leur taille, un Messie qui répondrait à leurs attentes humaines.

Jésus passa une journée avec André et Jean. Que leur dit-Il ? Peut-être leur expliqua-t-Il la signification de la manducation de l’agneau pascal rôti au feu et dont rien ne devait rester pour le lendemain. Est-ce que Jésus leur laissa entendre qu’un jour Il serait leur nourriture? On peut le supposer, mais on peut imaginer aussi que Jésus ouvrit simplement leur cœur et leur esprit pour qu’ils puissent, un jour, être capables d’accepter une réalité qu’ils ne pouvaient pas encore porter.

André et Jean ont longuement écouté Jésus. Ils n’ont probablement pas compris le sens de ses paroles encore cachées. Mais leur cœur s’était suffisamment ouvert pour qu’ils puissent aller trouver des parents et des amis, et leur annoncer :

 Nous avons trouvé le Messie. Venez à Lui, vous aussi.

 

Deuxième mystère lumineux du Jeudi-Saint :

Les noces de Cana

Les noces de l’Agneau, la venue du Serviteur souffrant... Jésus avait-Il ouvert un peu le voile qui cachait ces mystères quand Il parla longuement à André et à Jean, après le Baptême du Jourdain ? Peut-être, mais Jésus savait que ses futurs apôtres mettraient un très long temps avant de comprendre les mystères du Fils de Dieu fait homme... Jésus savait qu’Il devrait souvent reprendre ses enseignements et préparer patiemment ceux qui deviendraient ses prêtres. Même les événements de la vie courante seraient des occasions favorables pour ouvrir les cœurs aux mystères les plus cachés.

Jésus et sa mère avaient été invités à des noces, à Cana. C’étaient de jeunes amis qui s’engageaient dans la vie... Jésus avait peut-être béni leur union, quelques heures plus tôt, dans la synagogue. Il aurait pu repartir tout de suite, avec ses premiers disciples, après avoir rapidement participé à une légère collation; personne ne se serait offusqué car Il était accompagné de quelques amis qui ne connaissaient pas la famille en fête. Mais Jésus s’était attardé; mieux, Il était resté jusqu’au lendemain, car, chez les juifs de cette époque, les festivités nuptiales duraient plusieurs jours.

Jésus avait béni les jeunes mariés... Il avait félicité leurs parents. Maintenant, assis entre sa mère et le père de la mariée si heureux du bonheur de sa “petite”, Il bavardait joyeusement. Voici que, sur un signe de la maman de la mariée, Marie se lève en souriant et s’en va vers le cellier. Elle revient bientôt et se penche vers Jésus :

 Ils n’ont plus de vin...

 Femme, que puis-je y faire ? Ce n’est pas le moment...

Marie ne dit rien et s’assoit. Elle désigne simplement du regard les disciples qui sont un peu plus loin... Que voulait donc dire le regard muet de Marie ? Jésus se lève, s’en va vers ses disciples, et leur dit :

 Venez avec Moi.

La suite, on la connaît. L’eau apportée par les serviteurs et les disciples fut changée en vin. Jésus manifestait sa gloire, et ses disciples crurent en Lui. Jésus quitta la noce discrètement, en disant aux disciples qui Le suivaient :

 Souvenez-vous toujours de ce que Je viens de faire. Rappelez-vous aussi, qu’en des temps de détresse, Dieu a ordonné aux familles de son peuple de sacrifier un l’agneau innocent. Le sang de ces agneaux sans tache, répandu sur le bois des portes, a sauvé de l’Ange exterminateur tous les premiers-nés des hébreux avant que Moïse ne les conduise jusqu’à la mer qu’ils traversèrent à pied sec.

Il y a ici, près de vous, bien plus que l’agneau pascal qui sauva le peuple. Il y a avec vous le seul véritable Agneau de Dieu. L’eau est devenue du vin. Ce vin que je vous ai donné est l’image du sang du véritable Agneau de Dieu qui, un jour, sera sacrifié et dont le sang sera répandu pour le salut du monde entier.

Les disciples se regardent : ils n’ont pas très bien compris ce que leur Maître a voulu dire. Jésus n’ajoute rien; ils comprendront plus tard.

 

Troisième mystère lumineux du Jeudi-Saint :

L’enseignement de Jésus

“Vous me cherchez, dit Jésus, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et avez été rassasiés... Vraiment, Moïse ne vous a pas donné le pain du Ciel. C’est mon Père qui vous donne, du ciel, le pain véritable... le pain qui donne la vie au monde.”

 Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là.

 Je suis le pain de vie. Qui vient à Moi n’aura plus faim, et qui croit en Moi n’aura plus jamais soif...” (Jean 6, 32-59)

Une foule nombreuse avait suivi Jésus, et le soir venu, les milliers de personnes qui se trouvaient là avaient faim. Jamais ils ne pourraient rentrer chez eux sains et saufs. Alors Jésus les avait tous nourris, avec cinq pains d’orge et deux petits poissons. Puis Jésus, “sachant qu’ils allaient venir pour le faire Roi, s’enfuit tout seul sur la montagne.”

Les disciples s’en allèrent aussi... Ils montèrent dans des barques pour aller de l’autre côté du lac, mais les vents étaient contraires... Dans la nuit, Jésus les rejoignit en marchant sur les eaux... Et voici qu’ils étaient arrivés sur le rivage, là où justement ils voulaient aller. Le lendemain, la foule les rejoignit... Et Jésus leur parla du Pain de vie. Mais Jésus savait qu’ils ne croyaient pas qu’Il était venu du Père... Et puis que voulait donc dire par ces paroles : “Je suis le pain descendu du Ciel ?” N’était-Il pas le Fils du charpentier ?

Mais Jésus insistait : “Je suis le pain de la vie... Je suis le pain vivant qui est descendu du Ciel... En vérité je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous... Car ma chair est une vraie nourriture, et mon sang est un vrai breuvage.”

Non, vraiment, ces paroles sont trop dures à entendre. Cet enseignement n’a pas de bon sens... Beaucoup de disciples s’en allèrent ce jour-là, et Jésus resta avec les douze :

 Voulez-vous partir, vous aussi ?

 Seigneur, répondit Simon-Pierre, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous savons que Tu es le Saint de Dieu.

Les apôtres restèrent avec Jésus. Ils écoutèrent ses enseignements et s’efforçaient de les retenir, même s’ils ne les comprenaient pas toujours.

 

Quatrième mystère lumineux du Jeudi-Saint :

La Transfiguration

Les trois apôtres viennent d’achever l’ascension de la montagne. Jésus est à quelques mètres d’eux, déjà en prière. Les apôtres ont l’habitude de voir Jésus prier, et ils s’approchent de Lui. Mais soudain ils s’arrêtent: Jésus qui est devenu éblouissant de lumière, n’est plus seul... Deux hommes l’entourent, et les trois apôtres comprennent que ce sont Moïse et Élie qui parlent avec Jésus et L’interrogent: ils posent à Jésus d’étranges questions sur sa Passion prochaine, sur les souffrances qu’on Lui fera subir, sur l’abandon dans lequel Le laisseront tous ses amis.

Les apôtres écoutent muets de stupeur, et contemplent, extasiés, cette scène étrange... Moïse porte un agneau dans ses bras, un agneau déjà immolé dont le sang s’écoule lentement. Élie désigne près de lui une cruche d’eau et un pain frais. Soudain les trois disciples pensent à des événements qu’ils ont récemment vécus: l’eau changée en vin, les pains multipliés. Ils se souviennent aussi de l’agneau pascal que chaque famille doit immoler le soir qui commémore le salut des Hébreux et le passage de la mer à pied sec...

Jésus est entre Moïse et Élie qu’Il enveloppe de sa lumière. Jésus semble rassembler dans son être tout entier le pain et l’eau changée en vin qu’Élie Lui présente, et l’Agneau immolé qui saigne lentement. Le Cœur de Jésus rayonne d’amour et de lumière: le pain semble se multiplier en d’innombrables parcelles qui s’en vont vers tous les horizons. Le Cœur de Jésus se confond avec l’Agneau dont le sang répandu inonde la terre. Les apôtres sont subjugués et leur cœur brûle d’un nouvel amour encore inconnu d’eux. Ils ont l’impression étrange de ne faire plus qu’un avec Jésus. Ils sont si bien, si heureux, que Pierre ne peut s’empêcher de le faire remarquer :

 Seigneur, comme il fait bon ici !...

Mais une forte voix venue du ciel le fait taire :

 Celui-ci est mon Fils, mon Aimé. Écoutez-Le.

Les apôtres se prosternent, soudain effrayés. Leur prosternation dura longtemps et Jésus, seul, dut les rassurer. Il faut redescendre et reprendre la vie normale, la vie de tous les jours. Sur le chemin, Jésus répéta ce qu’avaient dit Moïse et Élie: le Fils de l’Homme devait beaucoup souffrir, Il serait délaissé, abandonné de tous. Le Serviteur souffrant dont Isaïe parlait, c’était Lui.

Oui, Jésus allait bientôt quitter cette terre, dans des conditions atroces, mais Il ne laisserait pas ses amis orphelins... Il deviendrait leur nourriture et leur boisson, ainsi qu’Il l’avait déjà annoncé, après la multiplication des pains... Jésus, une nouvelle fois annonce son Eucharistie, ce que Moïse et Élie venaient de figurer devant eux.

Pierre, Jacques et Jean ne comprirent pas, mais ils gardèrent ces choses dans leur cœur.

 

Cinquième mystère lumineux du Jeudi-Saint :

L’Eucharistie

L’Eucharistie, c’est le Mystère de l’Amour qui nous dit : “Me voici, aimez-Moi !” C’est le mystère de l’Espérance des hommes que le Christ livré dans son Sacrifice total nous révèle par sa Résurrection. C’est le Mystère de foi par lequel Jésus nous dit : “Je suis là, vraiment, croyez en Moi et aimez-Moi.”

L’Eucharistie, c’est le mystère immense qui met Dieu à notre portée, qui rend l’Infini fini, qui rend l’Invisible visible, qui rend l’Intouchable palpable. L’Eucharistie, c’est Jésus qui, chaque jour nous redit: ”Venez à Moi, Je suis la Voix, la Vérité, la Vie. Oui, venez à Moi, et vous vivrez, et vous aurez la vie éternelle...”

Mais que s’est-il réellement passé ce jour-là, dans la salle du Cénacle ?...

Le repas de la Pâque juive, qui réunissait Jésus et ses apôtres s’achevait dans la joie. Et tous chantaient :

 Que Dieu soit loué! Que Dieu soit béni! Rendons grâce à Dieu notre Père... Que soit béni le Nom de Dieu !

À peine un psaume ou un hymne, était-il achevé que Pierre en entonnait un autre. Jésus aussi rendait grâce... Tout était joie et la fatigue de la journée était oubliée. Jésus souriait d’un étonnant sourire d’amour :

 Mes amis, dit Jésus, j’ai désiré d’un si grand désir manger cette Pâque avec vous. J’aime vous voir heureux avec Moi, mais l’Heure dont Je vous ai si souvent parlé est arrivée. Je dois partir.

 Non, s’écrie Pierre, Tu ne vas pas partir !

 Seigneur, gémit Jean, ne pars pas, nous T’aimons. Comment pourrions-nous vivre sans Toi ?

 C’est vrai, Jésus, affirme Matthieu, nous Te devons tout.

 Et Tu as les paroles de la vie éternelle, continuent le Zélote et les deux Jacques. Les autres confirment en hochant la tête.

Jésus regarde ses apôtres :

 Mes amis, ne vous inquiétez pas. Je dois retourner vers le Père, mais je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous enverrai le Consolateur. Mais maintenant c’est l’Heure, c’est mon Heure. Jean, s’il te plaît, approche le pain et la coupe de vin.

Jean se lève, donne le pain à Jésus et met la coupe de vin à portée de ses mains, puis se rassied tout près de Jésus, presque contre Lui.

Jésus semble regarder au loin, d’un étrange regard de prophète, et ce regard intérieur est accompagné d’un sourire qui n’est plus de la terre. Jésus est comme en extase, comme s’Il voyait le Père, comme s’Il était déjà avec Lui :

 Père, glorifie ton Fils pour que ton Fils Te glorifie. Père je sais que Tu m’exauce toujours...

Jésus sait qu’Il va vers sa Passion sanglante... mais pour rester éternellement présent parmi les hommes qu’Il aime, voici qu’Il prend le pain :

 “Prenez, et mangez, ceci EST mon Corps, mon Corps livré pour vous... Prenez, et mangez-en tous.”

Jésus prend aussi le vin et rend grâce :

 “Prenez et buvez-en, tous, ceci est mon sang, -ma vie- versé pour vous. Faites ceci en mémoire de Moi.”

Une extase d’amour unit les apôtres à leur Maître, à Dieu. Les apôtres n’ont pas bien compris ce qui vient de se passer, mais leur être tout entier est inondé de joie, d’un bonheur inexprimable : ils sentent combien ils sont unis à Jésus, combien ils ne font qu’un avec Lui et entre eux, ils sentent la présence de Dieu au milieu d’eux, et ils comprennent aussi que cette union qui les lie à Jésus, à Dieu, émane directement du Maître adoré.

L’instant est solennel, l’Amour est là.

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Mystères douloureux, de l’Eucharistie

Premier mystère douloureux, de l’Eucharistie:

Le Lavement des pieds (Jean XIII, 1-5)

Jésus sait que son Heure, cette Heure qu’Il désirait tout en la redoutant, Jésus sait que son Heure est arrivée. Jésus qui avait aimé les siens qui étaient en ce monde, Jésus qui avait aimé tous les siens, nous y compris, Jésus qui nous avait tant aimés, nous aima jusqu’à la fin.

Jésus va nous aimer jusqu’à la mort, et la mort sur la Croix, la mort la plus ignominieuse qu’on pouvait imaginer à cette époque. Mais auparavant, Il a une incroyable leçon d’humilité à nous enseigner : il va laver les pieds de ses disciples.

Dans les pays du Moyen-Orient, souvent chauds et très secs, aux routes poussiéreuses et arides, il était de coutume de laver les pieds des voyageurs quand ils s’arrêtaient, ou de ses invités qui avaient dû marcher longtemps avant d’arriver, pour les reposer et les rafraîchir. Mais cette tâche était réservée aux esclaves ou aux serviteurs  du plus bas niveau, aux serviteurs sans grade.

C’est cette tâche de serviteur sans grade que Jésus va effectuer, sur ses disciples...

On connaît les réactions de Pierre, et la réponse de Jésus : “Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi.”  Nous, nous savons de quelle part il s’agit. Pierre ne pouvait pas encore le savoir, et Jésus lui apprend que pour Le recevoir, il faut être très pur dans son coeur et dans son âme. Jésus, pour mieux se faire comprendre, utilise un symbole, une parabole, car le Lavement des pieds, c’est vraiment une parabole en action. En enseignant la pureté Jésus enseigne aussi la charité et l’amour envers son prochain, Jésus enseigne la valeur du service.

Prenons le temps de méditer longuement et en silence la parabole du Lavement des pieds et l’enseignement de Jésus qui y est contenu.

 

Deuxième mystère douloureux, de l’Eucharistie :

La douceur et l’humilité de Jésus (Jean XIII, 12-17)

Maintenant les apôtres sont tous purs, sauf Judas... Jésus vient de prendre la place du serviteur, mais Il reste le Maître et Seigneur : “Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous faites bien, car vraiment je le suis...”

Il est temps pour Lui d’expliquer son geste à des disciples quelque peu désemparés.

”Si donc Moi, le Maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné un exemple pour que vous fassiez, vous aussi, ce que j’ai fait pour vous. Vraiment, vraiment je vous le dis, un serviteur n’est pas au-dessus de son maître, ni un messager supérieur à celui qui l’a envoyé.”

Cet enseignement du Seigneur est difficile à comprendre, et les apôtres ne l’ont pas compris. Ils ne le comprendront que plus tard, quand l’Esprit leur aura ouvert leur intelligence humaine, toujours lente à croire. Aujourd’hui, soir du Jeudi Saint, et même après la Résurrection, ils en sont encore à chercher qui est le plus grand parmi eux, ou  à espérer la restauration du Royaume d’Israël.

Devenir des serviteurs quand on a longtemps espéré être des ministres, n’est pas chose facile. Seul Jésus, Dieu fait homme, pouvait se risquer à un tel enseignement et se faire serviteur. Pour préparer ses apôtres à la grande épreuve de sa Passion, l’humiliation suprême.

L’humilité n’est pas une vertu qui s’acquiert facilement. Méditons d’abord l’humilité de Jésus. Lui fera le reste en nous, Lui seul pourra rendre notre coeur semblable au sien, son Coeur doux et humble.

 

Troisième mystère douloureux, de l’Eucharistie :

La Cène du Seigneur (Marc XIV, 22-25)  et ( I Cor XI, 23-29)

Jésus vient de donner à ses disciples un enseignement difficile et inattendu; maintenant, Il célèbre avec eux les rites de la Pâque juive. Mais ses ennemis sont proches, sa Passion est imminente : il est temps pour Jésus de remplacer le rite ancien par un rite nouveau. Désormais il n’y aura plus de sacrifices d’animaux; la Victime pascale, ce sera Lui, éternellement présent dans son Sacrifice sans cesse renouvelé.

“Pendant qu’ils mangeaient, Il prit du pain, il dit la bénédiction, le rompit et le leur donna en disant : ‘Prenez, ceci est mon Corps’. Puis Il prit une coupe, rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous. Et Il leur dit: ‘Ceci est mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance, qui sera versé pour la multitude’. En vérité, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le Royaume de Dieu.”

Ici, il convient d’adorer les paroles de Jésus. Jamais rien d’aussi grand n’avait été accompli sur la terre. Et le pain de son Corps sera multiplié à l’infini jusqu’à la consommation des siècles... Le vin de son Sang, aussi. Adorons ce Sacrement avec un profond respect, car c’est Dieu qui est présent parmi nous.

Adorons Jésus présent dans l’Eucharistie. Sachons qu’on ne doit pas participer indignement au repas pascal. Saint Paul l’avait bien compris, lui qui met en garde les Corinthiens irrespectueux, c’est-à-dire souvent nous tous : “Pour moi, j’ai appris du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : ‘Ceci est mon Corps livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi’. De même, après le repas, il prit la coupe en disant : ‘Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi’. Chaque fois, donc, que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi quiconque mange le pain et boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le Corps et le Sang du Seigneur.

Que chacun, donc, s’éprouve soi-même... car quiconque mange et boit sans discerner le Corps et le Sang du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation.”

Ces paroles se passent de commentaires. Elles devraient nous inciter à recevoir Jésus, dans son Eucharistie, avec beaucoup plus de respect que nous le faisons trop souvent, de nos jours.

 

Quatrième mystère douloureux, de l’Eucharistie :

Le chemin vers le Père (Jean XIV, 1-4,  Jean XIV, 6 et 9)

Jésus console ses apôtres. Il va vers le Père où les demeures sont nombreuses, et chez le Père, Il va leur préparer une place. Puis il reviendra vers eux et les prendra avec  Lui. Jésus ajoute : “ Là où je vais, Vous savez le chemin.”

Pauvres apôtres qui n’ont encore rien compris. Qui n’ont pas compris que, pour aller chez le Père, le chemin, c’était Lui, Jésus. Jésus est le chemin, la vérité, la vie... Qui a vu Jésus a vu le Père, qui suis Jésus, va vers le Père.

Jésus quitte ses apôtres, Il leur fait des adieux, des adieux douloureux pour eux qui ne comprennent pas. Et cela, cette attitude des apôtres, c’est rassurant pour nous. C’est rassurant pour nous de voir que les apôtres, qui viennent de vivre pendant trois ans avec Jésus, qui ont écouté tous ses enseignements, n’ont pas encore compris.

Ne soyons pas étonnés que, comme eux, nous ne comprenions pas toujours le langage de Jésus. Comme l’esprit des apôtres, nos esprits sont lents à croire et lents à comprendre...  Mais n’oublions jamais que Jésus est l’Amour, et qu’Il est le chemin, la vérité, la vie.

Jésus, apprends-nous à T’écouter, à Te comprendre, et à marcher avec Toi sur ton Chemin de Vérité et de Vie.

 

Cinquième mystère douloureux, de l’Eucharistie :

Jésus promet l’Esprit-Saint, le Consolateur (Jean XIV, 15-18)

Le repas pascal est presque achevé. Jésus poursuit son enseignement devenu plus intense, plus dramatique car son Agonie est déjà commencée. Les apôtres ne comprennent toujours pas, mais ils sont tristes, horriblement tristes, et l’annonce du départ de Jésus les enveloppe comme d’une chape de plomb. Ils ne comprennent pas, mais leur peine est immense car l’Agonie de Jésus se communique à eux sans qu’ils sachent comment. Jésus alors va les consoler.

Avant de continuer, remarquons la bonté de Jésus. C’est Lui, le Rédempteur qui va mourir, dans les conditions atroces que nous connaissons. C’est Lui qui va souffrir, et Il sait comment. Et c’est Lui qui console ses apôtres...

Non Jésus ne les laissera pas orphelins. Il prie pour eux le Père de leur envoyer un autre Paraclet, un Consolateur... l’Esprit de vérité.

Jésus est l’Amour, et Il envoie l’Amour, l’Esprit du Père et du Fils, son Esprit. L’Esprit Saint consolera les apôtres désemparés et les enverra porter la Bonne Nouvelle à toutes les nations...

L’Agonie douloureuse commence. Jésus va vers sa Passion, Jésus va mourir. C’est l’heure terrible entre toutes, celle de la Puissance des Ténèbres... Mais Jésus ne pense qu’à consoler ses disciples, et, à travers eux, à nous consoler. Car Jésus est Amour, et la joie de la résurrection n’est plus très loin.

È

Mystères glorieux-douloureux

La Gloire de la Croix

Premier mystère glorieux-douloureux :

La mort de Jésus (Jean XIX, 31-38)

Jésus est sur la Croix et Jésus va mourir. Durant toute sa Passion, Il n’a pensé qu’aux autres: à son peuple égaré, à sa patrie aveuglée, aux femmes de Jérusalem, à sa Mère, à Saint Jean, au Bon Larron... Il a prié pour ses ennemis, et Il a pardonné. Il a pensé à son Père aussi, à son Père dont Il accomplissait la sainte Volonté, cette Volonté terrible dont Il a respecté jusqu’aux moindres détails : “Père, tout est accompli !”

Tout est accompli et Jésus peut mourir... Ce sera fait dans quelques minutes.

Jusqu’à présent Jésus s’est tu, Jésus ne s’est jamais plaint. Pourtant, juste au moment de retourner au Père, de Lui rendre l’Esprit, Jésus qui a tout accompli, Jésus prononce deux plaintes : “J’ai soif!” et “Père, pourquoi m’as-Tu abandonné ?”

Jésus a soif, une atroce soif physique, mais aussi une intense soif de notre salut et des âmes pour qui Il meurt sur la Croix.

Jésus appelle le Père qui semble L’avoir abandonné afin de rendre sa souffrance plus totale et son sacrifice plus parfait. Car il fallait que Jésus connût jusqu’à l’horreur de nos désespoirs. Jésus va mourir, Jésus meurt... Dans quelques secondes son âme aura quitté son Corps meurtri, blessé, torturé, disloqué, écartelé, martyrisé jusque dans ses fibres les plus profondes. Son Cœur pourra s’ouvrir et nous donner l’Amour, et nous donner l’Esprit.

Jésus meurt... dans un déchirant silence. La terre et la nature se taisent et pleurent. Même ses ennemis se taisent et ne ricanent plus. Jésus meurt. Il fait nuit... Tout se tait...

Tout se tait, quand soudain...

Tout se tait car Jésus va mourir... Mais avant que son âme ne quitte complètement sa nature humaine, avant que la nature hurle sa douleur dans un effroyable tremblement de terre doublé d’un foudroyant orage, Jésus pousse un grand cri.

On a beaucoup épilogué sur ce cri. On lui a fait dire beaucoup de choses. En fait, quand Jésus a remis son âme entre les mains du Père, quand l’âme de Jésus, dont la volonté est restée fidèle jusqu’au bout à la Volonté du Père, est sur le point de quitter son Corps, alors, ce corps humain, ce lambeau de corps humain qui n’est plus soutenu par une volonté divine, ce corps qui est en train de mourir dans les pires souffrances qu’on puisse imaginer, ce corps va brusquement se détendre et crier sa douleur et sa détresse infinies.

Jésus qui meurt ne peut plus retenir sa douleur humaine et un grand cri s’exhale. Que crie-t-Il ? “Maman !...” comme crient tous ceux qui vont mourir, qui meurent dans de grandes douleurs, dans un délaissement total. Ou bien crie-t-il: “Abba! Papa, pourquoi M‘as-Tu ainsi délaissé?” Comme nous comprenons ces paroles, nous dont la plus grande douleur est de n’être pas aimés, ou plutôt de croire que nous ne sommes pas aimés, que nous sommes abandonnés, laissés seuls avec notre détresse. Ou bien, au moment de mourir, Jésus a-t-Il  encore pensé à nous et permis le jaillissement de ce cri, dans la détente de son corps torturé ? “J’ai soif! soif de Vous qui ne Me comprenez pas, soif de vous qui ne voulez pas vous sauver, soif de vous qui refusez l’amour de l’Amour, soif de vous ô mes amis que J’aime.”

Quel qu’il soit, ce grand cri de Jésus a glacé d’effroi l’univers tout entier. Ce grand cri de Jésus a transpercé le monde, a traversé les siècles. Le voici parmi nous. Et le voici chez nous, ce grand cri de Jésus, ce cri de la détresse humaine, de la misère humaine.

Entendez-vous ce cri terrible qui traverse les siècles? Entendez-vous ce cri de l’agonie des hommes ? Entendez-vous ce cri des peuples affamés ? Entendez-vous ce cri des enfants sans pasteur ? Entendez-vous l’appel des victimes des guerres, des femmes abandonnées, des enfants qu’on égorge ? Entendez-vous le cri des hommes qui cherchent Dieu, qui courent après Dieu qu’on leur cache. Entendez-vous le cri des mondes déchirés, des mondes assoiffés, des peuples sans travail, ou de ceux écrasés par de lourdes richesses, des richesses insupportables car fabriquées avec le sang des pauvres, le sang des malheureux ? Entendez-vous ce cri, ce grand cri de Jésus? Entendez-vous ? Entendez-vous ?

Le grand cri de Jésus a traversé les mondes, a traversé les siècles. Nous l’entendons encore : il est là, dans nos coeurs.

Jésus, nous entendons ton cri, ton grand cri de ta mort. Mais ton cri de détresse, c’est le cri de ta gloire.

Jésus, nous entendons ton cri, ton grand cri, le grand cri de ta gloire, le cri de ta victoire. Ton cri est glorieux, Jésus, car, dans sa douleur immense il annonce déjà le jour de ta Résurrection. Non, Jésus n’est pas mort, Jésus vit pour toujours, Jésus est toujours là... Ton cri est glorieux, Jésus, car il annonce aussi ton retour parmi nous, ton retour dans la Gloire.  Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ, ô Croix de Jésus-Christ !

Jésus, nous faisons silence et nous adorons...

 

Deuxième mystère glorieux-douloureux :

Jésus est descendu de la Croix (Jean XIX, 38-42)

Tout est fini: Jésus est mort, et bien mort. D’ailleurs un soldat romain vient de Lui transpercer le Coeur : il en est sorti du sang et de l’eau. Saint Jean en témoigne. Le coeur de Marie est, lui aussi, comme le Coeur de son Fils, transpercé d’un glaive, le glaive annoncé trente trois ans plus tôt. Marie est anéantie, Marie pleure.

On peut et on doit contempler et méditer longuement la passion de Marie, mais il semble qu’aujourd’hui on doive procéder à deux réhabilitations : celle de Nicodème et celle de Joseph d’Arimathie. Deux réhabilitations nécessaires, car ceux qui en sont l’objet, deux convertis dirions-nous aujourd’hui, sont une des gloires de Jésus.

Les Évangélistes ne sont pas très tendres avec eux. Nicodème, c’est ce docteur de la Loi qui vint trouver Jésus, de nuit, par crainte des juifs. Il voulait en savoir davantage sur Jésus, mais sans que cela se sache. C’était un savant, n’est-ce pas ?... et un homme ayant de grandes responsabilités dans le gouvernement. Jésus répondra à ses questions, mais après lui avoir fait comprendre qu’il n’a pas compris grand’chose aux Écritures : “Tu es maître en Israël, et tu ne connais pas ces choses ?”

Quant à Joseph d’Arimathie, c’était un Ancien, c’est-à-dire un membre éminent du Sanhédrin. Il était disciple de Jésus, nous dit Saint Jean, mais en secret, par crainte des juifs.

Ils nous sont bien sympathiques, au fond ces deux hommes, ces hommes pas très braves... Pourtant, ce sont eux, et eux seuls, qui vont avoir le courage d’aller trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus.

Du courage, il leur en fallait, en effet. D’une part, en allant trouver Pilate, ils se souillaient au yeux des juifs pieux et ne pourraient plus célébrer la Pâque. D’autre part, ils manifestaient ainsi clairement qu’ils étaient disciples de Jésus au moment même où ce dernier venait d’être condamné à mort et exécuté. C’est certain, ils seraient rejetés par les membres du Sanhédrin, et peut-être, eux aussi, condamnés à des peines infâmantes. D’autant plus que l’un d’eux, Joseph, aura l’audace, non seulement d’aller voir Pilate et de réclamer le corps, mais de procéder lui-même à la descente du corps, et surtout de déposer ce corps dans son propre jardin, dans son propre tombeau !

Oui ! Joseph comme Nicodème avait bien compris la parole de Jésus : “Il vous faut renaître de nouveau pour voir le Royaume de Dieu.” Et ils la mettaient en pratique, cette parole, et certainement, au fond de leur coeur, ils attendaient déjà le retour glorieux du Seigneur.

 

Troisième mystère glorieux-douloureux :

Jésus est porté au tombeau. Le Samedi-Saint

Joseph d’Arimathie et Nicodème doivent se hâter de préparer le corps de Jésus et de procéder à un commencement d’embaumement, à la manière des juifs de l’époque. Il faut se hâter, car la Pâque approche, et ce Sabbat est solennel. On procède à une toilette sommaire de Jésus, on entoure le corps dans un suaire, et on le dépose sur la table de pierre. Des femmes regardent : après-demain elles viendront terminer le travail et l’embaumement. Marie pleure toujours, mais elle se soumet à la Loi de son peuple, et elle quitte le tombeau, et son Fils, avec les autres.

Samedi-Saint ! Ce jour est pour nous, chrétiens, un jour dit a-liturgique. Pendant toute la journée nous attendons la veillée pascale qui célébrera la Résurrection de Jésus. Pour nous, c’est facile, car nous savons que Jésus est ressuscité. C’est d’ailleurs la seule raison de notre présente méditation. Mais essayons de nous mettre un peu à la place des contemporains de Jésus, et surtout de ceux qui ont vécu la Passion de très près.

Marie a le cœur brisé car il a été transpercé par le glaive annoncé trente ans plus tôt... Marie souffre, Marie est triste, Marie pleure, et pourtant Marie espère. Marie espère car son Fils a promis qu’Il ressusciterait, dans trois jours, mais, hélas! trois longs jours. Et les heures, les minutes sont si lentes à s’écouler; et elle est tellement impatiente de Le revoir... de L’embrasser, de Le couvrir de baisers. Marie espère, Marie a confiance, Marie garde la foi et elle console tous ceux qui viennent à elle... tristes et désespérés.

Marie console les femmes restées près d’elle. Marie console Marie-Madeleine qui ne sait plus où elle en est. Marie console les apôtres, ceux qui sont revenus vers elle, ceux qui viennent pleurer sur son coeur de Maman.

Qui sont-ils ces apôtres revenus au Cénacle? Il y a Jean, bien sûr, mais Jean est un peu désemparé, et il pleure; il pleure, sans pouvoir s’arrêter, comme un enfant qu’il est encore. Et puis il y a Pierre, toujours sous le choc de son reniement. Il a conscience de sa faute, le pauvre Pierre et il ne sait que pleurer dans son coin, à l’abri du regard des autres... Il y a Jacques et Jude, les cousins. Ils sont un peu déçus: ils avaient rêvé d’une grande aventure, et voilà que tout s’est écroulé. Il y a aussi les disciples qui viennent d’Emmaüs et qui pensent à s’en aller : pourquoi rester à Jérusalem, maintenant qu’Il est parti Celui qui devait restaurer la Royauté à Jérusalem ?

Et il y a les autres qui, par décence ne veulent pas encore quitter la Mère. Et puis, il paraît que la ville de Jérusalem n’est pas sûre: mieux vaut ne pas trop se montrer... Ils sont tristes, ils ont peur, ils ont perdu tout courage et leur belle arrogance s’est bien vite envolée. Et puis, ils ne sont pas très fiers d’eux, eux qui ont fui quand Jésus avait besoin d’eux, eux qui étaient si sûrs d’eux quand il n’y avait aucun danger...

Marie console les uns et les autres, et ranime la foi défaillante. Les heures passent. Pour Marie, c’est l’espoir qui grandit. Pour les autres, c’est le désespoir qui s’installe, ou s’il y a encore un peu d’espoir, grâce à l’espérance, à la foi de Marie, cet espoir est encore bien faible...

Les Évangélistes ne disent rien de la journée du Samedi-Saint, journée banale d’un Sabbat terrible, durant lequel on n’avait rien d’autre à faire qu’à attendre... Attendre, prier et espérer.

 

Quatrième mystère glorieux-douloureux :

Résurrection de Jésus (Jean XX, 11-17)

La nuit a été difficile. Malgré eux, tous ceux qui étaient restés avec Marie, tombaient de sommeil ; ils commençaient aussi à avoir faim. Au petit matin, le Sabbat étant terminé, les femmes se mirent à préparer les aromates pour terminer l’embaumement du Corps de Jésus.

Et puis, très tôt, pendant qu’il n’y a encore personne dans les rues, elles s’en vont au tombeau. Seule une pauvre femme éplorée mais qui fut tellement amoureuse de Jésus vivant, seule Marie-Madeleine a le courage d’entrer dans le Tombeau ouvert. Mais le Tombeau est vide, on a enlevé le Corps de Jésus... Marie-Madeleine se précipite pour informer Pierre et Jean, et elle retourne au Tombeau...

On connaît bien la scène... qu’il convient de méditer. Jésus est ressuscité. Jésus a rencontré sa Mère: l’Évangile ne le dit pas, mais il est impossible d’imaginer le contraire. Maintenant Jésus va pouvoir se manifester ouvertement au monde. Mais Il choisit ses élus pour les consoler, Il choisit ceux qu’Il va rencontrer maintenant qu’Il est ressuscité. Il choisit soigneusement ceux qu’Il aime et à qui Il va donner des enseignements majeurs. Et la première personne que Jésus va rencontrer, c’est Marie-Madeleine, c’est une pécheresse, une pécheresse publique, une femme longtemps méprisée; c’est une femme repentie, une femme qui a pris conscience de ses péchés, de ses fautes, mais une femme qui a beaucoup aimé.

Jésus ressuscité se montre d’abord à Marie-Madeleine, la pécheresse qui L’a tellement aimé, la pécheresse repentie qui était au pied de la Croix, avec Marie: la Maman, et Jean. Une femme pécheresse mais repentie, une femme amoureuse de Dieu Incarné. Une femme que le péché a rendue humble et ouverte à l’amour de Jésus, à l’Amour de Dieu. Une simple femme que le repentir a brisée dans son âme et dans son coeur, mais une femme qui aime, qui aime Jésus.

Souvenons-nous toujours que Jésus est venu pour les pécheurs, pour les petits, pour les malades. Jésus est venu pour nous tous, sans exception, quelles que soient nos misères, quels que soient nos péchés, car Jésus, Fils du Dieu Vivant, Jésus est Celui qui nous aime.

Marie-Madeleine est comblée, Marie-Madeleine, maintenant est heureuse, et Marie-Madeleine se souvient des paroles de Jésus : “Le troisième jour je ressusciterai.”

 

Cinquième mystère glorieux-douloureux :

La Parousie. Le triomphe de l’Agneau (XV, 3-4 et XIX, 6-9)  

Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ ! Grande est ta victoire, Jésus, mais cette victoire, c’est la victoire de la Croix, c’est la victoire de l’Amour, et c’est une victoire si douloureuse.

J’entends ton cri, Jésus, c’est le cri de ta Gloire, le cri de ta Victoire. Car grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ !

Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ, car l’Agneau est debout, car la mort est vaincue, car l’Enfer est vaincu. Grande est ta Victoire car Jésus est vivant, Vivant-Ressuscité, Premier-Né d’entre les morts. Jésus est à jamais vivant, à jamais parmi nous, à jamais glorieux !

Grande est ta victoire, Jésus Ressuscité, Tu as vaincu la mort, Tu nous as guéris du péché, Tu nous as guéris de la haine, puisque Tu es l’Amour, l’Amour venu chez nous, venu pour nous sauver. Grande est ta Victoire, Jésus Ressuscité, Jésus Sauveur des hommes, Jésus Tête du Corps mystique, Coeur de ton Église à jamais vivante, à jamais glorifiée, aimée de Dieu pour les siècles sans fin. Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ !

L’Agneau est debout sur la Montagne de Sion, l’Agneau est vainqueur, l’Agneau est Glorieux, et l’Agneau peut régner. Et tous les hommes, les vivants et les morts, peuvent chanter sans fin la Gloire du Seigneur, le Règne de l’Agneau triomphant.

L’Agneau Triomphant est debout, Vainqueur de Satan, Vainqueur du mal, Vainqueur de la haine. L’Agneau Triomphant peut régner. Et les vivants peuvent chanter son Cantique : “Grandes, admirables sont tes oeuvres, Seigneur, Dieu tout-puissant! Justes et véridiques sont tes voies, ô Roi des nations ! Toi seul, Tu es Saint ! Toi seul Tu es le Seigneur !”

L’Agneau est vainqueur, et avec Lui tous les siens, tous ses fidèles, tous ses amis, tous ses saints, tous ceux qui furent amoureux de Lui sur la terre et qui le seront éternellement dans les Cieux, avec Lui... Dans les siècles sans fin !

L’Agneau triomphant est debout, Il prend possession de son Règne. L’Agneau est vivant! Réjouissons avec Lui, exultons car ses noces sont arrivées. Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau !

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