EXTRAIT
BIOGRAPHIQUE
Saint
Robert Bellarmin, (1542-1621), docteur de l'Église, prélat, théologien et
jésuite
italien,
grande figure de la Contre-Réforme.
Pour saint Pierre Canisius, saint
Robert Bellarmin incarne un des aspects fondamentaux de l'activité de la
Compagnie de Jésus : le service intellectuel de l'Église.
Goethe appelait Bellarmin "mon
saint"!
Ce petit homme a été l'une des
plus belles intelligences de la renaissance italienne, mais loin de nous
écraser, il attire. Peu de saints furent aussi aimables, aussi attachants. Il
est probablement le jésuite qui a servi avec le plus d'humilité et de loyauté le
plus grand nombre de papes.
Saint Robert Bellarmin a vécu
dans l'intimité de huit papes successifs, avec la réputation d'un don étonnant
de prescience à leur sujet. A un ami qui demandait à Saint Robert Bellarmin :
"Vous avez prédit la mort du Pape Sixte, celle du Pape Clément et maintenant
celle du Pape Paul. Comment faites-vous ?", Saint Robert Bellarmin répondit en
riant: "Eh bien ! je vais vous le dire; tous les papes croient, et d'autres le
croient pour eux, qu'ils régneront tant
d'années; j'en enlève un tiers, et je donne ce chiffre."
Saint Robert Bellarmin est né en
1542 à Montepulciano en Italie. Après s'être demandé s'il ne deviendrait pas
médecin, Saint Robert Bellarmin choisit d'entrer dans l'ordre nouveau des
jésuites.
Pendant vingt-huit années, Robert
Bellarmin sera professeur et prédicateur. Saint Robert Bellarmin viendra
notamment à Louvain (Leuven en Belgique) pendant sept années (1569-1576),
prêchant avec grand succès à l'église Saint Michel.
En 1576, Saint Robert Bellarmin
est professeur à l'université grégorienne.
Saint Robert Bellarmin y publie son ouvrage réputé : Débats sur les controverses
de la foi chrétienne, Disputationes de controversiis fidei christianae
(1586-1593), dans lequel saint Robert Bellarmin réfute point par point, en
plusieurs volumes, les différentes professions de foi protestantes.
Cet ouvrage eut un très grand succès et connut vingt éditions de son vivant.
Théodore de Bèze, un des leaders
protestants de l'époque, dira : "C'est le livre qui nous a perdu !"
C'est à Rome que Saint Robert
Bellarmin fait la connaissance de saint Louis de Gonzague dont Saint Robert
Bellarmin deviendra le père spirituel.
A partir de 1592, Saint Robert
Bellarmin est Recteur pendant deux ans, puis Saint Robert Bellarmin est
Provincial de Naples pendant deux ans, ensuite Saint Robert Bellarmin est
théologien du Pape pendant trois ans, Saint Robert Bellarmin devint le
conseiller théologique du théologien dominicain et thomiste Tommaso de Vio,
cardinal Cajetan (1469-1534), alors légat du pape en France (1589), puis du pape
Clément VIII qui le nomma cardinal en 1599. C'est à son initiative que fut
révisée la Vulgate, Bible traduite en latin par saint Jérôme. Sa révision fut
amendée par Clément VIII et publiée en 1592.
Saint Robert Bellarmin est nommé
archevêque de Capoue en 1602, mais démissionna en 1605 pour travailler à la
Curie romaine auprès du pape Paul V. Il négocia des traités et des dossiers
importants, dont l'affaire Galilée. Lors de ce
procès, Saint Robert Bellarmin , qui n'était ni physicien ni astronome, fut
d'avis qu'il ne fallait pas condamner le savant. Mais Saint Robert Bellarmin ne
fut pas écouté.
En 1597, Saint Robert Bellarmin publie le Grand et le Petit Catéchisme qui
connurent aussi un grand succès: quatre cents éditions et traductions en
soixante langues. L' exposé de la position catholique par Saint Robert
Bellarmin, clair et logique, devint le modèle des exposés doctrinaux de la foi
catholique pendant plusieurs siècles.
Saint Robert Bellarmin écrit
aussi un Commentaire des psaumes qui comptera trente-trois éditions.
Saint Robert Bellarmin n'est pas
seulement un professeur et théologien, Saint Robert Bellarmin est un pasteur au
coeur large, qui aime les hommes et veut les aider. Saint Robert Bellarmin a
toujours voulu vivre d'abord sa vocation de jésuite : prêcher, confesser, aider
les malades et les mourants, catéchiser les pauvres et les enfants.
Homme d'oraison, Saint Robert
Bellarmin a écrit un livre mystique intitulé Le gémissement de la colombe, ou
le don des larmes , De gemitu columbae sive de bono lacrymarum libri tres,
Lugduni, 1617.
Enfin, arrivé au terme de sa vie, en 1620, Saint Robert Bellarmin a encore
publié un livre L'art de bien mourir, De arte bene moriendi libri duo, Viterbii,
1620)
Le 17 septembre 1621, Saint
Robert Bellarmin meurt au noviciat de Saint André, un mois après saint Jean
Berchmans.
Toute la vie de Saint Robert
Bellarmin a été un service ardent, passionné de l'Église et du Souverain
Pontife. Mais cet amour de l'Église et du Pape a été assez fort pour que Saint
Robert Bellarmin ose parler avec sa liberté de prophète.
Saint Robert Bellarmin a su
dénoncer les abus de la Cour romaine, rédigeant à l'adresse de Clément VIII un
mémoire dénonçant les grands abus qui sévissaient dans son entourage. Sans
platitude, Saint Robert Bellarmin eut le courage de
soutenir que le Pape n'avait qu'un pouvoir indirect sur les États : en 1610, il
publie Du pouvoir du Souverain Pontife dans les affaires temporelles , De potestate Summi Pontificit in rebus temporalibus, ce qui lui valut d'être mis à
l'index.
À la mort de Clément VIII,
plusieurs cardinaux voulaient choisir Saint Robert Bellarmin comme successeur.
Mais au conclave, Robert Bellarmin donna cet avertissement:
"Prenez garde:
dans ma famille on vit très vieux, presque centenaire ".
Robert Bellarmin était un
surdoué. Mais tandis que tant d'hommes intelligents sont tentés de suffisance ou
d'orgueil, lui a reçu son intelligence comme un don de Dieu, humblement demandé
et accueilli dans la prière. "J'ai prié et l'intelligence m'a été donnée."
Il fut canonisé en 1930 et proclamé docteur de l'Église l'année suivante, en
1931.
La fête de Robert Bellarmin dans l'Église catholique est le 17 septembre.
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