890. 21. I. 1937.
Aujourd’hui, dès ce matin, je suis étrangement unie au Seigneur.
Dans la soirée, le prêtre de l’hôpital est venu me voir. Après un
moment de conversation, je sentis que mon esprit commençait à se
plonger davantage en Dieu et j’ai commencé à perdre la notion de ce
qui se passait autour de moi. J’ai prié ardemment Jésus : «
Donnez-moi la possibilité de causer ». Et le Seigneur me l’a donnée.
Je pouvais parler aisément. Mais il y eut un moment où je n’ai pas
compris ce que le prêtre a dit. J’entendais sa voix, mais il ne
m’était pas possible de le comprendre. Je lui ai demandé pardon de
ne pas comprendre ses paroles bien que j’entendisse sa voix. C’était
un instant de cette grâce d’union avec Dieu, mais imparfaite, car
les sens agissant extérieurement, mais également d’une manière
imparfaite, il n’y a pas de complète fusion en Dieu, c'est-à-dire de
suspension des sens, comme cela arrive souvent : On entend ni ne
voit rien de l’extérieur. L’âme entière est aisément toute plongée
en Dieu. Lorsque j’éprouve cette grâce, je désire être seule. Je
prie Jésus qu’Il me mette à l’abri des regards des créatures.
J’avais vraiment bien honte devant ce prêtre. Mais je me suis
tranquillisée, car il a eu un peu connaissance de mon âme par la
confession.
891. Aujourd’hui le
Seigneur me fit connaître en esprit le couvent de la miséricorde
divine. J’ai vu dans ce couvent une haute spiritualité mais tout
était pauvre et très simple. O mon Jésus, Vous me faites demeurer
en esprit avec ces âmes, mais peut-être mon pied ne se posera-t-il
jamais là-bas ! Mais que Votre Nom soit béni et qu’il en soit selon
Votre Volonté.
892. 22. I. 1937.
C’est aujourd’hui vendredi. Mon âme est dans une mer de souffrances.
Les pécheurs m’ont tout pris, mais c’est bien pour eux. J’ai tout
donné afin qu’ils connaissent Votre bonté et Votre infinie
miséricorde. Quant à moi, je vous resterai fidèle sous les
arcs-en-ciel comme dans les orages.
893. Aujourd’hui, le
médecin a décidé que je ne devais pas aller à la Sainte Messe, mais
seulement à la Sainte communion. Je désirais beaucoup assister à la
Sainte Messe, mais mon confesseur, d’accord avec le médecin, m’a dit
d’être obéissante ; « La volonté de Dieu, ma Sœur, est que vous
soyez bien portante. Il vous est défendu de vous mortifier en quoi
que ce soit. Soyez obéissante et Dieu vous en récompensera. » J’ai
senti que ces paroles du confesseur étaient les paroles de Jésus.
Et quoique je regrette de manquer la Sainte Messe, durant laquelle
Dieu me donnait la grâce de voir le petit Enfant Jésus, cependant je
préfère l’obéissance à tout autre chose.
Je m’était plongée dans
l’oraison et je récitait la pénitence lorsque soudain j’ai aperçu le
Seigneur qui m’a dit : « Ma fille, sache que tu me rends une plus
grande gloire par un acte d’obéissance que par de longues prières et
des mortifications. » Oh ! Qu’il est bon de vivre dans l’obéissance,
en ayant conscience que tout ce que je fais est agréable à Dieu.
894. 23. I. 1937.
Aujourd’hui je n’avais pas envie d’écrire. Soudain j’ai entendu dans
mon âme une voix : « Ma fille, tu ne vis pas pour toi, mais pour les
âmes. Ecris pour leur profit. Tu sais que Ma volonté quant à tes
écrits, t’a été bien souvent confirmée par tes confesseurs. Tu sais
ce qui M’est agréable et si tu as quelques doutes quant à Ma parole,
tu sais aussi qui tu dois interroger. Je lui donne la lumière pour
qu’il juge Mon affaire. Mon œil veille sur lui. Ma fille, tu dois
être, comme un enfant envers lui, pleine de candeur et de franchise.
Préfère son opinion à toutes Mes exigences. Il te conduira selon Ma
volonté. S’il ne te permet pas d’accomplir Mes exigences, sois
tranquille, Je ne te jugerai pas. Cette affaire restera entre Moi et
lui. Toi, tu dois être obéissante. »
895. 25. I. 1937. Mon
âme est plongée aujourd’hui dans l’amertume. O Jésus, ô mon Jésus, à
chacun il est permis de me donner de la souffrance. Et Vous, ô
Jésus, Vous avez le devoir de me donner puissance et force en ces
durs moments. Hostie Sainte, soutiens-moi et ferme mes lèvres au
murmure et à la plainte. Lorsque je fais silence, je sais que je
remporte la victoire.
896. 27. I. 1937. Je
sens une amélioration considérable de ma santé. Jésus me ramène des
portes de la mort à la vie, puisque j’ai manqué mourir. Et voila que
le Seigneur m’accorde pleinement la vie. Quoique je doive encore
rester au sanatorium, je suis déjà presque bien portante. Je vois
que la volonté ne s’est pas encore accomplie en moi, c’est pourquoi
je dois vivre. Car je sais bien que, si j’accomplis tout ce que Dieu
a décidé à mon égard sur la terre. Il ne me laissera pas plus
longtemps en exil Car ma maison c’est le Ciel. Mais avant d’entrer
dans la Patrie, nous devons accomplir la volonté divine sur la
terre, c’est-à-dire que les épreuves et les luttes doivent œuvrer en
nous.
897. O mon Jésus, Vous
me redonnez la santé et la vie. Donnez-moi donc la force de
combattre, car sans Vous, je ne suis capable de rien. Donnez-moi la
force, car vous pouvez tout. Vous voyez que je ne suis qu’une frêle
enfant, que puis-je ? Je connais toute la puissance de Votre
miséricorde. Et j’ai pleine confiance que Vous me donnerez tout ce
dont Votre faible enfant a besoin.
898. Comme j’ai
beaucoup désiré la mort, je ne sais si j’aurai encore dans la vie
une telle nostalgie de Dieu. Il y eut moments où je tombais en
défaillance à cause de cela. Oh ! que la terre est vilaine quand on
connaît le Ciel. Je dois me faire violence pour vivre. O volonté
divine, tu es ma nourriture.
899. Oh ! Que la vie
est grise et pleine de choses incompréhensibles. J’y exerce ma
patience et puis, vient l’expérience. Je comprends beaucoup et
j’apprends chaque jour. Je vois que je sais peu et je découvre
constamment des fautes dans ma conduite. Mais cela ne me décourage
pas. Je remercie seulement Dieu de daigner m’accorder Sa lumière
pour me connaître moi-même.
900. Il y a une
personne qui met ma patience à rude épreuve, je dois lui consacrer
beaucoup de temps. Quand je cause avec elle, je sens qu’elle ment
continuellement. Et parce qu’elle me parle de choses lointaines que
je ne puis vérifier, ce mensonge lui échappe. Mais je suis
intérieurement persuadée qu’il n’y a aucune vérité dans ce qu’elle
dit. Lorsqu’une fois j’ai été prise de doutes me demandant si
c’était moi qui me trompait et que peut-être elle disait la vérité,
j’ai prié Jésus de me donner le signe suivant. Si réellement elle
mentait qu’elle me l’avoue elle-même quel que fut le sujet sur
lequel j’avais la certitude qu’elle mentait. Et si elle disait la
vérité, que Jésus m’ôte la conviction qu’elle ment. Un moment après,
elle vint me voir à nouveau et me dit : « Je vous demande bien
pardon, ma sœur, mais j’ai menti en disant telle et telle chose. »
J’ai compris que la lumière que j’avais intérieurement sur cette
personne, ne me trompait pas.
901. 29. I. 1937.
Aujourd’hui j’ai dormi trop longtemps. Je n’avais qu’un court
instant pour ne pas être en retard pour la Sainte Communion, car la
chapelle est à un bon bout de chemin de notre section. Quand je suis
sortie la neige arrivait à la hauteur des genoux. Mais avant d’avoir
réfléchi que le médecin ne me permettait pas d’aller par une telle
neige, j’étais déjà chez le Seigneur à la chapelle. J’ai communié et
je suis revenue tout de suite. J’ai entendu dans mon âme ces paroles
: « Ma fille, repose près de Mon C. Je vois tes efforts. » Mon âme
se trouve encore plus heureuse lorsque je suis près du Cœur de mon
Dieu.
30. I. 1937. Retraite
d’un jour.
Je reconnais de plus en
plus la grandeur de Dieu et je jouis de Lui. Je demeure sans cesse
avec Lui dans la profondeur de mon cœur. C’est dans ma propre âme
qu’il m’est le plus facile de trouver Dieu.
903. Pendant la
méditation j’ai entendu ces paroles : « Ma fille, c’est pour la
patiente soumission à Ma volonté, que tu me rends la plus grande
gloire. Et toi-même, tu gagnes un si grand mérite que ni par les
jeunes, ni par aucune mortification tu ne l’obtiendrais sans cela.
Saches, Ma fille, que si tu soumets ta volonté à la Mienne, tu
t’attires Ma prédilection. Ce sacrifice M’est agréable. Il est plein
de douceur pour Moi. Je me complais en lui, il a de la puissance. »
904. Examen de
conscience : toujours la même chose, m’unir au Christ
Miséricordieux. Pratique : le silence intérieur, c’est-à-dire garder
strictement le silence.
905. Dans les moments
difficiles, je fixerai mes regards sur le Cœur pacifiant de Jésus
étendu sur la Croix. Et de Son Cœur Miséricordieux, brûlant d’amour,
jailliront pour moi puissance et force pour soutenir la lutte.
906. Chose étrange, un
canari vient en hiver, sous ma fenêtre et chante très joliment
pendant un moment. Je voulais m’assurer qu’il était peut-être
quelque part ici dans une cage. Mais non, il n’est nulle part, pas
même dans la seconde section. Une des malades l’a aussi entendu,
mais une fois seulement. Et elle est s’est étonnée qu’un canari
chante par un temps si glacial.
907. O Jésus, combien
j’ai pitié des pauvres pécheurs. Jésus, accordez-leur la contrition
et le repentir. Souvenez-Vous de Votre douloureuse passion. Je
connais Votre infinie miséricorde. Je ne peux supporter qu’une âme
qui Vous a tant coûté, périsse.
Jésus, donnez-moi les âmes des pécheurs. Que Votre miséricorde
repose en elles. Prenez-moi tout, mais donnez-moi les âmes. Je
désire devenir hostie de sacrifice pour les pécheurs. Que
l’enveloppe du corps cache mon offrande, puisque Votre sacré-Cœur
est aussi cachée dans l’hostie et que Vous êtes Vous-même une
vivante offrande.. Transfigurez-moi en Vous Jésus, pour que je sois
une offrande vivante et agréable pour Vous. Je désire Vous donner
satisfaction à tout moment pour les pauvres pécheurs. L’offrande de
mon âme se cache sous l’enveloppe du corps, l’œil humain ne
l’atteint pas. C’est pour cela qu’elle est pure et q’elle Vous est
agréable. O mon Créateur, Père de grande miséricorde, j’ai confiance
en Vous, car Vous êtes la bonté même. N’ayez pas peur de Dieu,
vous, les âmes. Mais ayez confiance en Lui, car Il est bon et Sa
miséricorde est infinie.
908. Nous nous
connaissons mutuellement, le Seigneur et moi dans la demeure de mon
cœur. Oui, c’est moi, qui vous accueille maintenant. Vous êtes mon
Hôte dans la maisonnette de mon cœur. Mais le temps approche où Vous
m’inviterez en Votre demeure, celle que Vous m’avez préparée depuis
la création du monde. Oh ! Que suis-je comparée à Vous Seigneur. ?
909. Le Seigneur me
conduit dans un monde, qui m’est inconnu. Il me fait connaître Sa
grande grâce. Mais moi, j’en ai peur et autant qu’il me sera
possible, je ne me soumettrai pas à Son influence jusqu’à ce que je
me sois assurée auprès de mon directeur de ce qu’est cette grâce.
910. À un certain
moment la présence de Dieu transperça tout mon être et mon esprit
fut étrangement éclairé en ce qui concerne l’Être Divin. Il m’a
admise à la connaissance de Sa vie intérieure. J’ai vu en esprit les
Trois Personnes Divines, mais Leur Être est un. Il est Seul, Seul
et unique, mais en Trois Personnes. Aucune d’Elles n’est ni plus
petite, ni plus grande. Il n’y a de différence ni en beauté, ni en
sainteté, car Elles sont Un. Elles sont absolument Un. Son amour m’a
transportée dans cette connaissance, et m’a unie à Lui. Lorsque
j’étais unie à Une Personne, j’étais également unie à la Seconde, et
à la Troisième. Car lorsque nous nous unissons à l’Une des personnes
de la sainte Trinité, par là même nous nous unissons également aux
Deux autres. Une est Leur volonté. Un est Dieu, quoique en Trois
Personnes.
Lorsque l’âme est en relation avec l’Une des trois Personnes, par la
puissance de la Même Unique Volonté, elle se trouve unie aux Trois
Personnes. Et elle est inondée du bonheur qui procède de la Sainte
Trinité. Les saints se nourrissent de ce bonheur. Semblable bonheur
jaillit de la Sainte Trinité, rends heureux tout ce qui est créé,
fait jaillir la vie, donne et entretien toute vie qui prend son
commencement en Lui.
En ces moments, mon âme
a éprouvé de si grandes délices divines qu’il m’est difficile de
l’exprimer. Soudain, j’ai entendu ces paroles ainsi formulées : « Je
veux t’épouser ». La peur transit mon âme.
911. Mais sans inquiétude, je considérais quelles pouvaient être
ces épousailles. Cependant à chaque fois la peur transperce mon âme.
Mais mon âme reste calme cependant, d’un calme soutenu par la grâce
d’En-Haut. Cependant, j’ai fait mes vœux perpétuels, et je les ai
faits avec une volonté sincère et consciente. J’ai donc continué à
m’interroger sur ce que cela signifiait. Je sens et je pénètre que
c’est une grâce exceptionnelle. Quand je la considère, je défaille
après Dieu. Mais en cette défaillance mon esprit reste clair et
pénétré de lumière.
Lorsque je suis unie à Lui, je défaille d’un excès de bonheur, mais
mon esprit est clair et pur, sans ombres. Vous abaissez Votre
Majesté pour demeurer avec une pauvre créature. Merci, Seigneur,
pour cette grande grâce qui me rend capable d’avoir des relations
avec Vous Jésus. Votre Nom est un délice pour moi. Je pressens de
loin mon Bien-Aimé et mon âme languissante repose dans Ses bras. Je
ne peux pas vivre sans Lui. J’aime mieux être avec Lui dans les
souffrances et les supplices, que sans Lui dans les plus grands
délices du Ciel..
912. 2. II. 1937. Un
recueillement divin pénètre aujourd’hui mon âme depuis le matin.
Pendant la Sainte Messe, je pensais voir le petit Jésus comme je le
vois souvent. Cependant aujourd’hui j’ai vu Jésus crucifié pendant
la Sainte Messe. Jésus était cloué à la Croix et dans de grands
supplices. Mon âme et mon corps furent pénétrés des souffrances de
Jésus de façon réellement douloureuse, quoique invisible.
913. Oh ! Quels
terribles mystères ont lieu pendant la Sainte Messe. Un grand
mystère s’accomplit pendant la Sainte Messe. Avec quelle piété
devrions-nous écouter et prendre part à cette mort de Jésus. Nous
connaîtrons un jour ce que Dieu accomplit pour nous à chaque Messe
et quel don Il y prépare pour nous. Seul Son amour divin a pu
vouloir nous gratifier d’un tel don. O Jésus, mon Jésus, mon âme est
pénétrée d’une si grande douleur quand je vois cette source de vie
jaillissant avec tant de douceur et de puissance pour chaque âme et
que je vois aussi, malgré cela des âmes flétries et qui dépérissent
par leur propre faute. O mon Jésus, faites que la puissance de la
miséricorde s’empare de ces âmes.
914. O Marie, c’est
aujourd’hui que le terrible glaive pénétra Votre Sainte âme ! A part
Dieu, personne ne connaît Votre souffrance. Votre âme n’est pas
brisée, mais elle est courageuse, car elle est avec Jésus. Douce
Vierge, unissez mon âme à Jésus, car ce n’est qu’alors que je
pourrai endurer toutes les épreuves et les expériences. Et ce n’est
qu’en union avec Jésus que mes petits sacrifices seront agréables à
Dieu. Très douce Mère, instruisez-moi de la vie intérieure. Que le
glaive des souffrances ne me brise jamais. O Vierge pure, versez en
mon cœur le courage, et gardez-le.
915. Aujourd’hui est un
jour exceptionnel pour moi, quoique j’aie éprouvé beaucoup de
souffrances, mon âme est inondée d’une grande joie. Dans la chambre
voisine il y avait une juive très malade. Je suis allée la voir il y
a trois jours, et j’ai ressenti une douleur en mon âme en voyant
qu’elle allait mourir bientôt et que la grâce de Saint baptême ne
laverait pas son âme. J’ai parlé avec la Sœur garde-malade de ce
qu’il faudrait la baptiser quand viendra le dernier moment. Mais il
y avait une difficulté, c’est que les Juifs l’entouraient
constamment. Cependant j’ai senti une inspiration en mon âme, celle
de prier devant l’image que Jésus m’a fait peindre. J’ai ma brochure
et sur la couverture il y a une reproduction de l’image de la
miséricorde divine. J’ai dit au Seigneur : « Jésus, Vous m’avez dit
Vous-même que Vous accorderez beaucoup de grâces par cette image. Je
Vous prie donc de donner la grâce du Saint Baptême à cette Juive.
Peu importe qui la baptisera, pourvu qu’elle soit baptisée. » Après
ces mots, je me suis sentie étrangement tranquillisée et j’ai une
complète certitude que malgré les difficultés, l’eau du saint
Baptême coulera sur son âme.
Et la nuit alors
qu’elle était très faible, je me suis levée trois pour veiller,
guettant le moment propice de pouvoir lui accorder cette grâce. Le
matin, elle se sentait un peu mieux. Dans l’après-midi le dernier
moment commença à approcher. La Sœur garde-malade a dit, qu’il sera
difficile de lui accorder cette grâce, car ils sont près d’elle. La
moment est venu où la malade commença à perdre connaissance, ils ont
alors commencé à sortir, les uns pour chercher le médecin, les
autres ailleurs, pour sauver la malade. Et il est arrivé qu’elle est
demeurée seule et la Sœur garde-malade lui administra le Saint
baptême. Et avant qu’ils fussent tous revenus, son âme était bien
belle, ornée de la grâce de Dieu et l’agonie commença de suite. Elle
dura peu de temps et la malade semblait s’être endormie. Soudain
j’ai vu son âme d’une délicieuse beauté entrant dans le Ciel. Oh !
Quelle est belle l’âme habitée de la grâce sanctifiante ! La joie a
régné dans mon âme parce que je lui ai obtenu une si grande grâce en
priant devant cette image !
916. Que la miséricorde
divine est grande ! Que chaque âme la loue ! O mon Jésus, cette âme
va Vous chanter l’hymne de la miséricorde pendant toute l’éternité.
Je n’oublierai pas l’impression que j’éprouvais dans mon âme ce jour
là. C’est déjà la seconde grâce que j’ai obtenue ici pour les âmes
devant cette image. Oh ! Que le Seigneur est bon et plein de pitié.
Jésus, comme je Vous remercie pour ces grâces.
917. 5. II. 1937. Mon
Jésus, malgré tout, je désire beaucoup m’unir à Vous. Jésus, si cela
ce peut, prenez-moi chez Vous, car il me semble que mon cœur va
mourir de nostalgie de Vous. Oh ! Combien je ressens que je suis en
exil. Quand donc me trouverai-je dans la maison de notre Père et
quand vais-je m’abreuver du bonheur qui jaillit de la Sainte Trinité
? Mais si Votre Volonté est que je vive encore et que je souffre,
alors je désire ce que Vous m’avez destiné. Gardez-moi sur terre
tant qu’il Vous plaira, serait-ce jusqu’à la fin du monde. O volonté
de mon Seigneur, soit le délice et l’émerveillement de mon âme. Bien
que la terre soit si peuplée, je me sens toute seule et la terre
m’est un terrible désert. O Jésus, Jésus, Vous savez et connaissez
la grande ardeur de mon cœur, Vous seul, O Seigneur, pouvez me
combler.
918. Aujourd’hui,
lorsque j’ai fait la remarque à une certaine jeune fille que de
causer des heures entières dans un corridor avec des hommes ne
convenait pas a une jeune fille comme il faut, elle m’a demandé
pardon et m’a promis de se corriger. Puis elle s’est mise à pleurer
lorsqu’elle a reconnu sa déraison. Quand je lui ai dit ces quelques
mots à propos de la morale, les hommes de la salle entière sont
accouru et ont écouté cette instruction. Même les Juifs en ont
entendu quelque peu à leur propos. Une certaine personne m’a dit
après qu’ils avaient appliqué l’oreille au mur et avaient écouté
avec recueillement. Je sentais étrangement qu’ils écoutaient, mais
j’ai dit ce que j’avais à dire. Les murs ici sont si minces qu l’on
entend même si l’on parle bas.
919. Il y a ici chez
nous une personne qui autrefois était notre élève, et naturellement
elle met ma patience à l’épreuve. Elle me rend visite plusieurs fois
par jour. Après chacune de ses visites, je suis fatiguée. Mais je
vois que Jésus m’a envoyé cette âme. Soyez loué en tout, ô Seigneur.
La patience rend gloire à Dieu. Oh ! Que les âmes sont pauvres.
920. 6. II. 1937.
Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Ma fille, on me dit que tu
possèdse beaucoup se simplicité, pourquoi donc ne Me parles-tu pas
de tout ce qui te concerne, même des moindres détails ? Parle-Moi de
tout. Sache, que cela Me procure beaucoup de joie. » J’ai répondu :
« Mais puisque Vous savez tout, Seigneur. » Jésus m’a répondu : «
Oui, Je sais tout. Mais le fait que Je sache ne t’excuse pas, toi.
Dis moi tout avec la simplicité d’un enfant, parce que J’ai
l’oreille et le Cœur à ton écoute et que ta parole M’est agréable. »
921. Lorsque j’ai
commencé cette grande neuvaine à trois intentions, j’ai aperçu par
terre un petit ver et j’ai pensé : « Comment est-il arrivé ici au
milieu de l’hiver ? » Alors j’ai entendu dans mon âme ces mots : «
Vois-tu, je pense à lui et je l’entretiens. Et qu’est-il en
comparaison à toi ? Pourquoi ton âme s’est-elle inquiétée durant un
instant ? » J’ai demandé pardon au Seigneur pour cet instant. Jésus
veut que je sois toujours une enfant, que je m’en remette à Lui de
tout souci et que je me soumette aveuglement à Sa Sainte Volonté.
Lui se charge de tout.
922. 7. II. 1937.
Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : J’exige de toi une offrande
parfaite et l’holocauste de ta volonté. Aucune autre offrande ne
peut être comparée à celle là. Je dirige Moi-même ta vie et
J’arrange tout de manière à ce que tu Me sois une continuelle
offrande et que tu fasse toujours Ma volonté. Pour faire cette
offrande tu vas t’unir à Moi sur la Croix. Je sais ce que tu peux.
Je vais te commander beaucoup de choses directement. Je vais
retarder la possibilité de leur accomplissement et les subordonner
aux autres. Mais ce que les Supérieures n’atteindront pas, Je vais
l’accomplir Moi-même directement dans ton âme et, dans les plus
secrètes profondeurs. L’offrande sera parfaite et elle sera un
holocauste, non pour un temps seulement, mais sache le, Ma fille,
cette offrande durera jusqu’à la mort. Viendra le temps où Moi, le
Seigneur Je réaliserai chacun de tes désirs. J’ai une prédilection
pour toi, comme pour une hostie vivante. N’aie peur de rien, Je suis
avec toi. »
923. Aujourd’hui j’ai
reçu un billet de ma Supérieure disant qu’il m’est défendu d’être au
chevet des mourants et des agonisants. J’enverrai donc à ma place
l’obéissance et c’est elle qui soutiendra les âmes agonisantes.
Telle est la volonté divine, cela me suffit. Ce que je ne comprends
pas maintenant, je l’apprendrai plus tard.
924. 7. II. 1937.
Aujourd’hui, j’ai prié plus ardemment que jamais à l’intention du
Saint Père et de trois prêtres pour que Dieu les inspire sur ce
qu’Il attend de moi, car c’est d’eux que dépend la réalisation. Oh !
Comme je suis contente que le Saint-Père se porte mieux. J’ai
entendu aujourd’hui Son allocution au Congrès Eucharistique et je me
suis transportée là-bas en esprit pour recevoir la bénédiction
apostolique.
925. 9. II. 1937. Fin
du carnaval. En ces deux derniers jours du carnaval, il m’a été
donné de voir la multitude des punitions et des péchés. Le Seigneur
m’a fait connaître en un instant les péchés du monde entier commis
en ces jours. Je me suis évanouie de frayeur et, bien que je
connaisse toute la profondeur de la miséricorde divine, je suis
étonnée que Dieu permette à l’humanité d’exister. Et le Seigneur me
fit comprendre que ce qui soutient l’existence de cette humanité,
ce sont les âmes choisies. Lorsque la mesure de ceux qui sont
choisis sera comble, le monde cessera d’exister.
Pendant ces deux jours, j’ai communié avec une intention d’expiation
et j’ai dit au Seigneur : « Jésus, j’offre tout, aujourd’hui, pour
les pécheurs.
926. Que les coups de Votre Justice retombent sur moi et que l’océan
de la miséricorde engloutisse les pauvres pécheurs. » Le Seigneur
entendit ma demande et beaucoup d’âmes sont revenues à Lui, tandis
que moi, j’agonisait sous le joug de la justice divine. Je sentais
que j’étais l’objet de la colère du Dieu Très Haut.. Le soir j’ai
souffert d’un tel délaissement spirituel que des gémissements
s’élevaient involontairement de ma poitrine. J’ai fermé la porte de
ma chambre à clef et j’ai commencé l’adoration, c’est-à-dire l’Heure
Sainte. L’abandon intérieur et la justice divine que je ressentais,
me tinrent lieu d’oraison. Les gémissements et la douleur qui
s’élevaient de mon âme, prirent la place de la douce conversation
avec le Seigneur.
927. Soudain, j’ai
aperçu le Seigneur, qui me pressa contre Son Cœur et me dit : « Ma
fille, ne pleure pas, car je ne puis supporter tes larmes. Je te
donnerai tout ce que tu demandes, mais cesse de pleurer. » Une
grande joie m’envahit et mon esprit, comme d’habitude se perdit en
Lui comme en son unique trésor. Ce jour là, encouragée par Sa bonté,
j’ai causé plus longtemps avec Jésus.
928. Tandis que je
reposais près de Son doux Cœur, je Lui ai dit : « Jésus, j’ai tant à
Vous dire. » Et le Seigneur me dit aimablement : « Parle, Ma fille
». J’ai commencé à me répandre en plaintes sur les douleurs de mon
cœur : C'est-à-dire que toute l’humanité me tient tant à coeur que
tous ne Vous connaissent pas autant que Vous êtes digne d’être aimé.
D’autre part je vois combien les pécheurs Vous offensent
terriblement ou bien je vois aussi comme les fidèles sont opprimés
et persécutés, surtout Vos serviteurs. Je vois aussi beaucoup d’âmes
qui courent aveuglément vers le terrible gouffre de l’enfer. Voilà
Jésus la douleur qui s’enfonce dans mon cœur et mes os. Quoique Vous
me favorisiez de Votre amour particulier et inondiez mon cœur des
torrents de Vos joies, pourtant cela n’apaise pas les souffrances
que je Vous ai citées. Mais bien au contraire, elles pénètrent plus
vivement mon pauvre cœur. Oh ! Comme je désire ardemment que toute
l’humanité se tourne avec confiance vers Votre miséricorde. Alors
mon cœur sera soulagé en voyant la gloire de Votre Nom.
Jésus a écouté ces
épanchements de mon cœur gravement et avec intérêt, comme s’Il n’en
savait rien, comme s’Il cachait de moi Sa connaissance de ces
choses. Et moi, j’étais comme gênée de ce que je disais. Le Seigneur
m’a dit « M a fille, la parole de ton cœur M’est agréable et par la
récitation de ce chapelet tu rapproches l’humanité de Moi. » Après
cela je me suis vue seule, mais la présence de Dieu est toujours
dans mon âme.
929. O mon Jésus, quand
j’irai vers Vous et que Vous me comblerez de Vous-même, ce sera pour
moi la plénitude du bonheur. Pourtant je n’oublierai pas l’humanité.
Je désire soulever le voile du ciel pour que la terre ne doute pas
de la miséricorde divine. Mon repos sera de proclamer Votre
miséricorde. L’âme rend la plus grande à son Créateur lorsqu’elle se
tourne avec confiance vers la miséricorde divine.
930. C’est aujourd’hui
le Mercredi des Cendres. Pendant la Sainte Messe j’ai ressenti un
court instant la Passion de Jésus dans mes membres. Le Carême est un
temps particulièrement favorable pour les travaux sacerdotaux. Il
faut venir en aide aux prêtres pour sauver les âmes.
931. J’ai écrit, il y
a quelques jours à mon directeur lui demandant la permission de
pratiquer certaines petites mortifications pendant le Carême. Parce
que je n’ai pas la permission du médecin d’aller en ville, j’ai du
régler cela par écrit, mais c’est déjà aujourd’hui Mercredi des
Cendres et je n’ai pas encore de réponse. Le matin, après la Sainte
Communion, j’ai prié Jésus d’éclairer mon directeur de Sa lumière
pour que j’aie sa réponse. Et j’ai eu connaissance dans mon âme que
le Père n’est pas contraire à ce que je pratique ces mortifications
dont je lui ai parlées et qu’il m’accordera sa permission. J’ai
alors tranquillement commencé à les pratiquer. Le même jour dans
l’après-midi, je reçois une lettre de Père me faisant savoir qu’il
m’accorde volontiers la permission de pratiquer ce que je lui avais
demandé. J’étais très contente que ma connaissance intérieure ait
perçu avec justesse l’opinion de mon Père spirituel.
932. Alors j’ai entendu
ces mots dans mon âme : « Tu recevras une plus grande récompense
pour ton obéissance et ta soumission envers le confesseur, que pour
ces mortifications que tu vas t’imposer. Sache cela Ma fille, et
agis ainsi : la moindre chose, marquée du sceau de l’obéissance, est
agréable à Mon Cœur et grande à mes yeux. »
933. Les petites
pratiques pendant le Carême. Je ne puis plus m’imposer de grandes
mortifiassions comme auparavant, malgré mon grand désir et mon
envie, car je suis sous contrôle médical. Mais je peu pratiquer de
petites choses : - dormir sans oreiller – avoir un peu faim – chaque
jour réciter le chapelet que le Seigneur m’a appris, les mains
étendues, - parfois prier les mains étendues pendant un temps
indéterminé sans formuler ma prière. L’intention : obtenir aux
pauvres pécheurs la miséricorde divine et aux prêtres la puissance
de briser la dureté des cœurs enclin au péché.
934. Mon union avec les
âmes agonisantes est aussi étroite qu’avant. J’accompagne souvent de
bien loin une âme agonisante. Mais ma plus grande joie est de voir
la promesse de la miséricorde divine s’accomplir dans ces âmes. Le
Seigneur est fidèle à Ses promesses.
935. Une personne
malade dans notre section de l’hôpital était en train de mourir,
elle était dans de grands tourments. Pendant trois jours, elle
agonisait par moments, puis elle reprenait connaissance. Tout le
monde dans la salle priait pour elle. Le désir me prit d’y aller
aussi, mais la Mère Supérieure m’avait défendu d’assister les
agonisants. Je priai donc dans ma chambre particulière pour cette
âme, mais j’entendis qu’elle souffrait encore et on ne savait pas
quand cela pourrait finir. Alors soudain, quelque chose m’a dit de
prier Jésus et j’ai dit au Seigneur : « Jésus, si tout ce que je
fais Vous est agréable, je vous en prie, permettez, en témoignage
que cette pauvre âme n souffre plus, mais qu’elle passe
immédiatement au bonheur éternel. » Quelques minutes après cela,
j’ai appris qu’elle s’éteignit si tranquillement et si vite qu’on
n’a pas même eu le temps d’allumer le cierge.
936. Je noterai encore
un mot à propos de mon directeur de conscience. C’est étrange qu’il
y ait si peu de prêtres capables de donner à l’âme puissance,
courage et force, pour qu’elle continue d’avancer sans fatigue. Sous
une telle direction, l’âme, même si elle a peu de forces peut faire
beaucoup pour la gloire de Dieu. Et j’ai découvert ici un secret
c’est que le confesseur ou plutôt le directeur ne dédaigne pas les
plus petites choses que l’âme lui présente. Quand l’âme s’aperçoit
qu’elle est contrôlée en cela, elle commence à s’y exercer et ne
manque pas la plus petite occasion de pratiquer cette vertu et elle
évite les moindres fautes. Et de ces efforts s’élève dans l’âme un
temple très beau, bâti de ces petites pierres.
Si, au contraire, l’âme
se rend compte que le directeur dédaigne ces petites choses, elle
aussi commencera à les dédaigner. Elle cessera d’en rendre compte à
son confesseur. Et ce qui est pire encore, elle commencera à se
négliger dans les petits détails. Ainsi, au lieu d’avancer, elle
reculera lentement. Et elle ne s’en apercevra que lorsqu’elle
tombera en des fautes plus graves. Ici se pose une sérieuse question
: qui est fautif ? Elle ou le confesseur, c’est-à-dire le directeur
? Je pencherais plutôt pour le directeur. Il me semble qu’il faut
imputer toute la faute à l’imprudence du directeur. La faute de
l’âme est qu’elle s’est elle-même choisie son directeur. Le
directeur aurait pu mener l’âme à la sainteté par les voies de la
volonté divine. L’âme devrait prier très ardemment et très longtemps
pour avoir un directeur.
0936 Faustine.
936. Je noterai encore
un mot à propos de mon directeur de conscience. C’est étrange qu’il
y ait si peu de prêtres capables de donner à l’âme puissance,
courage et force, pour qu’elle continue d’avancer sans fatigue. Sous
une telle direction, l’âme, même si elle peu de force peut faire
beaucoup pour la gloire de Dieu. Et j’ai découvert ici un secret,
c’est que le confesseur où plutôt le directeur ne dédaigne pas les
plus petites choses que l’âme lui présente. Quand l’âme s’aperçoit
qu’elle est contrôlée en cela, elle commence à s’y exercer et ne
manque pas la plus petite occasion de pratiquer cette vertu et elle
évite les moindres fautes. Et de ses efforts s’élève dans l’âme un
temple très beau, bâti de ces petites pierres.
Si au contraire, l’âme
se rend compte que le directeur dédaigne ces petites choses, elle
aussi commencera à les dédaigner. Elle cessera d’en rendre compte à
son confesseur. Et ce qui est pire encore, elle commencera à se
négliger dans les petits détails. Ainsi, au lieu d’avancer, elle
reculera lentement. . Et elle ne s’en apercevra que lorsque elle
tombera en des fautes pus graves. Ici se pose une sérieuse question
: qui est fautif ? Elle ou le confesseur, c’est-à-dire le directeur
? Je pencherais plutôt pour le directeur. Il me semble qu’il faut
imputer toute la faute à l’imprudence du directeur. La faute de
l’âme est qu’elle s’est elle-même choisi son directeur. Le directeur
aurait pu mener l’âme à la sainteté par les voies de la volonté
divine. L’âme devrait prier très ardemment et très longtemps pour
avoir un directeur.
937. Et elle devrait
demander que Dieu daigne Lui-même, lui en choisir un. Ce qui
commence en Dieu, sera à Dieu. Et ce qui commence d’une manière
purement humaine restera humain. Dieu est si miséricordieux que pour
aider l’âme, Il lui assigne Lui-même un chef spirituel. Et Il
donnera à l’âme la connaissance de la personne à qui l’âme doit
dévoiler comme devant Jésus Seul, ses plus secrètes profondeurs.
Lorsque l’âme considèrera et reconnaîtra que c’est Dieu qui dirige
cela, qu’elle prie bien ardemment pour ce directeur afin qu’il
puisse bien la connaître à la lumière divine. Quelle ne change pas
de directeur, à moins que ne survienne quelque chose de sérieux.
Comme elle a beaucoup prié pour connaître la volonté divine avant le
choix du directeur, de même si elle veut en changer, qu’elle prie
beaucoup et ardemment pour savoir si c’est vraiment la volonté
divine qu’elle en choisisse un autre. Si elle ne voit pas la volonté
formelle de Dieu, qu’elle n’en change pas. Car seule l’âme n’ira pas
loin et Satan ne désire que cela, que l’âme qui aspire à la sainteté
se dirige elle-même. Et alors il n’y a pas de doute, elle n’arrivera
pas à la sainteté. Il y a une exception, c’est lorsque Dieu dirige
l’âme directement Lui-même.
938. Mais le directeur
s’apercevra tout de suite que l’âme est dirigée par Dieu seul. Dieu
lui permettra de reconnaître cela clairement et distinctement. Dans
ce cas l’âme doit être sous un contrôle plus strict encore que
d’autres. Et le rôle du directeur consistera moins à diriger et à
indiquer la voie que l’âme doit suivre, qu’à juger et à approuver
que l’âme est dans la bonne voie et qu’un bon esprit la dirige. Le
directeur devrait être non seulement saint, mais aussi expérimenté
et prudent. L’âme devrait préférer son opinion à l’opinion de
Dieu-même. Alors elle sera à l’abri des illusions et des déviations.
L’âme qui ne se soumettrait passes inspirations au strict contrôle
de l’Eglise, c’est-à-dire de son directeur, par cela même fait
supposer qu’un mauvais esprit la dirige. Le directeur doit être
très prudent à cet égard et il doit éprouver l’âme par obéissance.
Satan peut se dissimuler sous le manteau de l’humilité. Mais il ne
sait pas se revêtir du manteau de l’obéissance.
Et là toute son action le trahit. Mais le directeur ne devrait pas
avoir trop peur. Car si Dieu remet cette âme exceptionnelle sous sa
protection, Il lui donnera aussi une grande lumière divine à cet
égard. Autrement comment pourrait-il juger les grands mystères qui
se passent entre l’âme et Dieu ?
939. J’ai beaucoup
souffert moi-même et j’ai été très éprouvée sous ce rapport. C’est
pourquoi j’écrit seulement ce que j’ai moi-même éprouvé. J’ai fait
beaucoup de neuvaines et de pénitences, j’ai récité beaucoup de
prières avant que Dieu ne m’envoie le prêtre qui comprendrait mon
âme. Il y aurait beaucoup plus d’âmes saintes, s’il y avait plus de
directeurs expérimentés et saints. Plus d’une âme, qui aspire
sincèrement à la sainteté ne sais pas se débrouiller seule quand
viennent les moments d’épreuves. Et elle quitte alors la voie de la
perfection. O Jésus, donnez-nous des prêtres zélés et saints.
940. Oh ! Quelle est
grande la dignité du prêtre, mais comme sa responsabilité est
grande aussi ! On vous a beaucoup donné, ô prêtres, mais on exigera
aussi beaucoup de vous…
941. 11. II. 1937.
C’est aujourd’hui vendredi. Pendant la Sainte Messe j’ai ressenti
des douleurs dans mon corps : dans mes mains, mes pieds et mon côté.
Jésus permet ceci comme expiation pour les pécheurs. Cela ne dure
pas longtemps, mais la souffrance est grande. Je ne souffre pas plus
de quelques minutes, mais j’en garde longtemps une très vive
impression.
942. Aujourd’hui mon
âme se sent si délaissée que je ne peux me l’expliquer moi-même. Je
voudrais me cacher aux yeux des hommes et pleurer sans fin. Personne
ne peut comprendre un cœur blessé par l’amour. Et quand il se sent
délaissé, personne ne le consolera. O âmes des pécheurs, vous m’avez
pris le Seigneur, mais c’est bien ainsi. Reconnaissez comme le
Seigneur est doux. Que tout l’océan de votre amertume m’inonde le
cœur, je vous ai donné toutes mes consolations divines.
943. A certains
moments, lorsque je me méfie de moi-même, que je suis totalement
persuadée de ma faiblesse et de ma misère, j’ai compris que je ne
pourrai persévérer qu’en ayant confiance dans l’infinie miséricorde
divine. La patience, l’oraison et le silence : voilà ce qui donne
des forces à l’âme. Il y a des moments où l’âme doit se taire et où
cela ne lui convient pas de parler avec les créatures. C’est quand
elle est mécontente d’elle-même et qu’elle se sent faible comme un
enfant. Alors, dans ces moments là, de toutes mes forces je reste
près de Dieu, je vis exclusivement de la foi. Et quand je me sens
affermie par la grâce de Dieu, je suis plus courageuse pour parler
et entrer en relation avec mon prochain.
944. Dans la soirée, le
Seigneur me dit : « Repose-toi, mon enfant, auprès de Mon Cœur, Je
vois que tu as beaucoup travaillé dans Ma vigne. » Et mon âme fut
inondée de joie divine.
945. 12. II. 1937.
Aujourd’hui la présence de Dieu me pénètre comme un rayon de soleil.
Je languis tellement après Dieu que cela me fait défaillir à chaque
instant. Je sens que l’amour éternel touche mon cœur et ma petitesse
ne peut le supporter. Elle me fait défaillir. Mais la force
intérieure est grande, l’âme veut égaler l’Amour dont elle est
aimée. A ces moments l’âme a une très profonde connaissance de
Dieu, et plus elle Le connaît, plus son amour pour Lui devient
ardent et pur. Oh ! Les mystères de l’âme et de Dieu sont
inconcevables. Il arrive parfois que mon âme soit plongée des heures
entières dans l’émerveillement en voyant la Majesté divine infinie
s’abaisser vers mon âme. Je ne cesse de m’étonner de ce que le
Seigneur Très-Haut ait une prédilection pour moi. Il me le dit
Lui-même, et moi, cela me plonge plus encore en mon néant, car je
sais ce que je suis de moi-même.
Je dois dire cependant
que j’aime mon Créateur à la folie par chaque battement de mon cœur
et de tout mon être. Mon âme inconsciemment se noie, se perd… en
Lui. Je sens que rien ne me séparera du Seigneur, ni le ciel, ni la
terre, ni le temps présent, ni l’avenir. Tout peut changer, mais
l’amour, jamais, il est toujours le même. Lui, le Souverain immortel
me fait connaître Sa volonté pour que je L’aime particulièrement. Et
Il rend mon âme capable de l’amour dont il désire être aimé par moi.
Je me plonge toujours plus en Lui et je n’ai peur de rien. L’amour
occupe tout mon cœur. Même si on me parlait de la Justice divine et
que puisque les purs esprits frémissent devant Lui et cachent
continuellement leur face devant Sa Sainteté, par conséquent mes
relations intimes avec le Seigneur seraient un préjudice pour Son
honneur et Sa Majesté, je répondrai non, non et encore une fois non.
Tout est contenu dans l’amour pur, le plus grand honneur et la plus
profonde adoration. L’âme est plongée en Dieu dans la plus grande
paix par l’amour et les paroles des créatures n’ont aucune influence
sur elles. Ce qu’elles lui disent de Dieu n’est qu’un pâle aperçu
comparé à ce qu’elle éprouve intérieurement en Dieu. Elle s’étonne
souvent que les âmes s’émerveillent en entendant ce que l’on dit de
Dieu. Pour elles c’est le pain quotidien, car elle sait ce qui se
laisse prononcer n’est pas encore si grand. Elle accepte et elle
écoute tout avec respect, mais elle a sa propre vie en Dieu.
947. 13. II. 1937.
Aujourd’hui, pendant la lecture de la Passion, j’ai aperçu Jésus
supplicié, couronné d’épines. Il tenait à la main une tige de
roseau. Jésus se taisait et les soldats se bousculaient pour Le
torturer. Jésus ne disait rien, Il me regardait seulement et dans ce
regard j’ai ressenti un indicible tourment. Nous n’avons même pas
idée de ce que Jésus a souffert pour nous avant d’être crucifié. Mon
âme est pleine de douleur et de langueur. J’ai éprouvé en mon âme
une violente haine pour le péché. La plus petite infidélité me
semble une haute montagne, je l’expie par la mortification et la
pénitence. Lorsque je vois Jésus supplicié, mon cœur se déchire en
lambeaux. Je pense : « Qu’adviendra-t-il des pécheurs s’ils ne
profitent pas de la Passion de Jésus ? » Je vois dans Sa Passion un
véritable océan de miséricorde.
948. J.M.J.
12. II. 1937.
L’amour divin est la
fleur et l miséricorde est le fruit. Que l’âme qui doute, lise ces
considérations sur la miséricorde et elle deviendra confiante.
Miséricorde Divine, jaillissant du sein du Père, j’ai confiance en
Vous.
Miséricorde Divine, le plus grand attribut de Dieu, j’ai confiance
en Vous.
Miséricorde Divine, mystère inconcevable, j’ai confiance en Vous.
Miséricorde Divine, source jaillissant du Mystère de la Sainte
Trinité, j’ai confiance en Vous.
Miséricorde Divine, insondable à tout esprit humain ou angélique,
j’ai confiance en Vous.
Miséricorde Divine, dont jaillit la vie et le bonheur, j’ai
confiance en Vous.
Miséricorde Divine, au-dessus des cieux,
Miséricorde Divine, source de miracles et de merveilles,
Miséricorde Divine, qui enveloppe le monde entier,
Miséricorde Divine, venue sur la terre en la Personne du Verbe
Incarné,
Miséricorde Divine, qui coula de la blessure ouverte du Cœur de
Jésus,
Miséricorde Divine, contenue dans le Cœur de Jésus pour nous et
particulièrement pour les pécheurs,
Miséricorde Divine, insondable dans l’institution de la sainte
Eucharistie,
Miséricorde Divine, en l’institution de la Sainte Eglise,
Miséricorde Divine, dans le Sacrement du Saint Baptême,
Miséricorde Divine, notre justification par Jésus-Christ,
Miséricorde Divine, nous accompagnant pendant toute la vie,
Miséricorde Divine, nous enveloppant particulièrement à l’heure de
la mort,
Miséricorde Divine, nous gratifiant de la vie éternelle,
Miséricorde Divine, présente à chaque instant de la vie,
Miséricorde Divine, nous préservant du feu infernal,
Miséricorde Divine, pour la conversion des pécheurs insensibles,
Miséricorde Divine, étonnante aux Anges, inconcevable aux Saints,
Miséricorde Divine, insondable dans tous les mystères divins,
Miséricorde Divine, nous relevant de toute misère,
Miséricorde Divine, source de notre bonheur et de notre joie,
Miséricorde Divine, nous appelant du néant à l’existence,
Miséricorde Divine, englobant toutes les œuvres de Ses mains,
Miséricorde Divine, couronnant tout ce qui existe et existera,
Miséricorde Divine, en laquelle nous sommes tous plongés,
Miséricorde Divine, doux apaisement des cœurs tourmentés,
Miséricorde Divine, seul espoir des âmes désespérées,
Miséricorde Divine, repos des cœurs, paix au milieu des frayeurs,
Miséricorde Divine, délice et merveille des âmes saintes,
Miséricorde Divine, éveillant la confiance contre tout espoir, j’ai
confiance en Vous !
949. O Dieu éternel,
dont la miséricorde est insondable, et le trésor de pitié
inépuisable, jetez sur nous un regard bienveillant et augmentez en
nous Votre miséricorde pour que nous ne désespérions pas dans les
moments difficiles, que nous ne perdions pas courage, mais que nous
nous soumettions avec grande confiance à Votre Sainte Volonté qui
est l’amour et la Miséricorde même.
950. O inconcevable et
insondable miséricorde divine,
Qui peut T’adorer et te glorifier dignement ?
Toi, le plus grand attribut du Dieu Tout-puissant
Tu es le doux espoir de l’homme pécheur.
A l’unisson étoiles,
terre et mer chantez avec gratitude l’hymne de l’inconcevable
miséricorde divine..
951. Mon Jésus, Vous
voyez que Votre sainte volonté est tout pour moi. Ce que Vous ferez
de moi m’est indifférent. Vous m’ordonnez de me mettre à l’œuvre ?
Je m’y prendrai avec calme quoique je sache en être incapable. Vous
m’ordonnez par la bouche de Vos remplaçants d’attendre ? J’attendrai
avec patience. Vous remplissez mon âme de ferveur et Vous ne me
donnez pas la possibilité d’agir. Vous m’attirez à Vous dans les
cieux, et Vous me laissez sur terre. Vous versez dans mon âme la
nostalgie de Vous, et Vous Vous cachez à mes yeux. Je meurs du désir
de m’unir à Vous pour l’éternité, et Vous ne permettez pas à la mort
de s’approcher de moi. O volonté divine, Vous êtes la nourriture et
le délice de mon âme. Lorsque je me soumets à la sainte volonté de
Mon Dieu, un océan de paix m’inonde.
O mon Jésus, Vous ne récompensez pas le succès de l’action, mais la
volonté sincère et la peine de l’entreprise, c’est pour cela que je
suis tout à fait tranquille. Même si toutes mes initiatives et tous
mes efforts étaient anéantis ou ne pouvaient se réaliser, du moment
que je fais tout mon possible, le reste ne me concerne pas. C’est
pour cela que les plus grandes tempêtes ne troublent pas mon calme
profond, la volonté divine demeure en ma conscience.
952. 15. II. 1937.
Mes souffrances ont un peu augmenté. Je ressens non seulement de
plus grandes douleurs dans les poumons, mais aussi d’étranges
douleurs dans les intestins. Je souffre autant que ma faible nature
est capable de le supporter. Et j’offre tout pour les âmes
immortelles, pour obtenir la miséricorde divine aux pauvres pécheurs
et la force aux prêtres. Oh ! Quel grand respect j’ai pour les
prêtres. Et je prie Jésus, le Grand Prêtre, de leur donner beaucoup
de grâces.
953. Aujourd’hui après
la Saint Communion le Seigneur m’a dit : « Ma fille, mon délice est
de M’unir à toi. La plus grande gloire que tu puisses Me rendre,
c’est de te soumettre à Ma volonté. Tu t’attires d’innombrables
bénédictions. Je n’aurais pas de prédilection pour toi, si tu ne
vivais pas de Ma volonté ! » O mon doux Hôte, je suis prête à tous
les sacrifices pour Vous. Pourtant Vous savez que je sis la
faiblesse même, mais avec Vous je puis tout. O mon Jésus, je Vous en
supplie, soyez avec moi à chaque instant.
954. 15. II. 1937.
Aujourd’hui, j’ai entendu ces paroles dans mon âme : « Hostie
agréable à Mon Père, sache, Ma fille, que la Sainte Trinité toute
entière a une particulière prédilection pour toi, parce que tu vis
exclusivement de la volonté divine. Aucun sacrifice n’égale
celui-là. »
955. À ces mots la
connaissance de la volonté divine pénétra mon âme. C'est-à-dire que
je regarde tout de plus haut et que j’accepte tous les événements et
les désagréments avec amour, comme preuves de la prédilection
particulière du Père Céleste.
956. La pure offrande
de ma volonté va brûler sur l’autel de l’amour. Pour que mon
offrande soit parfaite, je m’unis étroitement au sacrifice de Jésus
sur la croix. Et quand sous l’influence de grandes souffrances, ma
nature tremblera et que mes forces physiques et spirituelles
diminueront, alors je me cacherai profondément dans la blessure
ouverte de Cœur de Jésus, sans me plaindre, comme une colombe. Que
toutes mes préférences les plus saintes, les plus belles et les plus
nobles soient toujours au dernier plan et Votre sainte volonté à la
première place. Vos moindres désirs, ô Seigneur, me sont plus chers
que le Ciel avec tous ses trésors. Je sais bien que les créatures ne
me comprendront pas, c’est pourquoi mon offrande sera plus pure à
Vos yeux.
957. Il y a quelques
jours, une personne est venue me demander de beaucoup prier à son
intention, car elle avait des affaires très importantes et urgentes.
Soudain j’ai senti dans mon âme que ces affaires n’étaient pas très
agréables à Dieu. Et je lui ai répondu que je n’allais pas prier à
cette intention mais que je prierai en général, « Pour vous Madame
». Quelques jours après cette dame est revenue et elle m’a remercié
de ne pas avoir prié à cette intention mais pour elle-même. Car elle
avait eu en vue des désirs de vengeance envers une personne pour
laquelle elle aurait dû avoir du respect en vertu du quatrième
Commandement. Jésus changea son cœur et elle avoua sa faute. Je fus
pourtant étonnée d’avoir pénétré son secret.
958. J’ai reçu
aujourd’hui une lettre de l’abbé Sopocko, qui m’envoie des souhaits
pour ma fête. Ses souhaits m’ont réjouie, mais son manque de santé
m’a affligée. Je le savais déjà par ma propre intuition, mais je ne
savais pas si je pouvais m’y fier. Pourtant il me semble que s’il me
l’a écrit lui-même, les autres choses qu’il ne m’a pas écrites, sont
vraies aussi et que ma connaissance intérieure ne me trompe pas. Il
me recommande de souligner tout ce que je sais ne pas provenir de
moi. C’est-à-dire tout ce que Jésus m’a dit, ce que j’entends dans
mon âme. Il me l’a déjà demandé plusieurs fois mais je n’en avais
pas le temps et, à vrai dire, je ne me dépêchais pas de le faire.
Mais comment sait-il que je ne l’ai pas encore fait ? J’étais bien
étonnée. Je me mets maintenant de tout cœur à ce travail. O mon
Jésus, la volonté de Vos remplaçants est très nettement et sans
l’ombre d’un doute Votre Sainte Volonté.
959. 16. II. 1937.
Aujourd’hui par erreur, je suis entrée dans la chambre voisine et
j’ai parlé avec la personne qui y était. Lorsque je suis revenue
chez moi, j’ai encore pensé à elle pendant un moment, quand soudain
Jésus se tint debout près de moi et Il m’a dit : « Ma fille à quoi
penses-tu maintenant ? » Spontanément je me suis serrée contre son
Cœur, reconnaissant que j’avais trop longtemps pensé à une créature.
960. Le matin, ayant
fini mes exercices spirituels, je me suis mise à travailler au
crochet. Je sentais que Jésus reposait dans mon cœur silencieux. Et
cette profonde et douce conscience de la présence divine m’a porté à
dire au Seigneur : O Sainte Trinité qui demeurez dans mon cœur,
accordez, je Vous en prie, la grâce de la conversion à autant
d’âmes que je crochèterai de points aujourd’hui. Alors j’ai entendu
dans mon âme ces mots : « Ma fille, tes exigences sont trop grandes.
» -« Jésus, il Vous est cependant plus facile de donner plus que de
donner peu. Mais chaque conversion d’une âme pécheresse exige un
sacrifice. Je Vous offre, doux Jésus, mon travail consciencieux ;Il
ne me semble pas que cette offrande soit trop petite pour un si
grand nombre d’âmes. Jésus, comme Vous avez Vous-même sauvé les âmes
par trente ans de travail, et puisque la sainte obéissance me défend
les pénitences et les grandes mortifications, je Vous prie donc
d’accepter, Seigneur, ces petites choses, marquées de sceau de
l’obéissance comme si c’était de grandes choses. » J’ai alors
entendu une voix dans l’âme : « Ma douce fille, Je vais satisfaire
ta demande. »
961. Je vois souvent
une certaine personne, agréable à Dieu. Le Seigneur a une grande
prédilection pour elle, non seulement parce qu’elle tâche de faire
connaître la gloire de la miséricorde divine mais aussi pour l’amour
qu’elle a envers Dieu, quoique cette âme ne ressente pas toujours
cet amour dans son cœur d’une manière sensible. Elle demeure presque
continuellement au jardin des Oliviers, et pourtant elle est
toujours agréable à Dieu. Et sa grande patience remportera la
victoire dans toutes les adversités.
962. Oh ! si l’âme
souffrante savait combien Dieu l’aime, elle mourrait de joie par
excès de bonheur ! Un jour, nous découvrirons ce qu’est la
souffrance, mais alors nous ne serons plus capable de souffrir. Le
moment présent nous appartient.
963. 17. II. 1937.
J’ai vu ce matin, pendant la Sainte Messe, Jésus souffrant. Sa
Passion s’est répercutée dans mon corps d’une manière invisible mais
on moins douloureuse. Jésus m’a regardée et Il a dit : « Les âmes
périssent malgré Mon amère Passion.
964. Je leur offre une dernière planche de salut : La fête de Ma
miséricorde. Si elles n’adorent pas Ma miséricorde, elles périront
pour l’éternité. Secrétaire de Ma miséricorde, écris, parle aux âmes
de Ma grande miséricorde, car ce jour terrible, le jour de Ma
justice est proche. »
965. Aujourd’hui j’ai
entendu dans mon âme ces paroles : « Ma fille, il est temps de te
mettre à l’œuvre. Je suis avec toi. De grandes persécutions et de
grandes souffrances. Mais console-toi à la pensée que beaucoup
d’âmes seront sauvées et sanctifiées par cette œuvre. »
966. Quand je me suis
mise à cette œuvre, je soulignais les paroles du Seigneur et je
passais tout en revue. Lorsque j’en suis arrivée à la page sur
laquelle j’avais noté les conseils et les indications du Père
Andrasz, je ne savais que faire, souligner ou ne pas souligner. J’ai
entendu alors ces paroles dans mon âme : « Souligne-les car ces
paroles sont Miennes. J’ai emprunté pour te parler la bouche de
l’ami de Mon Cœur afin de te tranquilliser. Tu dois t’en tenir à ces
indications jusqu’à la mort. Il ne Me plairait pas du tout que tu y
renonces. Sache que c’est Moi-même qui l’ai mis entre Moi et ton
âme. Je le fais pour ta paix et pour que tu ne t’égare pas.
967. Depuis que je t’ai
mise sous la protection particulière de ce prêtre tu es dispensée
vis-à-vis de tes Supérieures de rendre un compte détaillé de Mes
relations avec toi. Comporte-toi néanmoins comme un enfant avec
elles. Mais c’est aux prêtres seulement que tu confieras sincèrement
tout ce qui se passe dans les profondeurs de ton âme. »
Et j’ai remarqué que
depuis, que Dieu, m’a donné un directeur, Il n’a plus exigé comme
auparavant, que je dise tout à mes supérieures, à l’exception des
choses extérieures. A part cela, seul mon directeur connaît mon âme.
C’est une grâce de Dieu exceptionnelle que d’avoir un directeur de
conscience. Oh ! Comme il y a peu d’âmes qui ont reçu cette grâce.
L’âme vit dans une paix constante au milieu des plus grandes
difficultés. Chaque jour, après la Sainte Communion, je remercie
Dieu pour cette grâce, et chaque jour je prie le Saint Esprit de
donner à mon directeur la lumière. J’ai vraiment ressenti dans mon
âme quelle grande puissance ont les paroles du directeur. Que la
miséricorde divine soit adorée pour cette grâce !
968. Je suis allée
aujourd’hui faire ma méditation devant le <saint Sacrement. Lorsque
je me suis approchée de l’autel, la présence divine me pénétra. Je
fus plongée dans l’océan de Sa Divinité et Jésus m’a dit : « Ma
fille, tout ce qui existe est à toi. » J’ai répondu au Seigneur : «
Mon cœur ne réclame que Vous seul, O Trésor de mon cœur. Je Vous
remercie Seigneur pour tous Vos dons, mais je n’exige que Votre
Cœur. Quoique les cieux soient grands, pour moi ils ne sont rien
sans Vous. Vous savez bien, Jésus, que je défaille sans cesse après
Vous. » -« Sache, ma fille, que ce que d’autres âmes atteindront
dans l’éternité, tu le goûte déjà maintenant. » Et soudain mon âme
fut inondée de la lumière de la connaissance de Dieu.
969. Oh ! Que ne
puis-je exprimer tant soit peu ce que l’âme ressent près du Cœur de
la Majesté inconcevable !
Je ne sais l’exprimer. Seule une âme qui l’a vécue au moins une fois
dans sa vie, peut imaginer cette grâce. Quand je suis rentrée dans
ma chambre, il me semblait que de la vraie vie je revenais à la
mort. Le médecin est venu me prendre le pouls. Il s’est étonné : «
Que vous est-il arrivé, ma Sœur ? Vous n’avez jamais eu un pouls
semblable. Je voudrais savoir ce qui a provoqué une telle
accélération de la pulsation ? » Que pouvais-je répondre alors que
je ne savais pas moi-même que j’avais une tension si élevée ? Je
sais seulement que j’agonise de langueur après Dieu. Mais je ne lui
ai pas dit, car qu’est- ce que la médecine peut y faire.
970. 19. II. 1937.
L’union avec les agonisants. Ils me demandent des prières et je
peux prier, le Seigneur me donne un singulier esprit d’oraison. Je
suis constamment unie à Lui et je sens pleinement que je vis pour
les âmes, pour les amener à Votre Miséricorde, Seigneur. Pour cela
aucun sacrifice n’est trop petit.
971. Aujourd’hui le
docteur a décidé que je devais encore rester ici jusqu’au mois
d’avril. C’est la volonté divine. Cependant je désirais déjà revenir
parmi nos Sœurs.
J’ai reçu aujourd’hui la nouvelle de la mort de l’une de nos Sœurs
qui est morte à Plock. Mais elle est venue chez moi avant que l’on
ne m’ait annoncé sa mort
973. 22. II. 1937.
Aujourd’hui une retraite pour les servantes a commencé dans notre
chapelle. Tous ceux qui le désirent peuvent y prendre part. Il y a
une conférence par jour. Le Père Bonaventura un Père Pieux, parle,
droit aux âmes toute une heure. J’ai pris part à cette retraite,
désireuse de connaître Dieu plus profondément pour l’aimer plus
ardemment, car j’ai compris que plus la connaissance est grande,
plus l’amour est puissant.
974. J’ai entendu
aujourd‘hui ces paroles : « Prie pour les âmes, quelles n’aient pas
peur de s’approcher du Tribunal de Ma miséricorde. Ne cesse pas de
prier pour les pécheurs. Tu sais à quel point leur âme Me tient à
Cœur. Soulage Ma tristesse mortelle, distribue Ma miséricorde. »
975. 24. II. 1937.
Aujourd’hui, pendant la Sainte Messe j’ai vu Jésus agonisant. Les
souffrances du Seigneur me transpercent l’âme et le corps d’une
manière invisible, mais la douleur est grande. Elle dure un très
court moment.
976. Pendant la Passion
chantée, une si vive impression de Son supplice me saisit que je
n’ai pu retenir mes larmes. J’aurais voulu me cacher quelque part
pour donner libre cours à ma douleur provoquée par la considération
de la Passion.
977. Quand j’ai prié à
l’intention du Père Andrasz, j’ai reconnu qu’il est très agréable à
Dieu. Depuis ce moment, j’ai encore plus de respect pour lui, comme
pour un Saint. Je m’en réjouis et j’ai rendu grâce à Dieu avec
ferveur.
978. Aujourd’hui j’ai
vu Jésus pendant la bénédiction. Il m’a dit ces paroles : « Sois
obéissante en tout à ton directeur, sa parole est Ma volonté.
Grave-la au fond de ton âme. C’est Moi qui parle par sa bouche et Je
désire que tu lui dévoiles l’état de ton âme avec la même simplicité
et sincérité que tu as pour Moi. Je te répète encore une fois Ma
fille : Sache que ses paroles sont l’expression de Ma volonté envers
toi. »
979. J’ai vu
aujourd’hui le Seigneur d’une grande beauté et Il m’a dit : « Mon
aimable hostie, prie pour les prêtres, surtout pendant ce temps de
la moisson. Mon Cœur t’aime de manière privilégiée et pour toi, je
bénis la terre. »
980. J’ai compris que
ces deux années de souffrances intérieures que j’endure en me
soumettant à la volonté divine pour mieux connaître cette volonté,
m’ont fait plus avancer dans la perfection que les dix années
précédentes. Depuis deux ans, je suis sur la croix entre ciel et
terre. C'est-à-dire, que d’un côté je suis liée par le vœu
d’obéissance. Je dois écouter ma supérieure comme Dieu Lui-même.. Et
d’un autre côté, Dieu Lui-même me fait directement connaître Sa
volonté. Voilà pourquoi mon supplice intérieur est si grand que
personne ne peut comprendre ni concevoir ces souffrances
spirituelles. Il me semble plus facile de perdre la vie que de vivre
souvent, seulement une heure d’un tel supplice. Je ne vais même pas
écrire beaucoup sur ce sujet, car il n’est pas à décrire : connaître
directement la volonté de Dieu et être en même temps, parfaitement
obéissante à la volonté divine annoncée indirectement par les
Supérieures. Dieu merci, Il m’a donné, car autrement je n’avancerais
pas d’un pas. |