CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

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La PASSION de JÉSUS
selon
Anne-Catherine Emmerich
(1774-1824)

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La Résurrection

 

Nuit de la Résurrection (Chapitre LXIV)

Tout était calme autour du tombeau. Cassius (Longin) y était toujours en contemplation. Anne-Catherine raconte les visions qu’elle eut au sujet du corps de Jésus: elle vit le corps couvert de plaies, mais rendu transparent, de telle sorte “qu’on pouvait reconnaître, dans tous leurs détails, les lésions et les altérations que tant de souffrances y avaient produites, et voir jusqu’au fond de ses blessures.” 

Les saintes femmes avaient fini de préparer les aromates et se reposaient. Il était près de onze heures de la nuit quand, poussée par un désir irrésistible, Marie sortit et “parcourut tout le chemin de Croix à travers les rues désertes, s’arrêtant à tous les endroits où le Sauveur avait eu quelque chose à souffrir ou quelques outrages à essuyer... Elle était absorbée dans l’amour et l’adoration. Elle alla ainsi jusqu’au Calvaire... et s’arrêta tout d’un coup...”   Jésus était là, qui lui dit qu’Il allait ressusciter, et qu’elle devait L’attendre près de la pierre où Il était tombé au Calvaire. Il était minuit passé. Quand le ciel commença à blanchir, les saintes femmes quittèrent le Cénacle avec leurs aromates. Il sembla à la voyante que le corps du Seigneur reposait de nouveau dans le tombeau.

Résurrection du Seigneur (Chapitre LXV)

Anne-Catherine raconte:”Je vis apparaître l’âme de Jésus... Pénétrant à travers le rocher, elle vint se reposer sur son corps très saint: elle sembla se pencher sur lui et se confondit tout d’un coup avec lui. Je vis alors les membres se remuer dans leurs enveloppes, et le corps vivant et resplendissant du Seigneur uni à son âme et à sa divinité, se dégager du linceul par le côté, comme s’il sortait de la plaie faite par la lance... Tout était éblouissant de lumière... Je vis bientôt Jésus resplendissant s’élever à travers le rocher. La terre trembla; un ange... se précipita comme un éclair dans le tombeau, mit la pierre à droite et s’assit dessus.” La secousse fut telle que les lanternes s’agitèrent violemment et que la flamme jaillit de tous côtés. A cette vue les gardes tombèrent comme atteints de paralysie...”

Cassius, d’abord ébloui, se releva, s’approcha du tombeau et ouvrit les portes. Il toucha les linges vides et se retira afin d’avertir Pilate de ce qui s’était produit. Sentant le tremblement de terre, il attendit un peu pour voir ce qui allait se passer, mais il ne vit ni la pierre jetée sur le côté, ni l’ange assis dessus. Ces premiers évènements furent racontés aux disciples soit par Cassius, soit par les gardes, du moins ceux qui n’avaient pas été corrompus par les juifs.

Au moment où l’ange entra dans le tombeau, le Sauveur ressuscité apparut à sa Mère près du Calvaire et lui dit qu’elle Le reverrait.

Les saintes femmes au tombeau (Chapitre LXVI)

Les saintes femmes, encore éloignées du tombeau, ne virent rien des prodiges qui s’y étaient passés. Quand, arrivées près du jardin, elles virent les lanternes et les gardes couchés autour du tombeau, elles eurent peur et s’enfuirent. Seules Madeleine et Marie Salomé entrèrent dans le jardin et virent la pierre déplacée. Madeleine se pencha et regarda à l’intérieur du sépulcre: elle vit les linges repliés et mis de côté. Suivent alors, les allées et venues de Madeleine et des autres femmes qui virent les deux anges du tombeau, et retournèrent au Cénacle, puis l’apparition de Jésus à Madeleine, la visite de Pierre et de Jean au tombeau.

Il fut expliqué à la voyante pourquoi Jésus avait dit à Madeleine: “Ne me touche pas, Je ne suis pas encore monté vers le Père.” Jésus n’avait pas encore remercié le Père pour sa victoire sur la mort et pour l’oeuvre accomplie de la Rédemption. Par ailleurs il fallait faire comprendre à Madeleine qu’elle devait se recueillir et remercier Dieu. Elle n’avait pensé, dans l’emportement de son amour, qu’à baiser les pieds du Seigneur, comme autrefois, et oubliait le miracle qui était sous ses yeux. 

Les gardes se relevèrent et, frappés de stupeur, sortirent en hâte du jardin.

Rapport des gardes sur le tombeau (Chapitre LXVII)

Cassius (Longin) vint trouver Pilate environ une heure après la Résurrection et lui raconta tout: le rocher ébranlé, la pierre repoussée par un ange, les linceul restés vides. Il ajouta que Jésus était certainement le Messie et le Fils de Dieu. Pilate retorqua qu’il avait été trompé par des sortilèges, mais, terrorisé, s’en alla sacrifier à ses dieux.

Quand les soldats, témoins de la Résurrection vinrent trouver Pilate, ce dernier les renvoya chez Caïphe. La suite est connue. Ce qui l’est moins, c’est que les gardes qu’on n’avaient pu corrompre persévérèrent dans leurs dires et parlèrent si librement du jugement inique de l’avant-veille et de la manière dont la Pâque avait été interrompue, qu’on les mit en prison.

   

 

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