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Du crucifiement à la mort de Jésus
Entre le crucifiement et la
mort de Jésus
Quand le travail préparatoire
fut terminé, les soldats se partagèrent les vêtements et tirèrent au sort la
tunique sans couture de Jésus pour ne pas la déchirer.
Suivent les scènes bien connues
où Jésus pardonne à ses bourreaux qui ne savent pas ce qu’ils font, la
conversion de Dismas le bon Larron, (1392 et 1393), l’épisode pendant lequel
Jésus confia sa Mère à l’apôtre Jean” qui la reçut pour sienne, et fut
favorisé de nouvelles lumières pour mieux connaître et estimer davantage la plus
parfaite créature que la Divinité eût créée après l’humanité de Notre Seigneur
Jésus-Christ.” (1394)
C’était environ la neuvième
heure du jour; la confusion régnait partout en raison de l’obscurité quand Jésus
cria d’une voix forte: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous délaissé?”
(1395)
Le délaissement de Jésus
Il fut expliqué à Marie
d’Agreda que le délaissement de Jésus ne consista pas en ce que la Divinité
s’éloigna de son humanité par la dissolution de l’union hypostatique, ni par la
suspension de la vision béatifique. Par contre l’humanité de Jésus fut
abandonnée de la divinité en ce qu’elle ne la préserva ni des souffrances de la
passion, ni de la mort. Il y eut aussi un autre délaissement que Jésus dut
subir, c’est celui qui naissait de son immense charité pour les hommes” et ce
délaissement fut celui des réprouvés. Il se plaignit de ceux-ci à la dernière
heure de sa vie, comme dans la prière qu’il fit au jardin où son âme fut saisie
d’une tristesse mortelle: parce qu’offrant une rédemption si abondante pour le
genre humain, elle ne devait pas être efficace pour les réprouvés; et qu’il s’en
trouverait privé au sein du bonheur éternel pour lequel il les avait créés et
rachetés... Comme témoignage de ces sentiments, le Seigneur Jésus ajouta la
cinquième parole: 'J’ai soif!' c’est-à-dire, soif des enfants d’Adam. (1396)
Dieu ne veut pas que les hommes se damnent, et, au moment de mourir, Jésus
pleure sur ceux qui s’obstineront à refuser son amour.
Ensuite Jésus prononça le
“Consummatum est”. La dette d’Adam était payée. Jésus, ayant réalisé, dans sa
plénitude, l’oeuvre de la rédemption du genre humain, pouvait remettre son âme
entre les mains du Père.(1397)
Il fut révélé à Marie d’Agreda
que Jésus, avant de mourir fit en quelque sorte son testament, s’entretenant
avec le Père de ceux qui devaient être ses héritiers légitimes et de ceux qu’il
déshéritait. “Les secrets de la prédestination des saints et la réprobation
des réprouvés étaient renfermés dans ce Testament qui fut scellé et cacheté pour
les hommes.” Marie eut connaissance de ce testament car, Coadjutrice de la
Rédemption, elle devait être aussi l’exécutrice testamentaire.(1399 et 1400)
Principaux points du
Testament de Jésus sur la Croix
Établi Justificateur,
Rédempteur et Glorificateur universel de tout le genre humain, Jésus demanda au
père que sa croix soit le tribunal de “notre justice et de notre
miséricorde.” Jésus dit au Père, entre autres choses:
“ ... je vais faire les
dispositions de ma volonté humaine... (1403)
“Je veux en premier lieu
nommer ma très pure Mère et la constituer mon héritière unique et universelle de
tous les biens de la nature, de la grâce et de la gloire qui m’appartiennent...
Je veux qu’elle soit la maîtresse des anges et des hommes; qu’elle ait sur eux
un empire absolu, que tous lui obéissent et la servent... je veux encore qu’elle
soit la dépositaire et la dispensatrice de tous les biens que la terre et les
cieux renferment.
“Je déclare que le suprême
ciel appartient aux anges qui ont obéi à votre sainte et juste volonté., afin
qu’il soit leur demeure propre et éternelle. Et que leur appartiennent la
jouissance et la claire vision de notre divinité. (1404)
“ Par toute la plénitude de
ma volonté, j’appelle, je choisis et je tire de la nature humaine entière, tous
les justes et tous les prédestinés qui, par ma grâce et par mon imitation,
doivent être sauvés en accomplissant ma volonté et en observant ma sainte loi...
Ce sont ceux que je nomme, après ma bienheureuse Mère, les héritiers de toutes
mes promesses, de mes mystères, de mes bénédictions, des trésors de mes
Écritures, de mon humilité, de ma douceur, des vertus de foi, d’espérance et de
charité, de prudence, de justice,... de ma croix, de mes souffrances, de mes
opprobres, de mes humiliations et de ma pauvreté. Ce sera là leur partage en la
vie passagère... je le leur destine en gage de mon amitié parce que je l’ai
choisi pour moi-même.... Je serai pour eux un père, un frère, un ami, et ils
seront mes enfants, mes élus et mes bien-aimés... (1405)
“Je veux que mes justes et
mes élus dominent sur les réprouvés et sur les démons... que toutes les
créatures les servent... Je veux moi-même prendre mes délices au milieu d’eux,
leur communiquer mes secrets, converser intimement et demeurer avec eux dans
l’Église militante sous les espèces du pain et du vin. (1406)
“Quant à ceux que notre
volonté rejette et réprouve... je les déshérite de mon amitié et de ma
gloire...” (1408)
Instructions données par
Marie
Marie, la Sainte vierge,
s’adressant à Marie d’Agreda, lui dit: “Je veux.. que vous n’oubliiez jamais
les douleurs que Jésus ressentit sur la croix, et la doctrine qu’Il y enseigna
et qu’Il y pratiqua. C’est avec ce miroir que vous devez perfectionner la beauté
de votre âme... et que vous régniez en qualité d’épouse du souverain Roi... Je
veux que dès maintenant vous viviez crucifiée avec Jésus-Christ, et que vous
vous rendiez semblable à cet adorable exemplaire en mourant à la vie
terrestre... (1409) Personne ne doit s’imaginer arriver au bonheur éternel par
des voies plus spacieuses et proportionnées aux inclinations d’une chair
pervertie.”
Il n’y a point d’autres
voies que celles suivies par Jésus.
“Le danger est plus grand pour les ecclésiastiques et les religieux, qui par
leur état doivent suivre leur divin Maître et se conformer à sa vie et à sa
pauvreté...” (1410)
S’adressant à une religieuse,
en l’occurrence Marie d’Agreda, Marie dit:“...Il faut, ma fille que votre
main droite soit clouée par l’obéissance... Vous avez cloué votre main par le
voeu d’obéissance, et par cet acte vous vous êtes dépouillée de votre liberté et
du droit de dire: je veux ou je ne veux point. Votre main gauche sera clouée par
le voeu de pauvreté, et vous ne conserverez aucune inclination, aucune affectin
pour aucune des choses qui flattent d’ordinaire les yeux... Vos pieds doivent
être cloués par le troisième voeu de chasteté, afin que vous soyiez pure, chaste
et belle dans toutes vos démarches et dans toutes vos voies... Afin que cette
doctrine vous paraissent plus douce... mettez-vous à considérer en vous-même
l’image de mon adorable Fils tout couvert de plaies, accablé d’outrages, cloué
sur la croix...” (1411) C’est en portant la croix sur les traces de
Jésus-Christ que l’on acquiert la félicité éternelle. |