VOIE VERS DIEU

adveniat regnum tuum

     
 

 

Mieux connaître Marie

   
   
   
 

Paulette Leblanc

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Les commandements qui concernent surtout
les hommes

Le 6e commandement est très court et il est exprimé de la même façon par les trois textes que nous avons retenus : "Tu ne commettras pas d'adultère." Notre monde contemporain a oublié le sens de ce mot "adultère"; par contre, la plupart des ménages de notre XXIe siècle, connaissent ce drame. Car l'adultère, c'est un drame. Certes, il peut apporter un peu de plaisir à l'un des conjoints, mais quelle souffrance pour le conjoint trompé, le conjoint abandonné! Dieu qui a créé l'Homme le fit homme et femme. Nous savons qu'il naît à peu près autant d'hommes que de femmes, car le mariage que Dieu offrit à Adam et à Ève était monogame. Chaque homme aurait sa femme, son épouse réservée. On voit immédiatement le drame que représente la polygamie.



La femme adultère

La polygamie: un homme prend plusieurs femmes, quatre par exemple. Comme il y a autant d'homme que de femmes, cela signifie que trois hommes vont rester sans épouse. Si cette polygamie se multiplie, on voit le nombre immense des hommes qui ne pourront jamais avoir de femme. Que vont-ils devenir ? Des eunuques, c'est à dire des hommes incapables de donner la vie, la plupart du temps placés comme esclaves dans les harems, ou les armées. Ainsi, nous savons que les janissaires, ces très braves soldats turcs, étaient en réalité des eunuques, anciens enfants chrétiens enlevés par les turcs et castrés, puis enrôlés de force et très jeunes au service de l'armée turque. Par ailleurs, il faut bien dire aussi que les hommes qui prennent plusieurs femmes sont en situation d'adultère permanent, car ils sont en dehors de la loi de Dieu. À cela il faut ajouter le développement du sida. Les hommes n'ayant pas de femme et n'étant pas  eunuques vont où ils peuvent...

Jésus a parlé des eunuques, mais seulement pour montrer la grandeur du célibat consacré: "Il y a des eunuques qui le sont par le fait des hommes; d'autres le sont en raison d'un défaut de la nature. D'autres enfin, le sont par choix, pour être tout à Dieu. Comprenne qui pourra!" Les eunuques qui sont ainsi par le fait des hommes connaissent-ils le bonheur? Jamais ils n'auront une vie normale, jamais ils n'auront de famille et trop souvent leur vie sera pleine de rancœurs ou de haines. Seuls sont heureux ceux qui ont donné la totalité de leur vie à Dieu, qu'ils soient hommes ou femmes. Dieu dit: "Tu ne commettras pas d'adultère." Dieu sait, en effet, que le bonheur réside uniquement dans le respect de la création qu'il a créée. Dieu a fait le mariage monogame sacré. Ceux qui prennent plusieurs femmes, (ou plusieurs hommes[1]) sont en dehors de la Loi de Dieu, car ils sont en situation d'adultère. Par ailleurs, les lois de la génétique étant bafouées, on comprend que certaines tribus polygames aient perdu les facultés intrinsèquement liées à l'humanité: d'où les dégénérescences constatées.

 

Le 7e commandement demande le respect de tout ce qui appartient aux autres. Certes il est prononcé sous une forme négative: " Tu ne commettras pas de vol." (Deut), ou "Tu ne déroberas point." (Ex 20, 15) ou encore "Tu ne voleras pas." (Compendium), mais en réalité c'est un commandement très positif. En effet, chaque personne désire ardemment le bonheur, et, en plus, elle a des besoins matériels. Pour cela elle s'est procuré un certain nombre d'objets, certes plus ou moins utiles, mais auxquels elle tient. Si quelqu'un venait lui prendre ces objets, elle serait très malheureuse; alors pourquoi irait-elle voler ses voisins? Tous les hommes sont dans cette situation: donc, personne ne doit voler, dérober, mais au contraire respecter le bien d'autrui.

Le 8e commandement concerne le mensonge. Les termes utilisés peuvent sembler un peu obscurs, mais en réalité, porter un faux témoignage, c'est bien mentir. Ainsi, le Deutéronome, l'Exode et le compendium disent tous les trois: "Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain." Cette forme négative s'écrit positivement quand  on dit: "Tu diras toujours la vérité". Dieu est Vérité, et sa vérité est Lumière tandis que le mensonge conduit aux ténèbres. En effet, qui, le premier, mentit afin de conduire au désastre l'humanité si chère au cœur de Dieu ? C'est le serpent, c'est Satan.

Incroyable! Adam et Ève étaient parfaitement heureux; ils avaient tout ce qu'un homme peut désirer, et, en plus, ils avaient la compagnie de Dieu, chaque soir... Dieu les avait mis à l'épreuve afin qu'ils puissent prouver l'amour qu'ils ressentaient pour leur divin Père: "Tu ne mangeras pas du fruit de l'arbre de la connaissance..." De quelle connaissance s'agit-il? Nous ne savons pas, et d'ailleurs peu importe. Adam et Ève ne se souciaient pas du tout de cet arbre qu'ils auraient même oublié si le démon ne s'était pas manifesté. Mais le serpent arriva jusqu'à Ève et il lui mentit honteusement:

-Mais non, vous ne mourrez pas... mais non, il ne vous arrivera rien, bien au contraire. Dieu ne veut pas que vous mangiez du fruit de cet arbre parce que, si vous en mangez, vous serez comme lui, comme des dieux!

Ève hésite. Elle aime Dieu, et elle ne veut pas lui désobéir. Non, elle ne mangera pas. Alors le serpent grimpe tout autour de l'arbre et sa tête est presque au niveau de la tête d'Ève. Le serpent se balance doucement et cueille un fruit. Il le regarde longuement:

— Comme il est beau!

Et, s'adressant à Ève:

— Vraiment, tu ne veux pas le prendre, ce fruit magnifique?

Ève refuse. Non Dieu a dit de ne pas manger; elle ne mangera pas. Le serpent alors croque le fruit et dit:

— Vois! Je mange ce fruit. Il est délicieux, bien plus que tous les autres fruits. Tu vois bien que je ne meurs pas... Au contraire, il me rend fort. Et le serpent se met à secouer les branches, à se tortiller dans tous les sens. Ève qui était sur le point de s'en aller se met à rire. Ce serpent est vraiment drôle... Après tout il dit peut-être la vérité: ce fruit a l'air très bon... Le serpent se place tout près d'Ève et lui fait mille caresses...

— Mais goûte donc! Juste une petite bouchée... Et tu verras que rien ne t'arrivera.

Ève est perplexe, mais finalement elle accepte la bouchée que le serpent lui tend. C'est vrai, ce fruit est délicieux... il faut que j'en porte un morceau à Adam. Nous savons tous ce qui arriva; Adam mangea du fruit de l'arbre de la connaissance, et il vit que lui et sa femme étaient nus. Alors, découvrant une vertu qui lui était encore inconnue: la pudeur qui protégera des milliards d'hommes et de femmes pendant tous les siècles, alors, Adam et Ève allèrent se cacher. Le soir, Dieu "s'étonna" de ne pas les voir au rendez-vous : nous connaissons la suite. Dieu maudit le serpent qui avait menti si effrontément et qui avait apporté le malheur dans l'humanité. Mais Dieu, plein de miséricorde pour ses enfants trop faibles face aux mensonges destructeurs, promit la Femme, celle qui sera la Vierge Marie, l'Immaculée qui lui écraserait la tête. Adam ne mourut pas tout de suite, mais quelques années plus tard, il tiendra dans ses bras le cadavre d'Abel. Le mal, donc le malheur, était entré dans le monde, et cela par un mensonge.

Le 9e commandement semble revenir sur un sujet déjà traité par le 6e commandement. En réalité, il s'agit ici des péchés en pensées. Ainsi, l'expression: "Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain," met bien en évidence le fait que l'adultère peut déjà exister dans le cœur des hommes, même si l'acte n'est pas formalisé. Or, la femme de ton prochain est sacrée, elle n'est pas tienne car ce n'est pas à toi que Dieu l'a donnée. Tu dois respecter ton prochain, car c'est ainsi que tu respectes la volonté de Dieu. Les péchés en pensée sont aussi graves que les péchés effectivement commis et tu dois les accuser de la même façon que tu accuses tes péchés. D'ailleurs le confiteor met ce péché sur le même plan que les autres: "Je confesse à Dieu que j'ai péché, en paroles, en pensées, par actions et par omission."

C'est sans équivoque. Mais, dira-t-on, on peut être tenté, et la tentation n'est pas un péché! Sans doute, mais la tentation est une manifestation du mensonge de Satan qui veut notre malheur. Si on rejette la tentation, tout va bien, et l'on sait que souvent une tentation vaincue est un moyen de grandir. Mais attention! il ne faut pas tomber dans les pièges du démon.

Le 10e commandement revêt un caractère comparable au 9e; il semble une redite du 7e commandement. Le Deutéronome dit: "Tu ne désireras rien de ce qui appartient à ton prochain." L'Exode (20, 17) va plus loin: "Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain." Le Compendium reprend la formule du Deutéronome: "Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain." Que faut-il comprendre ?

Ce 10e commandement complète les 6e, 7e et 9e commandements. Mais il va plus loin. Au fond, c'est de la jalousie, de l'envie, qu'il traite. Je désire tout ce qu'a mon prochain : il a des serviteurs et moi pas... ce n'est pas juste. Il a des animaux magnifiques, et moi, je n'ai qu'un tout petit troupeau. Sa femme sait tout faire; pourquoi la mienne est-elle toujours malade? En réalité, j'ai tout ce qu'il me faut, tout ce dont j'ai besoin, mais je suis jaloux. Surprenant ce 10ème commandement qui permet d'approcher la pauvreté du cœur! "Bienheureux les pauvres de cœur..."

En résumé, nous ne pouvons pas ne pas comprendre que les Commandements de Dieu sont les instruments indispensables au bonheur de tous les hommes, bonheur que Jésus reprendra longuement dans ses Béatitudes. Pour clore ce chapitre, nous reprendrons les Paroles de Jésus à quelqu'un qui l'interrogeait. Le premier commandement c'est: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Le second lui est semblable: tu aimeras ton prochain comme toi-même."

Jésus n'est pas venu abolir la Loi, mais l'accomplir. Cela, il le dit lui-même : "Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire. Car, je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait de la Loi ne passera pas, que tout ne soit accompli. Celui donc qui aura violé un de ces moindres commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le royaume des cieux; mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera tenu pour grand dans le royaume des cieux." (Mt 5, 17 à 19)

Jésus a pris sur lui tous les péchés allant à l'encontre des commandements de Dieu. Oui, Dieu est miséricordieux, mais Il veut, Il exige que nous lui obéissions, car c'est notre bonheur. Si nous péchons et si nous nous repentons, oui, Dieu nous pardonnera. Mais pourquoi ne pas imiter Marie, dès maintenant, Marie, la sans tache et tellement bienheureuse...

Nous avons passé en revue les dix commandements de Dieu. Avons-nous oublié la Vierge Marie? Oh! Non! Marie, Immaculée, a toujours obéi à son Seigneur. Sa vie était constamment en phase avec la volonté de Dieu. Ce que Dieu voulait, elle le voulait; elle le voulut même jusqu'au plus douloureux de tous les martyres: la Passion de son Fils. En tout elle demeure notre modèle, au-delà même de tout ce que nous pourrions imaginer.

Petites remarques:

L'Ancien Testament met, lui aussi en évidence, le bonheur retrouvé grâce au retour à l'observation des commandements de Dieu, après les malheurs liés à leur inobservance. Ainsi, nous pouvons lire, entre autres, au psaume 106 (10 à 14) : "Certains gisaient dans les ténèbres mortelles, captifs de la misère et des fers : ils avaient bravé les ordres de Dieu et méprisé les desseins du Très-Haut; soumis par lui à des travaux accablants, ils succombaient, et nul ne les aidait. Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse: il les délivre des ténèbres mortelles, il fait tomber leurs chaînes. Certains erraient dans le désert sur des chemins perdus, sans trouver de ville où s'établir; ils souffraient la faim et la soif, ils sentaient leur âme défaillir."

Mais : "dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse: il les conduit sur le bon chemin, les mène vers une ville où s'établir. Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes: car il étanche leur soif, il comble de biens les affamés!" (Ps 106, 6 à 9)

Le Psaume 118 est encore plus clair. Ainsi, on peut lire, les versets suivants: "Je t'invoque de tout mon cœur; exauce-moi, Yahweh, afin que je garde tes lois. Je t'invoque, sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements. (145 et 146) Écoute ma voix selon ta bonté; Yahweh, rends-moi la vie selon ton jugement. (149) Tu es proche, Yahweh, et tous tes commandements sont la vérité. (151)  Dès longtemps je sais, au sujet de tes enseignements, que tu les as établis pour toujours. Vois ma misère, et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi." (152 et 153)

Et voici qui est encore plus clair: "Le salut est loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois." (Ps 118, 155) À la vue des infidèles, j'ai ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole. Considère que j'aime tes ordonnances; Yahweh, rends-moi la vie selon ta  bonté. Le résumé de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles." (Ps 118, 158 à 160)

Enfin, pour conclure, il convient de noter que les hommes ont désobéi aux commandements de Dieu; en conséquence, ils sont devenus très malheureux. Mais Dieu, dans sa miséricorde a eu pitié d'eux et les a tirés de leurs détresses. Ils sont sauvés, ils sont heureux, ils rendent grâces, mais attention à ne pas retomber dans la désobéissance. "Certains, égarés par leur péché, ployaient sous le poids de leurs fautes:  ils avaient toute nourriture en dégoût, ils touchaient aux portes de la mort. Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse: il envoie sa parole, il les guérit, il arrache leur vie à la fosse." (Ps 106, 17 à 20) Car c'est Dieu "qui change les fleuves en désert, les sources d'eau en pays de la soif, en salines une terre généreuse quand ses habitants se pervertissent. C'est lui qui change le désert en étang, les terres arides en source d'eau... (Ps 106, 33 et 34) Dès lors, "Les justes voient, ils sont en fête; et l'injustice ferme sa bouche. Qui veut être sage retiendra ces choses: il y reconnaîtra l'amour du Seigneur. (Ps 106, 42 et 43)
 


[1] Cela arrive dans certaines civilisations dites matriarcales, notamment dans certaines régions de l'Himalaya.

   

 

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