CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

 

La spiritualité de sainte Mechtilde
d’après le Livre de la Grâce spéciale

 

6-La Vierge Marie

        6-1-Le Cœur de Marie

Jésus enseigne à Mechtilde comment elle doit saluer Marie?

 Salue le cœur virginal de ma Mère à cause de la surabondance de tous les biens qui l’ont rendue si secourable aux hommes; ce cœur était si pur qu’il a émis le premier vœu de virginité.

Salue ce cœur à qui son humilité a mérité de concevoir du Saint-Esprit. Salue ce cœur plein de dévotion et de désirs qui m’ont attiré en lui.

Enfin, salue :

            Ce cœur très brûlant d’amour envers Dieu et envers le prochain.

            Ce cœur qui a si fidèlement conservé en lui-même toutes les actions de mon enfance et de ma jeunesse.

            Ce cœur qui a été transpercé dans ma Passion par des stigmates dont il ne put jamais perdre le souvenir.

            Ce cœur très fidèle, car il consenti à l’immolation de son Fils unique pour la rédemption du monde.

            Ce cœur sans cesse incliné à intercéder pour le bien de l’Église naissante.

            Puis, salue ce cœur tout adonné à la contemplation et qui, par ses mérites, obtint la grâce pour les humains. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre 5, 9)

        6-2-L’Assomption

La Vierge Marie parut aussi sur la montagne, revêtue d’un manteau semblable à celui de l’Amour. Elle dit :

 Toutes les douleurs que j’ai endurées avec mon Fils et à cause de mon Fils, je les ai supportées en silence et patience. J’offrais au Seigneur une prière continuelle pour l’Église naissante... (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XX, 37)

            6-2-1-Une étonnante vision: la dormition de Marie

Une veille de la fête de l’Assomption, pendant son oraison, Mechtilde vit une maison. Marie reposait sur un petit lit. À une demande de Mechtilde qui s’étonnait que Marie ait pu souffrir avant de quitter la terre, puisqu’elle était étrangère aux douleurs de la mort, Marie répondit:

 Pendant que je priais et me rappelais les bienfaits de Dieu envers moi, je fus embrasée d’un ineffable désir de voir Dieu et d’être à lui. Cette ardeur séraphique s’accrut à tel point que les forces de mon corps m’abandonnèrent. Je m’étendis sur un lit où tous les chœurs des anges vinrent m’assister.

Les Séraphins m’apportaient l’amour, allumant de plus en plus en moi ce feu divin. Les Chérubins me donnaient la lumière de la science, en sorte que mon âme voyait à l’avance les grandes merveilles que le Seigneur, mon Fils et mon Époux, allait accomplir pour moi...Les Trônes conservaient en moi, dans un calme parfait, ce repos dans lequel je jouissais de Dieu. Les Dominations m’assistaient avec le respect que les princes observent à l’égard de la reine et de la mère de leur roi. Les Principautés empêchaient par leur présence qu’aucun de ceux qui m’approchaient ne pût rien dire ou faire pour troubler la quiétude de mon âme. Les Puissances contenaient les troupes des démons à distance... Les Vertus, ornées et parées de leurs dons en mon honneur, faisaient bonne garde autour de moi? Les Anges et les Archanges, par leur attitude, enseignaient aux personnes présentes à me servir avec révérence et dévotion. (Le Livre de la Grâce spéciale, Première partie, chapitre XXVI, 47)

            6-2-2-Et voici comment Mechtilde “vit” l’Assomption de Marie:

Il lui fut donné [1] de comprendre que la suprême grandeur de l’infinie majesté s’inclinait vers l’abîme profond, c’est-à-dire jusqu’au cœur très humble de la Vierge, et le remplissait du torrent de ses divines voluptés, à tel point que cette âme bienheureuse, totalement absorbée fut introduite en Dieu... C’est ainsi que l’âme très sainte de Marie, étrangère à toute douleur, sortit joyeusement de son corps et s’envola légère dans les bras de son Fils, se reposant sur son Cœur avec un tendre amour, accompagnée par les applaudissements joyeux de tous les saints jusqu’au  trône de la très sainte Trinité... Et Dieu prenait enfin sa joie dans le cœur de la Vierge comme dans le sien.

Curieusement sainte Mechtilde ne vit pas le corps de Marie rejoindre son âme au ciel. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XXVI, 48)

        6-3-Les vertus de Marie

            6-3-1-Les servantes de Marie: les vertus

Les servantes de Marie, furent présentées à Mechtilde sous la forme de vierges. Marie dit :

 Ces vierges étaient mes servantes sur la terre. La première est la sainteté... La seconde est la prudence... La troisième est la chasteté... La quatrième est l’humilité: c’est elle qui m’a faite Mère de Dieu dont je me confessais la servante. La cinquième est la charité...La sixième est la diligence attentive qui m’a servie dans toutes mes démarches, à la naissance de mon Fils; elle m’a fait accomplir pleinement la volonté du Père à son égard. La septième est la patience... De plus la crainte de Dieu se fit ma camérière et ne laissa jamais mes pieds glisser. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XXXVI, 1)

La Vierge Marie conduisit Mechtilde vers une maison magnifique, construite en pierres de taille, sans aucune fenêtre et pourtant très éclairée à l’intérieur... Une petite porte en jaspe rouge était fermée par une chaîne d’or.

Cette maison figurait la glorieuse Vierge Marie... la hauteur et la clarté indiquaient sa contemplation si élevée et sa science si parfaitement lumineuse. La porte exprimait sa miséricorde... le jaspe rouge, son admirable patience, et la chaîne d’or, son amour.

La Vierge Marie dit :

 Si tu désires devenir la maison de Dieu... pratique ces vertus.

La main droite de Marie portait quatre anneaux ornés de pierres précieuses. Elle plaça cette main sur le cœur de Mechtilde en lui disant:

 Par ces pierres tu triompheras de toute espèce de tentation. Les tentations naissent de quatre vices: l’orgueil, la colère, la luxure et la paresse spirituelle. Si tu te sens enflée par la superbe, oppose-lui ma sainte humilité; si la colère te chagrine, rappelle-toi ma douceur... si l’impureté te poursuit, recours à ma très sainte chasteté; et si tu es tentée de paresse, réfugie-toi près de mon amour si ardent. Ainsi tu repousseras toutes les armes de l’ennemi. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XXXVII, 2)

Le manteau des vertus de Marie

La Reine des vierges se montra une fois revêtue d’un manteau d’or broché de colombes rouges... Mechtilde comprit que ce manteau d’or signifiait le très ardent amour de Dieu qui a toujours embrasé la Vierge Marie, tandis que les oiseaux rouges figuraient bien sa patience aussi invincible que celle d’une douce colombe parmi les adversités.” (Le Livre de la Grâce spéciale, deuxième partie, chapitre XXXVIII, 34)

            6-3-2-La fidélité de Marie

Mechtilde s’accusait de ne pas assez honorer Marie. Jésus lui dit :

 Pour réparer cette négligence, loue ma Mère de l’incomparable fidélité qu’elle m’a gardée durant sa vie, préférant en toutes ses actions ma volonté à la sienne. Exalte ensuite la fidélité avec laquelle ma Mère s’est toujours trouvée présente lorsque j’avais besoin de son secours. Vois: elle a été jusqu’à ressentir en son âme tout ce que mon corps a souffert. Proclame en troisième lieu la grandeur de cette fidélité qu’elle me conserve dans le ciel où elle travaille encore pour moi par la conversion des pécheurs et la délivrance des âmes. Ses mérites ont ramené d’innombrables pécheurs; des âmes que ma justice équitable destinait aux peines éternelles en ont été sauvées par sa miséricorde; d’autres ont été retirées des feux du purgatoire. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XLIV, 7)

            6-3-3-Les joies de Marie

Un jour, pendant une apparition, Marie énuméra ses joies :

 La joie qui lui fut donnée lorsque le Fils de Dieu, sortant du sein du Père, vint comme un époux dans son sein, et s’élança comme un géant pour courir sa voie,

 La joie qu’elle éprouva lorsqu’au sortir de son sein virginal il lui devint un Fils de douceur et d’allégresse ,

-Sa joie lors de l’offrande des Mages,

 Sa joie lorsqu’elle offrit son Fils au temple. Là il fut pour elle un Fils de pureté et de sainteté,

 Alors qu’en sa Passion il fut pour elle un Fils de tristesse, de douleur et de rédemption, en sa Résurrection il lui fut un fils de joie et d’allégresse,

 Enfin, dans son Ascension, il lui fut un fils plein de majesté divine et de royale dignité. (Le Livre de la Grâce spéciale, Première partie, Chapitre XLI, 4)

Et Marie ajouta un peu plus tard, au cours de la même messe :

 Aucun homme ne peut me saluer plus agréablement qu’en se servant du mot: AVE, que Dieu le Père m’adressa, confirmant ainsi par sa toute-puissance mon exemption de toute malédiction. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XLI, 5)

            6-3-4-Sainte Anne

Au cours d’une vision durant laquelle la Vierge Marie et Jésus étaient présents, Mechtilde vit venir sainte Anne et se placer à la gauche du Seigneur. Alors Mechtilde interrogea la sainte Vierge :

 Combien de temps sainte Anne a-t-elle vécu sur la terre?

 Jusqu’au moment où je ramenai mon Fils d’Égypte. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XII, 19)

        6-4-Le Cœur de Jésus et de Marie

Pendant un office, Mechtilde “vit” la glorieuse Vierge se lever de son trône... et voici que, du Cœur divin où sont cachés les trésors de toute béatitude, sortit un triple lien semblable à une chaîne d’or. Après avoir traversé le cœur très aimant de la Vierge Mère, ce lien passa à travers le cœur de toutes les vierges jusqu’à ce que de la dernière de ces saintes, il  revint pénétrer dans le Cœur du Seigneur lui-même... Le triple lien lui parut [2] signifier l’amour de l’adorable Trinité, c’est-à-dire du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui, par l’intermédiaire de la très digne Mère de Dieu, Marie, pénètre les cœurs amoureux des vierges d’un suavité spéciale, afin de se les unir. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XXXI, 55)

        6-5-Marie et la Sainte Trinité

Comment se consacrer à Marie?

Un jour le Seigneur approcha Mechtilde de son Cœur. Elle sentit tomber en son âme, comme des gouttes d’une eau céleste, ces paroles, concernant Marie, qu’elle n’avait jamais entendues :

 Salut, ô Vierge très illustre, en cette douce rosée qui, du Cœur de la très sainte Trinité se répandit en vous, dès l’éternité, à cause de votre bienheureuse prédestination!

Salut, ô Vierge très sainte, en cette douce rosée qui a coulé sur vous en vertu de votre vie très heureuse, du Cœur de la très sainte Trinité.

Salut, ô Vierge très noble, en cette douce rosée qui a distillé sur vous, du Cœur de la très sainte Trinité, en vertu de la doctrine et de la prédication de votre très doux Fils.

Salut, ô Vierge très aimante, en cette douce rosée que la très sainte Trinité fit découler sur vous par la très amère passion et par la mort de votre Fils.

Salut, ô Vierge très vénérée, en cette douce rosée qui, du Cœur de la très sainte Trinité, tomba en vous. Salut, dans cette joie et cette gloire dont vous jouissez maintenant... Amen

        6-6-Louer Marie

Un Ave Maria de louange

À la demande de Marie qui réclamait un Ave Maria, sous l’inspiration divine, Mechtilde éclata en ces paroles de louanges :

 Je vous salue au nom de la toute-puissance du Père, je vous salue au nom de la Sagesse du Fils, je vous salue au nom de la bonté du Saint-Esprit, ô très douce Marie, lumière du Ciel et de la terre, pleine de grâce. Votre plénitude découle sur tous ceux qui vous aiment. Le Seigneur est avec vous, Fils unique du Père, Fils unique de votre cœur virginal, votre ami et très doux Époux. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, car vous avez mis en fuite la malédiction et attiré l’éternelle bénédiction. Le fruit de vos entrailles est béni, lui le Créateur et le Seigneur de l’univers, qui bénit et sanctifie tout, qui unifie et enrichit toutes choses. (Le Livre de la Grâce spéciale, première partie, chapitre XI, 18)

        6-7-Écouter Marie

Comment s’associer à Jésus-Christ

Parole de Marie: L’âme qui veut entrer en société avec mon Fils doit se comporter comme une noble jeune fille unie à un époux d’un rang très supérieur au sien, et qui, pour l’honneur de cet époux, respecte attentivement toutes les règles de l’étiquette, de crainte de lui déplaire par la moindre incorrection. Ainsi l’âme ne doit se laisser entraîner volontairement à aucun péché, si léger qu’il soit. Ensuite, dans tous ses besoins, qu’elle cherche en Dieu son refuge assuré... Enfin qu’elle imite les vertus du Christ autant qu’il lui est possible. Puisque Jésus-Christ fut humble et obéissant, qu’elle s’efforce de se soumettre à toute créature, et même si la circonstance l’exige, d’obéir jusqu’à la mort. (Le Livre de la Grâce spéciale, quatrième partie, chapitre XXXIII, 33)


[1] À Mechtilde.
[2] A Mechtilde.

    

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